Auteurs et autrices / Interview de Mathieu Mariolle

Mathieu Mariolle est un jeune scénariste dont le cerveau bouillonne d’idées, il nous livre ses univers très diversifiés dans cette interview.

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Mathieu Mariolle Hello Mathieu, comment passe-t-on du métier de responsable traduction dans le milieu du jeu vidéo à celui d’auteur de bandes dessinées ?
La transition n’a pas été brutale car j’ai commencé à écrire de la BD en même temps que ce travail. Mes études de langues, ma formation de traducteur m’ont mené à travailler dans le jeu video, à ce poste-là, mais j’avais l’envie d’écrire depuis très longtemps. Et une fois que j’ai essayé d’écrire une bande dessinée pour la première fois, j’ai su que c’était le medium le plus en adéquation avec mes envies.

Pendant une période de deux ans, j’ai écrit tout en travaillant le jour. Le succès aidant, le nombre de projets se multipliant, j’ai dû faire un choix et je n’ai pas hésité bien longtemps avant de me lancer à plein temps en tant que scénariste.

Tu commences par un polar, De sang froid, chez Bamboo. Comment as-tu rencontré les deux dessinateurs, qui sont espagnols ?
De sang froid est effectivement ma première série publiée. En revanche, les deux premières que j’avais signées étaient Pixie et Smoke City chez Delcourt.

J’avais vu le travail de Kyko Duarte sur un site internet espagnol, quelques essais autour de Spiderman. J’avais été bluffé par le dynamisme de son dessin, l’audace de ses cadrages. Je lui ai immédiatement proposé plusieurs histoires et il a choisi ce polar.

Accéder à la BD De sang froid Comment se partageaient-ils le dessin ?
Kyko avait l’habitude de travailler avec un encreur, sur le modèle de la répartition des tâches dans le milieu du comics US. Pour son premier album de BD, il lui semblait plus évident et rassurant de s’y atteler à deux. Kyko s’occupait donc du story-board et des crayonnés, Miki de l’encrage.

Une fois ces 3 tomes « d’apprentissage » réussis, Kyko a préféré continuer seul et encre lui-même ses pages maintenant, dans une méthode de travail plus traditionnelle.

Cette série est-elle terminée ?
La série devait faire 3 tomes, elle l’a fait. C’est la première fois que j’écrivais le mot « Fin » dans une histoire, c’était assez particulier comme sensation. Et puis, avec Kyko, on est vite repartis sur de nouvelles histoires.

Accéder à la BD Pixie Très vite tu sors une seconde série, Pixie, très orientée fantasy… Quelles ont été tes sources d’inspiration ?
Dans mes choix de lecteur, de spectateur, je suis très hétéroclite. J’aime lire de tout, sans aucun préjugé sur un style graphique ou un genre en particulier, même si je ne suis pas très fan de fantasy. Une de mes envies était néanmoins de réaliser une série dans laquelle le dessinateur et moi pourrions inventer un monde, avec ses codes propres, plus qu’un désir de faire une histoire dans un univers fantasy. Pour le coup, avec Aurore, nous avons inventé plusieurs mondes, se chevauchant.

Nos principales sources d’inspiration ont été l’animation japonaise, les jeux de rôle pour l’aspect léger, foisonnant du bestiaire. Mais on était aussi allé fouiller du côté des légendes celtes, de contes populaires asiatiques, du système des castes indien. « Pixie » était une série très orientée sur la thématique du conte, sa transmission, les rêves, donc à la manière des contes, qui se diffusent de cultures en cultures, qu’on retrouve dans plusieurs folklores différents, on s’est amusé en faisant se télescoper plusieurs références, plusieurs sources qui peuvent paraître éloignées.

Accéder à la BD Kookaburra Universe Tu retrouves Aurore quelques années plus tard, pour réaliser un Kookaburra Universe... Un choix plutôt surprenant... Quelles contraintes aviez-vous tous les deux sur cet album ?
Nicolas Mitric a repris les rênes de tout l’univers Kookaburra après le tome 4 de la série mère et il a immédiatement cherché pour les Kookaburra Universe des auteurs adaptés à chaque clan, à chaque type de personnage, à chaque thématique. Il avait envie d’un album sur les prêtresses d’Isis, les plus belles femmes de l’univers.

