Auteurs et autrices / Interview de Riff Reb’s
Rencontré à l'occasion du dernier festival d'Angoulême, Riff Rebb's nous fait un petit topo sur son parcours, sur sa façon de voir son travail et son amour du récit.
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Bonjour.
Déjà je voulais te féliciter, parce que j’ai découvert ton travail avec ton dernier album Le Loup des Mers : ça a été pour moi une de mes meilleures lectures depuis ces derniers mois. Et puis moi qui aime beaucoup cette période de la fin XIXe, les récits d’aventure, la restitution de l’écriture de London qui est un style que j’admire beaucoup aussi, là j’ai ressenti tout ça dans ton travail… Il y a tellement d’adaptations où le style se perd, que là, moi, j'ai été bluffé et je voulais te féliciter en mon nom et en celui de l’équipe de BDthèque.
Merci. Ecoutes, tu as très bien répondu à ma première question « Qu’as-tu pensé de mon livre ? », alors j’en ai une deuxième… (rires). C’est du bonheur que d’entendre ça bien sûr, car quand tu travailles, c’est dans l’espoir d’entendre ce genre de choses.
C’est sûr. Mais j’ai tellement apprécié ton album que je voulais commencer par te le dire. Et puis, je ne connaissais pas ton travail avant ; c’est en préparant cette interview que je me suis intéressé à ce que tu avais fait et que j’ai découvert des choses que je ne connaissais pas avant…
Oui, parce qu’effectivement, il parait très difficile de débarquer comme ça dans la BD. Personne n’est valable d’entrée s’il n’y avait rien auparavant. Parce qu’avant, il y 25 livres, pas qu’en BD.
Oui, c’est ce que j’ai lu aussi quand j’ai creusé un petit peu et découvert que tu avais quand même de la bouteille. Justement, est-ce que tu peux nous faire une présentation de ton parcours pour arriver à ce Loup des Mers sorti en fin d’année dernière.
Alors écoute, voilà, je suis d’origine havraise, j’ai grandi dans un port, une ville industrielle, une ville prolétaire, une ville sinistrée par la guerre et sinistrée par le chômage. Voilà, j’avais le bel âge aux années punk, et c’est en voulant tout changer du monde que j’ai déboulé à Paris pour faire des écoles d’art, pour apprendre, pas la bande dessinée du tout parce que ça, ça ne s’enseignait pas, c’était interdit, proscrit, dans les écoles d’art. Mais j’ai quand même la chance d’avoir réussi le concours des arts décoratifs de Paris où je suis resté un peu plus de deux ans.
Et puis, il y a d’autres étapes. J’ai travaillé dans le dessin, j’ai rencontré Cromwell, j’ai rencontré Edith à Paris, ma femme est dessinatrice aussi, toute une bande de dessinateurs. On a fondé un atelier qui s’appelait l’atelier Asylum à l’époque, et on a tous démarré dans la bande dessinée à peu près en même temps, au milieu, fin des années 80’. Et depuis, je ne décroche pas vraiment de la BD, en tout cas pas du tout du livre puisque j’ai fait de la BD essentiellement, mais aussi du livre jeunesse, des livres d’humour, de la presse, des pochettes de disques, des affiches rock ; voilà, beaucoup de choses. Je suis amoureux de toutes les formes de livre alors du coup j’adore m’immiscer dans tout ce qui peut se faire.
Par opportunités ou par choix ?
Ah par le bonheur. Opportunité, je ne sais pas. Il en faut sans doute, mais ce n’est pas ça qui me motive absolument. Mais là, j’ai été contacté par un auteur de roman pour travailler sur « Les Beatles pour les nuls ». J’ai cinq petites illustrations à venir dans des choses qui ne sont pas en BD, où on me dit « attention, pas de gag, pas de bulles », mais ça me va très bien ! Les Beatles sont fondateurs pour moi de tout ce que j’aime et travailler dans ce genre de format me plait beaucoup, par exemple. Quand j’ai eu des enfants, je me suis retrouvé à faire des livres pour enfants, c’était génial aussi, parce que ce que j’aime c’est raconter. Et le livre est fait pour ça, quelle que soit sa forme. A la limite, des recettes de cuisine, ça nous raconte bien comment faire quelque chose.
Tu es un amoureux du récit et de l’histoire.
