Sláine - Geste des invasions

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Les exploits guerriers de Slàine Mac Roth, héros de la mythologie celtique connu comme le premier haut roi d'Irlande.


2000 AD Auteurs britanniques Dark Fantasy Les petits éditeurs indépendants Mythologie celtique

Les démons des mers fomors ont engagé le combat contre Tir Nan Og, et Slàine doit protéger sa tribu contre cette nouvelle invasion maléfique Les vagues d'assauts se succèdent avec l'arrivée sur le champs de bataille du redoutable peuple Atlante de retour sur leurs terres d'origines. Entre trahisons, improbables alliances et combats acharnés, Slàine va de nouveau devoir faire appel à Danu, la Déesse Terre en personne. Mais celle-ci porte-t-elle encore de l'intérêt à son ex Dieu Cornu ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 2010
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Sláine - Geste des invasions © Nickel 2010
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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12/09/2010 | hevydevy
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Par hevydevy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

En France la saga de Slàine avait débuté par l’arc dessiné par Simon Bisley ("Le Dieu Cornu", 4 tomes bientôt réédités par Nickel), et s’était poursuivie jusqu’au tome 11 (les toutes premières aventures n’ayant elles, jamais été traduites, noir et blanc oblige j’imagine). En 2005, Mills reprend les aventures de son héros, qui seront alors pré publiées dans le magazine anglais 2000AD, avant d’être compilées dans 3 volumes au format cartonné de plus de 100 pages chacun, intitulés "Books of Invasion". L’histoire répartie en 6 parties (2 par volume), réinsert Slàine dans sa continuité originale, le faisant de nouveau leader de son peuple. Il devra encore une fois faire face à ses ennemis jurés fomors (dieux-démons de la mer se nourrissant de la douleur et des larmes humaines), qui pour certains sont représentés dans cet arc sous la forme de parasites. Ainsi, pour évoluer sur la terre ferme ils ont besoins d’hôtes humains, appelés alors Golamh, dont ils prennent le contrôle en fusionnant avec eux. Les invasions de l’histoire quant à elles sont menées par le peuple humain Atlantéen, à la recherche d’une terre promise sous l’influence des Fomors. A leur tête Gael, Golamh du seigneur Odacon et sa compagne égyptienne Scota. A noter que Ukko a la bonne idée d’être absent de plus de 75% de l’œuvre (il est surtout présent dans la seconde partie du tome 3, partie indépendante des invasions précédentes). A travers cette Geste des Invasions, Mills continue donc petit à petit à fictionariser la mythologie celtique par l’intermédiaire de son héros. Dans sa postface, il explique pourquoi, à l’image de cette mythologie si particulière, les aventures de Slàine ont pu paraître à certains quelques peu anarchiques et partant dans tous les sens lorsqu’il s’est éloigné de ses racines mythologiques (c’est à dire les tomes 5 à 11 parus en France, auquel il se réfère en parlant du Dark Age de Slàine). Il a pourtant toujours été fidèle au "celtic dream", et il déplore qu’à cette époque, ses éditeurs et certains des dessinateurs associés à sa saga, ne partageaient pas son idéal. En la personne de Clint Langley, il a trouvé quelqu’un de complètement en phase avec sa création. Le dessinateur n’a plus grand-chose à voir avec celui qui illustra le tome 8 de la précédente série. Ici, on a affaire à des dessins peints photo réalistes, avec un niveau de détail dans les costumes et les décors tout à fait stupéfiant, ce qui permet un rendu très chaleureux et pas artificiel pour des illustrations à la bases travaillées à la palette graphique. Le découpage souvent aéré par des cases en pleine page ou en cinémascope, induit une grande fluidité de lecture. On atteint même un sommet de poésie dans le troisième tome où le dessinateur décrit le parasitage fantasmé de Slàine par Odacon par 6 pleines pages sans dialogue, se finissant sur une représentation de Slough Feg tout simplement sublime. Précisons d’ailleurs ici que Clint Langley s’est chargé personnellement de la conception graphique de l’édition française, et celle-ci arrive à surpasser la déjà très remarquable édition anglaise. Déjà, le plus grand format (24x32 au lieu de 21,5x28,5), et le remontage de certaines planches permet de mieux profiter des dessins très fouillés de l’artiste, et même parfois de récupérer la totalité de certaines illustrations tronquées dans l’édition originale. On peut aussi noter une qualité d’impression légèrement supérieure ainsi que le rajout d’illustrations double pages (incluses souvent en bonus en fin de recueil dans l’édition anglaise) qui rajoutent des cassures de rythme (respirations) judicieusement placées. Les onomatopées incrustées directement dans le dessin ont même été traduites sans perte de design. Du beau boulot ! Et la qualité du scénario est à la hauteur des dessins. Je pense même que c’est la meilleure histoire de Slàine tout court. Sûrement encore parce que Langley est un parfait illustrateur de l’inventivité bouillonnante de Mills. Mais aussi parce que l’humour et le style "full frontal" de ce dernier fait encore une fois mouche (le sort final réservé à Odacon par exemple). De frontal, il n’y a qu’un pas pour souvent qualifier les héros (et le style) de Mills de bourrin. Mais à y regarder de plus près, Slàine par exemple, présente souvent des attitudes contredisant son image. Il sait faire preuve de clémence, d’autodérision, de féminisme, et ses choix en temps que souverain sont extrêmement éclairés.

12/09/2010 (modifier)