Kraa
C’est une vallée très reculée, quelque part au fin fond d’un pays froid qui pourrait être l’Alaska ou la Sibérie.
Benoît Sokal Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Indiens d'Amérique du nord Les meilleures séries terminées en 2014 Les prix lecteurs BDTheque 2010 Les Rapaces
C’est une vallée très reculée, quelque part au fin fond d’un pays froid qui pourrait être l’Alaska ou la Sibérie. Presque personne n’y vit, hormis la faune sauvage et un peuple autochtone discret. Hélas, le sous-sol regorge de matières premières et bientôt les affairistes déferlent, pressés d’y construire une ville, des mines, un barrage…Les premières exactions surviennent ; personne ne doit faire obstacle au « progrès ». Mais il y a pourtant un témoin silencieux à cet immense désordre : Kraa, un jeune aigle très puissant qui a appris la survie,maître secret de la vallée. Avec Yuma, un adolescent indien dont on vient de massacrer la famille, et avec lequel il a développé un lien d’essence chamanique, Kraa, dont la voix off sert de fil rouge au récit, entre en résistance…
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Date de parution | 22 Septembre 2010 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Adepte du graphisme du papa de l’inspecteur Canardo - j’ai nommé Benoit Sokal - c’est donc sans appréhension que je me suis procuré la trilogie Kraa. En feuillant rapidement je me suis rendu compte que j’allais sortir de ma zone de confort. Les aventures d’un gamin et d’un aigle, comme ça sur le papier, cela n’était pas fait pour me séduire. Même si au final cela m’a plu, je trouve que 3 albums c’est un peu trop. En plus par erreur, j’ai lu le tome 1 et le tome 3 à la suite sans avoir ouvert le tome 2. Et vous savez quoi ? Cela s’est bien passé. Rien de bien folichon dans le récit. Des hommes sans foi ni loi abattent toute une famille indienne. Le pouvoir c’est l’argent roi. Un gamin échappe à cette tuerie. Il élève un aiglon tombé du nid. Une amitié sans faille les unie pour un seul objectif, venger sa famille à n’importe quel prix , le tout avec un zest de mythologie indienne. Le graphisme est magnifique. Les scènes violentes sont exaltées. Vous aurez le goût du sang dans la bouche. Le découpage est cinématographique avec de nombreux plans aériens audacieux. Cela a de la gueule assurément. Bien évidemment Benoit Sokal excelle au dessin. Les personnages comme les animaux sont des réussites visuelles. Et je ne vous ai encore rien sur la nature sauvage de cette trilogie. Magique. Si avec la covid vous ne pouvez pas voyager, laissez vous aller, car vous allez partir très loin ! et sans attestation ! Pour l’histoire, je dis bof (2 étoiles) mais pour le graphisme je dis un grand bravo (4 étoiles). A découvrir.
Je ressors un peu déçu de ma lecture, peut-être parce que j'en attendais trop. Mais je dois avouer que les trois tomes sont très inégaux, le premier, bien plus épais que le second, pose de nombreuses bases qui ne seront pas toutes exploitées par la suite, et je trouve cela dommage. De nombreuses idées, des personnages et plusieurs autres détails passent à la trappe dans le tome 2 et le tome 3, ce qui est regrettable. J'aurais beaucoup aimé lire l'évolution de la ville, ce qu'il advient de cette fameuse tour notamment. Le dessin de Sokal a toujours ce petit truc qui me heurte dans les têtes, parfois trop figées. C'est surtout dans la façon dont il les insère dans les cases, je pense. Les compositions me semblent parfois dérangeantes. Mais il faut bien dire que le reste est superbe : les paysages, les environnements, la faune et la flore ... C'est magnifique, nous donnant envie de nous plonger dans les étendues du Grand Nord, fantasmé certes, mais ô combien attirant. Rien que pour sa façon de nous le représenter, on est pris dans le décor de l'histoire. C'est le genre de série où je trouve dommage que l'auteur n'ait pas étiré un peu plus, développant les aspects qui servent de cadre au récit. Sokal a concentré son histoire autour d'un personnage et un récit, ce que je comprends, mais j'ai trouvé que ça ne suffisait pas. Dommage, mais ça n'est pas désagréable à lire pour autant. C'est même plutôt divertissant, ne dépassant pas réellement ce stade cependant.
