Oklahoma Boy
Le destin tragique d'un petit redneck...
Les petits éditeurs indépendants Manolosanctis
Oklahoma Boy est un garçon qui vit sous la coupe extrémiste de son père ; celui-ci, homme d’église, essaye de lui inculquer des valeurs propres à en faire un Chrétien jusqu’au moindre de ses gestes. Mais le jeune garçon, entraîné par ses camarades de classe, va découvrir la réalité du monde, mais aussi l’horrible vérité sur la disparition de sa mère. .
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Date de parution | 03 Juin 2010 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Oklahoma Boy ou une grosse baffe dans la tronche ! Pour une première œuvre le moins que l'on puisse dire c'est que l'auteur s'attaque à du lourd. Le pitch comme on dit est assez basique si l'on veut mais tout l'intérêt du livre, ou plutôt de la trilogie, repose sur le fait que ce "Boy" a reçu une éducation fort en vogue dans certaines joyeuses contrées américaines. Peut-on d'ailleurs parler d'éducation quand celle-ci se fait uniquement sur le registre de la peur de l'autre ? En ces temps forts troublés que nous vivons, la lecture d'une vie sous la férule d'un autre intégrisme est fort éclairante et nous montre que, bien malheureusement, quel que soit le Dieu, les hommes sont suffisamment "intelligents" pour pervertir ce qui à l'origine est, me semble-t-il un message de paix sinon d'amour. Vaste débat s'il en est mais l'on s'aperçoit qu'il est bien difficile d'aller vers l'autre quand il est à ce point endoctriné. Ce n'est qu'une BD me direz-vous, mais au delà du destin qu'elle nous propose elle offre aussi la possibilité de réfléchir sinon à des événements actuels mais surtout à la vie d'un être dépouillé de toute son humanité. La perversité étant qu'il se considère toujours et même plus qu'un humain. Beau travail d'endoctrinement pourrions nous dire ! Quoiqu'il en soit voilà une œuvre qui marque durablement par son propos et dans lequel le dessin anguleux trouve toute sa place. C'est fort, cela nous touche, cela nous fait réfléchir, donc à lire d'urgence.
C'est la première BD que je lis sortie chez Manolosanctis, par le sympathique Thomas Gilbert. Son dessin est résolument moderne mais il convient bien à ce type de récit. Même si il m'a fallu un peu de temps pour me faire à son graphisme, je le trouve vraiment esthétique (l'encrage dans le second tome est très bon), d'une simplicité de cadrage bien dosée, réussi et maîtrisé, virant des fois pratiquement sur le baroque (sur les scènes de représentation des saints, de Jésus ou des démons dans le premier tome et celles des dieux païens du second), et très adapté au récit. Les couleurs elles aussi sont de très bonne qualité. Donc la partie graphique est une réussite (même si le deuxième tome fait plus imprécis dans le trait et perd un peu en lisibilité) ; le dessin permet de s'immerger dans le récit en profondeur, il nous fait ressentir les sentiments des personnages grâce à son expressionnisme. Je le trouve excellent malgré ses rares défauts. Le scénario est vraiment réussi dans le premier tome (sur le thème de la religion, avec un père fanatique est un enfant conditionné : des personnages vraiment bien trouvés ; certains sont attachants d'autres détestables), le second tome m'a un peu moins plu surtout sur le questionnement autour de la religion, même si cet album arrive à être bouleversant/écœurant. Une très bonne série dont j'attends la suite avec impatience.
L’auteur est jeune et n’a pas choisi la voie la plus facile pour se faire connaître du grand public. Son récit n’est pas très original mais plutôt bien écrit. C’est le récit d’un jeune garçon qui a été baigné par un père prêcheur dans une espèce d’idéologie théocratique fanatique. On sait bien que ces gens là qui prêchent les bonnes valeurs sont les moins vertueux d’entre nous. On ne sera pas surpris par l’évolution de cette histoire. Pour autant, j’ai bien aimé ce premier tome car la lisibilité est plutôt agréable. Le second tome est radicalement différent car il se passe au moment de la Première Guerre Mondiale dans les tranchées lorsque les américains ont sauvé les français d’une débâcle prévisible. Ce qui m’étonne, c’est que le premier tome se passe durant une période de western proche des années 1880. Le gamin a juste environ 10 ans de plus et on se retrouve en 1917. Je pense que l’auteur n’a pas acquis vraisemblablement de simples notions d’histoire. Je n’ai pas compris cette incohérence. Par ailleurs, ce second tome n’avait plus la même fraîcheur que le premier qui aurait pu être un one shot. J’ai même trouvé le dessin moins abouti outre le scénario qui fait défaut. Je laisse néanmoins un 3 étoiles d'encouragement. Ma véritable note serait 2.5 étoiles.
