Le blog BD de Paul le poulpe

L'avatar du posteur Paul le poulpe
Inscription : 25/03/2023
Nombres d'avis : 49
Nombre de séries : 44
Score trophées : 155
Derniers coups de coeur

Couverture de la série Electric Miles
Electric Miles

Avec cette BD, Nury et Brüno s'essaieraient presque à faire du Burns, ce qui n'est pas pour me déplaire. Mais ce ne sont que des promesses pour l'instant et il faudra attendre la suite pour véritablement juger de l'ensemble. En tout cas, les bases sont là, le livre est très prenant, les dessins de Brüno sont toujours aussi superbes et le scénario, très solide, est ultra intriguant, à tiroirs et propose donc différentes grilles de lecture. Malgré son imposante pagination, le livre se révèle assez frustrant car se résume à une profonde mise en place de l'intrigue, une mise en bouche donc qui attise notre appétit! Le parallèle avec la vie et l'oeuvre de L. Ron Hubbard est évident. Ou cela va-t-il emmener nos deux auteurs? Je brule d'impatience! Vite la suite!!!

02/04/2025 (modifier)
Couverture de la série La Terre verte
La Terre verte

Rencontre aux sommets entre deux éminents artistes du Neuvième art, Alain Ayroles génial scénariste qui accumule les succès critiques et publics (Garulfo, De Cape et de Crocs, etc...) et Hervé Tanquerelle dessinateur classique aux style et traits facilement identifiables, le monsieur possède d'ailleurs lui aussi une bibliographie bien fournie et jalonnée de multiples pépites (Racontars Arctiques, Le Dernier Atlas). Tout comme pour Les Indes fourbes, avec la formation d'un tel duo, les auteurs se savent attendus, le récit est ambitieux et s'étale sur plus de 250 pages. A trop vouloir en faire, en mettre, va-t-on sombrer dans la grandiloquence et le pompeux ? Alors, quid du résultat ? Eh bien, autant le dire d'entrée, et vous l'aurez vu à ma note plus haut, l'éléphant a accouché d'une ......baleine…..Et à bosse* qui plus est ! (*clin d'oeil au personnage principal!) Véritable pièce de théâtre déclinée en Bande Dessinée, "Shakespearienne" dans l'âme, cette tragédie haletante et sans fausses notes comble les attentes et rempli les attendus d'un tel exercice. Proposant donc une structure théâtrale, un découpage en cinq actes et multiples scènes, le séquençage qui en découle est de ce fait ultra rythmé et sans réel temps mort, on lit (avale) le livre avec gourmandise. D'autres codes sont empruntés avec réussite tel l’aparté quand le personnage principal Richard s’adresse directement aux lecteurs. Cette grande fresque nous conte l'histoire d'un personnage comme je les aime : Ambigus, retors, antipathique mais également parfois touchant et attachant, particulièrement révélé à travers ses multiples faiblesses dont la principale et plus évidente, son handicap physique. En parfait contrepoint d'un personnage aussi complexe et charismatique, le récit, d'une grande richesse, fourmille de formidables personnages secondaires très travaillés et tout aussi intéressants et subtils. L'écriture d'Ayroles, aussi bien dans le descriptif que dans les dialogues est de concert avec l'ambition et le propos, finement ciselé, parfaite. Le verbe, tout en équilibre et justesse, sonne fort et beau. Le scénario et l'écriture qui va avec à eux seuls auraient suffît à en faire une très grande BD mais ils sont soutenus par un dessin très détaillé, sublime et admirable tout au long des 250 pages sans signe d'essoufflement qui la transforme derechef en immense BD. Le trait de Tanquerelle est je trouve d'ailleurs, tout en gardant sa griffe, plus grand public que précédemment, me rappelant par moment Matthieu Bonhomme. Même pas besoin de mentionner que c'est un gigantesque coup de coeur. Ce sera difficile de faire mieux en 2025, la barre est placée très (trop!) haut. Lu dans sa version Noir Et Blanc, hâtez vous de vous la procurer s'il en reste en magasin, sinon, faites comme moi et ruez vous sur la version couleur disponible début Avril (Du peu entrevue des pages disponibles sur le net, le travail de colorisation semble remarquable !). Paul le Poulpe voit l'avenir, vous ne le regretterez pas (et paf, le prochain posteur mettra une étoile !). A peine sortie et déjà UN CLASSIQUE.