Je ressors globalement satisfait de ma lecture, mais pas ultra enthousiasmé non plus. Un peu les mêmes critiques que sur sa nouvelle série : Aquarica. Au bout d'un moment, ses personnages et son intrigue ont un peu un côté redondant et mécanique, comme si les personnages étaient placés sur de belles matte paintings... même si après réflexion, cela reste tout de même très soigné et beau. Je suis moins passionné à la lecture, comme je l'étais pour les 6, 7 premiers Canardo. Les méchants cowboys patibulaires (les mêmes trognes que les méchants pêcheurs d'Aquarica). Le jeune indien qui se venge avec Kraa. Du bon travail mais bon ... j'ai l'impression d'avoir déjà vu cela. En revanche ces critiques ne concernent pas les pages mettant en scène l'aigle Kraa, ça j'ai vraiment adoré. C'est très original, très bien mis en image, avec une voix off totalement intégrée au reste. Les dessins, les décors ... c'est superbe. Un bon 4 étoiles pour ces merveilleuses pages. 4 étoiles pour les scènes avec l'aigle seul et 2,5 pour le reste.
Je mets mon avis à jour suite à la lecture des 3 tomes. Bon sang quel plaisir de voir Benoît Sokal revenir à ses premiers amours, seul aux commandes d’une nouvelle série BD, ce qui ne lui était plus arrivé depuis longtemps (il avait délégué à Bingono le dessin de sa dernière série en date, Paradise). Et si je puis me permettre, il s’est vraiment surpassé ! L’histoire reprend certes un point de départ assez banal (des blancs qui bafouent une terre indienne et martyrisent son peuple, pour s’accaparer des ressources naturelles), mais l’auteur y ajoute des ingrédients bien à lui : les grands espaces sauvages, la nature, l’aventure, et un soupçon de fantastique. Le cocktail fonctionne à merveille, et j’ai littéralement avalé les 3 tomes. Et que dire du dessin, sinon que je l’adore. J’ai trouvé chaque planche magnifique, que ce soit au niveau des personnages ou des paysages. La mise en couleur est elle aussi superbe. Un vrai délice pour les yeux (je vous laisse découvrir des extraits dans la galerie). Bon certains regretteront peut-être un trait un peu gras sur certaines cases, mais moi, ça ne m’a pas du tout dérangé... tout est affaire de goût. Une valeur sûre, terminée en 3 tomes !
De très bonne facture ce triptyque! Du scénario au dessin j'ai trouvé que l'on avait là une œuvre de très bonne qualité. Le dessin rend bien compte de cette opposition entre le monde de la ville et celui des grands espaces survolé par l'aigle. La ville est montrée comme quelque chose d'assez laid alors qu'au contraire la nature, sauvage, dure, âpre est magnifiée par un dessin lumineux. Au niveau des personnages, tous ont de vraies gueules, même si cela est un brin caricatural. En ce qui concerne le scénario, celui ci aurait pu rester relativement basique,( une vengeance et l'opposition civilisation/nature), sauf qu'ici la présence de l'aigle permet, sans jeux de mots, de prendre de la hauteur et de donner au récit un petit côté fantastique qui passe plutôt bien. Un récit qui ne perds pas son intensité en route et qui accroche le lecteur. Bien qu'au bout du compte cela ne soit pas du tout moral on se prend au jeu de cette vengeance.
