Face cachée
Société des faux-semblants, la vie quotidienne nipponne vue par deux français...
Double vie
Satoshi travaille comme financier dans une société à Tokyo. Sa vie est uniquement rythmée par le travail. Les journées sont longues, et il ne peut rejoindre sa famille (en banlieue) que durant les week-end. Il passe ses nuits dans un capsule hôtel, parfois en compagnie de Mayumi, la jeune secrétaire de 26 ans. Au bureau, tout le monde ignore leur liaison. Marquée par le divorce de ses parents, Mayumi rêve d'un grand et bel amour. Mais Janichi, le collègue arriviste et jaloux de Satoshi s'intéresse de très près à cette jeune fille et finit par deviner que les deux collègues sont amants. Il découvre également que le couple de Satoshi bat de l'aile, et compte bien en tirer profit. Mais les apparences sont encore bien plus trompeuses. Et Satoshi cache des choses qui pourraient s'avérer encore plus dangereuses pour lui si elles venaient à être sues.
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Date de parution | 03 Juin 2010 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Voilà un diptyque agréable à lire (dessin et narration sont fluides). Il se lit aussi très vite (beaucoup de cases sont muettes). Le dessin justement, sorte de mélange entre du franco-belge classique et pas mal d’aspects manga, c’est assez équilibré. De plus, on a presque l’impression de lire parfois le story-board, avec des esquisses, tant le trait est peu appuyé : cela accentue le côté un peu cotonneux de l’intrigue, ce « brouillard » duquel émerge peu à peu la personnalité de Satoshi. C’est lui, Satoshi, qi est au centre de l’histoire, de tous les regards, alors même qu’il possède une « face cachée » (voire plusieurs en fait). La narration est agréable, mais surtout habile, ne levant que parcimonieusement le voile qui recouvre la vie de Satoshi, cadre dans une entreprise japonaise. En plus des révélations sur la vie de Satoshi, on a aussi une vue critique du monde de l’entreprise japonaise, paternaliste (et Junichi, le collègue arriviste et très con de Satoshi, incarne parfaitement le travailleur « adapté » à ce fonctionnement, tout en étant le gros lourd et con de service). Une histoire dans laquelle Runberg a su se renouveler, car elle diffère pas mal de toutes les séries de lui que je connaissais.
J'ai lu cette série parce que j'avais envie de voir comment deux auteurs français traiteraient de la vie quotidienne au japon. Le dessin est excellent. C'est un bon mélange du style franco-belge et du manga. J'aime surtout comment tout semble naturel contrairement à certains mangas français'où j'avais l'impression que le dessinateur essayait sans succès de copier le style de quelqu'un d'autre. En revanche, le scénario m'a semblé moyen. J'aime lorsque les auteurs montrent le côté cruel des entreprises japonaises, mais l'histoire d'amour m'a laissé froid. J'ai l'impression que cela aurait pu se passer dans n'importe quel autre pays, mais cela doit être parce que ce genre d'histoire adultère ne m'a jamais passionné. Au final, c'est sympa, mais je m'attendais à mieux.
Ainsi donc voilà qui serait du manga à la française, et ma foi c'est plutôt bien fait. Sur une histoire d'adultère supposé les auteurs brodent surtout sur la "belle" vie dans les entreprises japonaises. Mon dieu quelle horreur. Les employés sont soumis à des chefs de service dont on a l'impression qu'ils vont vous couper en deux avec leur sabre. Et quand la journée est finie les uns et les autres rejoignent des chambres minuscules. Et les merveilleuses soirées entre collègues au karaoké du coin. Choc des cultures. Quoi qu'il en soit ce diptyque offre un regard intéressant sur la vie japonaise, certaines scènes sont un peu longuettes mais l'ensemble se lit bien aidé en cela par un dessin en noir et blanc extrêmement bien maitrisé. A lire pour la découverte d'us et coutumes à des années-lumière de nos pratiques occidentales.
On se saurait cru dans un roman graphique de Taniguchi avec cependant en l'espèce un côté un peu plus osé. C'est étonnant de voir que les européens sont capables de transcrire totalement les codes du mangas. En tout cas, c'est intéressant comme approche. C'est un vrai manga français avec un trait semi-réaliste tout à fait élégant ! Le récit ne manque pas d'attrait mais on regrettera un grand nombre de pages où il ne se passe pas grand chose mais où les personnages sont décortiqués et connaissent alors une véritable épaisseur psychologique. Le titre en révèle beaucoup trop également, ce n'est pas très subtil. Cette première partie s'achève sur une scène surprenante mais c'est amené de façon bien trop maladroite. Quelques petites imperfections par conséquent. Famille en crise, hiérarchie et travail prenant : tout les ingrédients d'un drame psychologique. Le second tome va clore cette histoire de manière brillante. Le scénariste Sylvain Runberg avait tout mis en place. Cela sera le temps des révélations après les fausses pistes disséminées ici et là. C'est pas mal !
