Valentine Pitié
Au tout début du XXème siècle, en plein territoire du Yukon, Valentine Pitié, une jeune fille, est livrée à elle-même après la mort de ses parents.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Aviation Canada Froid. Neige. Glace Paris
Découverte d'un "nouveau" Benn à travers ce diptyque ! Après Woogee, Mic Mac Adam et d'autres héros masculins, voici Valentine Pitié ! Au tout début du XXème siècle, en plein territoire du Yukon, cette jeune fille est livrée à elle-même après la mort de ses parents. De l'innocence protégée à la solitude, Valentine va devoir affronter la sauvagerie de la nature puis celle de la communauté inuit. Nous la suivons alors dans son apprentissage de la vie chez ce peuple du Grand Nord, de ce qu'il y a de plus beau - les rencontres, la sensation de liberté - à ce qu'il y a de pire : les luttes entre les hommes pour les femmes, la dureté de la vie... [Textes de l'Editeur]
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Date de parution | 02 Juillet 2010 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Cette série m'a dérouté pour plusieurs raisons. D'abord par son dessin dont les personnages assez enjoués, presque enfantins, contrastent avec le réalisme parfois dur de son récit. Ensuite par le sourire quasi permanent de son héroïne qui semble vraiment bien prendre les événements parfois cruels qui lui arrivent. Le rythme du récit est assez étonnant aussi car le temps s'y écoule vite et on assiste à une histoire s'étalant sur des mois voire plus sans trop s'attarder sur les scènes non essentielles. Enfin et surtout j'ai été très surpris par la rupture très nette entre ses deux tomes qui semblent des histoires complètement indépendantes et différentes, même si l'histoire du premier tome influe un peu sur celle du second. Mais au-delà de ma petite déroute intellectuelle, c'est quand même une série sympathique et originale. J'ai davantage apprécié son premier tome qui nous plonge dans la culture inuit avec un récit pas banal. On y découvre la façon de vivre et les mœurs assez étonnantes de ce peuple et l'intégration à peu près réussie d'une jeune occidentale en leur sein. Les personnages sont attachants et c'est très dépaysant. Le second tome est un peu plus conventionnel puisqu'il se déroule en Europe et s'attache à montrer la quête d'émancipation des femmes au début du XXe siècle par le biais de la passion pour l'aéronautique de cette même jeune femme qui a vécu chez les inuits. Culturellement et historiquement, c'est une série intéressante et elle a l'avantage en outre d'être bien plaisante à lire malgré les moments durs qu'elle contient.
J'ai trouvé le premier tome sympathique et ensuite je me suis ennuyé en lisant le deuxième tome. Encore une fois, le dessin de Benn est excellent et je n'ai trouvé aucun défaut dans son graphisme. En revanche, le scénario n'est pas captivant. Le premier tome se laisse lire et la rencontre culturelle entre Valentine Pitié et les inuits m'a intéressé même si ce n'est pas un thème nouveau. Pour le deuxième tome, j'ai eu la même impression que Mac Arthur (on dirait une autre série) sauf que je me suis vite ennuyé. Rien n'a retenu mon attention et j'en avais rien à foutre de la vie de Valentine Pitié. Il faut dire que les avions ne m'ont jamais intéressé.
