L'Affaire Dominici
L'adaptation d'une des plus célèbres affaires criminelles du siècle dernier dans un one-shot en noir et blanc
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Documentaires En Provence... Les grandes affaires criminelles Procès
L’été 1952, sur la commune de Lurs en Provence et à proximité de la ferme de la famille Dominici, eut lieu le triple meurtre de la famille Drummond. Une enquête des plus confuses mena à la condamnation à mort du patriarche de la famille, Gaston Dominici. L’affaire passionne et intrigue : les journalistes et le public la suivirent assidûment, Jean Giono et Orson Welles en donnèrent leur vision. Le scénariste Pascal Bresson et le virtuose du lavis René Follet, dessinateur trop rare et pourtant admiré des bédéphiles, se penchent à leur tour sur les faits. Dans ce one-shot à la fois instructif et esthétique, ils donnent leur éclairage sur cette histoire fascinante.
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Date de parution | 08 Septembre 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Franchement, je n'ai pas trouvé cette affaire criminelle aussi passionnante que cela. Nous avons un vieux patriarche terrien qui mène la danse en proférant des mensonges pour dédouaner sa famille d'un horrible triple homicide. Comme dira le juge, c'est une famille de menteurs qui n'assument pas. De tels minables ne méritaient sans doute pas la tête d'affiche. Cela donne une image du Sud assez roublarde. Le président De Gaulle a eu pitié du vieux et l'a gracié. Le système judiciaire français n'est pas sorti vainqueur de cette affaire. La bd possède un bel esthétisme au niveau graphique. Pour le reste, cela ne m'a pas emballé. Tout se concentre sur la famille et non les victimes. Pourtant, il y aurait eu à dire sur Jack Drummond. Bref, une mise en scène qui ne me convient pas pour un résultat sans saveur.
Voici un vrai décorticage de cette affaire qui restera toujours une énigme, malgré les nouvelles preuves ou nouveaux détails revus après tant d'années... où sont exposés les faits sans ambages et de façon remarquable ; Bresson effectue un vrai travail d'enquêteur en livrant toutes les pistes et les éléments de l'affaire, en prenant un peu le parti de rendre coupable le vieux Gaston Dominici. J'ai vu le film de 1973 avec Gabin, je connais cette affaire sordide depuis longtemps, mais presque exclusivement vue à travers le regard de ce film (qui brossait toute l'affaire froidement et talentueusement), parce qu'à la base, je ne suis pas passionné plus que ça par les affaires criminelles, surtout quand elles relèvent du sensationnel et qu'elles sont très médiatisées. Mais la façon dont c'est présenté dans cette Bd, c'est plutôt prenant, et j'avoue que ça m'a attiré ; le tout est transposé dans un très efficace style graphique au lavis et en noir et blanc de toute beauté. On dirait un peu les dessins qui illustraient les journaux à sensation du genre Détective, l'effet est saisissant, ça convient parfaitement et bravo à Follet pour ce coup de crayon magistral. Un bon album, mais une vraie conclusion après la libération de Gaston aurait été bienvenue.
Je me suis procuré « L’Affaire Dominici » en souvenir de l’excellent feuilleton du même nom en 2 ou 3 parties qui avait été présenté à la télévision française (avec un excellent Michel Serrault dans le rôle principal) il y a pas mal d’années, j’avais été impressionné par le grotesque acharnement du commissaire chargé de l’enquête et par le tempérament « brut » de Gaston Dominici qui a été apparemment condamné à tort du meurtre d’une famille anglaise de passage en Provence. La scène se passe en 1952, une jeune fille et ses parents anglais sont retrouvés morts sur la route de Provence à proximité de la Durance. Aussitôt, des soupçons se reposent sur la famille Dominici dont le domicile du patriarche est situé à proximité du drame. Le commissaire Sébeille de la police marseillaise est chargé de retrouver le ou les meurtriers. Tout au long de son enquête, il ne cessera de s’acharner sur Gaston Dominici et ses enfants… Et pourtant, on ne saura jamais le mobile de ces homicides, on ne saura jamais non plus si c’est vraiment les Dominici sont réellement les coupables alors que les indices et les témoignages étaient très contradictoires ! J’ai été capté par la lecture de cet album… jusqu’à son dénouement qui tombe totalement à plat ! Pourquoi diable Pascal Bresson (au scénario) et René Follet (au dessin) n’ont-ils pas été plus loin dans la recherche de la vérité sur le meurtre de cette famille anglaise ?! Je me souviens du téléfilm qui concluait sur l’hypothèse d’un règlement de compte entre anglo-saxons car le père était un important directeur d’une grosse société, le ou les meurtriers auraient profité du périple de cette famille en France pour l’abattre. Dans la bd, il n’y a aucune recherche, les auteurs se cantonnent sur l’enquête du commissaire Sébeille jusqu’à la condamnation de Gaston Dominici, point final ! Il n’y a pas d’épilogue dans cette bd qui aurait pu nous éclairer davantage sur les tares de cette affaire. Pour le reste, le récit est tout de même très captivant à suivre ! Et le lecteur comprendra que Gaston Dominici a voulu protéger toute sa famille en reportant toutes les accusations sur lui, du moins dans la version que nous présentent les auteurs. Je trouve que le découpage est excellent, la mise en page est assez aérée, le nombre de cases par planche n’est pas excessif et par conséquent, ça permet à la bd de présenter une bonne lisibilité. J’aime beaucoup