Le blog BD de angus

L'avatar du posteur angus
Inscription : 16/02/2004
Nombres d'avis : 50
Nombre de séries : 10
Score trophées : 65
Derniers coups de coeur

Par Angus
Note: 5/5
Couverture de la série Universal War One
Universal War One

Je suis désolé mais dans les conseils pour noter, il est demandé de laisser les 5/5 aux BD cultes. Pour moi, cette série est magnifique... et culte ! Tout d'abord j'aime beaucoup le dessin et le rythme que propose l'enchaînement des images. Ce ne sont pas de simples enchaînements sur 9 images classiques, on a droit a de beaux effets visuels. Mais ce n'est pas tout, car le dessin dans une BD c'est loin de faire tout... le plus important pour moi, c'est le scénario... et là franchement, "Universal War One" est MAGNIFIQUE! On est attiré, scotché et irrésistiblement séduit par ce scénario, on ne demande qu'à lire le tome suivant tout du long jusqu'à arriver au final explosif et on savoure... hummm oui c'est parfait. Je relis et relis cette BD qui est de loin ma meilleure série. Je conseille à tout le monde cette BD et j'ai déjà converti plusieurs personnes, même les moins motivées. Croyez-moi, cette série est à manquer sous aucun prétexte ! Bonne lecture.

11/09/2008 (modifier)
Par angus
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill
Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill

« En cours préparatoire, lors de la rentrée des classes, l’institutrice nous a demandé quelle était la profession de nos parents. Mon père était « patron », mais ma maman ? Je ne savais rien d’elle. Quel était son métier ? A quoi ressemblait-elle ? Où habitait-elle ? Quand on est enfant, on n’aime pas être différents des autres. Alors j’ai inventé ». Ainsi est né « Ma maman… ». Jean Régnaud aborde le thème dramatique de la disparition d’un des deux parents. Le récit aurait pu être larmoyant, triste à défaut d’être émouvant. Il n’en est rien ! L’auteur a choisi un petit garçon de 6 ans comme témoin et acteur de l’histoire. Ses yeux d’enfants sont un rayon de soleil quand l’absence physique de sa maman se fait ressentir. Les différents protagonistes (Yvette la gouvernante, Michèle la petite voisine…) sont autant de personnages attachants qui vont, chacun à leur manière, aider Jean à grandir et à découvrir la tragique vérité. L’humour est omniprésent et les situations, cocasses et souvent très drôles (notamment la visite chez le psychologue), tranchent radicalement avec la noirceur du sujet. Emile Bravo illustre à merveille le récit de Jean Régnaud. L’auteur des "Epatantes aventures de Jules" (chez Dargaud) a un style graphique proche de la ligne claire qui peut sembler parfois vieillot, aidé en cela par l’utilisation de couleurs aux tons pastel. Pourtant, le résultat vaut vraiment le coup d’œil et se révèle, par sa qualité, très homogène. "Ma maman" est une œuvre à la fois forte et émouvante qui devrait ravir, par ses différents niveaux de lecture, petits et grands.

22/06/2007 (modifier)
Par angus
Note: 3/5
Couverture de la série Carnets de Joann Sfar
Carnets de Joann Sfar

