Editeurs et éditrices / Interview de Emeline, Vincent et Perrine - Editions Diantre

Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sentent bon le sable chaud… Et surtout ils n’ont pas froid aux yeux ! Emeline et Vincent Lautier, ainsi que Perrine Dorin, se lancent dans le grand bain de l’édition de bandes dessinées avec enthousiasme et culot. Ces trois-là vont vous surprendre !

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Editions Diantre (Image © Perrine Dorin) Me voici en compagnie de deux des trois fondateurs de cette nouvelle maison d’édition… pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
On va commencer par Emeline, directrice éditoriale.

Emeline : J’ai une formation très littéraire et linguistique. J’ai une maîtrise de littérature comparée et d’italien. Et j’ai commencé vers 19-20 ans à faire des stages dans l’édition, d’abord littéraire, puis j’ai travaillé en freelance comme éditrice. Et puis un jour je me suis rendue compte que mon goût pour les arts et l’image allait de pair avec mon goût pour les mots. A l’époque il y avait un vrai foisonnement créatif dans l’édition pour la jeunesse, j’ai eu envie d’aller faire des stages dans ce secteur. J’ai commencé par le très classique Père castor… pour finir au Seuil jeunesse et bandes dessinées ! J’ai fait le DESS Edition de Villetaneuse, et à la sortie j’ai été embauchée aux Humanoïdes Associés, en tant qu’assistante de production, c'est-à-dire assistante d’édition, maquette, et fabrication. Je suivais donc tout le processus d’édition. On était en période de surproduction, 10 albums sortaient chaque mois. C’était un travail conséquent.

Ensuite je suis rentrée aux Editions Thierry Magnier, où j’étais responsable des albums ; à l’époque, la particularité de cette maison était qu’il n’y avait pas de chef de fabrication ni de directeur artistique, ni de directeur de gestion, etc. Cela signifie que je m’occupais de tout : de l’exploitation, de la fabrication, de la direction artistique, je m’occupais vraiment des albums de A à Z. Je suis ensuite allée aux Editions du Rouergue, où je m’occupais des ventes, mais aussi des achats des droits étrangers, j’avais la responsabilité éditoriale de toute la jeunesse : les albums, en passant par les romans illustrés, jusqu’aux romans pour les adolescents. Et cela pendant un an. A l’issue de cette expérience, j’ai décidé de monter Diantre !

Emeline (Editions Diantre) Au sein des Editions Diantre !, je suis directrice éditoriale, sur le papier, mais aussi gérante, attachée de presse, relations avec les libraires. Je suis PDG (rires). Je tiens tout, car je suis à l’origine de tout, je m’occupe de la compta, de la direction commerciale… Quand on fait naître un bébé, il faut s’en occuper. C’est moi qui cherche les auteurs, qui valide les projets quand on me propose des choses. Comme j’ai un côté obsessionnel, je fais vraiment tout le suivi. C'est-à-dire que, malgré le fait que les décisions soient collégiales, que l’on se concerte constamment, rien ne peut passer sans que je l’aie vu et validé. C’est moi qui écris quasiment toutes les news du blog. Notre stratégie web est assez importante, ils en ont parlé dans Livres Hebdo, on est l’une des rares maisons à avoir lancé notre blog cinq mois avant la parution des premiers titres. Cela nous a offert une vitrine auprès des auteurs, des libraires, du public aussi.

Perrine (Editions Diantre) Perrine, directrice artistique
Emeline : Perrine est d’abord sortie des Arts Déco, elle est allée à la St Martin’s School de Londres. Elle a vraiment une formation de plasticienne ; ensuite elle a été agent d’illustrateurs chez Agent 002 et Illustrissimo, avec Michel Lagarde, pendant environ 10 ans. Elle a également tenu une galerie d’art, elle a été prof d’arts plastiques et d’arts appliqués dans plusieurs écoles de graphisme. A l’issue de tout ça, elle a voulu se consacrer pleinement à l’illustration et à son activité d’auteur. Elle a publié deux ouvrages jeunesse aux Editions Didier Jeunesse, La Grande sœur et Léon le Camion, et ensuite un ouvrage intitulé Vlan !, aux Editions du Rouergue, toujours pour la jeunesse. C’est comme ça que j’ai rencontré Perrine, puisque j’ai édité ce livre. A la suite de ça, je lui ai demandé de travailler sur la collection de romans graphiques Bigre, et chemin faisant, on a décidé de monter notre propre maison. Au sein des Editions Diantre, Perrine, de par son parcours, a évidemment endossé la responsabilité de la direction artistique. D’abord parce qu’elle a un carnet d’adresses d’auteurs et d’illustrateurs assez conséquent, mais aussi parce qu’elle a des compétences graphiques qui lui ont permis de faire la charte graphique de la maison, le logo, etc. Elle se charge de la prospection des auteurs et illustrateurs avec moi, on fait tout ensemble. Des décisions de mise au programme ou pas, du suivi des auteurs et des illustrateurs, de l’organisation des évènements tels que le vernissage, et des maquettes intérieures des ouvrages. Elle continue, parallèlement, à être auteur-illustratrice.