Absolument, c’est toujours ça ; le premier choix, c’est la qualité de l’histoire.
Et au niveau de ton travail, quelles sont tes principales influences ? Car graphiquement, tu as un style très marqué, singulier et tu donnes une énergie folle dans tes personnages.
Alors depuis 25 ans que je travaille, des influences évidemment, tu imagines que j’en ai beaucoup. Si j’ai découvert un nouveau dessinateur, peintre, illustrateur, graveur, par mois, ça fait des centaines et des centaines depuis tout ce temps là. Enfin d’abord, je veux dire qu’avec toutes ces formes de livres et pourquoi tu ne m’a pas connu plus tôt, c’est que j’ai fait différentes sortes de livres, chez différents éditeurs dans différentes collections, et différents graphismes aussi. C'est-à-dire, j’ai fait pas mal de trucs d’humour. Avec Cromwell on a démarré plutôt dans l’humour avec « Le bal de la sueur » : des aventures débiles et punk ; et même s’il y a de la mer, on n’est pas tout à fait dans la forme du « Loup des mers ». Tout cela est cohérent au bout du compte. Mais les gens ont quand même du mal à faire le calage parce que je suis quelqu’un qui ne suit pas la même ligne depuis toujours.
Oui en même temps, moi je te découvre par ton histoire « courte » que tu me racontes, je suis passé à travers de ça, mais en faisant des recherches sur ton travail, j’avais repéré 2 grandes thématiques : la mer et le côté rebelle/anar’.
Qui est puissant, oui !
Ces deux éléments construisent un fil rouge qui se dégage de ton parcours.
Oui, La Crève que j’ai fait chez Glénat fin des années 80’, 90’ même, est un roman noir de 80 pages. On est finalement proche de ça, ne sachant évidemment pas à l’époque ce que j’allais faire, même si j’avais déjà des envies d’adaptation. Mais ça ne se faisait pas du tout dans les maisons d’édition. Et donc j’avais posé la question pour du Jack London à l’époque, et on m’avait dit « non, non, non, non, non, surtout pas, surtout pas ! »
On voit que les adaptations, c’est devenu porteur depuis 2, 3 ans, y’a un élan qui va dans ce sens-là…
Mais partout ; ce n’est pas que dans la BD. Dans le cinéma ça n’a jamais cessé et ça a sans doute accéléré depuis les années 2000 ; à la télé on ne voit que des feuilletons de Maupassant, de machin : on est dans l’adaptation aussi. Y’en a absolument partout, partout ! Et là, ils nous ressortent du Blanche Neige version gothique ou je ne sais pas quoi, ça n’arrête pas en vérité. J’ai vu qu’il y a un Victor Hugo en comédie musicale qui va sortir : y’en a partout !
Après, y’en a des bonnes et des mauvaises. Des livres, y’en a des bons et des mauvais aussi, adaptation ou pas. Donc moi je fais une adaptation comme j’espère qu’on imagine qu’un bon cinéaste fait une bonne adaptation au cinéma. On en oublie le roman et on a là dans les mains une œuvre entière qui n’est pas une application scolaire de l’histoire. Je veux dire par là qu’un roman de Jack London n’est pas un scénario, il faut donc le transformer.
C’est ce que j’allais te demander. Comment travailles- tu à partir de ces textes de London ? Comment en arrives-tu à les remettre en forme, à redécouper cette matière ?
Je relis une fois, deux fois, enfin en tout cas assez pour en être totalement imprégné. Une fois que c’est fait, je ne touche plus au livre et je commence à re-rêver et me re-raconter l’histoire dans ma tête en m’imaginant les visuels qui doivent venir avec les textes et les images que je préfère. Après, tout le travail d’adaptation va être l’association texte et dessin du livre tel que moi j’ai envie de le raconter. Alors des fois je suis très fidèle, et des fois je coupe comme un barbare, comme un sauvage, je tronque ! Que ce soit avec celui d’avant, pour le Mac Orlan (A bord de l'Etoile Matutine) ou pour celui là de Jack London, je vis avec des fantômes. Je veux dire, j’ai des écrivains morts autour de moi et c’est des copains pour le coup. Je leur dis « Bon là mon vieux j’te coupe. Ca c’est ringard franchement. Passé les années 2000, tu vas passer pour un con, je vais corriger. » Tu ne peux pas traiter les femmes comme ça maintenant par exemple.
