Les Munroe
Longtemps les Blancs du Kenya ont fait la pluie et le beau temps dans la vallée du Rift. Aujourd'hui, leurs jours sont comptés.
Afrique Noire Les sagas familiales
Longtemps les Blancs du Kenya ont fait la pluie et le beau temps dans la vallée du Rift. Aujourd'hui, leurs jours sont comptés. Robert Munroe, aristocrate à la tête d'une plantation de café, doit faire face à une succession de crises dont la cavale de Sean, son fils cadet, n'est pas la moindre. Hostile depuis toujours à la communauté blanche ultraconservatrice, Sean ose s'amouracher d'une Kikuyu des bidonvilles de Nairobi. Jugé coupable du meurtre de celle-ci, il cherche à se faire justice. Robert aimerait pouvoir alors compter sur l'aide de son fils aîné et de son unique fille pour faire face à ces problèmes, mais Ted est un bon à rien et Karen ne supporte plus son père...
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Date de parution | 23 Juin 2010 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
Dès le départ, ça sent le soap à plein nez, je reniflais le drame familial avec tous les stéréotypes et archétypes propres à ce genre. Les caractères sont bien sentis : on a un père opportuniste et jouisseur, un fils aîné cynique et méprisant, un fils cadet victime, une fille homosexuelle qui vit avec une paraplégique plus âgée, une riche héritière nunuche, une ex-poule garce et salope, un flic kenyan opiniâtre et incorruptible... bref rien n'est oublié, les recettes sont basiques, et le début plutôt animé va monter en puissance au fur et à mesure des albums. Oui mais voila, malgré tous ces éléments, ça ne vire pas au feuilleton insipide et rebattu, la cavale de Sean vient perturber tout ce beau monde, de même que le charme de l'Afrique contribue à faire oublier tous les travers des mauvais feuilletons à l'eau de rose qu'aurait pu avoir la série, et plus on avance, plus ça dévie vers l'enquête policière. Alors d'accord, il n'est peut-être pas trop difficile de deviner le vrai coupable, ici il n'y a pas de fausse piste, mais on se retrouve dans un univers exotique où tous les éléments du soap se mêlent habilement à beaucoup de complications qui pimentent cette histoire. Les 4 albums se tiennent par des péripéties suffisamment prenantes pour conserver l'attention du lecteur, et tout ça je le redis, avec des rouages pourtant archi éprouvés et même très usés. D'ailleurs, comme je déteste le soap et tout ce que ça représente, vous pensez bien que je n'aurais jamais lu un truc pareil, mais ici, au contraire la série est une parfaite réussite, très plaisante à lire, et très bien soutenue par un dessin séduisant, au trait fin et précis ; le dessin devient encore plus joli dès le tome 2 : représenter les Noirs est toujours difficile pour un dessinateur, et ici Pavlovic réussit des têtes de Noirs très réalistes, avec un trait beaucoup moins appuyé que dans El Niño. Son dessin est donc l'un des atouts de cette bande qui s'ajoute à l'environnement kenyan parfaitement documenté et reconstitué.
Les Munroe s'inscrit dans la tradition des grandes sagas familiales et ce premier tome met l'eau à la bouche. L'entrée en matière est prenante dès les premières pages. Superbes paysages au coeur de la savane, puis plongée dans l'exploitation de café familiale et découverte assez directe des protagonistes. Les relations familiales sont loin d'être au beau fixe, entre le père avide de pouvoir qui prépare son remariage et les enfants pas franchement unis non plus. L'un deux vient de s'évader de prison, la police est à ses trousses... Ah la jolie entrée en matière que voilà ! Le scénario est efficace et rondement mené. On arrive déjà à sentir que certains personnages sont troubles, le mystère entourant la cupalbilité du fils est bien prenant, pareil pour ce qui entoure le mariage du père qui ressemble tellement plus à une union de raison que de passion. Alors oui l'histoire de famille qui mélange affaires, pouvoir et trahison, ce n'est pas très novateur. Mais les amateurs de récits d'aventures ne seront pas déçu. Le cadre est bien choisi, l'Afrique nous dépayse un peu et ce début d'intrigue laisse espérer une suite de qualité. Il y a là pas mal d'éléments qui donnent envie de suivre cette série avec grand intrêt. Tome 2 Suite de ces belles aventures avec un second tome tout aussi prenant que le premier. Le dessin est vraiment agréable. Le trait met tout autant en valeur les personnages que les paysages africains. On continue à profiter de l'ambiance mise en place. L'intrigue continue à se dérouler de manière linéaire. Pas de gros rebondissement ou de péripéties à couper le souffle. Non, tout est plus en nuances, plus subtile et c'est cette fluidité de l'histoire qui est plaisante. On en apprend un peu plus sur les déboires judiciaires du fils, sur la vie amoureuse du père, sur les intentions de certains autres protagonistes. Nul doute qu'il faudra quand même juger la série sur son intégralité, voir si ce rythme posé tient la route jusqu'au bout, mais pour le moment ça se lit avec grand plaisir.