Vincent (Editions Diantre) Vincent, responsable web et marketing
Vincent : Je m’occupe du blog et de la stratégie web, c’est déjà pas mal. Bon, je suis le mari de la PDG, c’est confortable (rires). Tout ce qui est lié aux aspects techniques, au référencement du blog, c’est moi qui m’en charge. J’ai un avis consultatif pour le reste, mais c’est Emeline la chef. Je bosse dans le web depuis 1996. Aujourd’hui je suis Community manager pour un grand groupe de media/informatique/high tech. En même temps je fais du buzz management pour d’autres sites à l’occasion, je suis le créateur et le webmaster de pingoo.com et de quelques autres sites et blogs divers et variés. Je n’ai pas de formation liée à l’édition, mais j’aime bien la BD.

Emeline : comme Vincent est amateur de BD et qu’il est tout le temps sur le web, il nous sert de radar. C’est par exemple lui qui a trouvé Gally et Domitille Collardey, et qui nous a aiguillées sur certains auteurs, à côté desquels on serait peut-être passées sans lui. Perrine et moi avons d’autres réseaux pour trouver les auteurs. Chacun, avec son approche différente, et la différence de culture, apporte une part complémentaire du programme éditorial. Par exemple pour Gally, qui est devenue un personnage important, va sortir deux titres chez nous, et nous serons les premiers à la publier réellement.

Gally réalise des bannières pour Pingoo, j’ai vu…
Vincent : Oui, on est potes avec elle, elle a fait quelques billets, des trucs pour la charte… on se rend des services.

Editions Diantre On va parler maintenant de votre maison d’édition. Comment est venue l’idée ? Comment avez-vous choisi le nom ?
Le moment où on s’est dit qu’on allait lancer la maison… En sortant des Editions du Rouergue, j’avais monté des collections, dont Bigre, Blop et une troisième, qui pour l’instant est top secrète. J’ai prospecté des maisons, en France, pour être directrice de collection, ou pour travailler en tant que salariée. Mais on ne s’en sortait pas. Soit je trouvais une maison qui acceptait de travailler avec moi mais me demandait de faire des compromis éditoriaux trop compromettants, soit c’était vraiment trop précaire me concernant. On travaillait déjà avec Perrine sur Adorâbles putains. On a fait la construction narrative toutes les deux sur ce bouquin. Puis à un moment on a parlé, je lui ai demandé si elle voulait que je le propose à des maisons en tant que directrice de collection ? Elle m’a dit « mais pourquoi on ne le ferait pas nous-mêmes ? » Pourquoi pas, car j’avais cette idée dans un coin de ma tête, certains de mes ex-collaborateurs m’avaient dit de le faire, Vincent m’y poussait depuis pas mal de temps, beaucoup d’auteurs voulaient travailler avec moi. Mais je n’osais pas trop, je me disais que j’étais trop jeune, qu’il était trop tôt, etc. Mais à trois on se sent moins seul, donc on a essayé, on a monté le business plan, le plan de financement, et on a vu que ça pouvait tenir. C’est parti comme ça, d’une envie de travailler sur Adorâbles putains et d’une envie de fond. Mais ça ne pouvait pas se concrétiser tant qu’il n’y avait pas Vincent et Perrine derrière moi. Pour le nom de la maison, depuis toute petite, on utilisait beaucoup dans ma famille des expressions comme « bigre ! », « diantre ! », « fichtre ! », etc. J’avais pensé à Fichtre, mais il y a une librairie québécoise célèbre qui porte ce nom, et j’aimais bien diantre, donc je suis restée sur ce registre-là. On s’est dit que « Diantre » était le bon mot, car cela exprime l’étonnement, la surprise, envers quelque chose de nouveau, d’attractif. De plus, c’est un mot amusant, ça peut être lié autant à la jeunesse qu’à la bande dessinée. Il y a plusieurs couches sémantiques sur ce mot. Ça paraissait évident.

Vincent, pour permettre le lancement de Diantre, tu as décidé d’arrêter de dormir depuis un an. Pas envie d’aller au lit, des fois ?
J’ai perdu six kilos (rires). Non en fait ce n’est pas vrai, je suis assez serein par rapport à tout ça, Emeline travaille bien, il y a du monde derrière elle. Il y a pas mal de buzz autour de ce qu’on fait, pas uniquement de notre fait, mais aussi de la part des autres maisons d’édition. Ça bouge beaucoup. Le blog est visité par plusieurs centaines de personnes par jour, alors que les livres ne sont pas sortis. Il y a bien des blogs qui parlent de BD et qui aimeraient tourner comme ça. Ce n’est pas forcément pingoo.com qui sert de referrer, mais beaucoup de personnes viennent directement sur le blog. Comme on met à jour très souvent, les gens ont beaucoup d’occasions de venir dessus.

