Adieu Brindavoine

Tardi cultive une horreur obsessionnelle de la guerre. De toutes les guerres. Mystère, suspense, ironie...
1914 - 1918 : La Première Guerre Mondiale Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Pilote Première Guerre mondiale Tardi
Cet album nous fait découvrir Lucien Brindavoine, personnage qui jouera un rôle-clé dans les aventures d'Adèle Blanc-Sec. Entraîné dans une aventure qui le dépasse complètement, rencontrant des individus plus loufoques les uns que les autres, Brindavoine nous apparaît avec tous ses défauts et ses faiblesses : lâche, profiteur, mais tellement humain. Un peu à part des Adèle Blanc-Sec, Brindavoine est une féroce histoire pleine de cynisme. (La série Adèle Blanc-Sec rejoint celle de Adieu Brindavoine à partir du numéro 4.)
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Janvier 1974 |
Statut histoire | Histoires courtes (2 histoires) 1 tome paru |
Les avis

J'ai du mal à vraiment apprécier le trait de Tardi, même si je dois reconnaître une grande qualité à son dessin. Quant au scénario, j'ai carrément pas accroché. Mais je ne doute pas que d'autres pourront le trouver excellent.


Un album dans la même veine qu'Adèle Blanc-Sec. Le scénario est à la fois noir, cynique et plein d'humour. Les personnages sont exagérés, loufoques, certains affreux de laideur, mais également amusants dans leurs excès. Et au milieu de tout ça, Brindavoine a l'air d'un paumé sympathique qui évolue sans trop rien comprendre. J'aime l'ambiance de cette histoire étrange avec Iron City, histoire que je trouve presque onirique. J'aime à comparer cette série avec Adèle Blanc-Sec puisqu'elles se recoupent à un moment donné quand dans la série Adèle, Brindavoine rencontrera Adèle. Le dessin y est un peu moins beau, mais moi j'aime toujours autant. Il y a de plus grans espaces, plus d'air : d'une certaine manière, Brindavoine, ça ressemble aux aventures d'une Adèle Blanc-Sec qui sortirait de Paris et irait vivre la grande aventure dans des terres inexplorées. Cette BD est presque un délire, une histoire loufoque, onirique et également pleine d'humour. J'étais complètement plongé dedans et dans son ambiance quand je l'ai lu la première fois, adolescent. D'une certaine manière, c'est cette histoire qui a su pour moi donner de la profondeur à son autre série, Adèle Blanc-Sec, et me faire apprécier les deux.

Même si je dois reconnaître que les aventures de ce Brindavoine ne m'ont guère laissé un souvenir impérissable, je dois avouer que l'ensemble est plaisant. L'univers hyper décalé qui marquera les aventures d'Adèle se retrouve ici, même si effectivement la réussite est loin d'être aussi évidente... Comme l'on souligné bien d'autres avant moi, les aventures de Brindavoine sont surtout intéressantes, parce qu'elles préfigurent ce que seront celles d'Adèle. Le ton ironique, poétique et résolument anti militariste de l'auteur s'exprime à plein régime... Quand au graphisme (malgré le fait que j'ai découvert cette bd par l'édition librio), il est à la hauteur de la réputation de Tardi. Clair, fouillé, précis dans le découpage et fort attrayant. Je n'ai vraiment pas regretté ma lecture.

J'insiste pour dire que dans la version couleurs, les planches étrangement colorées sont très belles. Mais mon enthousisame s'arrête là. C'est vrai que côté scénario, c'est assez décevant venant d'un auteur comme Tardi. Il y a bien par-ci par-là des situations et des dialogues qui font sourire et qui sont très proches du ton particulier d'Adèle blanc-sec. Mais de manière générale, l'histoire ne décolle pas, ou pas assez. Un Tardi mineur.

Pour la première fois le dessin de Tardi me déçoit : mal fini, les détails bâclés, bon je vais relativiser aussitôt pour signaler que j'ai lu la version Librio. Mais quand même, par rapport à Adèle Blanc Sec, le trait m'apparaît nettement moins bon, moins léché, moins fini, à part la vue d'Iron City, ça reste quand même bien en dessous ce que Tardi peut faire. L'histoire : bof bof… Il se passe plein de choses, souvent tirées par les cheveux, tout le temps amorcées sans réels enchaînements. Bref, ça part dans tous les sens, rien n'est posé, les personnages restent superficiels. Du coup on a bien du mal à entrer dans cette histoire, à y croire, à entrer dans ce monde plein d'incohérences narratives, quand ce n'est pas de situation. Une bien belle déception donc que la lecture de cette histoire, et ce ne sont pas les pointes d'humour bien lourd qui vont y changer quelque chose. La deuxième histoire nous montre que Tardi est bien plus à l'aise pour écrire et dessiner la guerre de 14, on sent déjà les capacités de l'auteur qui exploseront plus tard dans "le cri du peuple" sans même parler de "C'était la guerre des tranchées". Une courte histoire plus sympa mais qui manque encore de liant, et qui révèle quelques faiblesses de scénario.


Ce livre d'aventure assez pure et dure laisse présager de ce que sera Adèle Blanc-Sec. Malheureusement il est loin, très loin de pouvoir soutenir la comparaison... Ici aventure est synonyme de " il arrive des trucs ". Le scénario est comme le héros : il part sans savoir vers quoi ni pourquoi. De plus le dessin (ici la version BD librio, en noir et blanc) n'est pas vraiment excellent : les personnages sont figés, peu expressifs, et quand ils le sont, leurs expressions sont souvent outrées, maladroites. Quant aux scènes se déroulant dans le désert, j'avouerai trouver le dessin laid. Sans même parler du découpage, maladroit, voire mauvais, qui ajouté au dessin donne quelques scènes tout simplement illisibles. Saupoudrons le tout d'un humour quelconque, voire pesant, en tout cas qui ne fonctionne pas, et nous avons un album terriblement décevant. Dans la deuxième partie (" La fleur au fusil "), le narrateur le confesse, le récit était maladroit, et il parle d'erreur de jeunesse. Cette nouvelle aventure (qui ne dure que 10 pages, mais on a l'impression qu'elle est plus longue que la précédente) est assez onirique, mais bien mieux maîtrisée. Ceci dit, elle ne suffit pas à rattraper le tout.

Délires baroques et romanesques, et messages de dénonciation sur toute forme de guerre... Ca me fascine toujours, les histoires de Tardi. Mais là, plus de force que dans ses aventures d'Adèle. Plus de pessimisme, plus de sarcasme, une atmosphère plus glauque, comme un mauvais rêve fièvreux... C'est aussi dans ce genre de brèves historiettes qu'on reconnait le génie de Tardi !

Du Tardi encore du Tardi (eh oui), "Adieu Brindavoine" est l'une des premières oeuvres de l'auteur. Il nous parle encore de la guerre et de ses horreurs, se posant ainsi comme un véritable spécialiste du début du siècle. Ainsi, dans le récit qui suit Brindavoine, qui est "La fleur au fusil", Tardi insiste sur cette Grande guerre qui l'a tant fasciné et terrifié (scène très forte de l'église où des soldats français et un allemand sont réunis, et qui se finit tragiquement). L'auteur impressionne tant par son dessin que par son scénario, et nous décrit un personnage très ressemblant de Monsieur-tout-le-monde par ses qualités et ses défauts ce qui le rend d'autant plus attachant. Tardi impressionne (si,si). Une oeuvre à lire donc, mais aussi à posséder.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2025 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site