Au même moment, il s’est retrouvé en festival avec Aurore (à Aire sur l’Adour, un festival du Sud-Ouest où l’on mange bien et trop) où un ex-libris avait été fait autour d’un dessin d’une femme. En le voyant, Nicolas a eu envie de lui offrir de dessiner ce one-shot, en nous promettant l’enfer, des corrections incessantes, une exigence folle.

Et finalement, tout s’est très bien passé ! La principale contrainte était la cohérence de l’univers : Kookaburra existait déjà, de nombreux auteurs y avaient apporté leur pierre. On nous prêtait des jouets, il fallait bien s’amuser avec et ne pas les casser. Donc on a essayé d’apporter le plus de réponses possibles concernant ces prêtresses d’Isis, sans contredire l’univers. Dans cet esprit, on s’est permis de rebondir sur les tomes 2 et 3 de Ange et Paty (qui étaient mes préférés).

Accéder à la BD Foot 2 rue Foot 2 rue commence à paraître en avril 2006. Peut-on parler de travail de commande, avec la série animée qui a dû voir le jour à la même époque ?
Foot 2 rue s’est présentée à Philippe Cardona et moi comme un véritable travail de commande. La série télé allait être diffusée sur France 3 et les producteurs voulaient étendre l’univers du dessin animé avec un complément en livre. Et c’est cette idée de poursuivre le travail commencé dans la série qui nous a séduits.

Les deux supports sont très différents, donc on ne pouvait pas faire du copier coller d’histoire et de matchs. Et en tant qu’auteurs, cela aurait été un peu limité. Donc, avec Philippe, on a pris le parti de creuser les rapports entre les personnages, d’inventer de nouvelles choses, tout en restant fidèle à la série télé. Le travail de commande a dérivé immédiatement vers un travail de création, d’enrichissement d’un univers, d’appropriation de personnages. Une démarche finalement assez proche de celle du Kookaburra Universe.

17 tomes sont sortis à ce jour. Philippe Cardona a dû abandonner ses apprentis super-héros à grosses têtes pour tenir le rythme, non ?
Philippe est un monstre né sur le mauvais continent. Au Japon, il n’aurait aucun mal à tenir le rythme d’un mangaka tellement il est rapide et efficace. Pire, il s’ennuie quand il n’a pas d’album à finir. Donc, il a enchaîné les tomes de Foot 2 Rue avec un appétit féroce, tout en terminant ses séries entamées, avant de lancer Noob, sa nouvelle série, qui avance elle aussi à un rythme dantesque !

Le succès de la série a aussi été un accélérateur de rythme. Le public a suivi, était très demandeur de nouveaux tomes, donc on ne s’est pas privé pour poursuivre notre démarche, pour suivre nos envies en 5 ans et bientôt 19 tomes (on a prévu d’arrêter au tome 19, en septembre 2012).

Accéder à la BD Smoke City Smoke City est ta première série pour un public « non-adolescent » ; tu portais ce projet depuis longtemps ?
Smoke City est en fait une histoire signée et développée très tôt, en même temps que tous ces projets adolescents, mais qui a mis longtemps à sortir. C’est effectivement un univers sombre et plus adulte que j’avais envie de développer, une histoire plus noire. Et c’est finalement celle qui est la plus proche de moi. J’ai dit aimer tous les genres, tous les styles, mais le polar noir reste mon genre préféré. Et ce genre d’univers fantastique, rétro-futuriste est celui dans lequel je me sens le plus à l’aise.

L’ambiance dans cet album est très influencée par les films noirs… Quelles sont tes références en la matière ?
La première référence, c’est Batman. Avec Benjamin (le dessinateur et coscénariste), on a souvent parlé de Smoke City comme d’un Gotham City abandonné par Batman. Ce mélange uchronique de technologies, la corruption de la police, la toute puissance de gangsters, ces buildings imposants et cette noirceur de la ville, on l’a clairement revendiqué comme notre témoignage à la mythologie de la chauve-souris.

Ensuite, on a peu réfléchi à des styles d’histoire ou à des références. On a finalement peu fait attention à Ocean’s 11 ou à Dark City. On a suivi nos personnages dans leur cheminement, comme deux enfants avec des jouets dans un décor fascinant. C’était un jeu perpétuel entre Benjamin et moi entre nous faire plaisir et imaginer comment le lecteur réagirait en nous lisant. On a autant cherché à manipuler le lecteur qu’à essayer de surprendre l’autre.