Site Diantre, rubrique Chez les autres Emeline : Il y a des gens de tous horizons qui viennent sur le blog. Journalistes, libraires, auteurs. Il y a plusieurs raisons à ce succès. C’est l’un des rares, réalisés par une maison d’édition, qui soit vraiment un blog, c'est-à-dire qu’on parle de plein de choses. Le fait qu’on parle d’autres maisons, de leurs publications dans la rubrique « chez les autres », très vite, ça a fait enfler la chose. C’est une démarche peu commune pour un éditeur de chroniquer les livres de ses concurrents. Et ça a créé des relations plus fortes entre éditeurs. Ceux qui sont distribués par le Comptoir des Indépendants sont assez solidaires, déjà, et ça a créé un nouveau mouvement.

En plus, vu qu’on a décidé d’aborder le marché du livre autrement, et en l’affichant clairement, ça a débloqué certaines choses. Par exemple Le Lézard noir (éditeur indépendant) a fait une news sur nous… On est arrivés en disant : « on est une petite maison, on a envie de faire des choses nouvelles, mais il y a d’autres gens qui font des choses bien, et plus il y aura de livres intéressants sur le marché, plus les gens liront des choses intéressantes. C’est un peu comme le chocolat. Plus on mange de chocolat, plus on aime ça, plus on va en manger. Ce n’est pas parce qu’on est plus nombreux à sortir des livres que les gens vont moins en acheter, je pense plutôt le contraire. On veut faire des partenariats avec les autres maisons, on a envie d’être ensemble. Ce côté un peu sain, de concurrence mais aussi de partage, a fait que les gens ont eu envie de venir régulièrement sur le blog. Il y a un buzz sur internet, mais ça marche aussi dans la presse, grâce à l’article de Livres Hebdo. On a été relayés par l’ACBD, l’association des journalistes BD, avec Gilles Ratier qui a fait tourner nos actus. On a fait du travail de fond. On a envoyé des dossiers aux libraires, on est allés les voir nous-mêmes. Ça donne aussi une dimension un peu plus humaine à la chose, je pense.

A une époque où on dit que la BD est dans une phase de surproduction, vous n’avez pas peur de vous lancer ?
Emeline : Tout d’abord, c’est l’ensemble du marché du livre qui est dans une phase de surproduction ! Je ne me suis pas posé la question dans ces termes pour la bonne et simple raison que justement, à travers nos 2 premières collections, nous avons cherché à trouver une « niche commerciale et créatrice », à explorer une nouvelle voie, à répondre à un manque et à une attente des libraires et des lecteurs.

Je pense fondamentalement que la surproduction est très dangereuse pour l’avenir du livre, mais c’est surtout son corollaire, c’est-à-dire l’uniformisation du marché, le fait que de nombreux éditeurs publient à tour de bras les mêmes livres, les mêmes auteurs, les mêmes concepts, qui peut nous emmener dans un gouffre culturel. L’important, à mon sens, c’est que des éditeurs se fédèrent pour porter la bibliodiversité, pour offrir aux lecteurs des choses différentes, inattendues, surprenantes, qui donnent le goût de la découverte et de la lecture, que ce soit dans le domaine de la BD ou autre. C’est ce travail de fond, souvent mené par les labels indépendants en BD d’ailleurs, qui permettra de sortir du mass market qui se dessine. Si nous sortons des ouvrages qui font sens, qui tentent de faire avancer la création, qui ne sont pas des yaourts que l’on engloutit et que l’on oublie, mais des livres, des vrais, que le lecteur pourra lire et relire, dont il pourra se nourrir intellectuellement, alors nous n’aurons pas à nous poser le problème de la surproduction.

Il me semble qu’un catalogue qui marque une différence et qui est authentique, comme celui des éditions Atrabile par exemple que j’admire tout particulièrement, sortira du lot et trouvera sa place. Et c’est ce que nous cherchons à faire…

Concernant Perrine, certains la comparent à Shiva, qui est la personnification de l'Absolu, le principe destructeur et en même temps régénérateur du monde, dispensateur de mort et de renaissance. Penses-tu que cela lui correspond ?
Emeline : Oui (rires). Pas pour le principe destructeur. Mais en tout cas pour l’énergie, la renaissance, et tout ce qui s’y associe, c’est évident. Perrine Dorin a la faculté d’être maman de deux enfants, auteure, illustratrice, professeur, directrice artistique, amie, cogérante… Elle a une énergie à outrance. Dans le rapport à l’absolu, elle est fondamentalement droite, aussi bien dans sa démarche artistique qu’humainement. Jamais elle ne se compromettra, jamais elle ne fera un travail artistique si elle n’en a pas envie, jamais elle ne publiera un auteur auquel elle ne croit pas, et humainement elle est vraiment entière. Elle est derrière les auteurs, derrière les gens. Si on a la chance d’être son amie, on sait qu’elle sera toujours là, quoiqu’il arrive. Et d’avoir quelqu’un avec une telle énergie et une telle solidité, ça entraîne une certaine émulation.

