Sous-sols
Voyage étrange...
Auteurs suisses Bichromie Coupés du monde... Douleurs intimes Folie Jumeaux, jumelles Rêves
Un chercheur spécialiste de l'anti-matière et une jeune fille se retrouvent isolés dans d'improbables sous-sols, tandis que l'épouse du scientifique et la soeur jumelle de la jeune fille se retrouvent en surface dans une ville en proie aux émeutes.
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Date de parution | 26 Août 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Il me semble loin le temps où à chacune des parutions de Futuropolis, j'étais littéralement enchanté. J'ai l'impression d'assister à une baisse de qualité. Ou est-ce moi qui ai changé ? Cette histoire de fausses jumelles ou de rencontre de deux réalités, je ne sais plus, m'a laissé un goût amer. Le trait est certes envoutant mais cela ne suffit pas pour me convaincre. Pourtant, j'avais bien aimé La Fin du monde par les mêmes auteurs. On dirait qu'ils exploitent le filon au maximum. Cependant, après la montée des eaux, c'est le tour de l'expérience humaine suite à la mise en service de l'accélérateur de particules du CERN à l'orgine d'un trou noir qui absorbe toute la lumière environnante ! On n'y croit plus ! Les auteurs n'ont pas su faire preuve d'originalité car ils utilisent quasiment le même procédé : on en dit le moins possible sur le phénomène étrange pour laisser la place à une certaine atmosphère où ils vont concentrer le paquet. Là encore, cela ne le fait plus !
Première BD de ce duo d'auteurs que je lis, "Sous-sols" se révèle une BD intrigante et prenante. Ce qui marque d'abord, c'est le graphisme : Gras, charbonneux, mais en même temps doux et rond, le tout travaillé dans une bichromie noir et blanc relevée au bleu. Un rendu particulier et unique, mais qui personnellement me plait beaucoup. Étonnant comment la douceur du trait de Tom Tirabosco mise en contraste avec la froideur de sa colorisation nous impose cet univers anxiogène qui sied à la perfection au scénario. Car pour ce qui est de l'histoire, on navigue, sur le fil du rasoir entre le fantastique, le rêve et la réalité. Pierre Wazem oppose au cartésianisme de son accélérateur de particules, une perte de repères temporels, spatiaux et encore quelques surprises qui sont là pour mettre à mal nos convictions et celles de ses personnages. Une BD aux entrées multiples, mais dont on sort un peu sonné. Si vous aimez vos certitudes, je ne suis pas certain que cette BD vous plaise. Alors, amateurs de l'étrange joliment réalisé, c'est une invitation réussie que voilà, mais dont je réserverais l'achat aux assidus de ce duo ou aux curieux de nature.
Inutile de chercher, il n'y a pas d'autres BD identiques à celle ci. Si l'on retrouve globalement le style graphique de leur album précédent La Fin du monde, le récit présent est bien moins accessible. Le scénario est assez complexe, on a du mal à se situer entre le réel et le rêve, voire une autre dimension. Cet imbroglio permet le tissage d'une histoire puisant dans les méandres du subconscient humain. Les premières pages sont troublantes, les suivantes intriguent avant de laisser la place à la curiosité et les interrogations. C'est intriguant mais reste plaisant. Je ne cherche pas à tout analyser, ma lecture me convient en l'état. Je relierai quand même prochainement ce one shot car sa richesse est importante. Il faut être prêt pour ce genre de voyage graphique et onirique, sinon la déception sera assurée.
Deux ans après « La Fin du monde », Wazem et Tirabosco nous emmènent à nouveau sur les sentiers de l’illusion, de l’étrangeté, de la manipulation également, avec cette BD sur l’identité, les couleurs enfantines et l’aliénation. Le récit, assez vite, semble un peu bizarre, comme si on était dans un rêve, il y a des distorsions, des choses un peu absurdes… Wazem instille ainsi dans l’esprit du lecteur un sentiment de malaise : on sent bien que quelque chose ne va pas, mais quoi ? C’est plutôt bien amené, et l’ambigüité demeure après la « révélation ». Tom Tirabosco illustre tout cela de fort belle façon, comme à son habitude, avec son trait charbonneux sans défaut, le tout dans une bichromie bleutée du plus bel effet. Ce n’est peut-être pas le meilleur album des deux auteurs, mais c’est quand même un récit singulier, comme eux seuls savent en confectionner.
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