Attention : cette chronique ne concerne que "Missionnaire". De ses voyages au Japon et aux Etats-Unis, Joann Sfar en rédigea un carnet de bord dans lequel il décrit vie quotidienne, couche sur le papier quelques moments croustillants ou philosophe sur des sujets tels que l’antisémitisme ou le concept du scénario idéal. « Missionnaire » en est le résultat. Joann Sfar reprend ses carnets ! (« Missionnaire » en est le septième). Cet album se scinde en deux parties bien distinctes. La première concerne son voyage au Japon, plus exactement à Tokyo. Il y rencontre deux amis, Walter et Frédéric, qui ont une vision diamétralement opposée sur la façon de vivre asiatique. Le récit est truffé d’anecdotes, de situations cocasses dans lesquelles l’auteur apparaît souvent emprunté. Un an plus tard, en 2006, celui-ci se rend aux Etats-Unis, objet de la deuxième partie de l’œuvre. Très différente, celle-ci aborde des thèmes beaucoup moins terre à terre et plus philosophiques tels que l’antisémitisme en France vu par le peuple américain, la définition du scénario idéal par Robert Mc Kee ou l’absence du tragique dans la littérature et le cinéma d’outre atlantique. Cette partie du récit s’apparente plus à un essai qu’à un roman graphique. Les textes y sont nombreux et l’on a parfois tendance à se perdre dans les méandres de l’esprit foisonnant de Sfar. Côté dessin, le gaufrier des premières pages laisse rapidement la place à des illustrations beaucoup plus réalistes : quelques aquarelles, des visages croqués sur le vif, d’un trait lâché, si particulier à l’auteur. « Missionnaire » est un album (trop?) dense qui pourra en rebuter plus d’un. Néanmoins, son contenu est si riche, si débordant d’idées qu’il serait dommage de passer à côté.

21/06/2007 (modifier)
Par angus
Note: 4/5
Couverture de la série Le Dernier Jour d'un Condamné de Victor Hugo
Le Dernier Jour d'un Condamné de Victor Hugo

Victor Hugo n’avait que 27 ans quand il publia « Le dernier jour d’un condamné ». Avec plus de 150 ans d’avance sur l’Histoire, il signa là un réquisitoire poignant contre la peine de mort. Stanislas Gros a adapté avec une grande fidélité le récit. L’intrigue passe rapidement au second plan puisque le nom du condamné ainsi que les motifs de son incarcération sont totalement inconnus. En revanche, l’auteur met l’accent sur la souffrance morale et sur l’attente horrible qui précède le moment fatidique. Certains passages très légers laissent rapidement place à d’autres plus émouvants et même tragiques, notamment quand la petite fille du prisonnier ne parvient pas à reconnaître son propre père. Quant à la mort, représentée symboliquement par un crâne encapé, elle attend son heure avec impatience. Stanislas Gros illustre de façon remarquable le récit. Les décors en prison sont minimalistes afin d’attirer toute l’attention du lecteur sur l’expression des personnages. Les couleurs, aux dominantes sombres voire noires, sont parfaitement maîtrisées par Marie Galopin. « Le dernier jour d’un condamné » inaugure de bien belle façon « Ex-Libris », la nouvelle collection de Delcourt dirigée par Jean-David Morvan.

08/06/2007 (modifier)
Par angus
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Dernier modèle
Le Dernier modèle

Quand Pauline propose à Stéphane, un jeune peintre, une exposition personnelle de nus, celui-ci contacte alors amies et connaissances pour lui servir de modèles. Le quotidien de l’artiste est alors rythmé par les séances de poses qui s’enchaînent jusqu’au jour du vernissage. Du peintre ou du modèle, quel est celui qui est véritablement mis à nu ? Stéphane Levallois est un auteur de BD rare puisque son seul ouvrage édité jusqu’alors date de 2000 (« Noé » aux Humanoïdes Associés). Artiste éclectique (Story-boarder, designer, réalisateur, peintre…), le support de la BD s’est révélé être une évidence quand il choisit d’écrire « Le dernier modèle ». Là où Dave Cooper présentait dans Ripple (Editions du Seuil) un rapport exclusif de sado-masochisme empreint de violence et de laideur, Stéphane Levallois entreprend d’explorer les multiples facettes ainsi que les liens ambigus qui naissent entre un peintre et son modèle. Florence, au corps émacié, parait sûre d’elle mais se révèle être d’une fragilité de verre. Cécile rejette l’omniprésence étouffante de sa mère et tente de trouver dans sa mise à nue une échappatoire. Elise (future épouse du peintre) est présentée comme un personnage complexe à l’esprit labyrinthique. Muni d’un caméscope, Stéphane filme chacun de ses modèles et tente de retranscrire sur sa toile l’image parfaite, l’instant idéal. Pendant que le dessin prend forme, l’artiste se dévoile à son tour et révèle lui aussi toute sa fragilité. Pendant son travail, un fantôme (représenté par un curieux personnage affublé d’un masque à gaz) rode inlassablement et jouera un rôle primordial. Le vernissage est un moment clé de l’album. Tandis que la nudité des modèles est exposée aux yeux de tous, l’incompréhension voire le rejet de ces œuvres par quelques proches finit de mettre totalement à nu l’âme de l’artiste. Le dessin en noir et blanc de Stéphane Levallois suscite divers sentiments chez le lecteur. Les corps mis à nu sont souvent malmenés, quelques fois maltraités. L’auteur joue habilement de l’élégance de son trait pour nous proposer un panel impressionnant d’expressions contradictoires : agressivité et fragilité, naïveté et rudesse… Entre beauté graphique et contenu passionnant, Futuropolis nous livre ici une œuvre magistrale. On espère simplement que le silence de Stéphane Levallois dans le monde la BD sera cette fois de courte durée et qu’il nous proposera rapidement un ouvrage du même acabit.