Extrait de Ménage à trois On va parler de la petite BD dont vous êtes les héros, tous les trois. Ça s’appelle "Ménage à trois". Ça laisse deviner pas mal de possibilités (rires), et ça s’annonce un peu comme une sorte de manifeste biographique, je dirais, comme un ouvrage qui raconte la naissance de votre maison d’édition, les motivations qui ont présidé à sa création. Avez-vous ce sentiment ?
Emeline : Oui. Je ne saurais dire commet est venue exactement cette idée, c’était juste évident. A un moment donné on s’est dit « il faut absolument qu’on raconte ça ». Le fait de nous représenter en pingouins, c’est un parti pris à cause de pingoo, évidemment. L’anecdote, c’est qu’à l’époque où on s’apprêtait à lancer la maison, peut-être sous forme de SCOP (une forme particulière de SARL), on était à une réunion, on était juste terrifiés, et Vincent dessinait des pingouins qui se pendaient. Perrine dessinait aussi, ils faisaient passer les dessins, et on riait beaucoup. On ne pouvait pas être deux gérants, on s’est dit qu’on ne pourrait pas faire de ménage à trois dans une SCOP. L’expression est venue de là.

L’aspect manifeste est assumé. Aussi bien Perrine que moi, dans le milieu de l’édition, jeunesse en particulier, on est connues pour avoir une grande gueule. Surtout moi (rires). J’ai toujours lutté contre plein de choses. Quand j’étais étudiante, j’ai protesté de façon très véhémente contre les stages non rémunérés, quand j’étais éditrice, j’ai protesté contre le fait qu’on rémunérait les auteurs comme des chiens. Quand j’étais en CDD, j’ai lutté de façon véhémente contre le fait qu’on nous exploite savamment, en nous disant qu’on avait beaucoup de chance d’être exploités parce que c’était une super bonne maison. C’est aussi un milieu que j’adore parce que j’en viens et que je trouve que c’est l’un des plus beaux métiers du monde, mais en même temps, il y a plein de choses qui ne fonctionnent pas, des choses qui sont relativement inadmissibles, et parfois c’est à la limite du fou rire.

Extrait de Ménage à trois Dans le premier épisode de Ménage à trois (disponible sur le blog), tout ce qui est écrit est vrai. On m’a vraiment dit « mais tu touches les assedics c’est formidable, le fait d’être au chômage, c’est la liberté ». Ce sont des propos qu’on m’a tenu, ainsi que « on ne peut pas t’embaucher comme assistante parce que tu es trop compétente ». A un moment on se dit « on doit raconter ça ». C’est l’omertà dans le milieu, personne ne raconte ces choses-là, même si tout le monde le dit « par derrière ». J’ai plein d’amis dans l’édition, donc j’en entends parler. La seule arme pour le raconter, c’est l’humour, on ne peut pas balancer ça de façon trop dure, il faut aussi qu’il y ait de l’autodérision, parce que sinon, on passe vraiment, au sens désagréable du terme, pour les grandes gueules qui la ramènent. Il y a parfois de quoi devenir hystérique. Je passe pour la fille qui hurle et qui sautille partout, et j’en viens à être vraiment la fille qui hurle et qui sautille partout. On a beau dire, c’est un métier dans lequel on travaille beaucoup sur le paraître intellectuel, mais le paraître tout de même. Ce qui crée des sortes de paradoxes que j’ai du mal à accepter.

Dans Ménage à trois, il y aura des tas de choses sur la condition d’auteur, d’éditeur, sur le processus de création d’une entreprise, sur le fait d’être des femmes. Quand on est arrivées chez le banquier, Perrine et moi, il a commencé à nous parler de façon un peu méprisante, et lorsque Vincent est arrivé avec son pénis c’était différent ! Etre une femme jeune qui monte un entreprise, c’est une dimension qu’on va explorer. Des anecdotes on en a 50 000. On a eu envie de faire participer les auteurs. On a un rapport très affectif avec nos auteurs, pas dans un sens malsain, mais il y en a beaucoup qui nous ont suivis dès le départ, sans avoir de contrat, sans rien, juste parce qu’ils avaient envie de travailler avec nous et qu’ils croyaient en notre projet. A chaque fois qu’on parlera d’un auteur, c’est lui qui dessinera les planches. Tous les auteurs qui ont travaillé avec nous en 2008 auront dessiné dans ce collectif.

Accéder à la fiche de Sale morveuse ! L’une des « stars » de votre catalogue est Gally, alias Cathy B., est un petit phénomène des blogs BD. Vous allez entre autre éditer le Blog d’une grosse. Vous pouvez nous parler d’elle ?
Vincent : Gally c’est un peu la première star des blogs BD. Il y en a eu d’autre ensuite, mais elle a été la première à être connue, reconnue, lue partout. Elle a très vite compris le principe de ces blogs, avec des billets très courts, très drôles, parfois sur une seule planche. C’était très bien fait, ça a cartonné tout de suite. Elle a lancé la collection des MiniBlogs il y a quelques temps chez Danger Public, qui était plutôt intéressante. Elle a toujours été avide d’explorer de nouvelles voies, elle explore tout, elle est maligne pour ça. Je me souviens, dans le premier truc que j’ai acheté d’elle, chaque planche était dessinée différemment. Ensuite je suis allé sur son blog, et j’ai vu qu’elle était vraiment douée. Elle peut tout faire. Ce qu’elle a fait pour Diantre !, c’est vraiment bien, et ce qu’elle va faire c’est encore mieux.

