Dwarf
Oth, un jeune nain, marqué le jour de sa naissance par la marque funeste, a été désigné traître à sa race.
Les Nains d'heroic fantasy !
La loi aurait voulu que son père le tue de ses propres mains mais ce dernier a bravé la colère du roi et des dieux, et a été contraint de fuir dans la forêt. Élevé en secret, quelle n'est pas la surprise du proscrit lorsqu'un crapaud lui annonce qu'il est l'héritier du trône de Landée...
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 01 Septembre 2010 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
De la fantasy très classique, qui transpire le Tolkien. Dans ce cadre aux airs de déjà-vu, je trouve que Shovel – que je découvre avec cette série – s’en sort plutôt bien. Auteur complet, il développe une esthétique très léchée. J’ai vraiment bien aimé son dessin (et la colorisation de Fogolin). Le trait est fin et précis, gros plans et plans larges réussis, personnage (et leurs mouvements) et décors itou, un visuel agréable pour accompagner l’histoire. Quelques réserves sur certains visages parfois, étonnamment manquant de détails, et sur certaines cases dans la seconde moitié du dernier tome, plus inégales – et ce d’autant plus que sur plusieurs cases le texte use d’une police trop petite !). C’est étonnant cette baisse de qualité. Sur un canevas classique, l’histoire est centrée sur Nains et Sylves, avec des Orcs et, ce qui fait la relative originalité, des animaux (ours, loups surtout) agissant comme des tribus (un crapaud joue le rôle d’un Jiminy Cricket, avec parfois des mimiques comiques, comme dans le dernier tome). A part un griffon, pas de bestiaire fantastique. L’intrigue est riche. Très riche. Parfois trop, ça part un peu dans tous les sens, et plusieurs groupes de personnages mènent une quête parallèle qui disperse un peu l’attention. Shovel introduit aussi trop de choses, parfois sans vraiment les exploiter, ce qui embrouille le lecteur (la tension autour de la gemme, l’apparition de la fille d’un prince nain rebelle, et d’autres choses que je ne veux pas spoiler. En tout cas on ne s’ennuie pas, l’action est très présente, les complots s’enchaînent et s’emmêlent (chez les Nains et chez les Sylves), dans des trames là aussi classiques. Shovel introduit peu à peu de l’humour dans les deux derniers tomes, avec le personnage du crapaud Albin de Morteflaque (plutôt sérieux jusqu’ici) et celui de Siliane, une générale naine nymphomane (personnage hautement improbable tant on peut s’étonner qu’une générale agisse comme un simple soudard). Au final, malgré un scénario qui se disperse un peu trop, et quelques facilités (et une baisse de qualité dans le dernier tome), j’ai globalement apprécié cette lecture, qui développe une histoire solide avec un bon visuel. Ma dernière réserve vient des textes. Comme pour l’histoire en général, c’est bien construit, les dialogues sont bien écrits, mais trop abondants ! La lecture de ces quatre tomes prend du temps !
Je suis partagé concernant mon avis sur cette série, j’ai envie d’en dire du bien mais force est de reconnaître que les points positifs ne parviennent pas à l’emporter sur le négatif qui pèse trop lourd dans la balance. L’histoire démarre avec une trame somme toute assez classique où il est question d’un jeune orphelin à la venue prophétisée et promis à un destin exceptionnel, bref le truc on ne peut plus classique, mais pourquoi râler lorsque les archétypes du genre sont bien utilisés ? Ce qui est le cas ici où ce monde fantastique dépourvu d’homme met en scène des nains et leurs Némésis incarnées par les sylves et autres dreïdes. Notre jeune héros étant un nain sauvé par l’amour de son père qui a refusé de le sacrifier en raison d’une marque qu’il porte dans son dos et que pour une raison que le lecteur ignore durant presque les 4 tomes, le roi des nains a décidé de frapper de mort tout porteur. Le tome 1, outre le fait de proposer la trame classique à la Siegfried du héros vivant seul reclus au fond de bois dangereux, s’inspire d’une Fantasy issue de C.S. Lewis, le papa de Narnia, avec des animaux qui parlent au héros qui s’en fait des alliés. Je ne suis pas amateur des récits de Fantasy incluant des animaux qui interagissent avec les humanoïdes mais