L'Afrique de papa
Le témoignage d’Hippolyte sur son séjour au Sénégal afin de rencontrer son père qui y séjourne continuellement en tant que retraité.
Afrique Noire Carnets de voyages Documentaires Ecole Emile Cohl Editions des Bulles dans l'Océan Les petits éditeurs indépendants
Jusqu’en 1980, Saly était un village de pêcheurs au sud de Dakar. C’est aujourd’hui le plus grand centre touristique d’Afrique de l’Ouest. En haute saison, plus de 20 000 personnes s’y retrouvent le long des plages. Soleil, mer, golf, quad... Saly attire aussi des retraités européens. L’un d’eux est le père d’Hippolyte. « Elle est pas belle la vie ? » lui demande-t-il. Le fils ne répond pas : il dessine, photographie et raconte « L’Afrique de papa ».
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Date de parution | 05 Juin 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Cet ouvrage résonne particulièrement avec mon vécu même si je ne me retrouve pas du tout avec l'image désastreuse qu'Hyppolyte fait de son papa et de ses acolytes. Comme l'indique mon pseudo, mes attaches avec l'Afrique sont fortes, pas toujours faciles mais dans un esprit de construction équilibrée loin de l'image néo-colonialiste que nous dépeint Hyppolyte. L'auteur force probablement un peu le trait même si le tourisme sexuel sur certaines plages africaines est avéré depuis plusieurs décennies. Hyppolite partage sa présentation entre de belles photos de la pureté des corps et un récit graphique qui nous entraine dans la veulerie provoquée par l'illusion d'une supériorité donnée par l'argent. Hyppolite ne photographie jamais la prostitution mais la dessine avec une grande justesse. En effet ces hommes et ces femmes ne vendent que leur apparence avec des regards qui ont perdu l'illusion d'une relation sincère et durable. Le récit est court mais suffisant pour toucher à l'essentiel du message. L'auteur ne s'engage pas directement dans une confrontation, qu'il sait probablement vaine, avec ces vieux Blancs insupportables. Ma réserve serait que ces endroits, aussi détestables soient-ils, ne représentent pas toute l'Afrique ni tous les expatriés. J'ai bien aimé le graphisme même s’il semble inabouti et naïf. Hyppolite donne la priorité aux expressions corporelles harmonieuses chez les uns (même chez les prostitué(e)s) et veules chez les autres. Une façon subtile d'exprimer que la vraie richesse ne se situe pas dans son portefeuille. Une lecture qui m'a bougé, ce qui était l'objectif de l'auteur.
Carnet de voyage, ou plutôt de quelques jours passés à Saly au Sénégal, cet album mélangeant quelques photos et bande dessinée nous présente cette ville balnéaire créée pour attirer les touristes et retraités Européens. Il s'attache surtout à montrer le contraste entre les Européens lambda qui vivent là comme des pachas grâce à la richesse que leur apportent leurs revenus d'occidentaux relativement aisés et la pauvreté des Sénégalais qui les côtoient dans l'espoir de "s'en sortir". Ayant vécu en Afrique, ce témoignage en BD a ravivé le malaise personnel que j'y ai ressenti et m'a de nouveau édifié sur le comportement de certains "blancs" que j'évitais soigneusement à l'époque. Pourtant Hippolyte ne porte aucun jugement de valeur clair dans son récit, il ne donne jamais son opinion, mais sa construction est claire et assez fine. On y voit d'un côté des Sénégalais pauvres mais fiers, certains pleins de rêve et s'attachant comme ils peuvent à quelques traditions, et d'un autre côté d'autres Sénégalais qui ont abandonné toute fierté pour se prostituer, physiquement ou moralement, auprès de vieux blancs et blanches qui en profitent grassement. On y voit aussi surtout des blancs franchement arrogants et vulgaires même si on peut malheureusement comprendre qu'ils essaient de profiter un peu de la vie. Du fait de mon expérience personnelle, cette vision pleine de réalisme me désespère un peu. Je croyais les néo-colons disparus depuis les années 80 et 90 quand j'y vivais, mais je vois qu'un autre type de ces mêmes personnages existe encore bel et bien toujours. De voir des Africains forcés de chercher à "s'en sortir" plutôt que pouvoir donner de l'espoir et du dynamisme à leur propre pays est ce qui me chagrine le plus. C'est un album que j'ai trouvé beau, intéressant et plein de justesse et de retenue dans l'absence d'opinion clairement affichée. Malheureusement, je l'ai également trouvé trop court. Je suis resté sur ma faim et j'aurais voulu en avoir plus.