Emeline : Elle a une très grande maîtrise du dessin, de l’humour, et elle est aussi capable d’adapter le projet. Quand on l’a rencontrée, je lui ai dit qu’on ne voulait pas éditer son blog. Le blog d’une grosse, ce ne sera pas son blog sur papier, ce sera autre chose. A la différence du Blog de Frantico, par exemple. Ou de Pénélope Jolicoeur, qui a sorti Ma vie est tout à fait fascinante, qui est son blog refait pour le support papier. Dans le Blog d’une grosse, qui va finalement s’appeler Mon gras et moi –le titre est arrêté-, je lui ai dit que je voulais une architecture narrative. Qu’il fallait qu’elle pense que ça allait être un support papier et pas un écran, et je voulais qu’il y ait au moins un tiers de planches inédites par rapport à ce qu’il y a sur le blog. Pour Sale morveuse !, je lui ai demandé aussi ce genre de choses, elle n’avait jamais rien fait pour la jeunesse, il fallait que l’histoire tienne la route, etc. Gally a non seulement l’avantage de savoir tout faire, et avec humour, mais elle le fait très bien. Quand elle envoie les planches, tout est parfait. Elle a une très grande rigueur dans son travail, et c’est très agréable, elle est dans le timing, il n’y a rien à redire… Elle nous coûte très cher, c’est horrible, elle va nous mettre sur la paille (rires).

Accéder à la fiche de Adorâbles putains Perrine, la troisième partie de cette direction tricéphale, sort une BD en tant qu’auteur, Adorâbles putains. Pouvez-vous nous en parler ?
Emeline : lorsque j’ai monté la collection des romans graphiques, j’ai voulu partir dans une direction différente de ce qui se fait en ce moment. Il y a beaucoup de romans graphiques qui sont publiés, j’ai bientôt trente ans, et j’ai constaté qu’ils étaient quasiment tous écrits par des trentenaires qui s’adressaient à des trentenaires, avec des thématiques de trentenaires. C’est super, c’est vachement intéressant. J’ai travaillé sur la collection doAdo, qui contient des romans pour adolescents. Et sur ZigZag, des romans illustrés pour la tranche d’âge en-dessous, c'est-à-dire les 9-12 ans. J’essayais un peu de dépoussiérer cette collection, notamment en proposant aux illustrateurs de mieux intégrer le texte dans l’image.

A un moment donné, j’ai dit à Sylvie Gracia, directrice de collection des doAdo, qu’il devrait y avoir des romans illustrés pour cette tranche d’âge qui a grandi avec les mangas, les clips, l’animation, bref, un autre rapport à l’image, et nous trouvions elle comme moi que cela était une lacune que de ne pas prendre en compte cette évolution dans la production. L’illustration, la BD, et, parallèlement la littérature, existent pour toutes les autres tranches d’âge, mais c’est comme s’il manquait un maillon pour les adolescents et les post-ados, un chaînon dans lequel texte ou propos littéraires et images se retrouveraient. Quand on a 20 ans, on ne pense pas au fait de s’engager, de se caser, à son avenir professionnel, à la vie, comme on le fait à 30, comme on en parle dans les romans graphiques pour trentenaires.

Extrait de Adorâbles putains Lorsque je présentais cette idée de collection, les maisons d’édition me demandaient de montrer quelque chose. Un jour j’ai vu les dessins de Perrine, en grand format. C’étaient des jeunes filles, et elles s’appelaient déjà Adorâbles putains. Elle m’a raconté qu’il s’agissait d’ados rencontrées dans une soirée, venues d’un milieu hyper bourgeois, et qui se prostituent occasionnellement. Elle avait eu envie de les dessiner. Je lui ai dit qu’on tenait un truc, qu’il faudrait en faire une histoire. Mais il fallait que ce soit dense, or elle n’avait jamais rien écrit d’aussi long. Je voulais que ce soit quelque chose de différent de ce qui existe, que cela ne soit pas forcément de la BD classique avec des cases… Il y a eu un an de travail derrière.

L’idée, c’était qu’on soit dans la tête d’une des filles, et qu’on glisse d’une fille à une autre, etc., et qu’une partie du texte qui correspond à la « pensée » de la narratrice soit intégré sous l’image. J’étais en train de lui parler du flux de conscience de Virginia Woolf. Comme elle ne connaissait pas, je lui ai offert Mrs Dalloway, pour qu’elle le lise. Au départ elle voulait faire des chapitres pour chaque fille/narratrice, et pour lui expliquer comment elle pouvait mettre en scène le glissement d’une conscience à l’autre je lui ai conseillé de lire le roman de Virginia Woolf. Je lui ai dit d’aller voir aussi du côté de Sarraute et de la sous-conversation. Ça l’a aidée, et c’est comme ça qu’est né ce procédé narratif assez particulier, qui fait que sur les planches on a trois niveaux de lecture. Le flux de conscience de la fille qui pense, ce qui se dit dans les bulles, et ce qui se voit à l’image. Mais comme on ne voulait pas marquer de coupure chaque fois qu’on passait d’une fille à l’autre, il y a un glissement narratif graphique à travers les jeux sémantiques, les jeux de mots, et aussi les formes des ronds, qui se transforment d’une séquence à l’autre.

