Namor - Voyage au fond des mers

Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 6 avis)

1950 : le scientifique Randolph Stein part explorer les abysses à bord du sous-marin Platon, afin de démontrer l'invraisemblance de la légende de l'Atlantide. Il ne sait pas encore qu'il va faire un voyage incroyable qui le conduira devant le souverain et protecteur du royaume marin, Namor, le prince des mers !


Auteurs britanniques L'Atlantide Les sous-marins Marvel One-shots, le best-of Sous la mer Super-héros Univers des super-héros Marvel

En 1950, le scientifique Randolph Stein n’est plus à un coup d’éclat près. Il revient d’une expédition dans les montagnes de l’Everest, au cours de laquelle il a dévoilé que l’abominable homme des neiges serait un simple ours. Approché par l’amiral Howard Lee, une nouvelle expédition lui est proposée, dans le but de retrouver l’Atlantide. Les derniers indices mènent à un submersible, dont le dernier message laissé sans réponse, parle d’une chose magnifique. Stein intègre donc un équipage déjà rodé aux voyages sous-marins, mais à mesure que le submersible descend, visions et tensions apparaissent parmi les hommes. Pour faire taire les soi-disant rumeurs prétendant à l’existence d’un protecteur et souverain de l’Atlantide, qu’ils appellent Namor, le scientifique utilise un petit vaisseau d’exploration. Mais il ne maitrise pas l’engin et il en vient à manquer d’oxygène. Secouru par un officier, Stein ne se sent pas à l’aise. Il a la désagréable impression de se tromper et les traces d’eau situées à côté de sa cachette lui confirment son pressentiment…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Novembre 2009
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Namor - Voyage au fond des mers © Panini 2009
Les notes
Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 6 avis)
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12/09/2010 | Erik
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Par Présence
Note: 4/5
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L'irrationalité des profondeurs. - En 1939, un aventurier du nom de Marlowe monte une expédition à bord d'un sous-marin pour retrouver la cité d'Atlantis. Toute l'expédition est perdue corps et âme. Quelques années plus tard, une nouvelle expédition est financée pour retrouver la précédente. Quelques industriels ou une agence gouvernementale chargent Randolph Stein de partir sur ses traces. Stein est un sceptique professionnel ; il parcourt le monde pour exposer la réalité derrière les mythes. Son dernier exploit est d'avoir capturer un spécimen de singe qui avait donné naissance à la légende de l'abominable homme des neiges. le lecteur est amené à suivre Randolph Stein à bord du submersible Plato. L'histoire est narrée essentiellement du point de vue de Stein avec quelques extraits de son journal intime. Toutes les figures imposées du genre sont au rendez-vous : scientifique en but aux croyances des marins, mutinerie, étrange créature évoluant autour du sous-marin sans laisser de trace matérielle, ténèbres des abysses, huis clos étouffant, angoisses, accès de démence, etc. L'histoire d'un équipage de sous-marin en plongée prolongée est un genre en soi. Peter Milligan et Esad Ribic nous livrent leur version, et le résultat est plutôt réussi. Il faut dire que les illustrations tirent à elle seule ce récit dans un monde à part. Ribic avait déjà illustré deux récits particuliers : Loki & Requiem : Kyrie, Sanctus, Benedictus, Agnus Dei. Il utilise la peinture pour mettre en images le récit de Milligan. Il affectionne des teintes pastel douces et presque fades. Ces couleurs délavées contrastent fortement avec la noirceur des abîmes des profondeurs. Il a également recours à des formes simplifiées (aucun encrage) qui donnent une impression de dessins parfois enfantins. Mais il maîtrise parfaitement la composition et les détails choisis qu'il met en valeur par une simple touche de couleur. Ce mélange d'objets familiers aisément reconnaissables et d'individus aux contours simplifiés provoquent une forte empathie chez le lecteur. Il ose également une interprétation de Namor très personnelle qui met en valeur son étrangeté et son appartenance au monde des poissons. Peter Milligan a choisi de faire de Namor un élément secondaire de l'intrigue. Il est une présence invisible aux abords de du sous-marin. Il rôde sans se montrer et au final il n'aura que deux interactions avec l'équipage du Plato. Le cœur du récit est donc un mélange de Stein poursuivant Namor pour mieux démontrer son inexistence (tel Achab obnubilé par Moby Dick pour d'autres raisons) et de raison pourfendant les superstitions. Il fait de Randolph Stein un homme obsédé par sa mission, prêt à tout sacrifier. Cette histoire a été éditée sous le label Marvel Knights qui est destiné à une tranche d'âge de lecteurs compris entre la ligne Marvel de base et ceux visé par la ligne MAX. Cette variation sur l'ivresse des profondeurs dans un monde exclusivement masculin m'a bien plu. Milligan sait rendre intéressant son personnage principal sans qu'il soit simpliste ou fanatique au premier degré. Les illustrations d'Esad Ribic sont originales et plongent le lecteur dans une atmosphère suffocante. Et ils disposent l'un comme l'autre d'assez d'originalité pour que l'on n'ait pas l'impression de lire une plongée qu'on a déjà vue en film : la claustrophobie n'est pas le seul ressort de l'intrigue.

