Auteurs et autrices / Interview de Lylian

Au fil de nos discussions sur facebook, je découvre la personnalité de Lylian, scénariste spécialisé « jeunesse » qui a beaucoup de choses à dire. A Angoulême, autour d’un café ou d’un chocolat chaud, nous entamons cette belle interview…

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Lylian Bonjour Lylian, peux-tu te présenter ?
Lylian, je suis scénariste de bande dessinée, j'habite à Montréal au Canada. J'ai sorti ma première BD en 2004, j'ai écrit des séries jeunesses, des histoires originales et des adaptations.

Ton premier album, c'était donc L'Éveil du Kurran. Comment cela s'est-il passé ?
Avec plusieurs amis, nous avons lancé une association de création, avec l'envie de chacun de s’exprimer dans son registre : un jeu, une nouvelle illustrée, de la BD... Nous étions sept. On a fait ce qui s’apparente à du fanzinat. Au bout de deux ans, on s'est retrouvés avec des petits livres, un jeu de plateau ; on a commencé à les vendre, à faire des festivals, puis certains ont arrêté.

On s’est retrouvés à trois avec Nori, une scénariste et un jeune dessinateur que nous avions rencontré en Dordogne, Nicolas Duraffourg alias Dune, dont les deux parents étaient artistes-peintres, et moi. Nous avons arrêté l'association et avons commencé à faire des projets BD.

Notre premier dossier a été envoyé aux Humanos qui ont répondu trois jours plus tard.

Accéder à la BD L'Éveil du Kurran Au final, nous n’avons pas signé le projet initial et après un long parcours d’apprentissage scénaristique et graphique, nous avons signé un one shot, notre première BD : L'Éveil du Kurran.

Après cette première aventure, nous avons continué avec les Humanos sur une série jeunesse, Mina Loween (scénario : Nori & Lylian – dessins et couleurs : Lillycat). Les difficultés des Humanoïdes Associés à l'époque ont fait en sorte que nous avons dû arrêter la série.

Et ensuite ?
Nous avons continué de travailler avec les Humanos, du temps de la collection Shôgun. Mais lorsque l'éditeur a arrêté une grosse partie de son catalogue, je me suis retrouvé avec presque rien. C'est à ce moment que j'ai pris contact avec un jeune dessinateur, Loïc Chevallier, recommandé par un ami. Il vivait chez ses parents et sortait de l'école. Il dessinait, colorisait et cherchait du travail. Je lui ai proposé de faire un diptyque très court, très simple, et ça a donné "les Aventures débridées de Kenji le Ninja", publié chez Clair de Lune. On avait fait tout le storyboard, pour prouver aux éditeurs qu'on était capables de faire tout un album. Pendant cette période j'ai rencontré d'autres dessinateurs, avec lesquels j'ai initié d'autres projets, tenté de devenir un scénariste professionnel. Un processus assez long.

J'ai travaillé avec Augustin Lebon, sur Le Révérend dont le premier tome a été publié chez feu Emmanuel Proust Editions dont le catalogue a été repris par les éditions Pierre Paquet. Nous avons pu sortir les deux tomes aux Editions Paquet qui ont fait un très bon travail de refonte. Depuis l’album a été vendu dans plusieurs pays Européens. Une belle aventure.

Accéder à la BD Mina Loween Et puis une autre aventure, celle des adaptations, commence...
Lillycat, avec qui nous avons fait Mina Loween travaillait à l’époque avec Jean-Claude Camano, éditeur chez Glénat sur l’adaptation d’un roman. Coincée avec un script qui ne lui plaisait pas, elle m’a appelé car elle pensait que j’avais la sensibilité pour travailler sur le projet. Le roman : La Quête d'Ewilan, de Pierre Bottero.

En une semaine, nous avons monté le dossier, le storyboard des 7 premières pages, on l'a présenté à Camano et à Glénat, et puis le temps s'est un peu délité à ce moment-là, car dans le cas d'une adaptation, il y a toujours des tractations administratives, la question des droits. Lillycat qui était en urgence au niveau financier, a préféré se concentrer sur son autre passion, les BJD (poupées à jointures sphériques). Et on peut dire qu’elle y excelle.