L’histoire n’est pas la plus originale qui soit et je ne suis pas surpris que ce scénario ait d’abord été pensé pour un jeu vidéo avant de devenir une série de bande dessinée. On retrouve en effet des thèmes assez classiques comme l’opposition entre la nature sauvage et la sauvagerie urbanisée, entre le gentil indien et les méchants colonisateurs, l’arrivée de la modernité et sa volonté de dominer l’environnement ou encore l’histoire d’amitié entre un enfant et un animal. Les personnages sont eux aussi très classiques. En vrac, on a l’ignoble méchant pas beau, le gentil petit indien qui a vu sa famille se faire massacrer, la jeune et jolie infirmière qui prend le parti du plus faible, le maire ambitieux et sans scrupules, et l’aigle comme symbole de la nature sauvage et impitoyable. Avec de tels éléments, il était facile de tomber dans la caricature. Tout le talent de Benoit Sokal est d’éviter cet écueil en nous offrant un récit sombre et lumineux à la fois, et à l’issue incertaine. Autre point fort : une narration en voix off réalisée du point de vue d’un aigle. Cette approche est à la fois originale et permet d’introduire toute la sauvagerie du récit tout en gardant un aspect froid et pragmatique. Et puis vient le dessin de Sokal. Excellent dans ses décors, très soigné au niveau de la colorisation, toujours avec cette petite pointe de caricature dans ses personnages (ce qui facilite leur distinction), il est un magnifique véhicule pour cette histoire. Ma seule critique concernera la progression du scénario. En cours de route, l’auteur s’offre plusieurs possibilités de développement et en abandonne en fonction de ses choix. C’est compréhensible mais cela laisse parfois le sentiment de passages inutiles (toutes les séquences sur la stabilité de la ville, très présentes dans le tome 2 et purement et simplement oubliées dans le tome 3 – comment la ville est devenue stable demeure un mystère, et Sokal préfère éluder la question plutôt que d’apporter une réponse plausible). Cà et là, il y a ainsi des ramifications du scénario qui sont abandonnées, laissant au lecteur que je suis le sentiment d’un élagage. Comme si l’auteur s’était senti à l’étroit dans ce format et avait dû effectuer des coupes sombres dans son synopsis de départ. Faible critique face à l’ensemble des qualités précitées. Ma cote oscille entre le 3/5 et le 4/5. La qualité du dessin m’incite à la générosité, d’autant plus facilement que le final n’est pas (trop) convenu. Achat conseillé donc, d’autant plus que la série est disponible dans un coffret de trois tomes au prix de deux.
Superbe j’ai dévoré cette BD au scénario simple mais assez original. Benoît Sokal nous relate l’histoire d’un jeune indien très attaché à sa terre et qui vit une relation très forte, pratiquement fusionnelle avec un jeune aigle nommé Kraa. La symbiose entre Yuma et Kraa sera bien nécessaire pour faire face au mercantilisme ambiant. L’auteur nous décrit une nature belle mais dure et cruelle ainsi qu’une société pas très reluisante mais pas complètement perdue. Le dessin sert remarquablement l’ambiance du récit, la couverture est bien réussie, Yuma et Kraa fixant l’horizon, ont-ils pour autant le même destin ? Un excellent premier tome. J’attends avec impatience la suite. Après lecture tome 2 et tome 3 (fin) C'est rare de conserver une telle qualité sur 3 tomes, un scénario constant dans sa rigueur et son suspense, beaucoup de sensibilité et un dessin magnifique, une fin originale et surprenante. Tout bon Monsieur Sokal !