27/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Azur Asphalte
Azur Asphalte

"En vrai c'est compliqué la vie dès que tu commences à y mettre des gens dedans." Cette réflexion de Mélissa est très touchante et résume bien ce que veut transmettre cette Bande Dessinée. Au vu de ses très grandes qualités, surprenant d'ailleurs que celle-ci ne soit pas encore référencée et chroniquée au sein de ce site. De ce fait, je m'y colle dans l'espoir de mettre un peu de lumière sur cette œuvre et plus généralement sur son auteur à qui l'on doit déjà le très réussi L'Été des charognes. Cette BD dépeint le quotidien de deux soeurs (Mélissa et Candice) sur une période assez courte (fin des vacances/début rentrée scolaire suivi d'un émouvant épilogue) ; les difficultés, les aléas, l'entraide, la solidarité, la résilience, mais aussi les moments anodins (anedoctiques) qui à la lueur du temps qui passe se révèleront précieux. En ressort une tranche de vie d'un très grand réalisme tant tout sonne très juste. Ça en est proprement bluffant. Pas si étonnant puisque l'auteur s'est inspiré de la vie de ses deux propres soeurs. Le résultat en est néanmoins impressionnant car l'auteur semble avoir capturé et restitué brillamment l'essence même de leur vie. Rarement deux héroïnes de bande dessinée m'auront semblé aussi vivantes et leurs vies une réalité. Avec cet album, je tiens à dire que l'auteur a su me happer en très très peu de pages. L'alternance voix off / dialogue est bien rythmée. L'atmosphère qui se dégage des planches due principalement à un trait et à une mise en couleur chaleureuse, proche d'une peinture, nous rassure et nous conforte. Le rendu graphique est impressionnant tant la côte d'azur et Nice, cadre de ce livre, respirent au travers des pages. Quand l'environnement de carte postale se heurte à la réalité et aux difficultés du quotidien, le propos n'en est que plus fort. Brillante chronique sociale, Azur Asphalte est une de ces BDs qu'on referme le coeur serré. On s'est tellement attaché, intéressé à nos protagonistes et leurs entourages qu'on aimerait savoir ce qu'elles vont devenir à l'avenir.

12/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Stacy
Stacy

Gipi Gipi deux fois oui... Fan absolu de cet auteur, je me suis jeté sur les deux dernières productions publiés en France en cette fin d'été 2024, Barbarone sorti "plus anonymement" chez les rêveurs et donc Stacy destiné potentiellement à un public plus large parue chez Futuropolis. Bon, allons-y gaiement et rentrons derechef dans le vif du sujet: STACY. Cette BD est très difficile à cerner et apprivoiser. La couverture est frappante dans ce sens car n'invite pas forcément à l'achat et à la lecture, une grosse prise de risque (probablement une balle dans le pied pour l'éditeur) mais prévient du contenu du livre. Il est sans concession. Il est complexe dans les ressentis qu'il procure. Il est vraiment sans concession. Un visage émacié recouvert par des lettres incandescentes, qui forment un mot, un prénom "STACY". Paraissant indélébile comme marqué aux fers rouges, le personnage, hanté ne pourra s'en défaire. On comprendra aisément la raison de cette couverture, le dérapage verbal au travers d'une banal interview pour une émission radio à l'auditoire restraint mais qui engendrera à l'heure des réseaux sociaux un lynchage sociétal dont on ne se remet pas. L'auteur l'a vécu, il sait ce que ça fait et à la lecture on comprends qu'il ne l'a pas digéré et qu'il ne le digérera probablement jamais. A la fois dure, caustique, cruelle, dérangeante, ironique, mordante, drôle, touchante, amère, acerbe. On ressort un peu déboussolé de la première lecture dont brille tout de même une certaine poésie dans le texte, poésie propre à l'auteur. On n'est pas non plus dépaysé par le dessin, c'est du Gipi et ça se reconnait. Mais, avec Stacy, qu'est-ce-que veut nous dire, transmettre l'auteur (ou son double)? Quel est son message? En fait, à tout bien réfléchir, je dirais RIEN, pas de leçons, de jugements ou de grand discours, juste un partage d'émotions (de la colère, beaucoup de colère), d'une experience et d'un constat. On en ressort pas indemne nous non plus et on s'interroge. La marque des grands livres. Oeuvre insaisissable, à la manière d'un Fight Club, l'épreuve du temps nous dira si ce Stacy rejoindra le pantheon des chef d'oeuvres de cet auteur: Notes pour une histoire de guerre, La Terre des fils et Moments extraordinaires sous faux applaudissements. Du très très bon GIPI mais pas son livre le plus abordable et que je recommanderai pour un néophyte. Pour ma part, un immanquable de 2024 de plus.