Une autre innovation sur cet album, c’est ce que Perrine et moi appelons les Décrochés. Par exemple quand Dalila, qui a pour obsession de couper des mèches de cheveux de ses clients, parle de Salvador Dali pour dire qu’elle ne l’aime pas, ses amies lui demandent ce qu’elle aimerait lui couper si elle le voyait. Elle répond qu’elle lui couperait les moustaches, tout le monde rit, et juste après on a une pleine page avec une réinterprétation des montres molles de Dali. Ce sont des respirations inventées par Perrine.

Au-delà de l’ouvrage polémique, qui entend dénoncer la prostitution des mineures, c’est aussi un ouvrage qui me tient à cœur, de par sa construction narrative et graphique. Il représente ce vers quoi on peut tendre dans cette collection, c’est le plus représentatif. On veut que ce soit novateur, innovant, et surtout décomplexant et décomplexé. On a un titre en cours de création avec CÄät, qui a fait des titres pour la jeunesse, et qui a un blog BD, mais qui n’osait pas utiliser les doubles-pages… Je l’ai poussée à le faire, à faire des images comme elle le souhaitait, un lettrage manuel aussi… Il n’y a pas de règles. Le fait de dire ça à un illustrateur, ça l’angoisse. C’est trop de liberté. Nous ce qu’on veut, c’est que ça tienne la route. Il faut tenir tant de pages, mais après ils sont libres graphiquement et dans la construction narrative. Passé ce moment d’angoisse, c’est jubilatoire pour eux, et pour nous, car ils peuvent créer des choses auxquelles on ne s’attendait pas du tout, comme ces fameux « décrochés » par exemple.

Adorâbles putains en couverture de la Gazette du Comptoir des Indés Je voulais revenir rapidement sur Adorâbles putains, dont le thème, celui de jeunes filles aisées qui se prostituent occasionnellement, me rappelle une autre parenté avec le manga, ou du moins avec la culture japonaise. Certains films nous montrent que c’est un phénomène récurrent au Japon…
Emeline : Oui, en effet. On n’était pas au courant avant de le faire, et récemment, deux essais sont sortis au sujet de la prostitution occasionnelle en France. C’est un fait de société, hélas, un sujet de fond, hélas, c’est dramatique, hélas. Ce qui n’était pas évident, et si particulier avec cet ouvrage, et c’est pour ça qu’on a envoyé les épreuves complètes du livre aux librairies dès que possible, c’est qu’Adorâbles putains n’est pas glauque ou putassier. Ces filles ont de l’humour, elles sont frondeuses, pleines de dynamisme, presque de joie de vivre, ce que Pierre Desproges appelait la politesse des désespérés. Cela a déstabilisé plein de monde, au départ, et certains se sont même demandés si ce n’était pas finalement une apologie de la prostitution. Pas du tout, bien sûr, mais on voulait montrer que le danger, c’était que pour elles c’était un jeu. Elles n’ont pas conscience, du moins jusqu’à la fin du livre, des implications dramatiques de ce qu’elles font. Ce n’est pas blanc ou noir, mais comme l’a dit Latino Imparato, le directeur du Comptoir des Indépendants, c’est tout en nuances de gris.

Pourquoi un accent circonflexe sur le « a » d’« adorâbles » ?
Emeline : c’est en rapport avec le râble, c'est-à-dire la croupe, comme le râble de lapin. C’est un mot-valise, c’est fait exprès. Ce sont aussi des proies ; elles donnent l’impression de chasser des hommes, mais en fait ce sont elles qui sont chassées.

Comment définiriez-vous votre catalogue ?
Emeline : Graphique, littéraire, hétéroclite et porté par une grande cohérence à la fois… Mais le mot qui revient le plus souvent de la part des libraires par exemple, c’est « joyeux ». Plus qu’une maison de BD, nous sommes une maison d’édition graphique au sens large du terme. C’est-à-dire qu’en amenant dans notre catalogue des designers, des graffeurs, des auteurs jeunesse, des auteurs de littérature générale, des auteurs de BD, des plasticiens, etc. en cherchant à faire de Diantre un carrefour de rencontres, de décloisonnement des genres, un lieu de création libre qui cherche à sortir des sentiers battus et rebattus pour faire l’école buissonnière, nous avons d’ores et déjà montré avec notre programme et notre approche de l’édition que cette maison était atypique et ouverte.