ici cela passe bien tant que cela reste cohérent car, j’y reviendrai, le récit s’avère ardu au fil des tomes. Ce qui s’apparente au début à une quête basique où le héros comme le lecteur est brinquebalé à droite à gauche sans qu’on ne comprenne trop le pourquoi du comment, se transforme dans le tome 2 à une espèce de JDR où les héros tombent sur un PNJ qui va les orienter dans leur quête en les conduisant vers un autre gars qui leur remettra un indice, puis vers un autre, etc. Vous suivez ? Moi non plus, c'est complexe. J’aborde ici le plus gros et principal problème de Dwarf : l’auteur veut trop développer son univers au point de perdre les lecteurs en cours de route. Sérieux, entre la quête de la couronne sylve du côté de Gueniel qui on le comprend à la fin n’a servie à rien, la quête initiatique d’Ôth qui cherche à comprendre sa destiné en partant en Mordo… à l’autre bout du monde pardon, la tentative de putsch de la générale sylve, l’affrontement pour la Terre du Milieu qui se prépare entre Traurig le roi nain et son rival Cénac, la naine tapis dans l’ombre qui fait son apparition dans le tome 3, la révolution des animaux qui s’interrogent s’ils sont prêts à faire alliance avec les nains, ainsi que la mystérieuse gemme hyper importante mais que l’auteur oublie de traiter durant les tomes 2 et 3, sans oublier la capture de la dame de Cénac (ô combien importante comme on s’en doute…) ; Bref, faire tenir tout cela en seulement 4 tomes est une tâche impossible. Donc forcément l’auteur n’évitera pas les situations invraisemblables quand elles ne sont pas incompréhensibles . En essayant d’éviter le spoiler : pourquoi Siliane accompagne-t-elle Ôth dans sa quête ? Sa place en tant que générale de l’armée n’est-elle pas auprès de ses troupes ? Et puis elle ne me paraît pas convaincante dans son rôle, avec son côté lubrique 24h sur 24h (on se croirait dans une lanfeusterie). Pas compris la destinée de Gueniel, à croire que l’auteur a cherché à s’en débarrasser ou ne savait pas comment conclure cette histoire de couronne introduite à l’origine dans le tome 1 comme élément déclencheur des aventures du héros. Pas compris l’intérêt d’introduire la pupille asiatique du seigneur nain, encore une fois l’auteur se complique inutilement la vie en en rajoutant encore et encore. Pourquoi n’y a-t-il pas la bataille finale que l’on nous avait promise ? Ellipse ? Rien pigé à cette gemme immense dont les prêtres prédisaient une catastrophe si elle s’éteignait puis que l’auteur laisse en plan durant les 2 tomes suivants pour finalement faire un truc chelou sur le tome 4. Je ne vais pas dresser la liste car cela pourrait durer longtemps mais voilà, le récit est tellement dense qu’il était fait pour tenir sur un roman, pas une BD. Un aspect sur lequel je ne sais trop quoi penser : les graphismes. Des premières planches hésitantes du tome 1, très vite on sent une progression et une meilleure maîtrise du dessinateur et son style semi-réaliste. De même pour Dimitri Fogolin (Alim le tanneur) le coloriste dont le travail à l’informatique est plutôt bien chiadé. Mais le plus intéressant c’est la montée en régime au fil des albums car je trouve toujours intéressant de noter l’évolution stylistique d’un auteur. Et les tomes 2 et 3 sont en hausse par rapport au premier. Le dessin est plus arrondi, plus affirmé dans les traits des personnages, idem pour les couleurs, et ce jusqu’au tome 3 qui est le meilleur de la série. Juste, sublime ! De très belles planches avec des plans larges, des cadrages bien inspirés, c’est nickel. Problème, le tome 4 est clairement bâclé sur certaines cases, ça se voit, dommage. Même au niveau de la mise en scène je trouve que cela est comme précipité malgré une pagination plus importante que sur les précédents volumes. Ce tome 4 gâche vraiment tout (excepté la double page magistrale avec les animaux de la forêt). Pourquoi ? Problème de délai ? Obligé de terminer dans les temps ? Il y a aussi bien évidemment de bons points à noter comme le travail d’écriture car si l’histoire est trop dense, les dialogues le sont certes aussi (rarement vu autant de verbiage dans une BD) mais le langage châtié usité force le respect, c’est bien écrit. Bien écrit et parfois