De pièce rapportée sur l’adaptation de La Quête d'Ewilan, je me suis retrouvé au centre du projet.

Mon éditeur et moi avons dressé une short-list des artistes avec qui on voulait travailler, et puis dans cette liste se trouvait Laurence Baldetti, qui venait de finir un diptyque chez Glénat, Perle blanche. Nous lui avons proposé le projet, 6 albums de 64 pages au moins.

Nous avons refait le dossier en entier et il a été accepté. L’aventure Ewilan était lancée.

La série a dépassé les 100 000 exemplaires au mois de juin dernier.

Accéder à la BD La Quête d'Ewilan Au départ, nous pensions que seuls les fans de Pierre Bottero allaient acheter la BD, mais l'éditeur a réussi à attirer de nouveaux lecteurs. Il y a maintenant des lecteurs qui lisent d'abord la BD, puis les romans. Ce pont entre les deux media m'intéresse, car visiblement la lecture des deux n'entache pas le plaisir de lecture. La BD n'est pas un condensé du roman, car nous faisons des choix qui permettent de garder intacts certains passages du roman.

Du fait du succès de la Quête d'Ewilan, Glénat t'a demandé d'adapter également le spin-off, "Ellana" ?
Non c'est moi qui l'ai fait. Quand on travaillait sur la Quête d'Ewilan, j'ai écrit l'adaptation en BD du tome 1 d'Ellana, pour voir si j'étais capable de le faire. Dans l'œuvre de Bottero, Ellana est la trilogie dans cet univers qui profite le plus de la quintessence de l'écriture de l'auteur. Mais comme il n'a pas tout à fait le même modèle narratif, il a fallu que je me teste. Donc j'ai fait ça sur mon temps libre, le soir, et l'ai envoyé à mon éditrice de l'époque chez Glénat, Karine Leclerc. Elle m'a dit que la BD marchait super bien. Nous avons demandé à Montse Martin de réaliser le dessin, la couleur serait assumée par Loïc Chevallier, qui officiait déjà sur La Quête d’Ewilan.

Montse s'est emparée du personnage de Laurence, Ellana, et a su utiliser le travail réalisé dans la Quête d’Ewilan pour rendre à merveille l'univers de Bottero, sans l'avoir lu, puisque les romans ne sont pas traduits en espagnol. Glénat a déjà publié deux tomes d’"Ellana". Le tome 3 est à paraître le 13 juin 2018.

Ellana va compter combien de tomes ?
Six ou sept, comme Ewilan. Le deal de départ c'était de faire un roman = deux albums. Mais le succès nous a permis de délayer, de faire des doubles pages de décors, d'étirer un peu les histoires. Cinq tomes sont déjà sortis pour Ewilan, il en reste deux, le dernier comptera certainement plus de pages, peut-être 72, et permettra de faire la fin qu'on voulait, de faire un beau cadeau aux lecteurs.

Accéder à la BD Lohris des Dawnhills On va revenir sur une série que tu n'as pas évoquée, Lohris des Dawnhills, qui date de l'époque des Humanos... C'est dommage que la série ait été arrêtée au premier tome, je l'aimais bien...
C'est une grande frustration pour moi. C'est complexe, parce qu'on avait conçu l'histoire à deux, avec Nori, ma co-scénariste, mais quand nous avons arrêté de collaborer, je lui ai demandé si je pouvais continuer le projet. Même si elle était encore créditée comme coscénariste, c'est moi qui ai écrit le script. Les Humanos ont publié le premier tome, dans la collection Shôgun. Et puis tout s’est arrêté, comme beaucoup de titres aux Humanos à l’époque.

C'est dommage parce que j'avais aussi conçu un préquel, un sequel... C'était un peu mon Dune à moi, avec un personnage à la Paul Atréides, tout un contexte géopolitique, dans un environnement médiéval steampunk... Si je devais le refaire, je le ferais dans un autre format ; là, c'était dans la collection Shôgun, avec plein de pages... Je le ferais dans un format plus "adulte", avec plein de sous-intrigues... J'avais fait ça à une époque où je lisais plein de bouquins sur la dramaturgie, des scripts de cinéma, j'analysais des albums d'autres auteurs pour voir le découpage, etc. Lohris profitait de tout ça. C'est marrant que tu mettes le doigt sur cette série, qui tient une place à part dans ma carrière.