Gloups ! Étonnant cet album… D’un côté je trouve l’histoire, prise de manière isolée, très (très) classique et surtout déjà vue. D’un autre côté, son traitement, sa narration et l’élément fantastique qu’elle propose lui confèrent un aspect épique, voire grandiose. J’ai terminé le premier album en le lisant d’une traite car le sentiment de déjà vu laisse peu à peu la place à la curiosité et au suspens. Bien traité donc car je me suis senti transporté dans ces vallées sauvages et dans cette relation entre un enfant et un aigle. Cet aspect épique, l’album le doit en grande partie à l’aspect graphique qui est tout simplement extraordinaire. La nature est tellement bien rendue, les paysages sont magnifiques et chaque planche est réalisée avec soin. Au final, je reste prudent car je me demande dans quelle mesure le récit va pouvoir m’étonner, auquel cas je relèverais sans nul doute la note de la série. Ou sinon, bien que l’histoire soit banale, son traitement et la réussite graphique valent le détour. Je conseille donc la série et ne suis pas étonné de voir tant d’avis élogieux la concernant ! Et après lecture de la trilogie, agrémentée pour la sortie du dernier tome d'un coffret, j'augmente ma note à 4/5 car elle le mérite amplement. L'histoire est hyper bien rythmée, et suis, au fil des saisons de la vallée, le jeune indien et son frère l'aigle. J'ai au final beaucoup apprécié l'originalité de la narration. Et je le répète, quelle claque visuelle! Sokal nous livre ici un travail titanesque qui mérite des éloges. Je conseille sans hésiter cette lecture et l'achat de cette aventure grandiose!
Je suis content d'avoir finalement pu lire la dernière série de Sokal. Son dessin en mode réaliste est toujours aussi personnel et agréable. J'adore ses paysages et comment il dessine ses personnages ! Pour ce qui est de l'histoire, j'ai bien aimé lire les deux premiers tomes et pourtant le thème de la confrontation entre la civilisation et la nature ne m'intéresse pas trop car j'ai l'impression que c'est toujours la même chose et c'est un peu le cas ici (les autochtones vivent en paix dans une région sauvage, mais hélas un jour les blancs arrivent parce qu'il y a du minerai). J'avoue toutefois je suis déçu au niveau des personnages qui ne sont pas comme ceux des meilleurs Canardo ou du Vieil Homme qui n'écrivait Plus. Des personnages intéressants et dont je ressentais leurs émotions. Ici, je me fichais un peu de leur sort ou de leurs personnalités.
Après lecture des deux premiers tomes (un troisième et dernier est prévu): Je trouve que Sokal a fait un superbe travail sur le dessin et les ambiances, travail malheureusement gâché par une impression trop sombre à mon goût, les couleurs sont ternes et se fondent les unes dans les autres, je suis à peu près certain que les planches originales sont plus contrastées. Un conseil : lisez cette BD sous une bonne lampe! Un petit défaut de paresse de Sokal se trouve dans le dessin : il n'a visiblement jamais pris le temps de se renseigner sur le galop du cheval. S'il dessine bien les chevaux immobiles ou en gros plan, dès qu'il s'agit de les faire courir, c'est la catastrophe. C'en est même dérangeant, à force: ils ont l'air déformés, tout ça parce qu'il imagine le galop les quatre pattes écartées. Impression très bizarre de voir des animaux handicapés. Le scénario est intéressant à plus d'un titre : d'abord parce qu'il est vu du point de vue d'un aigle dont on comprend qu'il est absolument sans pitié. Ensuite parce que la relation "télépathique" qu'il a avec cet adolescent le transforme totalement (l'ado). On pourrait croire que c'est l'ado qui se sert de l'aigle pour assouvir sa vengeance, mais c'est en fait le contraire : l'aigle se sert de l'ado, en fait une bête sauvage et sanguinaire... Bref, un héros qu'on n'aime pas car il a perdu toute son humanité et ne jouit que du massacre et du sang. Il faut un certain courage à un auteur (et à un éditeur) pour mettre en scène un protagoniste si peu aimable... S'il y a un certain brio dans le dessin et une originalité certaine dans le scénario (originalité qui ne se révèle que petit à petit), il manque pourtant de l'émotion, ou de l'empathie. Les pires atrocités sont commises sous nos yeux, mais ça reste froid, on s'en fiche un peu. Sans doute à cause de ce personnage principal qui n'a plus aucune émotion. Je ne conseille donc pas encore l'achat car j'attends de voir comment le troisième tome conclut l'histoire. J'ai très peur d'une fin en queue de poisson ou d'un sentiment de "tout ça pour ça?". Feuilletez-le quand même en librairie pour voir si ça vous tente. Et si ça vous tente, ne vous retenez pas!
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