Interview de Lucien De Gieter

Bonjour M. De Gieter, on a tendance à réduire votre carrière d’auteur au seul Papyrus (sur lequel nous reviendrons), mais elle est très riche ! Si je ne m’abuse, vous avez débuté avec des mini-récits dans le Journal Spirou, en 1961… Pouvez-vous faire un petit retour sur cette époque et cette expérience ?
J'ai débuté ma carrière en 60 par quelques scénarios de mini-récits. Puis sur les conseils de Rosy, chef du bureau de dessin, j'ai illustré un scénario de «Pony ». 10 épisodes ont suivi. J'ai tout appris à cette période. C'était une bonne école pour apprendre à être concis.

C’est avec Tôoot et Puit, en 1966, que vous commencez à vous affirmer en tant qu’auteur complet. Cependant la série n’a pas connu beaucoup d’épisodes… pourquoi ?
Il y a eu 43 histoires complètes de Tôôôt et Puit + 2 x 44 planches. Mais le succès n'étant pas au rendez-vous j'ai préféré changer de registre.

Les courts récits n’ont connu une publication en album qu’en 1997, chez Point Image, puis en 2010-2011, chez le Coffre à BD. Avez-vous participé à ces éditions ?
J'ai donné mon accord à Point et Image pour les deux 44 planches. J'ai dessiné une couverture pour le Coffre à BD.

La remarque vaut également pour "Ali-Bibi le petit fakir", sorti en album en 2003 seulement. Vous aviez alors travaillé avec ce fantastique dessinateur qu’était Kiko… Un petit témoignage ?
J'ai seulement écrit un scénario qui a été illustré par Kiko, que j'ai connu beaucoup plus tard. A cette époque j'ai écrit pour Ryssac, Francis, Matagne, Jem, Jamik...

Pouvez-vous nous parler de votre expérience avec Peyo pour les 3 albums de Poussy ?
Peyo m'a laissé toute liberté pour Poussy. À part quelques remarques toujours judicieuses.

En 1974 vous lancez votre série fétiche, Papyrus, qui se déroule donc dans la XIXème Dynastie de l’Egypte antique. J’imagine que cela découle d’une vieille passion pour cette époque et cette région ? Plus de 35 ans et 32 albums plus tard, Papyrus est toujours là… Vous n’êtes pas lassé ?
Ma passion pour l'Egypte date de mes études à St Luc. Et mon contact journalier avec cette fabuleuse civilisation n'a pas entamé mon intérêt.

Papyrus et Théti-Chéri sont encore dans le temps de l’adolescence… Vous craignez de les faire grandir ?
Papyrus et Théti ont fameusement grandi, mais je ne veux pas en faire des adultes.

Vos seuls collaborateurs connus sont vos coloristes : votre épouse, Colette, Georges Vloeberghs, Bernard Swysen et Véronique Grobet pour les derniers albums. Pour l’histoire et le dessin, vous travaillez toujours seul ?
Je travaille seul pour le scénario et le dessin en effet.

Cliquer pour voir une planche de Papyrus, Tome 32 - Le taureau de Montou

Aujourd’hui Papyrus existe en dessin animé, en jeux video… Gardez-vous un regard avisé sur ces déclinaisons ?
Dessin animé et vidéo m'échappent un peu, ce n'est pas mon rayon !!

En 2009 vous collaborez au collectif "En chemin, elle rencontre", dirigé par Marie Moinard, avec une illustration. Il est rare de vous voir sur ce genre de projet…
On m'a demandé de participer à ce collectif, je l'ai fait sans réticence. Ce n'est pas la seule fois que j'ai participé à ce genre de manifeste.

Travaillez-vous sur le Papyrus n°33 ?
Je travaille sur le Papyrus 33 en effet mais vous n'en saurez pas plus !!

M. De Gieter, merci.
Amicalement.

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