Accéder à la fiche de La Fille à six bras Ouverte sur l’image donc, sur la littérature, la culture au sens large. Ouverte mais en aucun cas dispersée. Les concepts des collections sont forts, et c’est ce qui fait aussi la cohérence globale du catalogue. A la fois innovant mais surtout, surtout démocratique, accessible à tous et pas élitiste. C’est primordial pour nous. Il faut donner envie. C’est l’envie qui porte le lecteur. Le plaisir. L’excitation de la découverte. Surtout en ce qui concerne la jeunesse. Le fait que la plupart de nos ouvrages aient plusieurs niveaux de lecture permet de toucher un public plus large. Nous parlions d’Adorâbles putains : une adolescente ne le lira pas de la même façon qu’une trentenaire ou qu’un père. La jeune fille pourra s’identifier aux personnages et s’interroger sur leurs parcours, la femme urbaine et trentenaire y décèlera certaines références littéraires, la satire du milieu de la mode, une réflexion sur les rapports amoureux, le père pourra être touché par ces ados qui pourraient être ses filles et portera peut-être un autre regard sur ses enfants…

Le même fonctionnement peut s’appliquer à tous nos titres, comme La Fille à six bras, de Sammy Stein, de la collection BLOP. C’est un ouvrage construit comme un album jeunesse, sans bulles ou cases, aux séquences narratives courtes, facile à lire pour les plus petits, que l’on peut colorier, interactif. Et pourtant, de nombreux adultes adorent déjà ce titre car il est très graphique, qu’il nous rappelle notre culture (nous qui avons grandi avec les mangas) et y décèlent un discours sur la différence.

Enfin, je reviendrai sur le terme « joyeux » qui me touche beaucoup. Oui, nous sommes tous portés par un enthousiasme flagrant, par l’envie d’offrir du plaisir à nos lecteurs (il n’y a rien d’équivoque là-dedans attention !), l’envie aussi de les amener à découvrir d’autres ouvrages, de jeunesse, de BD, de graphisme, de littérature. Et les libraires par exemple ont été très sensibles à ce vent de fraîcheur au beau milieu de la morosité ambiante.
Couverture de Bob et Samantha
Alors, oui, « joyeux », je pense que c’est un bon adjectif pour définir notre catalogue !

Des publications à venir ?
Emeline : sur les romans graphiques, il y a le bouquin de Cäät, qui arrive en novembre. Pour l’instant ça s’appelle "The Head Company". C’est l’histoire de Jean-Jacques qui a perdu la tête, au sens propre. Et peut-être même au sens figuré. Il a un compagnon, le chat Creveton, qui apparaît sur la bannière du blog de Cäät. Jean-Jacques se réveille un matin, sans sa tête, il va donc partir à sa recherche. Il va se rendre compte qu’il est victime d’un complot fomenté par une firme qui s’appelle la Head Company, qui a des Head Shops un peu partout dans le monde ; ce sont des boutiques de têtes très chics, où des célébrités en quête d’anonymat viennent chercher des têtes d’inconnus. C’est un roman graphique complètement délirant, complètement fantasque, et extrêmement drôle, c’est de l’humour belge pur jus, à la limite du non-sens. Il y a des expressions qui resteront d’anthologie, comme le fameux « mortecouille ! », quand il se rend compte qu’il n’a plus de tête en se regardant dans le miroir. Parce qu’il peut se voir alors qu’il n’a plus de tête. Et le fait aussi de lancer une mode, parce qu’il va essayer de fumer par le cul (rires), et c’est vraiment un concept intéressant.

Couverture de J’aime pas mais j’aime Toujours dans les romans graphiques, et c’est une collaboration qui me fait très plaisir, entre KRSN, qui est un designer qui a un titre qui lui est consacré dans la collection Design designer chez Piramyd, et Etienne Menu, qui est le traducteur du Dictionnaire snob du Rock, chez Scali. Ils préparent un ouvrage, intitulé "Rockstore", qui sortira en novembre. C’est un ouvrage sur le monde du rock, mais basé sur le faux ; ce sera un livre protéiforme, aussi bien au niveau narratif que graphique, avec des faux témoignages, de fausses groupies, de faux groupes de rock, de fausses coupures de presse, des fausses photos de concert, des fausses pochettes de disques, avec un faux lexique, tout un univers parallèle. Sur le blog il y aura une continuité, avec des fausses interviews, de fausses playlists, avec des fausses chansons qu’on aura enregistrées nous-mêmes.

Dans la collection blop, les petits albums, il y aura un titre de Martin Vidberg (Everland, le Journal d’un remplaçant) en septembre ; un titre de Fafé, des Editions Groinge, qui parle de deux adolescentes qui vont faire un jeu de piste pour retrouver un amoureux anonyme, un titre de Perrine, qui va revenir vers la jeunesse pour le coup : Bob et Samantha, un couple préhistorique et préhytérique, à qui il arrive plein d’aventures invraisemblables. Et enfin, un titre de Nicoz Balboa, qui sort un roman graphique en février, et qui va faire un « j’aime pas mais j’aime », principe très connu en jeunesse, et qu’elle va tourner à sa façon. Enfin, il y a bien sûr « Mon gras et moi », qui arrive en mai, et pour 2009, des surprises. Je laisse planer le suspense.

