Avec la sortie du deuxième tome d’Achille cette année, je suis allé à la rencontre de Cosimo Ferri, l'auteur de BDs sulfureuses et remarquées, comme Mara. C'est bien évidemment au stand Tabou que j'ai pu rencontrer l'auteur italien, venu dédicacer et exposer ses originaux toujours aussi chauds !
La première question déjà, c’est comment es-tu rentré dans le monde de la BD ?
Je suis dans la Bande-dessinée depuis 2010, en France. Avant je travaillais pour le Fumetti en Italie, dans les séries, et après j’ai décidé de faire quelque chose de plus « auteur » et donc j’ai proposé mon travail à Thierry (NDL : le directeur de Tabou), ici à Angoulême en 2010. Et il a beaucoup aimé mon travail, mon projet de
Mara. C’était ma première série, en cinq tomes. J’aime beaucoup travailler en France, parce qu’il y a beaucoup plus d’attention à l’auteur et il y a une liberté artistique que j’ai avec Thierry, c’est magnifique.
Le catalogue Tabou qui permet de faire un peu tout.
Oui, il n’y a pas de restrictions, c’est plus facile.
Mara qui a plutôt bien marché, il me semble.
Oui, c’était un bon succès, il a bien marché jusqu’au cinquième tome donc je suis très content.
Et vous enchaînez directement avec Achille.
Entre le quatrième et le cinquième tome de
Mara j’ai fait un tome,
Witching Yours. Beaucoup de temps a passé, peut-être qu’on va continuer, je ne sais pas. Après, nous avons décidé de faire une série mais de BD mythologique. Il m’a demandé « Qu’est-ce que tu veux faire par rapport à ça ? » et j’ai dit « Achille ». C’est mon héros préféré qu’on étudiait à l’école, alors j’ai décidé de commencer avec Achille.
Ce qui se prête bien au catalogue Tabou, puisqu’on peut parler de l’histoire en y intégrant tous ses aspects : la guerre, le sexe …
Exactement, dans les mythes grecs il y a beaucoup de sexe, d’érotisme. C’était très facile !
Ce qu’on peut aussi voir dans Inguinis également.
Oui, mais ça n’est pas de la mythologie, c’est une histoire écrite par Katia Even mais plus historique. À la différence d’Inguinis, j’ai écrit une histoire beaucoup plus proche du mythe originel, d’Homère. J’aime beaucoup l’Illiade, quand j’étais enfant je pensais faire archéologue. J’aime aussi beaucoup l’Histoire, je lis les livres d’un professeur italien Alessandro Barbero. Il est très connu en Italie.
Et vous planchez actuellement sur le troisième tome ?
Oui, je suis actuellement sur la douzième planche. Il va sortir en août-septembre de cette année.
Vous avez déjà des projets pour la suite ?
Oui, je pense que nous allons continuer avec l’Odyssée, puisque c’est la continuité naturelle de la Guerre de Troie. C’est facile ! Je pense que ça sera en trois tomes aussi, l’Odyssée c’est très compliqué, il y a beaucoup de personnages. À la différence de l’Illiade, c’est une histoire en devenir, tu ne peux pas casser des parties de l’histoire, tu dois raconter tout sinon des passages deviennent incompréhensibles.
Comment travaillez-vous ?
C’est au crayon de base, après je fais les lavis de gris à l’aquarelle. J’utilise toujours l’aquarelle blanche, pour les lavis je travaille sur un papier gris. Et après, pour la question des impressions je fais la copie des lavis de gris, et je mets les couleurs à l’huile. Toutes les couleurs sont directement à l’huile. Je fais tout. Pour
Mara, tout le travail était sur la planche. Pour les modifications ou les retouches, c’était très compliqué. Surtout que les premiers tons étaient à l’acrylique. C’est pour cela que je suis passé au lavis de gris séparé, c’est beaucoup plus facile pour les retouches.
Et en plus vous pouvez vendre des planches ensuite.
Oui, les collectionneurs sont contents. Souvent ils prennent la planche en lavis de gris et celle en couleur.
J’ai vu que vous vendez d’ailleurs pas mal d’originaux !
Oui, je suis avec un galeriste de Paris, j’ai fait une exposition en mai 2018. Et après j’ai continué, on travaille très bien ensemble.
Merci beaucoup pour l’interview !
Merci à toi !