Les chroniques jeux vidéo / Marsupilami
Arrivé en fin de vie de la Sega Megadrive, l’adaptation de la BD « Le Marsupilami » en jeu vidéo par le studio britannique « Apache Software » est passée complètement inaperçue… Injustice maintenant réparée grâce à BDTheque !
Un jeu qui innove…
A une époque où acheter une licence cinéma signifiait souvent placarder des personnages connus sur un jeu de plateforme générique, « Apache Software » a choisi d’innover, en produisant un jeu à la « Lemmings » qui utilisait les spécificités du personnage mythique crée par Franquin. Le principe du jeu est simple : le Marsupilami doit accompagner son ami l’éléphant jusqu’à la sortie de chaque niveau… ce dernier est invincible, mais ne fait que marcher bêtement et fera demi-tour au moindre obstacle (comme un Lemming). Il faut donc le guider et le protéger. Pour ce faire le joueur cherche et ramasse des « pouvoirs » qui permettent d’effectuer certaines actions avec la queue du Marsupilami : former un escalier pour faire franchir un obstacle à l’éléphant, dresser un abri pour le protéger de chute d’objets, créer une corde pour le hisser sur une plateforme etc. Il est aussi possible de stopper momentanément l’éléphant en déposant un fruit sur le sol. Le jeu donne parfois des indices, mais il faut souvent réfléchir et expérimenter. Chaque monde se termine par un boss final et un niveau spécial amusant (par exemple nettoyer un lagon en ramassant des déchets avec la queue du Marsupilami).… Mais qui arrive trop tard
Le jeu est sorti en fin d’année 1995, alors que tous les regards étaient tournés vers la révolution 3D. Les consoles PlayStation et Sega Saturn éblouissaient les joueurs à coup de Ridge Racer, Sega Rally, Destruction Derby et Wipeout, et l’inéluctable montée en puissance du PC et du CD-ROM permettait des jeux 3D et « Full Motion Video » plus impressionnants que jamais. Difficile donc pour un « bête » jeu 2D de briller dans un contexte aussi difficile. Surtout que contrairement à Tintin ou Astérix, Le Marsupilami est complétement inconnu sur la scène internationale. Selon les informations que j’ai pu glaner, le jeu est sorti en France, aux USA, au Royaume-Uni et au Brésil (où les consoles Sega ont toujours été très populaires). La sortie en France fut discrète, je ne trouve aucune confirmation sur le web. 25 ans plus tard on trouve très peu d’informations sur ce jeu, ce qui est regrettable.Mon avis
Le gameplay « à la Lemmings » est vraiment sympa. Il est intéressant de comprendre comment et quand utiliser les différents « pouvoirs », avec certains moments « eurêka » assez jubilatoires : on reste bloqué un moment sur un obstacle qui semble infranchissable, avant de comprendre qu’une certaine faculté peut être utilisée différemment selon le contexte. Les niveaux sont grands, et le fait que des bonus (par exemple des vies supplémentaires, du temps en plus) soient cachés çà et là encourage l’exploration. Les « bosses de fin de niveau » (essentiels dans tout cahier des charges de jeu vidéo console des années 90) ne sont pas spécialement marquants, mais les niveaux bonus sont amusants et ajoutent un peu de diversité. La réalisation technique est correcte, avec des graphismes sympathiques, des jolis effets de scrolling parallaxe qui donnent de la profondeur aux paysages, et des bruitages rigolos (« houba ! ») sans toutefois atteindre le niveau des grands Disney parus sur la Megadrive, tel que Le Roi Lion, Pinocchio, Aladdin ou encore Pocahontas. Les décors sont variés, et font souvent référence à la BD : vous allez visiter la Palombie mais aussi le Chahutas (une référence au tome 17, L'orchidée des Chahutas). Le plus gros souci de ce jeu réside dans sa difficulté horripilante, autre particularité des jeux console des années 90. Le joueur se bat contre de multiples adversaires : nombre de vies et énergie limités, ennemis en tout genre, et surtout une minuterie bien stressante. C’est bien simple, il m’a fallu de nombreuses tentatives pour terminer le premier niveau, alors qu’un jeu comme Lemmings proposait une difficulté plus graduelle. Il y a heureusement un système de mot de passe, mais uniquement en début de chaque monde (ces derniers comptant plusieurs niveaux). La solution ? Tricher ! Vous pouvez utiliser un ou plusieurs « cheat codes » trouvables sur le web (pour obtenir du temps illimité ou de l’énergie infinie) ou, comme moi, jouer sur émulateur, ce qui permet de faire des sauvegardes sur demande, plusieurs fois par niveau. Cette commodité moderne m’a vraiment permis de découvrir et apprécier ce jeu, plutôt que de le balancer par la fenêtre après 5 minutes. « Marsupilami » est un jeu peu connu, mais à découvrir si vous êtes amateurs de jeu plateforme/puzzle, et si vous jouez avec des « cheat codes » ou sous émulation avec la possibilité de faire des sauvegarde sur demande. Verdict : (en trichant - 2/5 sans tricher !)Comment y jouer aujourd'hui ?
Le jeu n’est sorti que sur Megadrive, console increvable, incassable, et peu onéreuse. Les collectionneurs choisiront donc peut-être la version boîte (dont l’illustration est d’ailleurs très jolie). Le jeu est trouvable sur eBay France (il y a une copie complète disponible pour 25 euros à l’heure où j’écris ces lignes), et l’utilisation de « cheat codes » rend cette version jouable.
L’autre solution est de passer par l’émulation, pour avoir accès aux « save states », c’est-à-dire ces sauvegardes sur demande, quel que soit le jeu. J’y ai personnellement joué sur Sony PSP via l’émulateur « PicoDrive », je pouvais faire une sauvegarde avec le bouton « L » et recharger la dernière sauvegarde avec le bouton « R »… une fois habitué, c’était le pied ! Sous Windows je vous recommande l’émulateur « Fusion 3.64 », simple d’utilisation et très performant.
Les tests de magazines
- Le test du magazine Console + (numéro 47 - octobre 1995, source : abandonware-magazines.org)
- Le test du magazine Player One - suite et fin (numéro 57 - octobre 1995, source : abandonware-magazines.org)
- Le test du magazine Mega Force - suite - suite - suite et fin (numéro 43 - octobre 1995, source : abandonware-magazines.org)
- Un mini-test du magazine Joypad (numéro 46 - octobre 1995, source : abandonware-magazines.org)
- Le test du magazine anglais Mean Machines (numéro 73 - novembre 1995, source : abandonware-magazines.org)
Les images
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