Donc, du coup, c’est ma version à moi et moi je suis convaincu, que ce n’est pas par les visuels, c’est par le sujet. C’est pas parce que c’était des pirates chez Mac Orlan ou parce que là c’est un capitaine de pêche que ça m’intéresse. Ce qui m’intéresse, c’est le récit profond et dans les deux cas c’est des formes de récit philosophiques. C’est ça qui est moteur de l’histoire et de la dramaturgie. Moi je m’attaque à la dramaturgie en me disant j’ai assez de métier dans le dessin pour pouvoir à peu près tout faire entre guillemets ; j’me prends pas pour un héros, c’est un combat. Mais je veux dire par là que le dessin n’est plus un problème ; le problème c’est toujours de raconter le mieux l’histoire ; pas plus que la caméra est un problème pour un cinéaste. Donc après ne pas avoir peur du tout à l’écriture de retransposer. Moi à travers ce livre là, il y a des phrases que n’a pas du tout écrit Jack London, mais que je prolonge par ma propre pensée.
J’ai eu le bonheur, suite à une exposition sur Le Loup des Mers d’avoir un comédien lisant des textes de Jack London et de Mac Orlan et il lisait tout un passage que je n’ai absolument pas dessiné mais qui est raconté, en une image. Là ça tenait un chapitre. Et j’ai trouvé la beauté du texte de London et là je me suis dit « Oui, j’ai vraiment adapté ». Parce qu’avec le temps j’ai l’impression d’être extrêmement fidèle et quand je me recolle au texte je me rends compte que j’ai extrêmement varié, trahi, changé, décalé, c’est ma sauce : J’en fais du Riff.
C’est bien !
Mais maintenant je le remercie d’être là, parce que c’est lui quia la vraie matière ; c’est pas moi, c’est lui.
Et justement, au niveau du découpage en chapitres que tu as fais, tu es resté en cohérence par rapport au roman ?
Le roman est construit en chapitres, il doit y en avoir 25, moi j’en ai fait 17. J’ai un chapitre où il y en a 3 ou 4 de London par exemple ; y’en a un ça ne devient qu’une image. Je remanipule tout, j’ai beaucoup coupé surtout. La moitié du roman de London se passe sur l’ile aux phoques avec juste Van Heyden et l’écrivaine. Ils sont juste tous les deux sur cette ile de caillasse avec les phoques et ça représente la moitié du roman. Moi, ça dure deux chapitres. Je me suis dis, ça s’appelle pas « L’ile aux phoques », c’est Le Loup des Mers, c’est Lou Larsen le héros. J’ai recentré. Je bénéficie aussi de l’effet de synthèse ; ça concentre toutes les bonnes idées de London et ça redonne une puissance concentrée, comme si on mettait toute une symphonie dans 3 minutes des Ramones. (rires)
Et au niveau de la couleur ? Parce que ce que j’ai trouvé super intéressant c’est cette idée de monochromie, mais divisée en chapitres…
Plusieurs sortes de monochromies.
Voilà, tu passes d’une couleur à l’autre pour donner des ambiances ; comment choisis-tu ces couleurs, comment travailles-tu à ce moment là ?
Alors d’abord, c’est parce que je n’ai pas du tout envie dans des romans graphiques, de par leur longueur, de me lancer dans des couleurs variées, riches ou en tout cas réalistes, parce que pour moi le réalisme c’est d’abord la réalité des sentiments, des humeurs, la réalité des contacts humains, bons ou mauvais, et c’est ça que je veux rendre réel et pas l’aspect des choses. Parce que la réalité n’existe pas, chacun l’invente au fur et à mesure, et le même paysage si on est heureux ou malheureux n’est pas le même paysage, tu es d’accord ?
Tout à fait, oui.
Tu rencontres ta chérie pour la première fois dans un endroit épouvantable, c’est le plus bel endroit du monde, on est d’accord ? Et tu y es quand elle t’a largué cinq ans après, désespéré, c’est le pire endroit ; si tu pouvais te tuer là, tu le ferais. Donc la réalité est une fausse idée, c’est juste photographique, et la vraie photo ne fait pas la réalité non plus.
