Alpha - Premières armes
Herzet et Loutte nous révèlent les origines d'Alpha avec un brio digne de Renard, Mythic et Jigounov, leurs prédécesseurs. A voir aussi : Alpha
Histoires d'espions Prequel Troisième Vague
Sous couvert d'une société privée dénommée Thirdnail et à force de corruptions, certains responsables de la CIA ont réussi à implanter le TH-1, un mouchard dernier cri, dans 90% des ordinateurs du monde. Aussi, lorsqu'un informaticien un peu trop fouineur prend la tangente avec une des précieuses puces, Thirdnail n'hésite pas à organiser, au pied levé, un détournement d'avion. L'occasion pour le futur agent Alpha, alias le jeune sergent Dwight Delano Tyler, de montrer ce qu'il vaut et de faire la preuve de ses qualités, au premier rang desquelles sa curiosité et son franc-parler !
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Date de parution | 05 Mars 2010 |
Statut histoire | Série terminée 5 tomes parus |
Les avis
J'ai de plus en plus de mal avec ce type de séries. C'est d'autant plus vrai quand les auteurs allongent la sauce via un préquel d'une série mère à succès commercial. Je n'ai pas lu la série Alpha et ce n'est pas les deux épisodes de la jeunesse de l'agent Tyler pour entrer à la CIA qui m'en donnent l'envie. Le concept est tellement usé jusqu'à la corde qu'il me faudrait beaucoup plus d'originalité pour me sortir d'un profond ennui. Ici rien que du très banal : un premier de la classe, franc-tireur, indiscipliné, séducteur, qui repousse les tirs des snipers mais pas les attraits des belles espionnes dans un contexte financier-haute technologie complotiste grand guignolesque. Vous interchangez le nom des agences ou des pays, on secoue avec des scènes d'actions bondesques et c'est servi chaud à répétition. Cela s'appuie sur un graphisme soigné rempli de jungles, de bureaux high tech, de systèmes de sécurité conçus par des enfants de maternelles, et de très jolies filles. Je n'ai probablement plus les hormones qui vont avec cette lecture.
J'avoue que je ne vois pas trop l'intérêt d'une telle série, je ne la trouve pas justifiée, sinon toutes les grandes Bd auraient leurs early years où l'on voit les débuts de chaque héros, pour moi c'est clairement une Bd commerciale. Mais parfois, ça peut déboucher sur quelque chose de pas mal. Ce prequel propose les premières missions de terrain du futur agent Alpha alors qu'il n'est qu'un jeune sergent au caractère retors. La Bd fonctionne heureusement sans avoir eu besoin de lire la série mère Alpha ; ceux qui l'ont lue seront quand même en terrain familier. Les albums se contentent d'expliquer comment ce sergent des forces spéciales est choisi par la CIA pour devenir l'agent Alpha. Les intrigues sont du même acabit, très emberlificotées, avec une géopolitique aussi complexe et des personnages aussi troubles. L'ensemble est bien fait et sympa mais n'a rien d'exceptionnel, car la formule a été trop utilisée. Le caractère du héros s'annonce et prend forme, le tout ressemble beaucoup aux films actuels utilisant des missions compliquées et de la haute technologie sur-informatisée, avec des ressorts à la Jason Bourne ou aux derniers Mission Impossible, et avec un dynamisme identique. La série est bien lancée dès le tome 1, mais j'ai trouvé le tome 2 peu passionnant et très embrouillé. Le dessin réaliste est aussi dans l'esprit de celui de Jigounov, respectant bien l'identité graphique d'origine ; le tome 1 est un peu hésitant mais dès le tome 2, le dessin s'améliore et trouve ses marques, et je préfère celui de Queirex que j'avais apprécié sur sa série Les Montefiore, il sait dessiner de très belles femmes. Voila donc une Bd qui ne se justifiait pas vraiment selon moi mais qui doit ravir les fans de la série Alpha.
Alpha - premières armes s’adresse prioritairement aux lecteurs d’Alpha puisqu’on y retrouve le même personnage au tout début de sa carrière. Il s’agit donc d’un prequel pur et dur, bien dans l’esprit de la série mère avec un complot ignominieux et Alpha qui s’en va jouer au cavalier blanc et solitaire pour rectifier le portrait des vilains méchants. Le dessin est lui aussi dans la lignée d’Alpha même si un peu moins fin (surtout les deux derniers tomes). Rien de choquant, cependant, et je ne doute pas une seconde que ce style plaira aux lecteurs d’Alpha et à tous ceux qui aiment la collection « Troisième vague » du Lombard. J’aime Alpha, et je me souviens encore avec nostalgie de ma découverte de la série lorsqu’elle était parue. J’avais été saisi par cette histoire d’espionnage complexe juste ce qu’il fallait pour que je la comprenne sans la trouver simpliste. Ce premier cycle reste un de mes grands souvenirs de lecture dans ce genre de récit d’espionnage. Et le premier tome d’Alpha – premières armes me laissait espérer un récit du même acabit. Le scénario est complexe et les intervenants multiples. A tel point qu’il nous est difficile de savoir qui est dans quel camp. Cette complexité va durer le temps de deux tomes, avec des révélations en cascade. Un personnage que l’on soupçonne dangereux pour Alpha peut très bien se révéler être son principal allié au terme du deuxième tome. Et inversement, des personnages qui nous semblent sympathiques de prime abord se révèlent être des crapules. Dans ce jeu de dupes, le lecteur s’égare facilement et il m’a fallu lire quelque fois ces deux albums pour bien comprendre qui faisait quoi quand et pourquoi, qui était dans le camp des gentils et qui était dans le camp des méchants. Une fois cet écueil passé, la situation devient plus claire… presque trop. D’un emberlificotage d’intérêts divers et de personnages roublards et menteurs, on passe à une chasse à l’homme. Alpha passe en effet la majeure partie des deux tomes suivants à supprimer plus ou moins proprement mais toujours systématiquement ceux qui l’ont foutu dans la merde. Ces deux tomes soulagent le cerveau après le bouillonnement des deux premiers mais n’offrent que peu de matière. Le cinquième tome permet de fermer ce récit. tout s'éclaire, certes, mais je reste sur ma faim tant les deux premiers m'avaient laissé espérer un récit d'espionnage de haut vol. Sinon, Alpha est toujours aussi grand séducteur et chaque tome propose ses planches de femmes lascives envoutées par le charme du bel espion… au point de perdre à l’occasion toute crédibilité. Un petit 3/5 et je ne conseille l’achat qu’aux grands amateurs d’Alpha.
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