Moby Dick (de la Fuente)
A la poursuite de la baleine blanche...
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Adaptations de romans en BD Auteurs espagnols La Pêche Moby Dick Vieux gréements
Un jeune marin, Ishmael, rêve de s’embarquer sur un navire baleinier et de vivre l’extraordinaire aventure de ces hommes qui passent trois ans sur un bateau à traquer les cétacés au péril de leur vie. Il fait la connaissance de Quiequeg, un fascinant indien harponneur et tous deux s’engagent sur le Pequod, dont le mystérieux capitaine va les entraîner dans une vengeance personnelle contre le cachalot qui lui a arraché une jambe. Mais Moby Dick se laissera-t-il faire ?
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Date de parution | 1985 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Même si publié par Dargaud, cet album se veut avant tout un document pédagogique, à destination de collégiens. Un grand nombre de termes sont soulignés (et leur définition placée dans un lexique en fin d'album). De plus, plusieurs pages présentent la version hollywoodienne avec G. Peck en début d'album, et des jeux, questionnaires et autres "mises au point" historiques et culturelles le concluent. Cette partie est globalement bien faite, même si un peu rébarbative. Mais hélas la partie proprement BD est elle bien moins intéressante. C'est De La Fuente qui se colle aux dessins (il a déjà participé à de nombreuses productions plus ou moins pédagogiques: les "Histoire de... en Bande dessinée"). Mais ici je trouve son trait moins bon, plus quelconque que d'habitude. Et la colorisation n'est pas des plus réussies. Un résumé et des photos du film classique introduisent la BD, et je pense que, plus que le livre de Melville, c'est le film qui a servi d'inspiration. On ne retrouve pas grand chose ici du côté dramatique, épique de cette aventure hors du commun. Seule une suite de "passages obligés" du roman, qui s'enchaînent sans trop de saveur. De plus, alors que le roman est foisonnant et propice à des degrés différents de lecture, c'est ici assez simpliste, et le dessin adopté par De La Fuente ainsi que certaines scènes humoristiques (mais en plus pas drôles) sonnent faux, ne me paraissent pas adopter le ton adéquat. En cela Moby Dick (Casterman), et Moby Dick (Chabouté), malgré des défauts et certains raccourcis (mais cette œuvre est-elle "adaptable" ?), avaient su davantage garder ce ton plus noir. Cet album est peut-être un outil intéressant pour un professeur et ses élèves (même si j'en doute), mais ce n'est pas une bande dessinée dont je saurais vous recommander la lecture.
Tout comme pour l’autre adaptation « fidèle » (Moby Dick (Casterman)), j’ai été assez déçu par cet album de Chiqui de la Fuente. Mody Dick, roman que j’ai lu et étudié de façon assez précise, est une œuvre difficilement adaptable, du moins sur un format court, que ce soit au cinéma ou en bandes dessinées. La majeure partie du public ne retient que l’histoire du doublon d’or cloué au mât, la lutte avec un calamar géant et bien sûr la scène finale avec la baleine blanche démoniaque. Mais Moby Dick ce n’est pas que ça. C’est d’abord un formidable roman d’aventures maritimes, nous faisant plonger au cœur des baleiniers d’autrefois, c’est un roman d’ambiance avec Nantucket à l’atmosphère si particulière, c’est une histoire d’amour-haine très ambiguë entre Achab et Moby Dick… Le roman original est chiant sur sa plus grande longueur, mais foisonne tellement qu’on ne peut s’empêcher de s’y intéresser. Comme les autres, de la Fuente a gommé l’ensemble de tous ces éléments pour ne garder que les plus connus. En ce sens il n’apporte rien de plus, par exemple, que le film de 1956 avec Gregory Peck. Queequeg n’est plus ce géant océanien si étrange et impressionnant, Achab n’est qu’un vieillard cacochyme sous le pinceau simpliste du dessinateur, et la scène finale, qui atteint un sommet paroxystique (voire orgasmique) dans le roman original est expédié assez vite, même si de la Fuente élargit son champ de vision avec des pleines pages. Pire, des passages cocasses trahissent vraiment l’esprit du roman. Comme souvent dans ces rééditions à portée pédagogiques, ce sont les bonus du naufrage intellectuel. Descriptions spatio-temporelles précises, biographie d’Herman Melville, l’auteur du roman original, articles sur la biologie des baleines, l’ensemble est de bonne tenue et permet d’éviter de justesse une note négative.
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