Thomas Gilbert n’est pas tout à fait un débutant puisqu’il a sorti la série Bjorn le Morphir –sur scénario de Lavachery- chez Casterman. Ici il se lance seul au scénario, et il y a quand même des imperfections. Je trouve que la façon dont le garçon ouvre les yeux et réagit par rapport à la vérité sur la mort de sa mère manque de subtilité ; [SPOILER] d’un coup il devient ultra-violent et tue son père, qui l’a laissé brûler vive parce qu’elle était dans une phase « impure »[/FIN SPOILER]. Il est vrai que souvent les enfants élevés dans la plus pure tradition religieuse peuvent devenir les pires ennemis de celle-ci, mais ici c’est trop outré à mon goût. L’épilogue, même s’il est logique, n’apporte rien à l’histoire. Le bon point est que l’auteur aurait pu partir dans différentes pistes narratives, comme le KKK, les malheurs des amis d’Oklahoma, etc. ; mais Thomas Gilbert préfère nourrir l’esprit du garçon de ces troubles et rester sur son histoire à lui. Bonne idée. Côté graphique, je ne suis pas super fan du dessin de Thomas Gilbert. Il manque de maîtrise, ses proportions sont approximatives, bref. Par contre il sait installer des ambiances, évoquer en une case une situation dramatique et l’on sent que la mise en scène est recherchée. Un album assez maladroit dans l’ensemble, mais qui comporte des éléments intéressants. Tome 2 : Flesh and blood Changement de décor, nous voilà peut-être 5 ou 10 ans plus tard, et Oklahoma est propulsé dans la terrible première guerre mondiale, en France... Thomas Gilbert pend donc des risques, et s'en sort pas mal, puisque j'ai bien aimé la lecture du second tome. L'auteur y propose plus d'action, certaines pages p,lus "brutes", en adéquation avec les circonstances... Oklahoma y fait la douloureuse expérience des tranchées, des personnages hallucinatoires qui les peuplent, et il est accompagné par des fantômes très particuliers... Je pense que je relirai l'ensemble à la sortie du tome 3, pour tout bien saisir, car il y a plusieurs niveaux de lecture dans Oklahoma Boy...
Pfiou ! Voilà une histoire assez dure. Elle est juste sur la ligne qui sépare le réalisme de l'abus de tragédie. Elle met en scène, dans l'Amérique profonde, un fils de révérend et son père qui vivent plus ou moins reclus dans une obédience fanatique envers le Seigneur et la loi religieuse telle qu'ils la comprennent. Le jeune garçon est profondément croyant, ayant une foi sans limite en son père et l'assurance que les hommes sont le fruit du pêché et doivent expier, lui le premier. Le fanatisme religieux ainsi présenté parait presque exagéré mais on se rend compte, en suivant les pensées du jeune homme, ses doutes et les discussions qu'il a avec les enfants qu'il côtoie parfois que tout se tient plus ou moins. J'ai apprécié cette part de réalisme. De même, malgré son côté outrancier et autoritaire, son père révérend se révèle humain et sa foi relativement pure... si l'on excepte la révélation de fin d'album. Comme Spooky ci-dessous, c'est la réaction du garçon à cette révélation qui m'a paru la plus difficile à accepter. Trop rapide, trop violente, même si elle peut se comprendre vu le contexte. J'ai pu m'accommoder de la supposition que, compte tenu de l'éducation extrême de cet enfant et du choc engendré par ce qu'il apprend, son comportement pouvait s'expliquer. J'ai donc trouvé ce récit dur mais très intéressant et bien mené. De même, le dessin m'a plutôt plu, notamment les belles pages présentant les anges et le démon tels que le héros se les imaginent. Malgré son prix élevé ne correspondant pas au degré relativement rapide de lecture de cet album, je suis donc prêt à vous en conseiller l'achat.
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