05/08/2024 (modifier)
Par Bruno :)
Note: 4/5
L'avatar du posteur Bruno :)

Mettre en scène le célèbre Sub-Mariner comme un mythe aussi fantaisiste et improbable que l'Atlantide, le fameux continent englouti, est une idée qui aurait pu offrir à la ligne Ultimate du MCG une occasion d'explorer le personnage (créé par Bill Everett en 1939 !) avec un décalage assez bienvenu de ses versions "Super-Héroïques" classiques. Assez ambivalent dans ses incarnations successives et les rôles qu'on lui a fait jouer au fil de sa longue carrière, le prince des mers a mis longtemps a trouver sa place au sein de l'univers Marvel. Il apparait la plupart du temps comme le simple faire-valoir de Super-Héros bien mieux mis en scène -même si pourtant parfois plus "simplistes" dans leur genèse. J'avoue ne m'être vraiment attaché à cet orgueilleux monarque qu'à partir du moment où John Byrne (... Encore lui, toujours lui !) l'a transformé en chef d'entreprise (!!) tout en nous fournissant une explication assez rationnelle sur les raisons de ses changements -assez radicaux !- d’allégeance successifs. Comment résister à cette série : ses démêlées avec les jumeaux Marrs étaient tellement "Dynasty"...! C'est Peter Milligan qui l'a eue, cette bonne idée, pour sa mini série. Mais alors pourquoi ne prend-on pas plus de plaisir que ça à cette lecture, si courageusement éloignée du genre habituel où évolue notre noble amphibien ? Bon, comme pointé précédemment, le prince de sang mêlé ne fait que de (très !) rares apparitions (meurtrières et pourtant muettes...!), donnant la vedette à une espèce de scientifique dogmatique -très contemporain, du coup !- pas sympathique pour deux sous : le besoin qu'on éprouve à le voir confronté à ses illusions -et surtout à se faire dessouder à son tour !- rend la lecture rien moins que confortable. Où sont l'aventure, la quête ? L'espoir et le positivisme propre au genre ; ou même l'humour traditionnellement associé aux justiciers costumés ? Rien de tout ça, ici : privilégiant un angle quasi S.F. assez séduisant, l'auteur dépouille presque complètement l'histoire de la moindre scorie romantique ; nous donnant à lire un exercice de style finalement très sec qui, dans sa progression tranquille, ne pousse pas franchement à l'enthousiasme. L'abondance des dialogues, se résumant à : " J'y crois !"/"J'y crois pas !", le tout participant surtout de la subjectivité des personnages, n'apporte pas grand chose au récit et accentue encore la distanciation d'avec l'intérêt du sujet -ou mêmes du sort des intervenants. Et la conclusion, très logique, n'empêche pas un certain malaise quant aux moyens -assez tordus...- employés par Namor pour parvenir à ses fins. Scénario intéressant mais traitement un peu "plouf" (!), donc. Le dessin (magnifique de maitrise !) et la colorisation (somptueuse de justesse) de Esad Ribic enfoncent malheureusement le clou, tant la beauté des planches pousse à la contemplation plutôt qu'au dynamisme. Mais le découpage de "l'action" (on va dire comme ça...) demeure assez réussi malgré les nombreuses bulles à caser. À noter aussi son parti-pris de "réalisme" dans sa représentation du souverain Atlante : sobre et précise. C'est pour son magnifique travail que je mets une super-note ! Une bonne idée, donc ; mais qui s'apparente plus à une extrapolation assez extrême du concept d'un royaume abyssal protégé par une créature impitoyable plutôt qu'à une simple aventure du Sub-Mariner... M'est avis que ce prince charmant-là plairait moyen à Susan Storm !