Le scénario de Valentine Pitié est hautement improbable et un peu maladroit. On commence avec un prologue se situant dans un petit hameau du Val de Marne où ont lieu les premiers essais de ce qui allait devenir un avion. Cette scène met en scène deux frères dont l'un plutôt casse-cou. Puis, direction brutale le grand Nord à savoir le Yukon où une espèce d'Oncle Picsou souhaite retrouver la saveur de ce qui a fait sa fortune dans une mine du Klondyke. Pour cela, il n'y a rien de mieux qu'emmener une famille de bourgeoise c'est à dire la mère et la fille, la fameuse Valentine Pitié. Quelle idée dans ces contrées où il fait aisément - 40 degrés Celcius ! Il n'y aura plus de suite à ce prologue dans le Val de Marne si bien qu'on se demande où est le lien bien qu'on sache pertinemment qu'il se fera plus tard. Ce prologue apparaît inutile dans ce contexte. Les parents de Valentine Pitié sont quant à eux bêtement tués alors qu'on avait à peine fait connaissance et qu'ils s'avéraient plutôt intéressants. Il va s'en suivre une histoire classique entre la belle et un gentil Inuit qui lui fait découvrir toute la culture de ce peuple arctique. La fin de ce premier chapitre sera néanmoins assez surprenante. La partie la plus intéressante se situe vraissemblablement dans les échanges entre notre héroïne et ce chasseur Inuit ayant plusieurs épouses à son actif. La rudesse de cette vie est ponctuée par les chasses et les "rires" qui sont d'un genre plutôt particulier. A ne pas mettre dans les mains des enfants malgré un dessin enfantin ! L'ensemble est plutôt pas mal. On suivra cette aventure avec un certain intérêt ! J’avais bien aimé le premier volume sur le monde des Inuits. Le second nous entraîne dans celui des premiers aviateurs. C’est presque irréel de passer du Yukon à celui de la vie bourgeoise parisienne. Ce passage à la civilisation était pourtant déjà introduit au prologue du premier tome. Notre héroïne va encore vivre des malheurs qui paraissent tous improbables. On va avoir droit à une réponse à la fin et celle-ci sera fort surprenante. Tout est sucré presque naïf mais en réalité c’est bien noir. On éprouve effectivement de la pitié pour cette Valentine. Au final, c’est une aventure romanesque plutôt bouleversante sur fond d’émancipation de la femme au début du XXème siècle. Je rehausse la note à 4 étoiles car du dessin au scénario, c’est plus que satisfaisant. Le destin pour le meilleur et pour le pire.
Benn nous offre ici le portrait d’une aventurière au parcours pour le moins original. Cette originalité est à la fois la force et la faiblesse de l’album. J’ai trouvé qu’en changeant de lieu et d’univers (du pôle nord à Paris), l’auteur casse son histoire. Il y a vraiment rupture. C’est à la fois logique et dérangeant (enfin, pour moi). J’ai eu du mal à reprendre ma lecture sur ce deuxième tome, pourtant intéressant en soi mais tellement différend du premier. La conclusion de l’album ne m’a pas totalement convaincu, non plus. Le côté positif est que je ne l’avais absolument pas senti venir mais, a contrario, cette conclusion me fait me poser pas mal de questions sur certains passages précédents. Des passages qui, du coup, deviennent moins efficaces, moins touchants. Pourtant, de l’émotion, il s’en dégage de ce récit. Et surtout dans la première partie durant laquelle on passe des larmes au rire, et inversement. Les deux univers explorés (celui des Inuits et celui des premiers balbutiements de l’aviation) sont aussi de nature à me plaire. D’autant qu’ils sont développés d’une manière convaincante. Au niveau du visuel, j’aime bien le style de Benn. Cet aspect griffonné combiné à une étonnante lisibilité fait le charme de l’artiste. Je me retrouve dans une espèce de franco-belge torturé et poétique (pas sûr de bien me faire comprendre, pour le coup). La colorisation aux teintes ternes convient bien et au scénario et au style de Benn. Ce n’est pas des plus joyeux mais, en la circonstance, ce n’est pas dérangeant. Pas mal du tout, en somme, et malgré ses faiblesses, et surtout ce côté « décousu ». Ce portrait d’une aventurière du siècle passé a su me toucher mais le final m’est apparu déplacé voire inutile.
André Benn n’est pas le premier venu dans la bd. Auteur de Mic Mac Adam, il reprend la série en insufflant une touche de modernité et de dynamisme dans son trait sans pour autant trahir son style originel. Ce style, très reconnaissable, se retrouve dans cette nouvelle série qui emmène le lecteur au cœur du territoire inuit, avec ses us et coutumes. A ce sujet, les Inuits ont notamment une conception du rire assez particulière et ma foi pas déplaisante. Cette bd d’évasion reste assez dure avec des propos qui collent au mieux à la réalité. La vie dans le grand nord est difficile et les tensions se créent facilement. C’est cette atmosphère particulière que l’auteur s’attache à retranscrire le plus fidèlement possible et je dois dire que l’immersion est réussie. Série à suivre donc . . .
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