Cliquez pour voir une planche de Smoke City Le récit se termine en deux tomes seulement, un peu trop rapidement au goût de certains lecteurs… Si c’était à refaire, rallongerais-tu un peu la sauce ? Que changerais-tu ?
Avec le recul, j’aurais bien aimé une fin plus sombre (de la même manière que pour De sang froid) : dans les deux histoires, les personnages ont pris trop d’importance, ont trop gagné ma sympathie pour que je me permette d’être aussi cruel qu’il le fallait !

On aurait eu très envie de poursuivre cet univers avec Benjamin. D’un côté, lui est très occupé et sollicité (design de films, de jeux vidéos, couvertures de roman), moi aussi, j’écris plusieurs autres histoires à côté. Notre rythme de travail (3 ans par album) rendait la pérennité de la série un peu compliquée.

Mais dès le début, on avait prévu notre histoire en 2 tomes. Rien n’a été raccourci ou supprimé pour que cela tienne en 2 fois 46 pages. En revanche, on avait plein d’idées pour continuer, à la fois dans le passé des personnages (en revenant sur les raisons de leur séparation il y a 6 ans, sujet que beaucoup de lecteurs voulaient voir traité) que dans la suite des événements. L’accueil du public et de la critique a été très bon sur les 2 tomes, mais au-delà d’une question de rythme, il y a aussi des désaccords avec l’éditeur, des choses qui ont été mal gérées et qui n’incitent pas à remettre le couvert sur Smoke City. Malheureusement…
Accéder à la BD Alta Donna
Pourquoi s’est-il passé trois ans entre la sortie des deux tomes ?
D’une, Benjamin est très sollicité et a du mal à ne faire qu’une seule chose à la fois. D’autre part, notre perpétuel jeu de ping-pong pour améliorer l’histoire et nous faire plaisir nous a amenés à modifier beaucoup de choses au fur et à mesure.

Mais trois ans, c’est aussi le temps de réalisation du premier tome, donc pour nous, ce n’était pas une vraie surprise qu’il y ait cet écart entre le 1 et le 2…

Alta Donna existait-il (en tant que projet) avant ta rencontre avec le dessin « kawaii » de Minikim, ou est-ce celui-ci qui t’a inspiré ? Car les deux semblent bien s’accorder…
Alta Donna a été imaginé pour le dessin de Minikim. En le découvrant, j’ai eu envie d’une histoire légère, aux couleurs acidulées, avec un ouragan de fantastique et de bonne humeur. On a mis du temps à trouver le ton du projet et son visuel précis mais une fois que ça a été fait, l’alchimie entre dessin, texte et couleurs s’est faite de façon assez évidente.

Accéder à la BD Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier Tu retrouves Kyko Duarte pour l’adaptation du Capitaine Fracasse dans la collection Ex-libris… Etonnant de voir ce style semi-réaliste sur du Gautier… Comment as-tu abordé l’adaptation de ce grand classique ?
En sortant de De sang froid, qui était assez réaliste et noir, nous avions envie de nous divertir avec Kyko. Son style initial est assez humoristique, donc on a cherché des idées. Celle d’adapter le Capitaine Fracasse est venue assez vite : il y avait des bons mots, de la cape, de l’épée, des combats, des personnages hauts en couleurs, de vraies trognes à imaginer… En relisant le livre (que j’avais découvert vers 10 ans et qui m’avait beaucoup plu), j’ai été frappé par l’exigence du niveau de langue. Gautier y invente des mots, use et abuse de métaphores. Au final, Fracasse n’est pas un roman d’aventure, mais une déclaration d’amour au théâtre et au verbe. Donc cela a été notre parti pris d’adaptation : demeurer fidèle dans le déroulé des événements, mais mettre en avant le côté théâtral de l’aventure (de nombreux cadrages de Kyko sont prévus comme si la case était sur une scène, le lecteur étant dans le public).

De même, le texte est superbe, mais riche. Donc, l’idée était de conserver ce niveau de langue très élevé tout en apportant le dynamisme que doit avoir une BD. Exit les textes off, toute description devait passer par l’image. Et toute l’attention du lecteur en ce qui concerne le texte devait se focaliser sur la richesse du texte. Donc il a fallu conserver l’essence du travail fait sur les mots, inventer des dialogues dans l’esprit de Gautier, avec la même verve (ce fut très dur, et je n’arrive pas à la cheville de Gautier dans ce domaine) sans tomber dans de longs monologues, peu adaptés à la BD.