J'ai en tête l'histoire de Urban Games, de Luc Brunschwig et Raufflet, chez les Humanos aussi, que le scénariste a repris, remastérisé et ressorti chez Futuropolis avec un autre dessinateur, et qui fonctionne super bien. Tout ça pour te dire qu'il ne faut peut-être pas enterrer un projet aussi ambitieux et qui te tient à cœur...
Oui, c'est vrai que c'était un gros projet, avec plein de personnages, une vraie timeline, un univers complet... Ça s’est arrêté aussi du fait que Dune, le dessinateur, a arrêté la BD, maintenant il fait des illustrations au calme, chez lui. Il a une boîte à chaussures où il range des trucs de malade, des aquarelles de style fantastique. Il y exprime son héritage familial et son amour pour des gens comme Tezuka, Moebius, Toriyama et Otomo. Il a un imaginaire graphique très fort, c'est pour ça qu'à l'époque je voulais travailler avec lui.

Accéder à la BD Blanche neige (Delcourt) Tiens, parlons un peu de ton adaptation de Blanche-Neige. Tu t'es attaché à une version plus adulte que celle qu'on connaît tous.
J'ai rencontré Nathalie Vessillier, une amie de Laurence Baldetti, avec laquelle elle a fait l'école Emile Cohl, autour de l'histoire d'une jeune fille qui voulait rencontrer la mort. Un one-shot gothique. On a commencé à travailler dessus, mais on s'est vite aperçu qu'on n'avait pas le niveau pour aller jusqu'au bout de la démarche. On a donc cherché quelque chose de plus simple, et je lui ai proposé de faire l'adaptation de Blanche-Neige. Elle a dit ok, mais à condition qu'on le fasse à notre sauce. On a pris comme base la version originale, plus dure, plus noire, avec des relations plus modernes entre les personnages.

Nous avons croisé nos thématiques de prédilection, et on a fait de Blanche-Neige une petite fille qui sait grimper aux arbres, qui sait se débrouiller dans la nature. A l'opposé, presque, de celle de Walt Disney.

Quand on a présenté le dossier, on avait fait tout le synopsis, on avait bien défini la psychologie des personnages. On l'a présenté à plusieurs éditeurs, et Thierry Joor, de Delcourt, nous a répondu que si on voulait le faire en format carré, on aurait 78 pages pour s'amuser. On a dit ok, il a un peu dirigé Nathalie, dont c'était le premier album, sur la mise en scène, nous a conseillé sur la fin, et a vérifié qu'on tenait la psychologie des personnages. Ce fut un gros défi, car Nathalie est illustratrice, il a fallu qu'elle s'adapte au media BD. On a gardé les "grandes" actions du conte, mais on a apporté aussi quelque chose. Quand Blanche-Neige arrive chez les Nains, elle les change, mais les Nains changent aussi Blanche-Neige... Elle a dû chercher pour trouver le design des Nains, je ne voulais pas ceux de Tolkien, mais plutôt des personnages folkloriques, comme les lutins... Chacun devait aussi avoir sa couleur, son association avec un élément de la terre ou du ciel, ce sont des initiateurs au respect de la nature.

Une planche de Blanche neige (Delcourt) On a gardé la fin tragique de la Reine, qui a une grande importance dans l'histoire. C'est à travers elle qu'on voit l'histoire, Blanche-Neige ne fait, finalement, que subir. Thierry Joor me demandait comment j'allais gérer une histoire qui comportait, finalement, trois rencontres. Je lui ai répondu que la première c'était la rencontre simple, la deuxième une complicité s'installe, et à la troisième Blanche-Neige est séduite. Il s'agit là d'un de nos changements par rapport au conte original. La reine s’est changée en esprit de la nature, pour que ça fonctionne avec sa victime. On peut tromper une personne mille fois, mais on ne peut pas tromper Blanche-Neige trois fois. La Reine, en changeant ainsi, en persistant dans son projet de vengeance, vieillit, s'enlaidit, se fait du mal même, puisqu'elle saigne. Le découpage sert la construction en miroir entre les deux personnages principaux. Il faut, au final, savoir que c'est un album que j'ai écrit pour Nathalie ; si j'avais travaillé avec une autre illustratrice, il aurait sans doute été construit différemment. C'était pour montrer au public, mais aussi à l'éditeur, ce qu'elle était capable de faire. Thierry nous a laissés prendre ce risque sur un texte très connu, et on a eu l'impression de faire quelque chose d'original. C'est un livre que j'aime beaucoup, que je relis souvent, aussi du fait de sa maquette, avec ses dorures...