Donc pour moi travailler la couleur en cherchant une forme de réalisme ne m’intéresse pas, pas plus que dans le dessin d’ailleurs ; je suis bien plus expressionniste dans mon dessin semi réaliste, je peux faire glisser mes personnages du rire aux larmes avec une forme de caricature assez élevée ce qui me permet d’accentuer la dramaturgie. La couleur, je voulais qu’elle serve aussi ce sujet là et dans ce cas là, c’est malgré tout du roman noir, et l’idée que ça puisse avoir l’aspect d’un bon vieux film noir et blanc de roman noir me convenait bien. Ce qui fait que l’idée c’est presque un récit noir et blanc avec un filtre coloré que je change par chapitre. Alors après évidement, le choix de la couleur par chapitre ça va être par exemple le bleu parce qu’il fait nuit, c’est pas mal, ; malgré tout le jour je le fais aussi avec le bleu et la nuit avec du jaune. C’est une question d’ambiance. Finalement, je travaille plus la lumière que la couleur. Parce que pour moi, la lumière elle donne la musique qu’on ne peut pas mettre dans une BD ; je ne peux pas avoir un copain qui fait la BO donc c’est la couleur et la lumière qui va faire « Palalaaaa ! » ou « Tintatatata » : c’est un appui de la narration. Bon après, l’esthétique, j’étais pas sûr que ça plaise parce que c’est assez radical comme choix et ma crainte c’était que les gens le prennent mal. Finalement, les gens l’adorent et je suis très heureux. Et puis ça distingue ce livre des autres ; c’est efficace en soi. Donc, je suis très heureux de cet accueil, mais c’était pas gagné, parce que ça aurait pu, il y a 15 ans, bloquer complètement les gens.
En même temps moi je trouve que ça colle parfaitement à ton dessin, surtout les personnages qui sont hyper expressifs.
Et tu posais la question de mes influences artistiques. Pour ce livre là pour le coup, on voit une partie des mes influences qui sont la BD américaine noir et blanc des années 50, que ce soit Will Eisner, ou toute l’école de EC Comics de Williamson, etc. Moi je suis un grand amateur de noir et blanc, donc tu vois, mon choix pour faire ces couleurs là, c’est qu’elles respectent finalement le noir et blanc et qu’elles viennent mettre des valeurs intermédiaires entre mon noir et mon blanc.
Après techniquement, je voulais savoir comment tu travaillais ? Est-ce que tu es toujours « papier, crayon » ?
Oui, oui. A l’ancienne. A l’ancienne pour le noir et blanc. La couleur est faite sur informatique. Et pas mal de corrections du noir et blanc sont faites sur informatique aussi. Mais j’essaye de toujours limiter, parce que l’exercice du dessin façon art japonais, « concentration, méditation, je me lance ». J’aime bien le rapport qu’on a avec le papier dans le sens où si on rate, c’est parce qu’on a mal fait. Sur l’ordinateur, on peut toujours, toujours, toujours corriger. Sur le papier aussi en vérité, malgré tout, ça prends tellement plus de temps de rater. Donc il y a une idée d’efficacité, de dire « je suis dans l’énergie », et moi je n’arrive pas à avoir cette énergie là sur ma tablette graphique, avec mon stylet. Pour la couleur c’est moins nécessaire, mais pour le dessin, moi j’adore ces dessinateurs comme Franquin et les dessinateurs américains dont je parlais, qui ont une vraie énergie d’encrage aussi. Moi trouve que la vie des personnages doit transpirer par le trait, et même si y’a des erreurs de proportion, de mouvement, de machin, ça reflète la vie et donc c’est pas une erreur. Plutôt qu’une ligne claire vraiment parfaite, je préfère une ligne crade.
Oui, c’est bien ce que j’ai ressenti dans tes personnages et dans ton dessin. Et pour revenir sur la collection Noctambule de chez Soleil, que j’ai découvert avec Cromwell…
Ah, on est deux frères !
Je voulais te demander justement, puisque vous avez commencé ensemble, c’est un hasard de vous retrouver dans cette collection ?
On a quand même commencé notre carrière ensemble, en faisant deux albums pour commencer, ensemble, donc à se mélanger les mains en tant que dessinateur.
Tu parles du « Bal de la sueur », c’est ça ?