même très drôle dans les quiproquos, les sous-entendus, les personnages savent manier la langue pour se vanner. Attention à rester attentif toutefois car les noms propres nains sont durs à mémoriser. J’ai noté également des références populaires cachées qui participent au côté humoristique avec Astérix lorsque l’ours s’échappe de la tour et on a un dessin de celle-ci avec les soldats qui se font taper dessus (Astérix chez les bretons), ou encore Star Wars avec Albin le crapaud qui imite un Jedi utilisant la Force. Il y en a plein d’autres. Albin est très bien dans le rôle du sidekick comique en jouant les fausses victimes, il rappelle une autre grenouille vue dans Garulfo. Respect aussi pour la gigantesque map-monde qui témoigne de la richesse du worldbuilding imaginé par Shovel et qui s’étale en double page sur les 4 tomes. Immense ! Bien que les trois quarts des lieux mentionnés ne soient pas explorés et donc limite son intérêt, je l’ai trouvé magnifique et elle devrait plaire aux amateurs de Fantasy. Encore une fois, cela montre bien cette envie de Shovel d’avoir un background bien complet pour donner corps et vie à son histoire mais le problème je me répète, c’est le média. Les illustrations de couvertures d’Emmanuel Civiello sont superbes, c’est dans ce registre l’illustration, que je trouve qu’il est le meilleur. Alors voilà, c’est une série un peu étrange qui allie les hauts et les bas, l’auteur ne donnant pas toujours l’impression de savoir où il va, mélangeant les sous-genres, abonnant des pans de l’intrigue en cours de route, en développant d’autres en fin de partie pour ne pas en faire grand-chose. Un scénario un peu à l’image du dessin, un pas en avant un pas en arrière. C’est gênant car la richesse du truc donne forcément envie d’y porter un regard bienveillant. J’ai rarement lu en bande-dessinée de la Fantasy aussi enthousiasmante et ce malgré les références et clins d’œil qui font un peu clichés quand on est un habitué du genre. Épuré, avec les qualités graphiques du tome 3, cela aurait pu être un très grand cycle.
De la fantasy pure dans la tradition du combat des nains contre les elfes dans un monde cartographié imaginaire. L'originalité vient sans doute du fait que les animaux conversent comme si de rien n'était. Malheureusement, la trame demeure classique: un élu marqué par l'infamie doit accomplir son destin pour devenir roi et rétablir l'ordre. C'est dommage car les dialogues sont de hautes volées. On ne s'ennuie pas et on passe même un agréable moment de lecture. Cela plaira sans doute aux lecteurs d'autant que le dessin est assez soigné. L'univers lui-même semble riche et fouillé. Dans le même genre, je préfère nettement Servitude ou Siegfried. Toutefois, Dwarf mérite d'être lu car cela reste pas mal.
Note 2,5. La couverture, bien que sombre, est très attirante car elle est de Civiello, à l’ouverture de la bd le graphisme est sympathique mais évidemment on est loin du style espéré que nous faisait entrevoir ladite couverture. Cela dit Shovel se débrouille vraiment bien, le trait est fin, les visages sont bien dessinés et expressifs, les décors détaillés et les couleurs, bien qu’informatisées plutôt agréables. Ce qui m’a plus déçue c’est le scénario qui n’est pas assez surprenant, encore une histoire de roi déchu dans un monde féérique, pour résumer très grossièrement. Je trouve le langage trop châtié, et si cela va à merveille à certains personnages comme Albin de Morteflaque le crapaud, je le trouve vraiment trop raffiné sur les nains ou encore les sangliers, cela engendre une certaine monotonie, tous parlent sur le même ton et cela devient lassant, ce qui inexorablement m’a conduite vers un certain ennui dans cette histoire plutôt bavarde. De plus les personnages ne sont pas vraiment attachants, en dehors d’Albin qui a une vraie personnalité. On sent clairement le travail de l’auteur car le récit est bien construit et les personnages nombreux et assez fouillés, c’est donc loin d’être mauvais ou même très moyen, mais ça manque de ce je-ne-sais-quoi qui rend les récits de fantasy prenants. Disons que c’est trop académique, trop propre, ça manque d’élan et de magie, à mon goût.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site