Avec cette courte BD je découvre Hyppolite et son travail plus ethnographique que purement "BD" qu'il nous propose dans ce voyage au Sénégal pour y retrouver son père qui y a pris sa retraite. D'emblée pour que les choses soient claires, ce père est ce que j'appelle un gros con dans toute sa splendeur, je n'irais pas jusqu'à le supprimer, mais il ne faut pas s'étonner si lors de troubles dans les pays africains, les blancs craignent pour leur vie. Ce point d'ailleurs me pose un peu problème car l'auteur qui dans le même temps s’intéresse à la lutte, (j'imagine que le côté graphique des corps en mouvements est passionnant pour un dessinateur ou un photographe), mais j'aurais aimé un poil de jugement concernant ce père qui se conduit en conquérant boursoufflé par sa supposée puissance occidentale. Du coup ce personnage antipathique en vient à faire oublier le reste et l'aspect carnet de voyage est éclipsé. Dommage mais du coup l'auteur passe à côté de son sujet. Je ne conseille pas l'achat mais la lecture en bibliothèque peut se faire, elle est édifiante, ce toubab sénégalais sent bon son bwana d'antan.
Dès qu’une bd parle d’Afrique, j’ai l’impression qu’on a une sorte d’indulgence collective, un peu comme si on avait inconsciemment quelque chose à se faire pardonner… En ce qui me concerne, je n’ai pas de problème pour assumer mes avis. Je n’ai pas trouvé cette bd techniquement au point. Graphiquement, cela ressemble à un photomontage associé à des cases assez mal dessinées car un peu brouillonnes. Il n’y a aucune précision du trait. Cependant, sur la forme, l’ensemble donne quelque chose de différent. Sur le fond, on apprend qu’un village de pêcheurs sénégalais à savoir Saly est devenu le paradis des touristes. Pourquoi s’en plaindre ? Pour le pays, c’est une arrivée massive de devises et c’est bon pour l’économie locale. Le Sénégal doit-il rester un pays fermé sur le monde à l’heure de la mondialisation ? Que devons-nous dire pour la France qui accueille chaque année plus de 80 millions de touristes et qui est le pays au monde le plus visité ? Est-ce qu’on se plaint pour autant ? Certes, notre littoral méditerranéen a été complètement bousculé par d’immondes constructions en bord de mer. Cela ne semble pas être le cas en l’espèce où l’on essaye de maintenir les traditions. Alors, on raille le comportement de ces touristes arrogants. Certes. Il faut voir comment certains européens se comportent en allant dans des pays limitrophes. Bref, rien de nouveau. C’est un court album qui fait carnet de voyage. C’est un peu vide. C’est plutôt un album d’atmosphère pour capter celle du moment sur la plage de sable fin. A réserver pour ceux qui souhaitent une leçon d’humilité. En ai-je besoin ?
Une histoire qui me semble un peu courte pour être publiée en album. Ceci dit, la lecture est tout de même fort intéressante, car Hippolyte se met complètement dans la peau d'un reporter lors de ce voyage au Sénégal. Lequel est fait pour retrouver son père, qu'il n'avait pas vu depuis longtemps, au comportement légèrement puant... Du coup l'auteur regarde ce qu'il se passe autour de lui, les lutteurs sur la plage, les coutumes... Plutôt intéressant. Son style graphique n'est pas forcément ma tasse de thé, mais je le trouve vraiment efficace et expressif ; l'ajout de photos est un vrai plus.
Étrange mais néanmoins jolie lecture que nous offre cet album assez hybride. Hippolyte, virtuose du dessin que j'ai pu découvrir dans Dracula (il utilisait dans cet album, la trop rare mais pour moi magnifique technique de la carte à gratter). Ici Hippolyte nous offre une lecture, relativement courte mais plutôt intéressante. Il faut savoir que le livre mélange pages du carnet d'Hippolyte (car c'est bien un énième carnet de voyage que nous propose l'auteur ici), planches inspirées de ce carnet, et photographies (elles aussi réalisées par l'auteur). Dans ces planches, l'auteur utilise un style beaucoup moins rigoureux et plus libre que dans Dracula, le trait est très lâché, pas des plus précis, ni très lisible (certaines cases ressemblent à des esquisses), tout comme la colorisation très chaude (aquarelle ?), mais bon je trouve les planches plutôt belles (tout comme les autres documents présentés). Le scénario nous raconte l'expérience de l'auteur rendant visite pour la première fois à son père, depuis que celui-ci habite au Sénégal. Ce scénario est trop court (une trentaine de pages) pour être passionnant, mais les brides de vies de certains sénégalais (et leurs coutumes) sont assez intéressantes. C'est juste bizarre que l'auteur nous présente son père, juste au travers des planches, sans commentaire (puisque je trouve le ton utilisé par Hippolyte tout au long de son album très neutre), comme une personnes très antipathique. Un album qui intéressera les amoureux du continent africain (note réelle : 3.5/5) !