Cliquez pour voir une planche de La Voie du sabre Tu travailles sur l'adaptation de La Voie du sabre, l'excellent roman de Thomas Day... Qui la dessine ?
Pour le coup, le travail d’adaptation y est très différent que sur Fracasse. J’avais très envie de travailler sur le Japon des samouraïs, et mon éditeur chez Drugstore m’a fait lire cet excellent roman. Et tout ce que je voulais faire sur cet univers y était, tout en laissant de nombreuses portes ouvertes pour ajouter des éléments, enrichir cet univers. On s’est donc lancé dans cette adaptation avec Federico Ferniani, le talentueux dessinateur de Bravesland (chez Soleil). Sortie prévue en mai 2012 !

Combien de tomes comptera cette série ?
La série sera en trois tomes.

Dans Hazard, tu réalises un diptyque 100% action. L'envie de rompre avec des productions peut-être trop verbeuses (ceci dit sans sous-entendu négatif) à cette époque ?
Merci pour la parenthèse, j‘aurai pu me vexer et quitter cette interview sur le champ !

Avec Hazard, l’idée était de réaliser une série pour un public ado, habitué au rythme des mangas, des séries d’animation. On avait prévu un premier cycle de 5 tomes, sortant très rapidement (3 ou 4 par an) pour un tout petit prix (6€), mais les premières séries de cette collection n’ont pas marché. Au même moment, dans un style très différent, la collection 32 de Futuropolis connaissait le même sort. Le public franco-belge tient à des livres cartonnés qui coûtent cher.

Accéder à la BD Nuisible Finalement, la série a été réécrite dans un diptyque axé 100% action, ce qui m’a détendu et changé de séries en effet plus bavardes ou sérieuses. Mais je reste quand même frustré par cette expérience. Il y avait moyen de créer un pont entre comics, manga et BD avec ce format différent, cette manière originale d’aborder la création et la publication d’une histoire. Tant pis, cela reviendra bien un jour, d’une manière ou d’une autre.

Avec Nuisible, tu t’attaques au technothriller parlant de génétique… Un nouveau virage dans ta production ?
C’était l’envie de traiter d’autres sujets : l’éco terrorisme, le clivage entre science et religion, la part de responsabilité de l’homme dans les problèmes actuels. Une manière de me demander si la fin valait toujours les moyens. Des questions plus faciles à aborder dans une histoire plus adulte. Et aussi l’occasion de mettre en scène Paris, ma ville, et de la détruire un peu…

Le tome 3 se fait un peu attendre…
Le tome 3 a été long à terminer, compliqué à mettre en scène, car il doit conclure l’histoire de manière spectaculaire, lier tous les fils narratifs, dénouer les mystères. Mais il sort au mois de mars prochain (voir une planche).

Accéder à la BD Shanghaï Shanghaï te permet de changer encore d’univers, en racontant le passage de la Chine médiévale à l’ère moderne… Comment es-tu rentré en contact avec Yann Tisseron, le talentueux dessinateur ?
Yann aimait beaucoup le travail de Benjamin Carré, avec qui j’ai réalisé Smoke City. On a pu discuter la première fois par le biais du forum Café Salé. Et l’envie de collaborer a été immédiate. On a rapidement échangé sur des envies, des idées, autour de la thématique d’une Chine fantasmée.

Cette série est difficile à faire rentrer dans une case, entre aventure pure, soupçons de fantastique, thriller… Comment la définirais-tu ?
Cette série est un patchwork de pleins d’envies. C’est de l’aventure, mâtinée de fantastique, s’immisçant dans les parts sombres d’un moment clé de l’histoire de la Chine : la fin de l’Empire. Mais c’est aussi parce que nous ne voulions pas nous limiter dans un genre. Pour moi, la collision entre deux genres crée souvent de meilleures histoires que l’obéissance aux codes d’un seul genre.

Cliquez pour voir une planche du tome 2 de Shanghaï Yann Tisseron nous a déclaré, dans son interview, vouloir intervenir un peu plus sur le scénario de votre prochain projet commun. Peux-tu nous en parler ?
Sur Shanghaï, Yann avait un peu peur de proposer des choses sur le plan narratif. Donc il a apporté plein de designs, d’idées graphiques. Là, il a plus confiance en lui, plus envie de raconter des choses qui le touchent. Et notre relation de travail est basée sur la confiance, donc il est facile d’échanger des idées.