24/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Contes de la Mansarde
Contes de la Mansarde

Lecture idéal pour un soir d'été. Hommage aux comics à l’ancienne (EC comics cf Tales from the crypt) et à la pop culture en général (le contenu en est égrainé de nombreux clins d'Oeil!), cette bande dessinée est une fort agréable découverte. Sur le même principe que ces fameux "Contes de la crypte", chaque histoire, trois au total, ayant pour cadre un même appartement parisien, est introduite par une vieille bonne femme aigrie et toute rabougrie qui sert de fil conducteur. Fil conducteur qui trouvera par ailleurs un plaisant épilogue dans les dernières pages du livre. Passée la première histoire trop convenue dans son scénario mais tout de même satisfaisante, les deux autres récits qui forment ce recueil haussent sacrément le niveau, se révèlent très réussis, plutôt originaux et sont diablement efficaces et prenants. Le gros plus de ces trois récits, c'est qu'ils allient parfaitement recettes à l'ancienne à une certaine modernité dans les thématiques et situations, de ce fait les encrant pleinement dans notre époque. Le dessin assez rêche sert à merveille ce genre d'histoires. Le pari est pleinement réussi pour les deux autrices. Une Pop Corn BD comme on aime, on en redemande!

12/07/2024 (modifier)
Couverture de la série Kaya
Kaya

Savant mix quand La Route rencontre Gung Ho, Kaya souffrira néanmoins de la comparaison avec ces deux chef d’œuvres. Pourtant, conseil avisé, accordé lui sa chance, cette BD arrive en effet à trouver sa place et s’en tire avec beaucoup plus que les honneurs dans le secteur ultra embouteillé du post-apo. Œuvre plutôt ambitieuse (presque un veritable studio crédité!), pluri-forme puisqu’accompagné par un environnement sonore de qualité (en scannant un QR code), l’expérience global fonctionne bien (c-a-d séquençage musique/lecture) et se révèle très réussi. Je n'ai en effet pas trouvé de coté gadget à la musique, au contraire elle complète la lecture et apporte un coté Miyazaki à l'ensemble avec son brin de mélancolie et de contemplation. La bd en elle-même n'est pas très bavarde et se lit assez vite. Beaucoup de choses resteront d'ailleurs inexpliquées. Cet album est annoncé comme un one shot mais il y a matière à développer d'autres histoires dans cet univers. Une bonne pioche et un vrai coup de coeur. Note réelle: 03.75/5

24/06/2024 (modifier)
Couverture de la série Âme Augmentée
Âme Augmentée

Le moins que l’on puisse dire c’est que ce comics ne laisse pas indifférent. BD vraiment exigeante, dérangeante et malaisante. Ame Augmentée frappe juste et fort. Qu’on aime ou pas, cette lecture marque fortement et laisse une empreinte en nous qui l’amènera pour ma part sans aucun doute sur le podium des bds SF de 2024. Un graphisme particulier, exagéré assez proche de Bill Plympton, qui m'a rappelé également par moment sur sa dernière partie et aidé par la tonalité des couleurs du Ludovic Debeurme. Des personnages à la base (excepté Del) peu attachants mais qui finalement arrive à nous touchés. Une densité folle niveau thématique dont la principale: L'Identité d'un être est interrogé à travers divers angles: Qu'est-ce-que notre identité, humanité ? Qu'est-ce-qui la définit? De ce fait des sujets tels que la mémoire, le clonage, le transhumanisme, l’immortalité, le racisme, l'autre ...son regard (Incluant celui du lecteur), sont également pleinement abordés. Bien que ces thématiques aient été déjà fortement exploités par le passé, l’originalité du récit évite tout possible écueil de redite et de lourdeur. Que dire sinon, l’histoire est très finement écrite, plutôt subtil sur bien des aspects, et bien que complexe dans ces réflexions reste compréhensible, abordable et fluide pour le lecteur. La dramaturgie se met en place, les fils se nouent et se dénouent, nous ne lâcherons pas le livre avant la fin. Encore une fois, gros travail éditorial des éditions 404 même si le texte souffre de quelques coquilles. La postface, la galerie d'affiche et les notes de l'auteur viennent enrichir et éclairer ce bouquin admirable et son élaboration. La filiation avec Aronofsky (qui signe la préface) mais surtout avec Cronenberg, est évidente. Une œuvre à découvrir et à murir. Dérangeante mais fascinante. Culte en devenir.