Tiens marrant cette histoire d’amour dans le Japon d’aujourd’hui, dominée par les salary men. Sylvain Runberg a voulu –enfin je pense- montrer le quotidien de ces millions de salariés qui vivent chichement, habitent dans des chambres à peine plus grandes qu’un lit, et sortent entre collègues, perdant toute chance d’avoir une vraie vie sociale. Des employés qui passent presque leur vie dans leur bureau, des collègues envieux, des conflits larvés au sein de l’entreprise, on retrouve beaucoup d’éléments décrits ailleurs (comme dans le roman Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb, qui décrit très bien le monde du travail nippon et ses petits travers). La « face cachée » ici, c’est celle qui est représentée par la relation entre Satoshi, marié, une fille, qui ne rentre chez lui que le week-end, et Mayumi, stagiaire dont les parents sont séparés. Tous les deux vivent dans une misère sentimentale répandue, mais parviennent à se donner du réconfort. Hélas, si pour Satoshi cette relation semble ne pas avoir trop d’importance, bien qu’il ait beaucoup d’affection pour sa jeune maîtresse, pour Mayumi il en est tout autrement puisqu’elle espère gagner petit à petit le cœur de Satoshi. La fin du premier tome laissait entrevoir une situation encore plus complexe, avec une face cachée alternative, et c'est vraiment le cas, mais je n'en dirai pas un mot, de peur de trop en révéler. Sachez seulement que l'on bascule plus ou moins dans une autre dimension, qui oblige à relire le diptyque avec un regard neuf. C'est une histoire bien amenée par Runberg, même si je trouve certaines séquences dans la partie finale un peu moins fluides. Le travail graphique d’Olivier Martin est remarquable, un mélange entre tradition franco-belge et découpage manga. Le dessin tout au crayon pourrait laisser croire que l’on est devant un recueil d’esquisses, mais la qualité du trait rend la lecture très agréable, le contraste entre décors très travaillées puis cases épurées étant d’une efficacité redoutable. Au final un diptyque bien vu, mené sur un faux rythme lent concernant la valse des sentiments mais aussi la vacuité du travail. Au final Satoshi n'a pas une seule face cachée, mais bien plusieurs, et c'est ce qui fait l'intérêt de cette BD.
Voici un étrange mélange de genres assez intéressant : mœurs nippones vues par l’occident + relation trouble au travail + structuration narrative franco belge + structuration graphique de type manga. Sacré mélange ! Le scénario nous raconte la vie d’un cadre Japonais : dévoué jour et nuit pour sa boite loin de sa famille, il a une relation avec une stagiaire. Entre relations de jalousies au bureau vis-à-vis du chef justifiées par le côté chouchou de notre héros et respect du saint travail, les poncifs habituels sur la vie professionnelle au Japon ne manquent pas. Il n’y a même que cela ! Le boss qui a un favori en qui il voit son successeur, lui-même pris entre deux vies féminines, refusant une partie du système normal professionnel nippon mais participant pour ne pas être banni du groupe. La femme qui cache aux autres la relation en pensant toujours à l’homme puisqu’elle n’est qu’une femme et donc a pour objectif de rendre heureux un homme… Bref tout cela m’insupporte au plus haut point. En ajoutant à cela une histoire qui n’avance pas en se contentant d’une narration stéréotypée du quotidien du cadre Nippon, et une impression que les personnages forment une galerie fantomatique de toutes ces ombres que forment la culture nippone telle qu’elle est perçue en Europe. Mais il y a le dessin. Et là force est de constater une maîtrise remarquable aussi bien dans le trait, que la courbe ou le grisé. Parfois d’une apparence proche d’un crayonné abouti, les planches n’en demeurent pas moins incroyablement parlantes et expressives. Si l’album évite la note minimale c’est bien pour ce graphisme qui transcende les langueurs et longueurs scénaristiques en moments de contemplation picturale. Au final bof, l’album graphique de qualité ne vient pas masquer une succession de concepts vus et revus déclinés de façon banale. Peut-être le tome 2 viendra-t-il mettre un peu de folie dans ce morne récit, mais c’est tout de même très mal parti
Après la lecture du premier tome. Voilà ce que j'attends à chaque fois que j'achète une BD Futuropolis : de la fraicheur, de l'originalité, de la personnalité, du fond. "Face cachée" est une franche réussite à ce stade. Le dessin tout en esquisses est vraiment beau, les cadrages sont dynamiques. Le meilleur du style Franco Belge et du manga sont réuni et offrent un résultat des plus agréables. Le scénario est bien maitrisé, le récit est équilibré, la lecture est rythmée de bout en bout. On n'est pas au bout de nos surprises, le titre de la série prendra tout son sens dans le second et dernier tome. Les nombreuses pages se lisent d'une traite, il ne me reste qu'à patienter jusqu'à la sortie de la suite et conseiller vivement cette BD d'excellente qualité graphique et scénaristique.
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