31/05/2007 (modifier)
Par angus
Note: 3/5
Couverture de la série Le Voeu de...
Le Voeu de...

Attention : cet avis concerne en grande partie le deuxième tome. « Le vœu de Simon », deuxième tome de la série « Le vœu de… », revisite une fois encore un des contes des milles et une nuits : l’histoire d’Aladdin. Cette adaptation très moderne met en scène Simon, travailleur dans un centre médical, qui reçoit en don le pouvoir de soulager les gens de leurs maux. Revers de la médaille : le mal n’est pas éradiqué mais simplement transféré dans le corps du médecin. Simon crée ainsi l’A.Q.S. (l’Association Qui Soulage) qui va accueillir des patients désireux de profiter, ne serait-ce que pendant quelques heures, de moments sans douleur. Derrière l’idée très utopique de la réalisation d’un vœu par le bon génie de la lampe, se cache un thème beaucoup plus proche de notre quotidien : le combat contre la douleur. Boulet a choisi de la rendre universelle et anonyme en affublant les patients de masques à l’effigie de Goldorak ou de Betty Boop… Notre côté sadique jubilera à l’idée que les médecins, quelquefois froids et condescendants, puissent pendant quelques instants ressentir toute la détresse du malade. Pour le deuxième tome, Lucie Albon a non seulement assuré le dessin mais également participé au scénario. L’A.Q.S. est d’ailleurs née dans un de ces anciens albums (« Les Comptes de Meyose » paru aux éditions du Café Creed). Sa technique de grattage des rhodoïds ainsi que son trait un peu gras donnent un rendu qui n’est pas sans rappeler Tom Tirabosco. Il s’en dégage une apparente naïveté évoquant le charme désuet des anciens contes. A la fois humaniste et altruiste « Le vœu de... » est une bonne série qui devrait vous faire passer un très agréable moment de lecture.

21/05/2007 (modifier)
Par angus
Note: 4/5
Couverture de la série Appartement 23
Appartement 23

Après Quatre et Ce qu'il en reste, « Les Enfants Rouges » nous livre une fois de plus un album très intimiste. La perte d’un être cher est un sujet grave, traité ici de façon remarquable par Michel Alzéal. L’auteur joue allègrement de l’intensité de son crayonné. Autant l’appartement 23 est d’une noirceur glauque et oppressante, autant le trait plus léger utilisé à l’extérieur évoque une certaine joie de vivre, totalement étrangère à Timothée. « Tata Suzie » est le lien entre ces deux mondes, une sorte d’ange gardien qui va entraîner bien involontairement dans son giron certains occupants de l’immeuble : Madame Berthman la concierge, Alice la nouvelle voisine, Monsieur Julot… D’une façon ou d’une autre, tous vont aider Timothée à apprivoiser le monde extérieur. Michel Alzéal dynamise le récit en multipliant les perspectives, en jouant sur les regards, en s’arrêtant sur des détails anodins. Petit bémol : on aurait peut-être souhaité en savoir un peu plus sur Bertrand, l’ami disparu. Néanmoins, « Appartement 23 » est un très bel album, juste et poignant. A conseiller.