On peut dire que c'est ta marque de fabrique ?
C'est en effet là où je me situe quand je fais une adaptation, et j'en fais beaucoup, c'est que j'ai toujours une bonne raison pour le faire. Quand le thème ne me convient pas, je ne le fais pas. Je sais quelles sont mes limites, et je suis prêt à tordre une histoire pour la rendre meilleure.

Couverture de La Famille fantastique Parlons un peu de "La Famille fantastique", avec Paul Drouin et Lorien. Quelques mots ?
C'est un projet qui est arrivé à la suite de la rencontre avec Paul Drouin, que je connaissais un petit peu mais qui avait déjà travaillé sur différents albums. Et puis quand je suis parti au Canada, curieusement, j'ai repris contact avec lui ; il avait fait pas mal de projets avec plein de scénaristes différents, et il me disait qu’il était dans l'échec, qu'il n'arrivait pas à signer où il voulait, à atteindre le niveau qu'il visait... Il était en contact avec Jean-Claude Camano, qui aimait son travail, mais ils ne trouvaient pas la bonne histoire.

Vu qu'il éditait aussi la Quête d’Ewilan, je le connaissais bien, il a permis à Zep d'éclater, il a lancé la collection Tchô, il a une immense palette mais en comparant le travail de Paul avec ce qu'avait édité Camano, j'ai compris que ça ne pouvait pas matcher. Je lui ai alors proposé une histoire, qui prendrait place dans la collection Tchô, avec des thématiques rudes, vivantes, en relation avec la famille, et dans un univers fantastique qui me plaît. On a envoyé le portfolio de Paul et mon histoire à Camano, qui nous a répondu "faites des pages". On en a fait, refait, et finalement il a pris le projet. L'histoire est celle d'une famille qui tombe dans un univers fantastique, merveilleux et très dangereux. Dans cet univers, un jour vous êtes un mendiant, le lendemain vous êtes un roi. Mais si vous arrivez dans cet univers avec une sensibilité particulière, vous vous retrouvez avec des pouvoirs. Je ne tenais pas à raconter l'histoire de personnes qui cherchent un trésor, mais plutôt la vie de personnes qui sont dans un endroit particulier, où elles vont presque pouvoir devenir ce qu'elles ont secrètement envie de devenir.

Une planche de La Famille Fantastique - Tome 1 Le premier tome raconte l'histoire d'un méchant qui manipule un enfant qui a des pouvoirs, et l'histoire de cet enfant qui détricote cette manipulation. Je voulais montrer qu'il existe des gens qui manipulent des enfants, et leur font faire des trucs de fous. Mais les enfants peuvent aussi s'en sortir. C’est une série à laquelle je tiens beaucoup, car j'ai l'impression de raconter une partie de mon enfance fantasmagorique. J'ai habité à la campagne, j'avais une planque sous les ronces, je courais dans les champs de blé. Une fois sorti de la vie normale, il pouvait se passer tout et n'importe quoi. Le monde de Fantastica, c'est un peu "deviens ce que tu veux".

Vous en êtes où dans la série ?
On a fini le premier cycle de trois tomes, et on va entamer le deuxième, qui va s'intituler L’Aventure fantastique ; je te donne le titre alors qu'on l'a trouvé il y a deux jours, après avoir dû en changer après que JC Camano, qui ne s'occupe plus de nous, nous ait dit que celui qu'on avait choisi n'était pas bon (rires). Ce second cycle nous permet d’écarter un peu les parents, et on se concentre sur les enfants, qui vont devoir sauver ce monde, en fait. Pour l'heure c'est en deux tomes. C'est un vrai plaisir de travailler dessus, pour aller encore plus dans le délire, au bout des choses.

