Auteurs et autrices / Interview de Miceal O’Griafa (suite et fin)
Miceal O’Griafa vaut la visite à lui tout seul ; trilingue, grand voyageur, collectionneur insatiable, il vit dans une véritable caverne d’Ali Baba. Le Baiser de l’Orchidée, polar noir et sulfureux, est son premier projet personnel. Rencontre autour d’un whiskey, forcément.
- Première partie : Les débuts
- Deuxième partie : Le baiser de l'orchidée
- Troisième partie : Les projets


Il y en a déjà dans le Baiser de l’Orchidée. J’ai passé deux ans en internat chez les Jésuites à Winnipeg, Manitoba. A l’époque, on subissait encore des châtiments corporels, des trucs assez durs. Il y avait des coups de bâton, ou bien on nous attachait les mains dans le dos et on nous obligeait à nous tenir les ménisques appuyés sur l’arête de marches en béton de l’escalier menant au sous-sol… Mes parents m’ont retiré de l’internat après qu’on m’ait plongé lors d’une punition dans un trou rempli de neige fondue. J’y ai passé un quart d’heure, et j’ai fini dans une sorte de coma. Dans mon délire d’enfant à moitié K.O., je ne fantasmais qu’à une chose, que mes vrais parents viennent me sortir de là. Ce genre d’expérience, ça marque et j’ai voulu aider les autres. J’ai effectivement travaillé pendant 10 ans comme prof d’Anglais auprès de la DDASS, dans une école où il y avait un internat, accueillant des gamins virés des ZEP de France et de Navarre, et certains placés en PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse), et on faisait cohabiter avec eux d’autres gamins victimes d’abus… C’était un peu l’école des gladiateurs. Cela dit, j’y ai vécu des moments absolument extraordinaires. Le prof de sport était vice champion d’Europe de boxe française, un grand black maigrichon (1,80 m en moins de 68 kg) avec des lunettes, qui ne payait pas de mine, mais était un sacré technicien. Quand j’avais un problème avec un gamin, plutôt que de lui donner la baffe pédagogique (à laquelle on avait droit à l’époque), je lui proposais de mettre les gants et de monter sur le ring voir ce qu’il valait. Vu que j’étais l’adulte, que je connaissais un peu la boxe, je m’en sortais plutôt bien, avec quelques bleus, et je n’avais plus de problèmes avec ces gamins-là après. Certains de ces gamins faisaient un BEP métiers du livre, c'est-à-dire PAO et imprimerie, et comme ma fille est née à cette époque-là, je leur avais demandé d’imprimer les faire-part de naissance. C’était énorme pour eux, qu’un prof leur demande ça et ils étaient super contents. Et puis ma femme est venue avec la petite à la remise des prix à l’ancienne qui se faisait à la fin de l’année. C’est là qu’Arnaud, un garçon qui faisait un CAP de menuisier ébéniste, a dévoilé un truc qu’il avait réalisé de ses mains, un théâtre de marionnettes du même format que celui du Luxembourg, au nom de ma fille. Ca prend la moitié d’une chambre de la maison familiale en Corse ! Comment oublier des moments pareils ? Maintenant que j’enseigne à des BTS triés sur le volet, je ne connaîtrai plus ça. Il y a eu des moments plus durs ; une de mes gamins est mort en rentrant chez lui en banlieue pour voir sa mère, en prenant une balle dans la tête. Un autre a cambriolé un pavillon près de l’école, tué le père de famille, torturé la gamine de 8 ans pour que la mère dise où était le magot, lequel se montait à 200 francs de l’époque. Il y a eu des expériences aussi, avec des jeunes venant de Fleury-Mérogis. Ils se sont regardés en chiens de faïence avec les nôtres, puis ça a éclaté. Je me suis pris un coin de table sur la tempe, et j’ai été out pendant un bon moment. Quand je me suis réveillé, c’était la bagarre au village d’Astérix (rires). C’est le genre de chose qu’il faut faire quand on est jeune ; j’ai tenu 10 ans, mais ce fut dur. Je me rappelle d’un bizutage dont j’ai vu le résultat juste après que ça se soit passé : l’horreur. C’était un jeune, appelé Christophe, un peu « lent », à qui on faisait faire les pires trucs : « t’es pas cap de ci, t’es pas cap de ça… » ; et un jour ce fut « t’es pas capable de mettre tes genoux dans le macadam qui vient d’être versé sur la route »… Pendant 10 ans j’ai vraiment vécu dans du Dickens moderne en prise directe, et j’ai vu des scènes très moches et d’autres très belles. Avant ça, j’avais travaillé un an à la 9ème section du C.R.R. (Commission des Recours des Réfugiés) et écouté les récits des demandeurs d’asile. Toutes ces expériences nourrissent immanquablement mes histoires, c’est certain.