Il est venu me voir avec des envies, des idées qui le travaillaient depuis longtemps. Et on essaye de mettre ça en œuvre pour se faire plaisir avec une belle histoire. Il est encore trop tôt pour en parler. Et surtout, je sens que beaucoup d’éléments vont changer et rendront ma réponse rapidement obsolète !

Certains lecteurs se sont plaints de l'atmosphère nocturne, donc sombre, d'une grande partie du premier tome. De même pour la narration, hachée... J'imagine que tu as voulu installer une ambiance particulière ?
L’atmosphère nocturne et trop obscure vient en grande partie d’un problème d’impression. L’album est beaucoup trop noir et sombre. En comparaison, la version allemande sortie quelques mois plus tard est parfaite, comme nous la voulions. Ce qui est assez énervant…

Cliquez pour voir la couverture du tome 2 de Shanghaï Mais de toute façon, l’album se passait beaucoup de nuit. On est du côté des trafiquants, des tenanciers de tripots. Shanghai est une ville mafieuse, tenue par des contrebandiers. Ce sont des personnages qui évoluent la nuit, dans l’ombre.

Pour ce qui est de la narration hachée, c’est notre parti pris pour mettre en avant la brutalité de ce monde. Les choses ne s’y déroulent pas de manière fluide, on vit les prémisses d’une révolution. J’avais pensé à citer la phrase de Mao qui se trouve en exergue du film « Il était une fois la révolution », mais j’ai eu peur que ça paraisse prétentieux. Mais il écrivait : « La révolution n'est pas un dîner de gala ; elle ne se fait pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie. C'est un acte de violence. » Dans Shanghai, les événements sont violents et brutaux, c’était notre manière de le symboliser.

Le tome 2 devait sortir fin septembre, mais ça a été repoussé à janvier prochain... Pourquoi ?
Le tome 2 était prévu pour fin septembre en effet, mais on a senti qu’il serait noyé par toutes les grosses locomotives sortant entre cette date et Noël. Pour lui offrir plus d’exposition, on a préféré le décaler à janvier. C’est aussi un mois très chargé en terme de sorties, mais il y a un peu moins de XIII ou de Lanfeust dans les rayons Nouveautés.

Cliquez pour voir une planche de Dans la paume du Diable Quelques mots sur Dans la paume du Diable, qui te permet de retravailler avec ton ami Kyko Duarte ?
C’est un polar en deux tomes qui sortira début 2013 chez Vents d’Ouest. L’histoire se déroule à Los Angeles en 1947, à une époque où la mafia est tellement puissante et la police tellement corrompue, que le FBI se résout à une opération un peu folle pour arrêter les gangsters : produire des films.

C’est tiré d’une histoire vraie, l’occasion de suivre un homme infiltré dans les studios de cinéma, au contact de gangsters mythiques. Une manière de décrire les relations entre les milieux du cinéma et du crime.

Si j'interprète bien les images présentes sur ton blog, Alta Donna revient... Te revoilà avec Minikim...
Alta Donna revient bien, mais sans Minikim, qui a souhaité se lancer sur une nouvelle série. Donc c’est un jeune dessinateur italien qui la remplace. Il s’agira par contre d’un nouveau cycle, mais sous un format plus traditionnel (fini le 126 pages petit format, on revient au 46 pages couleurs).

Cliquez pour voir une planche du projet avec Mikaël Bourgouin Quels autres projets as-tu dans tes cartons ?
En plus de ces quelques histoires qui m’occupent déjà pas mal, je travaille sur deux nouvelles séries dont je suis très fier. La première verra le jour en 2013 chez Dargaud, avec Mikaël Bourgouin (le dessinateur du Codex angélique, qui nous avait accompagnés sur le story-board des deux premiers tomes de Shanghaï). Il s’agira d’un diptyque se déroulant durant le dernier mois de la prohibition dans une grande ville américaine, en 1933 : le premier tome suivra le destin d’un boxeur sur le retour, le second les pas d’un jeune bluesman. Chaque tome confrontera leurs aventures de manière contradictoire et complémentaire.

L’autre est un beau one-shot pour les éditions Drugstore, une aventure fantastique se déroulant en Inde au 18ème siècle : une histoire de chasse aux divinités hindoues pendant la colonisation du pays. Avec Laurence Baldetti (Perle Blanche, chez Glénat) au dessin (voir une planche).

Mathieu, merci.
Merci à toi !
Interview réalisée le 09/01/2012, par Spooky.