15/05/2007 (modifier)
Par angus
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Moussa et David - Deux enfants d'un même pays
Moussa et David - Deux enfants d'un même pays

Maurice Rajsfus, journaliste et historien, est né de parents juifs polonais. Pourtant, son origine juive ne l’a pas empêché de se trouver aux côtés des Algériens qui se battaient pour leur indépendance, de 1954 à 1962 ainsi que d’affirmer sa solidarité avec les Palestiniens dans leur volonté de créer un Etat laïque et démocratique. « Moussa et David » illustre parfaitement cette dichotomie. Le début du récit est un rappel didactique et historique de la naissance et de l’évolution des peuples juifs et palestiniens. Il se poursuit par une description sans concession du quotidien des deux jeunes enfants et de leur rencontre inespérée. Aucun misérabilisme, aucun parti pris, juste un appel à la tolérance et à la paix. Les textes sont magnifiquement mis en images par Jacques Demiguel. Son style, à la fois naïf et surréaliste, recourt à l’utilisation de symboles très forts comme la colombe ou la branche d’olivier. Cet opus, poignant et très documenté, est un formidable outil de compréhension pour petits et grands.

04/05/2007 (modifier)
Par angus
Note: 4/5
Couverture de la série Poco Woki - Prince des chasseurs
Poco Woki - Prince des chasseurs

Tofépi a mis de côté la famille des Carroulet (publié au Seuil) pour créer un univers complètement loufoque peuplé de personnages hauts en couleur. Jugez-en plutôt : une indienne déguisée en super squaw, des moutons éboueurs danseurs de hip-hop, une marmotte apprenant à siffler, un saumon très bavard… L’histoire est découpée en épisodes de quelques pages aux titres évocateurs : « Kuek-Kuek à la rescouse », « Rox la menace »… Dans ce monde totalement absurde, l’auteur fait la part belle au comique de situation. En effet, la quasi-totalité de l’album est dénuée de dialogues et seules quelques onomatopées viennent ponctuer le récit. Tofépi utilise un style minimaliste au trait ultra simple pour aller directement à l’essentiel. Quant aux couleurs très vives de Sébastien Lumineau, elles donnent à l’ensemble un côté très cartoon. « Poco-Woki » est un album drôle, parfois hilarant, qui a toute sa place dans l’excellente collection Shampooing des éditions Delcourt.

03/05/2007 (modifier)
Par angus
Note: 4/5
Couverture de la série Seul comme les pierres
Seul comme les pierres

Attention ! Cet avis ne porte que sur "In love with Mauricette"! Hommes – femmes : mode d’emploi ou la complexité des relations amoureuses vue par deux machos de la pire espèce. Wandrille est un personnage atypique de la bande dessinée. Possédant une très forte personnalité, on se demande dans quelle mesure ses strips, d’une bande au trait ultra minimaliste, présentent un caractère autobiographique. Cynisme, irrespect total de la gente féminine, les petites amies des deux compères en sont réduites au rang d’objet (généralement sexuel). Elles ne sont d’ailleurs jamais représentées graphiquement. Pourtant, on ne peut s’empêcher de sourire voire de rire face à certaines situations pour le moins cocasses. Il y a un peu de nous dans cette caricature poussée à l’extrême du Mâle avec un grand « M ». Wandrille parvient à venir chercher au plus profond de nous-même ce côté obscur qu’on essaie pourtant chaque jour de rejeter. Destiné avant tout aux garçons, cet opus pourra aussi convenir aux filles dotées d’un sens de l’humour très développé !

25/04/2007 (modifier)