Ce projet est né d’une rencontre avec Frédéric Bertocchini, qui est Corse, journaliste et fils de journalistes qui ont fondé la radio corse Alta Frequenza. On peut dire que sa famille est proche de la mouvance nationaliste. Il est aussi correspondant d’Europe 1 et NRJ. Il est également scénariste et a eu un sacré succès en édition régionale avec une trilogie sur Pascal Paoli, héros national corse par excellence –Napoléon n’étant pas tellement aimé, en tous les cas par les jeunes. J’étais parti à Ajaccio l’interviewer pour Trame 9, pour le spécial « BD & Politique » et on s’était entendus comme larrons en foire. Je n’ai pas épousé une Corse pour rien, l’insularité crée des liens, et entre l’Irlande et la Corse il y a des liens politiques, historiques et révolutionnaires très forts. Fredéric est aussi copain avec ma belle-sœur, qui était rédactrice pour Terra Corsa, le seul magazine de ce type fait en Corse, et ils présentaient chacun une chronique dans une émission de télé qui s’appelait Ma Corse me suit partout (MCMSP). On a beaucoup discuté d’histoire. Frédéric est historien, titulaire d’une thèse sur Thucydide. Il est aussi très attaché à la Corse et friand d’histoire récente. On avait envie de raconter un truc ensemble. A l’époque de Maggie Thatcher et Bobby Sands, en 1981, j’avais 16 ans, et j’étais allé voir ce qui se passait à Belfast, qui était une zone de guerre. C’était extraordinaire pour ma génération, parce qu’on ne connaissait l’IRA que comme des gens qui posaient une bombe et partaient, mais là ils étaient prêts à se battre, à faire une grève de la faim, et à mourir pour leurs idées. Sands demeure une figure extraordinaire. Et face à lui, Margaret Thatcher reste la personnalité politique la plus honnie ; pour l’anecdote le tube Miss Maggie de Renaud est resté en tête du hit-parade irlandais 5 semaines d’affilée, alors que personne ne comprenait les paroles. J’ai voulu retranscrire l’ambiance de cette époque-là, et Frédéric B. m’a raconté plein de trucs qui se sont passé en Corse à la même époque. Donc on s’est mis à écrire en collaboration. J’avais déjà eu des expériences de coscénarisation qui, probablement par ma faute, n’avaient pas abouti. L’histoire est celle des destins croisés d’un Irlandais qui arrive en Corse, et d’un militant Corse qui fuit vers l’Irlande ; l’Irlandais, pas du tout militant au départ, tombe amoureux d’une Corse, membre d’une famille militante et devient engagé, tandis que le Corse, militant actif, est recherché, et c’est pour ça qu’il fuit. Je savais comment les Irlandais allaient régir en voyant arriver un Corse, et comment ça allait se passer lorsque l’Irlandais arriverait dans l’Ile de Beauté, mais pas les réflexes qu’aurait un Corse en arrivant en Irlande où la diaspora est quasi inexistante. Du coup on a fini par marcher chacun sur les plates-bandes de l’autre avec Frédéric, et ça s’est quand même super bien passé. On a essayé de vendre ça à Emmanuel Proust, en citant Marc Moreno, dessinateur du Régulateur comme dessinateur potentiel. Il se trouve qu’à l’époque Frédéric était également président et fondateur du festival de BD d’Ajaccio, et on avait invité Marc Moreno sur l’événement. On l’a vu, on a discuté et il était d’accord, d’autant plus qu’il n’avait rien comme projet à l’époque. Et puis Corbeyran l’a rappelé pour les Régulateur 4 et 5. Moreno n’a pas osé nous le dire et nous a fait lanterner pendant 5 ou 6 mois. Dans l’intervalle Emmanuel avait lu le script et voulait le faire rien que pour le scénario. Comme on n’avait plus de dessinateur, on a fait un appel d’offres, et via le réseau du grand Al Coutelis, c’est Hervé Richez, le directeur de la collection Grand Angle, qui nous a recommandé Michel Espinosa, en nous disant « j’adore ce dessinateur, mais on n’a rien à lui proposer pour le moment, il bosse bien, est super sérieux, etc. ». Coup de chapeau donc à Richez. Et puis finalement Emmanuel n’avait pas prévu Libera Me dans son planning, et ne pouvait plus se permettre de le faire finalement. S’il a un défaut majeur, c’est celui-là. Et puis il voulait encore transformer la trilogie en diptyque, et là, c’était « plus jamais ça »; on l’a donc proposé à un éditeur corse, DCL, qui distribue aussi des livres corses. Ils ont dit OK pour Michel Espinosa au dessin, OK pour la trilogie, OK pour Pascal Nino à la couleur, et c’était parti… Et là, le tome 1 de Libera Me, Ribelli (« les Rebelles » en langue Corse) sortira en avril 2012, pile pour mon anniversaire et le Salon du Polar se met au Vert à Vieux Boucau, qui sera sa rampe de lancement. Et ton interview sera la première apparition presse de cette couverture du Tome 1 : avant-première galactique, donc !


