Les chroniques jeux vidéo / Salammbô
Développée par Cryo Interactive (qui avait déjà réalisé « Thorgal - La malédiction d’Odin »), l’adaptation vidéoludique de « Salammbô » a failli ne jamais voir le jour, le studio français faisant faillite en 2002, avant complétion du projet. « DreamCatcher Interactive » racheta finalement Cryo et chargea sa branche « The Adventure Company » de terminer le jeu, pour notre plus grand plaisir !
Une histoire inspirée de la BD
Salammbô est la deuxième collaboration entre Druillet et Cryo (après « Ring : l'Anneau des Nibelungen »). L’histoire du jeu s’inspire librement de la BD et du roman de Flaubert : « Au IIIe siècle av. J.-C., Carthage vient de perdre la première guerre qui l'opposait à Rome. Pire : les mercenaires qu'elle avait engagés pendant la guerre assiègent la ville en réclamant leur paie, contraignant les dirigeants carthaginois à des négociations délicates. Le joueur incarne Spendius, un serviteur et ami de Mathô, chef des mercenaires. Au début du jeu, Spendius est emprisonné dans une prison carthaginoise. Il s'en évade, et est aidé au cours de son évasion par la belle Salammbô, fille du général Hamilcar et prêtresse de Tanit. Salammbô confie à Spendius une mission : aller remettre à Mathô une statuette en signe de l'amour qu'elle lui porte. » (source : Wikipédia) Notez que si la BD de Druillet avait transposé l’histoire dans un cadre de science-fiction « space opera », le jeu propose un ton beaucoup plus réaliste et historique, et donc plus proche du roman de Flaubert.Un point and click à L’Amerzone
Salammbô est un jeu d’aventure « point and click » à la première personne, dans la veine de « L'Amerzone » ou « Nikopol » : le joueur se déplace par à-coup, peut regarder ses alentours à 360 degrés en vue panoramique, ramasser des objets, interagir avec l’environnement, résoudre des énigmes ou parler aux différents personnages qui peuplent l’univers du jeu. Le tout est entrecoupé de cinématiques du plus bel effet. Les différents chapitres du jeu sont résumés sous forme de planche de BD, qu’il est possible de relire à tout moment pour se remémorer l’histoire (dommage que celles-ci soient constituées de captures du jeu, et ne soient pas dessinées par l’auteur, comme c’était le cas dans « Thorgal - La malédiction d’Odin »). Philippe Druillet a cependant beaucoup participé au développement du jeu. Il est crédité pour la « création graphique et direction artistique », et a réalisé les croquis préparatoires des décors et des personnages.Mon avis
J’ai pris beaucoup de plaisir à terminer Salammbô. Les énigmes sont intéressantes, logiques, bien intégrées au monde de Carthage et relativement faciles (il m’a fallu 14 heures pour en venir à bout). Le gameplay est varié et alterne entre des séquences d’exploration (il faut passer les décors au peigne fin pour y découvrir des zones interactives et des objets à ramasser), des phases de dialogue (attention à bien épuiser toutes les répliques, les personnages vous donnant souvent des objets essentiels à la progression), mais aussi des mini-jeux agréables, des batailles stratégiques… Les morts soudaines sont fréquentes, mais un système de sauvegarde automatique ramène le joueur juste avant le drame, ce qui est bien pratique ! Il est à tout moment possible de consulter le « journal de bord » pour relire des indices trouvés précédemment, ce qui évite de devoir prendre des notes. Mon seul reproche est qu’il est parfois difficile de s’orienter (je pense notamment au camp des mercenaires en début d’aventure). Un reproche assez fréquent avec ce genre de déplacement par à-coup, que j’avais déjà adressé à « L'Amerzone ». La réalisation est excellente pour un jeu de 2003. Les décors précalculés sont absolument magnifiques et bien animés (même si le look gothique apocalyptique n’est pas trop mon truc), et les personnages parfaitement modélisés. La bande son est également réussie. La musique (qui utilise entre autres la symphonie numéro 9 de Dvořák) est épique, les bruitages contribuent grandement à l’ambiance sinistre, et les voix VF sont de bonne qualité. Un excellent jeu d’aventure, indispensable pour les fans de la BD. Verdict :Comment y jouer aujourd'hui ?
Le jeu (connu en anglais sous le nom « Salammbo: Battle for Carthage ») est jouable intégralement en français (voix et textes à l’écran). Il fut publié sur PC en avril 2003 par The Adventure Company, branche de DreamCatcher Interactive, qui avait racheté Cryo et une partie de son catalogue après la faillite de ce dernier en 2002.
Vous pouvez dénicher la version boîte pour un prix modique (attention de bien appliquer le patch 1.1 qui évite les plantages aléatoires pendant le jeu) ou tout simplement l’acheter sur Steam pour un prix modique (cette version inclut le patch 1.1).
Quelle que soit la version que vous installez, faire tourner le jeu sur une machine moderne est compliqué, et divers bugs (non corrigés officiellement) viennent entacher l’expérience. Heureusement, la communauté Steam est là pour vous aider.
J’ai personnellement dû désactiver l’accélération hardware de DirectDraw (en utilisant cet outil) pour éviter que le jeu ne plante systématiquement en arrivant sur le menu principal. De nombreux joueurs parlent aussi d’un curseur de souris invisible dans les menus (pas dans le jeu même), ce qui compliquent leur utilisation. J’ai effectivement constaté ce bug sur mon PC portable du boulot, mais pas sur mon PC perso (sur lequel j’ai fini le jeu). Une solution un peu rustique : appuyer sur la touche F5 fait réapparaitre le curseur pendant quelques secondes.
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Les liens utiles
Les tests de magazines
- Le test du jeu dans le magazine Joystick (numéro 147, Avril 2003, source : abandonware-magazines.org)
Les images
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