Quand je vous ai contactés, tu m’as dit, Emeline, que vous connaissiez bdtheque. Vincent, un petit mot à dire dessus ?
Vincent : Je suis tombé à plusieurs reprises sur le site, je l’ai parcouru. Je ne suis pas un lecteur de critiques, de revues BD. Mais c’est très utile au niveau des renseignements, des données sur une BD.

Emeline : En cherchant des renseignements, je suis tombée dessus très souvent. Il y a un très bon système de référencement. Ça paraît bête, mais ce n’est pas évident de trouver des infos sur la BD. J’ai cherché il y a quelques temps des infos sur la maison d’édition Les Enfants rouges, et vous êtes l’un des rares à avoir parlé d’eux, il y a même une interview de l’éditrice.

Pour finir, quels sont vos auteurs de BD préférés ?
Perrine : J'ai grandi avec les "belges" de la bibliothèque paternelle : Hergé, Peyo, Gos, Roba, Franquin, Cauvin... mais je n'étais pas fan. J'avais un faible pour Gaston mais ce devait être à titre compassionnel, car la libido du bougre en espadrille m'échappait totalement. A l'adolescence, je suis revenue aux cases, essentiellement pour le dessin, l'humour ou l'éros. Pratt, Giraud, Tardi, Schultz, Brétécher, Bourgeon, Quino... plutôt éclectique. C'est cette diversité que j'aimais dans la BD mais je ne m'y intéressais pas plus que ça. Noel 84, j'ai offert la totale des "Passagers du vent" à mes parents. Je jubilais ; à 15 ans, je voyais mon geste comme une pure provocation pour marquer mon indépendance esthétique, intellectuelle et... sexuelle. Quelle naïve !

Pendant mes études je me suis surtout intéressée aux dessinateurs-illustrateurs-affichistes, la BD c'était pas mon truc. Schiele, Sasek, Sempé, Kokoschoka, Cassandre, Bonnard, Auriac, Lautrec, Matisse, Ungerer, Chagall, Hockney, Savignac, Adami, ... sans Dieu ni maître, je prenais tout ce qui retenait mon plaisir. Depuis 4 ans, je lis de la BD de-ci, delà au gré des rencontres, au coin d'une librairie. Je ne suis pas une spécialiste, mais ce médium s'est imposé avec mes Adorâbles putains. De là, j'ai improvisé.

Vincent : Trondheim, Clark, Crumb, pourquoi ? Parce que c’est comme ça !

Emeline : Grands dieux ! Quelle question difficile ! Alors, il y a les classiques vers lesquels je reviens encore et encore, pour la façon dont ils ont révolutionné la BD (que ce soit d’un point de vue graphique, narratif, etc.), comme Brétécher qui me fait hurler de rire, Watterson dont j’adore la façon d’utiliser les niveaux de lecture, ou encore Franquin qui avec les Idées Noires a donné une autre dimension au N&B… Et Gotlib ! Evidemment ! Un maître.

Et puis il y en a tant d’autres… Trondheim pour tout ce qu’il a inventé. Ibn al Rabin qui a un sens de la construction graphique dément. Jason dont les personnages me fascinent. Isabelle Pralong dont j’adore les dessins à la fois forts et poétiques. Chris Ware, qui est juste un génie. Kondoh parce que c’est beau, tout simplement. Et puis… Non, c’est affreux, je pourrais remplir des pages et des pages comme ça ! Je dois arrêter !

Merci à tous les trois.



Accéder à la fiche de L'Equipette Le site des Editions Diantre :
http://www.diantre.fr/

DATES DE SALONS ET DEDICACES
PARIS
- le jeudi 21 février de 17h à 22h, soirée de lancement de Diantre ! éditions, 9 rue Duc 75018. Auteurs des 6 premiers titres en dédicaces, exposition, buffet, goodies, et bonne humeur.
- le vendredi 14 mars de 15h à 19h, Gally pour Sale Morveuse ! t.1 à la librairie Univers BD, 39 bd St-Martin 75003
- le samedi 15 mars à partir de 15h, tous les auteurs de la collection BLOP à la librairie Album Bercy, 46 cour St-Emilion 75012

NICE
- le samedi 8 mars, de 11h à 19h, à la Fnac av Jean Médecin, à l’occasion du festival BD, stand BLOP avec Gally en dédicace et exposition des originaux des 6 premiers titres à la galerie

BORDEAUX
- le samedi et le dimanche 5 et 6 avril, salon Escale du Livre, 11 rue Auguin, Gally et Domitille Collardey en dédicaces pour Sale Morveuse t.1 et L’équipette t.1 sur le stand des labels indépendants de la BD ainsi que pour une table ronde sur les blogs BD.
Accéder à la fiche de Beurk ! Un ténia
AUVERS/OISE
- le samedi et le dimanche 5 et 6 avril, salon de la BD, Aurélie Pollet (Beurk ! un ténia) et Nicoz Balboa (Les larmes de crocodile) en dédicaces sur le stand des labels BD indépendants.

BREST
- le samedi 29 mars à partir de 14h30 à la librairie Dialogues, forum Roull, Gally en dédicace pour Sale Morveuse t.1
Interview réalisée le 19/02/2008, par Spooky.