Lisbonne - Dernier tour

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

On découvre la vie d'un personnage de légende: le mage Tosechi qui après avoir connu la gloire, la célébrité et la fortune est peu à peu oublié de tous.


Auteurs argentins La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants Magiciens et Prestidigitateurs Portugal

Lisbonne est le récit doux-amer de la fin de la carrière de Tosechi, mage mystérieux aux pouvoirs spirituels exceptionnels. C’est le déclin d’un homme de spectacle dépassé par la modernité, qui partage avec son fidèle agent Moreno les tournées dans des salles des fêtes au public clairsemé et les chambres d’hôtel vétustes, après avoir connu les salles enthousiastes et les célébrités, les hôtels quatre étoiles et les croisières transatlantiques. Échoués tous les deux à Lisbonne, ils semblent ne plus pouvoir rien espérer, jusqu’à ce que Moreno rencontre une femme blonde…

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Janvier 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Lisbonne - Dernier tour © Les Impressions Nouvelles 2010
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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07/08/2010 | Erik
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L'avatar du posteur Noirdésir

On a là un album qui se laisse lire – agréablement et relativement rapidement (il y a peu de textes), même s’il m’a parfois laissé un goût de « trop peu ». Le « dernier tour » en question est celui du héros, magicien ayant connu la gloire, ayant côtoyé l’intelligentsia, mais qui est peu à peu descendu de son piédestal (après avoir refusé d’en passer par la vitrine de la télévision), pour sombrer finalement dans la recherche – de moins en moins concluante ! – de petits cachets. Une déchéance dans laquelle il est accompagné par son agent, qui subit donc la même trajectoire, même s’il reste combattif et continue contre vents et marées à chercher une salle acceptant que notre magicien s’y produise. C’est presque cet agent qui m’est apparu le personnage le plus intrigant. Comment, pourquoi a-t-il à ce point lié sa destinée à celle du héros ? C’est donc à Lisbonne que le duo échoue, partageant une petite chambre d’hôtel, chacun s’évadant dans des rêves plus ou moins liés à la réalité, jusqu’à ce qu’un « dernier tour » soit possible, dans un bar lisboète. La lecture n’est pas désagréable (et le dessin, sans être forcément celui que j’apprécie le plus, possède de réelles qualités), mais il y a quelques longueurs dans cette déchéance. Quant à la fin, elle doit davantage au rêve dont j’ai parlé, qu’à la réalité, ici à la fois triste et poétique. Une renaissance tardive, ou une mort sereine – mais les deux répondent finalement aux attentes des deux hommes que nous avons suivis.

28/01/2023 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C'est un album subtil qui traite d'un destin tragique : celui d'un grand mage qui va sombrer dans l'oubli après avoir connu la gloire, la célébrité et la richesse. On lui prêtait même une relation avec Marilyn Monroe au firmament de sa gloire. La construction du récit est très bien amenée puisqu'il s'agit de la plume de l'argentin Jorge Zentner qui est d'ailleurs aujourd'hui installé en Espagne (on se souviendra de son oeuvre Le Silence de Malka). Il nous raconte avec émotion le déclin d’un mage mystérieux aux pouvoirs spirituels exceptionnels mais qui est dépassé par la modernité. Il se contente désormais de salles des fêtes parsemées et d’hôtels miteux, alors qu’il a connu les quatre étoiles et la célébrité. C'est une belle et profonde réflexion sur la vieillesse et sur le déclin progressif de l’homme quand il se sent dépassé dans un domaine qu’il a pourtant toujours maîtrisé, et qu’il se sent alors complètement inutile ! On retrouvera également avec plaisir le graphisme et la force évocatrice des couleurs d'Aude Samara (après Amato). Elle utilise une technique avec de l'huile. C'est presque une oeuvre d'art. Il se dégage beaucoup de nostalgie et de mélancolie de cette oeuvre d'ambiance. Sans doute trop à mon goût. J'aime quand un homme renaît de ses cendres. J'aime le côté rédempteur. Ici, il y a de cela mais à trop faible dose. On axe sur trop de choses pesantes. En vérité, je n'ai pas pu apprécier la soi-disant grandeur de cet homme. Certes, il n'était pas présenté sous son meilleur jour mais j'aurais aimé connaître l'avant et l'après. Pour construire une légende, il faut d'abord comprendre la légende et voir ce qu'il avait dans le ventre autrement l'exercice de style sera bien inutile.

07/08/2010 (modifier)