J'aime généralement les aventures basées sur des sagas familiales. Cependant, celle-ci ne parvient pas à nous surprendre ou à nous prendre par les sentiments dans le jeu des grandes passions. On s'englue dans un thriller avec un héritier en cavale dans la brousse. Par ailleurs, j'aime le Kenya qui me rappelle d'ailleurs l'un de mes films préférés de ma jeunesse à savoir Out of Africa dont cette bd fait un large clin d'oeil. Cependant, rien à faire, cette bd ne parvient pas véritablement à décoller. On lira tout de même la suite en espérant un miracle ou du moins un ressaisissement. J'apprécie toujours autant le dessin de Boro Pavlodic qui reconstitue à merveille la vallée du Rift avec ses animaux. Grâce à lui, la qualité de la bd semble sauver pour le moment. Au scénariste désormais de faire sa part de travail ! Pourtant, El Niño des mêmes auteurs est une de mes bd préférées. Bref, tout les ingrédients étaient réunis pour faire de cette oeuvre quelque chose de magique et d'original. Comme dit, voyons à quoi ressemble la suite pour se faire une idée. C'est juste dommage de ne pas avoir su faire succomber le lecteur d'emblée.
Objectivement, ce récit se laisse lire. A titre personnel, par contre, je l'ai moyennement aimé. J'ai été heureux de redécouvrir quelques parties du Kenya où j'ai vécu. Mais en plusieurs points, il s'agit d'un Kenya de cinéma, à commencer par la maison de Robert Munroe qui est la copie exacte de la fausse maison de Karen Blixen spécialement créée pour le film Out of Africa. L'ambiance coloniale y est en outre bien trop présente par rapport à la situation actuelle du pays. Techniquement, il y a peu de reproches à faire à cet album. Le dessin est correct et appréciable, même si je n'aime pas trop son abondance de crayonnés pour les herbes et les ombrages. La narration graphique est sans défaut, la lecture est très fluide. L'histoire tient la route. Malheureusement, je n'aime pas son ambiance Dallas avec sa galerie de personnages que je trouve tous assez détestables. A l'exception éventuelle de l'inspecteur de police kényan qui ne joue qu'un second rôle, je ne me suis attaché à aucun personnage et n'avais guère envie de les voir évoluer dans leurs petites aventures souvent mesquines. Bref, cette bande dessinée se laisse lire et dispose de quelques qualités objectives, mais je ne suis pas pressé de lire la suite.
J’étais vraiment curieux de découvrir « Les Munroe » la nouvelle série du duo Christian Perrissin (au scénario) et Boro Pavlovic (au dessin) car j’avais apprécié « El Nino » leur précédente réalisation. La première chose qui m’a intrigué en contemplant ce premier tome de « Les Munroe », c’est sa parution chez l’éditeur Glénat au lieu des éditions « Humanoïdes associés » dont « El Nino » en est une de ses séries phares : la maquette ne change pas et la pagination non plus, seule la mise en couleurs n’est plus assurée par Sébastien Gérard. Le résultat donne des tons agréables à l’œil et adaptés à l’intensité dramatique de chaque séquence même si je préfère la mise en couleurs réalisée par Sébastien Gérard (je trouve qu’il utilise des tons plus chaleureux et plus recherchés). Le dessin est toujours égal à lui-même, c'est-à-dire que le lecteur y retrouvera les supers arrières plans (les paysages de la savane sont –à mon avis- magnifiques !) et son style très réaliste. On y constatera aussi la bonne faculté de Boro Pavlovic à diversifier ses mises en page sans que la fluidité de la lecture n’en souffre. Les personnages sont tout de suite reconnaissables au premier coup et leurs expressions me sont apparues réussies. Bref, graphiquement, c’est du bon travail (à quand une version noir et banc de cet album ?) ! Par contre, au niveau du scénario, je n’ai pas été autant emballé que par le dessin. Non pas parce qu’il est mauvais mais parce que j’ai toujours eu horreur de lire des grandes sagas familiales à la « Dallas » (célèbre série télévisée des années 80). Quand les drames familiaux sont complétés par une intrigue parallèle qui m’intéresse comme dans la série « Les Maitres de l’orge », ça passe mais dans le cas contraire je m’ennuie… Certes, ce premier tome des « Munroe » se passe une grande partie dans la savane où un des principaux personnages rencontrent aussi bien des animaux que des habitants pittoresques mais cette toile de fond ne me semble pas pour l’instant faire partie intégrante de l’histoire. Pour une fois, j’aimerais bien que le scénariste nous emmène dans un vrai récit d’aventure que dans une histoire où les hommes se déchirent entre eux pour des problèmes familiaux. Je suivrai sans problème les prochaines aventures de la famille « Munroe » parce que j’aime le coup de patte de Boro Pavlovic, parce que l’ensemble m’est apparu plaisant à lire et surtout parce que je suis curieux de voir comment va évoluer le scénario en espérant que les drames familiaux ne prendra pas trop le pas sur la situation aventureuse de ce récit dans la savane africaine.
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