le coup de patte de René Follet même si par moment, j’ai éprouvé du mal à bien distinguer au premier coup d’œil qui est le personnage présenté. Cependant, ceci n’est qu’un pinaillage de ma part étant donné la bonne qualité graphique de l’ensemble de l’album. L’utilisation d’un lavis en noir et blanc est particulièrement justifiée par ce scénario, cette colorisation permet de créer une ambiance pesante et tendue au récit, elle permet aussi de se plonger dans les années 50 comme si on regardait un bon vieux polar. Il aurait fallu une bonne conclusion à cet album pour que je l’appréciasse pleinement, il est dommage que le scénariste n’ait pas été plus loin dans ses recherches sur cette affaire ou n’ait pas proposé les autres hypothèses sur le meurtre de cette famille anglaise qui avaient été présentés par des journalistes. Pour le reste, tout est nickel pour moi : le récit est passionnant, l’ambiance lourde est bien rendue et le dessin de René m’est apparu très convaincant… jusqu’à cette conclusion bâclée…
Pour ceux qui n'ont pas de télé et qui ne peuvent pas regarder "Faites entrer l'accusé" où les émissions clones, il y a un nouveau support pour relater ces histoires judiciaires hors normes : la BD. "L'affaire Dominici" est un one shot dense manquant de pagination pour correctement développer le récit. Les pages sont chargées, les informations sont légions, le rythme est très rapide mais monotone. Les données sont fournies brutes et auraient mérité un traitement plus romancé. Le dessin est académique, légèrement suranné mais en phase avec l'époque de l'histoire. Je l'ai trouvé superbe mais trop chargé. Il y a trop de cases par page, un si beau dessin ne demande qu'à s'étaler. J'aurai aimé un cahier additionnel plus exhaustif et non 8 pages d'illustrations supplémentaires car la partie graphique n'a pas besoin de complément tandis que le récit laisse le lecteur légèrement sur sa faim. Cette BD est pas mal, voir même bien pour la forme, mais le format trop restrictif en limite l'intérêt. A découvrir pour le dessin.
La mission que s'étaient fixée Follet et Bresson s'apparentait à une gageure : comment résumer en 52 pages une des plus grande affaires criminelles françaises du siècle dernier ? Comment résumer en 5 pages un procès qui s'est déroulé sur plusieurs jours ? Cela parait impossible. Pourtant les auteurs se sont correctement acquittés de leur tâche puisque au final on comprend pourquoi on ne connaitra jamais le véritable assasin d'une famille Anglaise en Provence dans les années 50. Les auteurs expliquent bien que, dans la famille Dominici, chacun a accusé l'autre tour à tour pour se protéger, ou protéger les siens. Chacun au sein de la famille Dominici a livré une version des faits avant que celle-ci ne soit contredite par un autre. A la reconnaissance de culpabilité du patriarche succède immédiatement un retour sur des aveux trop facilement obtenus il est vrai. Au final on a le sentiment que Gaston Dominici a été condamné pour l'ensemble de sa famille. C'est, du moins, le sentiment de l'inspecteur Sebeille, au travers duquel l'histoire est racontée. On ne peut s'empêcher de penser qu'un second tome n'aurait pas été superflu pour mieux cerner la complexité du dossier et la psychologie des personnages. Après tout, L'Ordre de Cicéron de Malka et Gillon qui se déroule dans le monde de la justice ne s'étale t-il pas sur 4 albums ? Ce problème de scénario a malheureusement souvent été le cas dans les histoires mises en image par René Follet. Augmenter la pagination aurait sans doute permis de ne pas surcharger les planches et de laisser respirer cette histoire. Il est vrai que Bresson n'est pas un vrai scénariste de bandes dessinées, ce qui fait que le récit est raconté de manière très classique, sans que les images parlent par elles-mêmes. Et qu'elles sont belles ces planches de Follet qui, à 80 ans, parvient encore à nous étonner. En effet les planches sont réalisées au lavis c'est à dire une seule couleur diluée qui donne du noir et blanc et du gris. De sorte que l'on a l'impression de voir un film en noir et blanc, ce qui correspond parfaitement à l'époque décrite, les années 50. Une histoire qui ravira les fans de René Follet et laissera sans doute un peu sur leur faim les amateurs d'une narration plus moderne.
Voilà une histoire qui a fait couler beaucoup d'encre et ce depuis de nombreuses années : deux films en 1973 (Jean Gabin) et 2003 (Michel Serrault), un documentaire (Orson Welles), une pièce de théatre (Robert Hossein), rien d'étonnant donc que l'histoire soit adaptée en BD sous la plume de Pascal Bresson et le trait de René Follet. Ne me rappelant plus trop l'histoire, j'ai lu l'aventure sans grand intérêt, les scènes se succédant sans réelle fluidité, se limitant pour la plupart à un résumé factuel un peu fade. Je me serais attendu, au vu du support bien adapté, à une plus grande immersion dans le récit. La véracité et la pertinence des faits présentés est laissée à la libre interprétation du lecteur, c'est le point de vue de l'auteur qui a choisi de privilégier certains éléments et hypothèses de l'enquête. J'ai à l'inverse été bluffé par le coup de crayon de René Follet qui a su insuffler une vraie ambiance au récit avec une parfaite maîtrise du noir et blanc, les expressions des visages sont parfaitement réussies. Pour résumer, je ne conseillerais pas cette BD pour l'histoire, qui a été maintes fois traitée, mais pour le dessin de Follet qui à lui seul vaut le détour.
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