Ha ha, question perso, Spooky ? Hmmm ? Je sais, moi, qu’une âme noire de scénariste se cache sous ton sourire enjôleur de journaliste ! « Vieeeens, du côté obscur, vieeens ! Les filles y sont plus libérées et on a du whiskey (rires) ! » Allez, je te ressers. Pour Ekllipse, j’ai vu sortir le #1, réalisé par Aude Ettori et Fabrice Deraedt, avec sa double couverture noire mate / brillante ; j’ai trouvé ça génial, et leur ai envoyé ma candidature spontanée. Au début je m’occupais de la traduction, puisque c’est un magazine qui s’occupait de BD franco-belges, de comics et de mangas, le premier mondial sur ce créneau. Donc j’ai traduit pas mal de choses, et puis au bout d’un moment, ils n’en pouvaient plus, ils comptaient arrêter. Puis le numéro 4, axé sur le polar, est arrivé, et je leur ai proposé de le faire presque entièrement. Quand je le relis aujourd’hui, je réalise que quasiment tout est signé de ma main, c’est assez dément (rires). On faisait pratiquement tout à trois, il y avait Fred Grivaud aujourd’hui chez Scéneario qui participait aussi… On était obligés de prendre des pseudos, sinon ça ne faisait pas sérieux. C’était une expérience assez géniale ; c’était un magazine vendu 35 francs à l’époque pour 100 pages réalisé entièrement par Fabrice, peut-être le meilleur maquettiste que je connaisse, avec Gaelle of course. Tout le monde disait que ça ne marcherait pas, et finalement ça a bien accroché. C’était relativement cher, pas évident à trouver, mais au maximum des ventes on a été à 13 000 je crois. C’était Semic qui nous éditait, mais ils ont arrêté de nous payer au numéro 7 ; on a fait le 8 et le 9 gratos, et on a cherché un repreneur. Ce devait être Mourad Boudjellal avec Soleil, et finalement il a fait Pavillon Rouge avec Delcourt. Donc on a arrêté. Semic a tenté de relancer derrière Calliope, un clone d’Ekllipse édité par Carabas, qui a plafonné à 3000 ventes et qui a coulé assez vite. Encore aujourd’hui, de jeunes étudiants en arts appliqués écarquillent les yeux en apprenant que je faisais partie d’Ekllipse. On est carrément devenus cultes et vintage (rires). Les responsables des Editions Foolstrip qui voulaient lancer le webzine Trame 9 sont venus me chercher parce que j’étais un ancien d’Ekllipse. Ce fut là aussi une excellente expérience. J’y tenais une chronique qui s'appelait Inside Man, où on dressait un double portrait d’une personnalité de la bd. Moi je réalisais leur interview, et alternativement David Charrier et Pascal Nino réalisaient une planche composée de cases montrant des détails de leur physionomie ou de leur personnalité, un patchwork visuel de leurs traits distinctifs… On voulait recréer en journalisme le duo scénariste/dessinateur. On a eu des moments très chouettes. Les Editions Foolstrip ont continué à faire de la Bd en ligne, mais ont dû arrêter la revue. C’est dommage parce qu’ils payaient très bien et c’était passionnant à faire. Ça a correspondu à peu près à l’époque où mes activités de scénariste débutaient, et où je n’avais plus trop le temps. La presse j’adore ça, et si je peux en refaire, j’en referai. J’adore faire les interviews, les préparer en lisant l’œuvre de l'auteur… Tiens d’ailleurs, Jean Van Hamme, (dont l’interview prévue pour le # 10 d’Ekllipse, n’est jamais parue) m’avait dit que lorsque j’en serais à mon septième album, il faudrait que j’aille le voir pour qu’il me parle de déductions fiscales, pour m’expliquer comment vraiment vivre de la BD, etc. Comme c’est un ancien fondé de pouvoir de chez Philips et un grand monsieur de la BD, il sait de quoi il parle. Grâce au journalisme j’aime bien pré-maquetter aussi ; et puis, mon boulot de scénariste, je l’ai appris en interviewant des scénaristes et des dessinateurs. Parce que j’avais toujours une question sur la réalisation, le making of. J’en ai appris plus comme ça que je n’aurais pu en apprendre en faisant une école de scénario, que je n’ai jamais faite. Ca commence à se lancer en France, alors que ça existe aux Etats-Unis depuis longtemps.