11/06/2024 (modifier)
Couverture de la série Reines & dragons
Reines & dragons

Il y a à boire et a manger dans l’œuvre de Joann Sfar, auteur très (trop ?) prolifique. Ici, on est plutôt en présence d’un bon cru. Pour ma part, la bd part avec une longueur d’avance car j’ai un faible pour les récits d’héroïque fantasy et souvent Sfar fait mouche dans ce domaine (cf. Donjon !!!). Je trouve d’ailleurs que les références jeu de rôle d’une partie du récit sont vraiment à propos et drôles. Ensuite, elles disparaissent. Et c’est justement le principal défaut (mais aussi la principale qualité) du livre. Ça part un peu dans tous les sens, c'est décousu, il y a un foisonnement d’idées, comme si l’auteur mettait sur papier ce qui lui passe par la tête à un instant T. Du coup, il y a un manque de cohérence globale avec régulièrement des ruptures légères de ton et d’état d’esprit et des idées qui restent inexploitées dans la durée. Ceci apporte aussi une grande qualité à l’ouvrage puisque celui-ci propose un certain dynamisme et foisonnement, on prend du bon temps et on ne se prend pas la tête. On ressent d’ailleurs un vrai plaisir de l’auteur à avoir fait ce livre "défouloir". Plaisir transmis au lecteur, donc partagé. C'est l'essentiel. Enthousiasmant. 03.25/5.

25/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Aventuriers de l'Urraca
Les Aventuriers de l'Urraca

Chouette Bd que je recommande chaudement si vous êtes en soif d’aventures et de divertissements. Une histoire de pirates un peu à l’ancienne avec sa bonne dose de péripéties et une certaine verve dans les textes et dialogues à l’image de l’éloquence du charismatique capitaine Sherman. La majorité des attendus pour ce type de récit sont cochés. Même si ça saigne, ça tranche et ça meurt pas mal, je trouve la BD au final plutôt lumineuse et positive. Les dessins bien qu’ils manquent de personnalités et dans l'ensemble de détails sont vraiment très plaisants et remplissent pleinement leurs missions premières, être au service du scénario et rendre la lecture fluide. Entre autre, malgré la multitude de protagonistes et pirates, on les identifie assez facilement. Du solide donc. Pour conclure, du classique vraiment bien fait et un très très bon divertissement! Laissez vous tenter et embarquez sur l'Urraca, le voyage vaut le détour!

14/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Octopolis
Octopolis

Amateur des fonds marins, je ne pouvais décemment laisser passer cet album, qui plus est quand son contenu jusqu’à son titre est profondément dédié à mes congénères. Trois nuances de bleu. C’est en effet à travers le formidable Le Rapport W que je me frottais pour la première fois au travail de Gaétan Nocq, je tombais ensuite sous le charme de Les Grands Cerfs, BD qui m’avait fortement enthousiasmé à l’époque. Un de mes coup de coeur 2021. C’est donc ma troisième incursion dans son univers et pour le coup, je ressors quelque peu déçu de ma lecture même si j’y ai pris beaucoup de plaisir dans l’ensemble. Toute la première grosse partie du récit est fascinante avec un mélange parfait entre l’histoire et donc l’enquête de notre héroïne sur la disparition de son père, et des parties didactiques supportés par des visuels de toute beauté. L’immersion est parfaite. D’ailleurs, la partie graphique ne décevra pas du début à la fin. L’attente suscité par ce début idyllique était probablement trop fort. Là où ça se gâte, c’est dans la deuxième moitié du livre coté scénario. Trop d’incohérences, de révélations tirés par les cheveux et de raccourcis dans le récit à mon goût. Vraiment dommage car cela nuit fortement au ressenti global. Fort heureusement, l’aspect écologique et les messages qui vont avec (entre autre...sur l’évolution, les extinctions et l’action de l’homme sur ces deux phénomènes) sont bien fichus, beaucoup mieux amenés en tout cas et maturés que dans La Brute et le Divin ou on frôlait l’indigeste tant le discours était bien trop simpliste (simplet !), enfantin et caricatural. Pour conclure, vous l'aurez compris, on passe un très bon moment de lecture et on en prends plein les mirettes malgré un scénario bancal. J'applaudie de mes huits tentacules. 03.75/5

14/05/2024 (modifier)