"L'Afrique de papa" est un énième carnet de voyage. Mais il a sa personnalité, son ton, son contenu, etc. La lecture est courte car sur les 52 pages, le récit BD n'en fait que 30. Heureusement que la qualité remplace la quantité. Le récit est subtile et captivant. L'auteur a une approche étonnante toute en réserve mais orientant les réflexions, un peu comme les reportages de l'excellente émission ""Strip-Tease". Une réflexion du père de l'auteur sur les autochtones sert de fil conducteur et de final. J'ai été sous le charme de cette BD de bout en bout, les enchainements sont parfaits, la narration est fluide, la lecture est d'une limpidité étonnante. Du coup on peut plus facilement se plonger dans le récit pour en ressentir les essences. C'est du grand art. Le dessin est secondaire dans ce genre de configuration, il est typique de ce genre d'exercice, artistique sans être finalisé. Il doit apporter la spontanéité et la vie, l'objectif est atteint de belle manière. L'auteur a intégré dans la BD des photos, certaines sont incrustées dans les pages en tant que cases, d'autres pleines pages finissent en beauté le cahier. La complémentarité photo/image dessinés était un choix initial lié à la double passion d'Hyppolyte. Je conseille vivement "L'Afrique de papa" à tous les passionnés de documentaires et de romans graphiques.
Réalisée par l’auteur de « Le Maître de Ballantraë » et traitée comme si c’était un carnet de voyage, , « L’Afrique de papa » m’est apparue comme un bon témoignage sur l’implantation des européens au Sénégal. En fait, c’est à Saly une station balnéaire spécialement créée pour les Européens, que se déroulent les péripéties de l’auteur Hippolyte. Ce dernier s’y est rendu pour revoir son père qui s’y est installé depuis qu’il est en retraite. Là-bas, tout roule sur l’or pour les Français grâce notamment au taux de conversion à l’avantage de l’Euro. En effet, il faut dire que tout est moins cher pour les occidentaux au Sénégal : précarité salariale pour les Sénégalais, prix des denrées très bas, même l’amour s’achète sans problème là-bas… Et le sénégalais n’a que deux solutions pour réussir sa vie : soit être un champion de lutte, soit « travailler » avec les européens… « L’Afrique de papa » me rappelle un peu « Le Photographe » (réalisé par Emmanuel Guibert et Didier Lefèvre) dans sa façon de mettre en page des photos au milieu de cases dessinées et dans la manière dont elle est racontée. Dans son récit ; Hippolyte ne critiquera jamais son père. Pourtant, son paternel m’est apparu assez antipathique car il n’arrête pas de dire « On est bien ici ! C'est le paradis» et il n’a pas toujours un comportement respectueux envers les Sénégalais dont il les traite de « fainéants ». Cette bd est –à mon avis- un bon documentaire sur le comportement des occidentaux de nos jours à l’étranger. La ville de Saly me fait penser à Marrakech (Maroc) où des retraités français s’installent massivement pour profiter à fond de la précarité de la population locale (et du soleil aussi comme ils disent...). Cette installation a un effet surtout néfaste sur les locaux puisqu’elle implante un commerce et une culture venant des autres contrées souvent incompatibles avec les coutumes du pays, favorise la prostitution et leur rend difficile d'appliquer les lois du pays du fait de la puissance de l’argent des étrangers. Graphiquement, j’aime beaucoup le style d’Hippolyte. Il faut rendre hommage à l’excellente qualité d’impression de cet album (pages épaisses, couverture valorisante, etc...) qui fait ressortir la beauté des planches faites à l’aquarelle, c’est vraiment un beau livre qu’ont réalisé les nouvelles éditions « Des bulles dans l’océan » dont c'est leur premier album ! D’ailleurs, je pensais au vu de la maquette que c’était « Futuropolis » qui avait publié cet album ! La mise en couleurs retransmet très bien l’ambiance chaude et exotique que je me fais du Sénégal. J’ai beaucoup apprécié « L’Afrique de Papa ». C’est une bd que je relirai souvent sans déplaisir. J’y ai apprécié la neutralité et le coup de patte d’Hippolyte. L’aspect documentaire est bien traité car l’auteur met l’accent sur les travers de l’implantation des (retraités) européens au Sénégal. Un seul regret toutefois : la faible pagination de la bd (« seulement » 30 pages).
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