Au moment d’ouvrir mon compte Facebook, j’ai eu un bug technique. Ni O’Griafa (avec ou sans apostrophe) ni Tullamore ne marchaient, et la patience n’est pas vraiment l’une de mes vertus, surtout face à une technologie défaillante, alors j’ai composé un nom de famille à partir des deux choses qui me définissent le plus, le fait d’être Irlandais, donc un Celte et d’écrire. Et j’ai mis Miceal Celtwriter (ndSpooky : prononcer « keltwriter ») en un seul mot. Je revendique mon identité irlandaise. La maîtrise que j’ai faite ici à la Sorbonne, portait sur l’archéologie du conflit irlandais au XIXe et au XXe siècle et a été publiée dans Ramage (Revue d’Archéologie Moderne et d’Archéologie Générale) éditée aux Presses Universitaires de la Sorbonne. Se définir ainsi, ça permet avant tout de se recentrer, surtout quand on se sent plutôt fragmenté. Tu sais, j’ai plusieurs vies, et j’essaie de les cloisonner pour préserver chacune d’entre elles. La seule solution que j’ai pu trouver pour être tout à la fois un bon prof, un scénariste convaincant, et surtout un bon père de famille, c’est de me lever tous les jours à 5 heures du matin, même le dimanche et les vacances, et ne jamais me coucher avant minuit / une heure du matin. Par chance 5 heures de sommeil me suffisent. C’est comme ça que je tiens depuis 3-4 ans. Bon je ne suis plus tout jeune à bientôt 47 piges, et je ne tiendrai peut-être pas sur la distance, mais j’ai l’ennui en horreur et ma passion est intacte et dévorante.


Il y a un diptyque prévu chez Ankama, qui va s’appeler Phantom Kriegers, avec Cary Nord (dessinateur des Nouvelles Aventures de Conan chez Marvel, qui a fait du Thor et de l’Iron Man, aussi, et sort une série chez Valiant Comics actuellement), et l’ami Stéphane Paitreau (La Geste des Chevaliers Dragons entre autres) aux couleurs. Cary a commencé le character design, et un peu de story pour l’instant, durant son temps libre. PHK, c’est un délire retro futuriste. Au cours de la deuxième guerre mondiale, les Nazis veulent mettre la main sur Nicola Tesla, inventeur de génie, lequel, dans la réalité est mort à l’âge de 83 ans à cette époque. Seulement dans mon histoire il ne meurt pas, et seuls deux hommes peuvent encore le sauver et le monde libre avec. L’un d’eux, Blayne McCaffrey, est un sergent de la police montée canadienne hyper strict, borné, psychorigide, et l’autre, Arkady Rodchenko, est un espion soviétique décadent. Le sort de l’humanité repose entre leurs mains, et ils ne partagent qu’un unique point commun, leur amour inconditionnel pour le hockey sur glace, auquel ils ont dû renoncer pour devenir soldat et/ou espion. La genèse de ce diptyque est amusante : on devait, Cary et moi, réaliser une adaptation pour Soleil, d’un roman de Leslie Banks, une histoire de loups-garous intitulée Crimson Moon. Ca ne s’est pas fait pour des questions de droits, et quand il m’a dit qu’il était désolé de ne pas bosser avec moi en fin de compte, je lui ai proposé de faire un album franco-belge quand même. Il m’a dit « pourquoi pas ? » ; je lui ai demandé ce qu’il aimerait faire, et il m’a dit « de l’Art déco », car il a une formation classique en architecture. Je lui a dit de m'envoyer une liste de tout ce qu’il aimerait faire, mais ne pouvait pas espérer réaliser en comics. J’ai reçu une liste de 54 items, j’en ai biffé 4, et renvoyé les 50 autres en lui disant qu’on allait mettre ça dans 2x46 pages. Il y a donc Tesla, de la téléportation, la conférence de Casablanca avec Churchill, Roosevelt, (pas Staline, qui s’était décommandé), De Gaulle et Giraud, commandant des forces françaises libres à Alger. J’ai imaginé que Nicola