Oui, on était tous les deux au dessin. Et puis on a bossé dans le dessin animé un an et demi côté à côté, dans la même pièce. Donc du coup, on avait pris l’habitude de dessiner l’un sur l’autre, de se corriger, de se critiquer ; on se complimentait un petit peu, mais c’est vite fait un compliment ; une critique il faut parfois justifier « Fait comme ça » ; il faut savoir partager son dessin. Avec Cromwell on a ce rapport de fraternité, violente, passionnée, sur le graphisme, ce qui fait qu’on s’est enseigné énormément tous les deux. On a beaucoup progressé parce qu’on était tous les deux, parce qu’on voulait prouver à l’autre qu’on était fort, chacun. C’est bien plus puissant que quand on veut se prouver quelque chose à soi même, parce qu’on a toujours une bonne raison d’aller au frigo chercher une bière ou un yaourt, tandis que quand je suis avec lui il faut vraiment que je me secoue, que je lui montre que je suis un bon dessinateur, un bon encreur, un bon raconteur : la BD c’est plein de métier en un seul.
Cette chose là nous a donc fondé tous les deux, on ne s’en libérera jamais et on n’a pas très envie. Il a d’ailleurs été rapidement temps qu’on s’impose en tant qu’auteurs séparés, parce qu’on n’était pas fait pour faire notre vie ensemble. Au bout de deux albums il était clair que moi je voulais faire mes albums et lui les siens, mais malgré tout il reste cette relation particulière. On a été fondé dans un moule ; le creuset dans lequel on s’est fait est commun et ça c’est inoubliable, et quel que soit ce qu’on fait il y a aura une trace de Cromwell dans mon travail et je pense qu’il serait le premier à reconnaitre qu’il y a une trace de Riff dans le sien. (rires)
Et c’est pareil avec Le Dernier des Mohicans qui est édité chez Noctambule…
Oui, là on se retrouve dans la même collection, chez un éditeur.
C’est pour ça, j’ai trouvé ça assez marrant, parce que moi j’ai découvert Noctambule avec l’adaptation de Cromwell du « Dernier des Mohicans », et je me suis dit tout à l’heure « Ah ! Y’a quelque chose qui a du se passer là ».
C’est un peu … Je ne sais pas. Ca ne peut pas être le hasard non plus, mais j’aurai très bien pu dire non, ou lui dire non. Mais il se trouve qu’on a tous les deux dit oui et qu’on s’est retrouvé tous les deux dans la même collection, moi sortant le premier de la collection et lui le deuxième.
Cette collection a été créée à cette occasion, par rapport à ta BD ?
Non. C’est l’éditeur, Clotilde Vu, travaillant chez Soleil qui voulait monter sa collection et qui a contacté plusieurs auteurs. Et il se trouve que Cromwell et moi avons été dans les premiers contactés et les premiers à fournir le matériel. Et donc du coup, on s’est retrouvé dans cette collection là, mais c’est un projet d’éditeur cette collection, mais qui nous donnait la liberté de choix des récits et qui nous donne la latitude de la dimension parce que ce sont des romans graphiques. On peut aller de 80 à 100 pages (et même là je suis à 120 pages en fait). Le truc, c’est qu’on a craqué sur le format, sur le principe, le côté roman graphique, « graphic novel » pour Cromwell même plus, parce qu’il a sa touche américaine, plus moderne que moi et qui fait qu’on est très heureux dans ce format là. Raconter une histoire dans ces dimensions là me plait énormément, je ne sais même pas si je pourrais refaire un album 4 bandeaux traditionnels, je crois que ça me ferait trop chier (rires). Mais bon, si ça se trouve je le ferai (rires).
Et sinon, tu as des projets en cours ou à venir ? Une nouvelle adaptation ?
J’ai un projet de livre jeunesse mais qui a été retardé pour des raisons qui ne regardent personne. Donc du coup je m’attaque à un nouvel album pour cette collection là qui bouclera une trilogie maritime et normalement après je vais voir ailleurs. Pas au niveau édition, en tout cas j’en sais rien, mais au niveau du sujet. Là, ça sera un recueil de nouvelles maritimes de différents écrivains que j’ai été piocher moi-même parmi les illustres écrivains de la mer : Stevenson, Conrad, un peu encore de Mac Orlan, un peu d’Edgar Poe… J’ai été piocher chez les grands et je vais faire comme j’ai fait avec Jack London, les manger, les digérer et les recracher à ma sauce.
Riff, et bien merci beaucoup pour cet entretien.
Je t’en prie.
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