Couverture de Méto D'autres projets en vue ?
Cette année sort "Méto", l'adaptation éponyme d'un livre de Yves Grevet, aux Editions Syros. Le pitch est simple : 64 garçons vivent dans une maison, sur une île, selon un rythme très carré, très précis. Ils se lèvent toujours à la même heure, mangent toujours la même chose, on va jusqu'à compter le nombre de coups de fourchette... Parmi ces garçons se trouve Méto, qui se pose des questions sur la maison, et va faire en sorte qu'ils s'échappent et comprennent ce qu'ils font là. C'est une dystopie, qui part de notre monde pour nous emmener vers autre chose. C’est un huis-clos, oppressant, qui s'ouvre peu à peu. Le deuxième roman nous ouvre sur l'île, le troisième sur le monde. Typiquement le genre d'histoire où des enfants sont dans un système qui les enferme, les aliène, et vont devoir s'entraider pour en sortir. Je travaille là-dessus avec Alexandre Nesme, qui a fait Ronces chez les Humanoïdes Associés avec Jean David Morvan, et Univerne, avec Morvan aussi chez Soleil. Il était en interprojet quand j'ai cherché un dessinateur. Quand je lui ai envoyé mon script et qu'il a fait le storyboard, j'ai fait "c'est bon, on a les mêmes références". Il a lu le bouquin, bien sûr, mais il a compris instinctivement les références cinématographiques et littéraires que j'ai utilisées pour écrire le script. Il les a rendues comme si on était potes, et qu'on se connaissait depuis 15 ans, alors qu'on ne s'est jamais rencontrés. J'ai fait en sorte, dans mon script, de lui permettre de poser son dessin, de simplifier la narration, mais aussi qu'on puisse s'influencer l'un et l'autre. On discute donc souvent du récit, les couleurs sont faites par Christian Lerolle, et les couvertures des albums seront faites par Thomas Ehretsmann, qui fait les couvertures des romans. Le premier tome est prévu aux éditions Glénat le 6 juin prochain. Trois tomes sont prévus, chacun correspondant à un roman.

Une planche de Méto Par ailleurs, je travaille sur un diptyque jeunesse qui est signé chez Dargaud, dans un univers semi-victorien magique, qui résulte d'une rencontre coup de cœur avec une éditrice, un éditeur et une artiste parisienne qui s'appelle Audrey Molinatti. Le premier tome est en cours d'écriture et de dessin.

J'ai plein d'autres projets en cours, dont un projet Young adult, l’adaptation d’un roman de Meg Rosoff, Maintenant, c'est ma vie (How I live now), grand succès Outre-Manche et à l'international. C’est l'histoire d'une ado de 13 ans envoyée par son père en Angleterre, et qui va découvrir l'amour, les cousins, la campagne, etc. alors qu'elle n'est pas très bien dans sa vie, tandis que la troisième guerre mondiale est en cours. C'est donc l'histoire de cette ado qui se découvre, et va en même temps essayer de survivre ou s'adapter à la guerre. C'est la dessinatrice qui m'a amené dessus, car je lui ai demandé ce qu'était son rêve, et c'était "adapter ce bouquin". J’ai lu le bouquin, travaillé sur un script, et on a envoyé des planches à l'auteure, elle nous a invités en Angleterre, dans la maison qui a inspiré le roman. Quand je suis rentré dans la maison, j'ai senti les personnages passer autour de moi, c'était génial comme expérience.

Je travaille par ailleurs sur des histoires plus adultes, mais qui ne sont pas signées. J'essaie de changer mes thèmes ; j'ai l'impression de raconter de bouts de mon enfance dans plein de BD différentes, et à un moment donné je vais passer à l'âge adulte.

Lylian, merci.
Merci à toi, aux lectrices et lecteurs qui nous permettent de faire ce beau métier.
Interview réalisée le 26/01/2018, par Spooky.