Tesla, qui était Croate, avait un élève de la même origine chez les Nazis nommé Branimir Budak. Ce dernier a compris les principes de base de la téléportation inventée par son ex-mentor, et les applique à sa façon, alors qu’il lui manque des éléments. Comme la vie des hommes qu’il téléporte lui importe peu, il ne s’inquiète pas de leur état à l’arrivée, pourvu qu’ils soient en état d’accomplir la mission fixée. Du coup, ce sont comme des mauvaises photocopies de ce que ces soldats étaient au départ, qu’il téléporte, avec juste en tête l’objectif de leur mission. Ils ont un aspect fantomatique, et sont réduits à l’état de guerriers télécommandés, d’où l’appellation de Phantom Kriegers. Il va y avoir des scènes de fou, avec des avions nazis qui attaquent un DC-3 avec Roosevelt à bord, les Kriegers qui apparaissent sur les ailes et les deux héros qui défouraillent dans l’avion avec les intrus… C’est vraiment du pur délire et de la débauche visuelle, même si j’ai bien bossé sur le plan historique. Le tome 1 se passe surtout à Casablanca, et le tome 2 dans une base secrète en Antarctique. Donc action à fond la caisse, belles nanas, humour de buddy movie et amitié naissante… Il y a une héroïne allemande, répondant au doux nom de Heidi Spitz qui n’est pas une Nazie, mais une Fallschirmjäger c'est-à-dire un membre de troupes d’élite parachutistes, dont beaucoup de membres étaient anti-Hitler, et ont participé à l’attentat contre lui. Mon héroïne va avoir une histoire d’amour, assez sexuelle, il faut le dire, avec l’un des héros. La tension se joue aussi entre les deux héros : le Soviet est tellement excessif et débauché que sa propre hiérarchie le déteste, alors que par contraste, le Canadien est ultra rigide, limite coincé. Mais l’un va l’entraîner l’autre dans des folles soirées. Je voulais vraiment un truc avec un souffle épique, donc dans l’une des scènes finales, ils sont près de la base en Antarctique, l’armée des méchants arrive, et ils chaussent leurs patins et vont à la rencontre des hordes Nazies juste tous les deux, avec Heidi. C’est donc parfois du grand n’importe quoi, mais Cary m’a dit qu’il ne s’était jamais autant éclaté. Il donne le meilleur de lui-même, moi aussi, et Stéphane idem et ça va être vraiment très sympa.

Il y a aussi le fameux projet avec Chaiko, mais je n’ai pas trop le droit d’en parler. La commande c’était de faire un peu le Transporteur de Besson, avec Jason Statham, mais moi je préfère comme influence, The Hire, la série de webfilms de BMW, qui est très bien faite. C’est David Fincher qui en 2002 est allé voir les gens de BMW et l’agence de pub Fallon en leur disant « vous n’avez rien pour le web, moi je peux vous faire des trucs, une série de films ». Il a produit la première saison, qui contient 5 films, des courts métrages de 5 à 10 minutes, avec comme réalisateurs Guy Ritchie, Wong Kar-Wai, Ang Lee, Gonzalez Iñarritu… Tous avec le héros principal, un chauffeur, joué par Clive Owen, lequel a influencé les films produits par Besson. La deuxième saison, c’est Ridley et Tony Scott qui l’ont produite, avec John Woo, Joe Carnahan et Tony Scott lui-même, entre autres. Ce sont les seuls webfilms à être intégrés à la collection permanente du MOMA le Musée d’art moderne de New York Ils sont considérés comme des œuvres d’art. donc ça m’a inspiré pour cette série à venir chez Bao (Paquet). Et je suis super à la bourre, car j’ai perdu du temps avec Soleil et le projet du Routard qui ne s’est jamais fait. Il y a encore le polar hawaiien avec Des Taylor, pas encore signé, le comics pour Ape en attente…





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