08/01/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai fini par lire ce one-shot parce que j'aime bien le travail de Peter Milligan. Je suis un peu déçu par le scénario. Namor n'est pas le personnage principal, mais un scientifique qui essaye de prouver que l'Atlantide n'existe pas et je trouve que le développement de ce personnage est un peu cliché, j'ai facilement deviné comment cela allait finir et j'ai vite trouvé ce personnage arrogant et peu sympathique. Il reste de bonnes scènes en profondeur où on sent la détresse de l'équipage. Un bon huis-clos, mais qui manque d'originalité et qui ne m'a pas captivé plus que ça. Le dessin est correct au niveau des couleurs, mais je trouve que le style est un peu froid.

22/11/2020 (modifier)
Par Tomeke
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Un coup de cœur en cette fin 2010, que demander de plus ? Namor est un excellent one-shot et pour plusieurs raisons. La première est qu’il arrive à offrir en un volume une aventure fouillée et prenante. Une fois arrivé dans les dernières planches de l’album, je ressentais cette même curiosité, cette même excitation montante que lorsque j’ai vu pour la première fois Abyss… Le récit est donc bien développé et propose une fin étonnante, à la fois logique et surprenante. Ensuite, j’ai apprécié le background de l’histoire : le milieu du XXème siècle, les découvertes scientifiques, le mythe de l’Atlantide, le fond marin,… Un bon cocktail donc, bien exploité par l’auteur, et qui permet d’offrir une réelle consistance au côté fantastique du récit. Comme dans Sanctuaire, j’ai apprécié l’aspect suffoquant et claustrophobe du sous-marin perdu à des milliers de pieds sous terre. L’aspect graphique n’est pas en reste, que du contraire. Bien réussi, il propose un dessin qui sort un peu des sentiers battus. La colorisation est pastelle et l’ensemble donne un rendu un peu de flou permanent. Cela ne m’a pas dérangé. Seules les expressions faciales m’ont semblé par moment hasardeuses. En conclusion, je vous conseille cet album très réussi. Captivant, vous ne devriez pas en ressortir déçu. En outre, vous pourriez commencer 2011 par un bon petit one-shot, non ?

31/12/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Quelle claque visuelle !!!! Au-delà de l’excellent scénario, je retiens surtout cette découverte avec un dessinateur pétri de talent. Son style est personnel, une fois la lecture enclenchée on est absorbé par ces superbes cases. Les couleurs sont pastelles et discrètes, le dessin en impose tout en étant sur la réserve. Le rendu est réaliste et l’ambiance est amplifiée : pour un récit sous-marin, c’est le gage d’une excellente lecture, claustrophobes s’abstenir. Le scénario est très intelligent, Namor qui donne son nom à la BD est souvent évoqué et ne fait que des apparitions furtives. Le récit se focalise sur des humains à la recherche de l’Atlantide. Ces derniers s’opposent sur les mythes et légendes, le personnage principal voue sa vie à les démystifier. Les réflexions de ce récit sont poussées mais indirectes, c’est au lecteur d’en tirer les conclusions. Ce comic est à dévorer des yeux mais pas seulement, car son scénario est de qualité. C’est difficile de faire plus plaisant et qualitatif.

28/11/2010 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Il y a deux idées très intéressantes dans ce récit d'aventure. Il est question d'un scientifique cartésien qui a l'habitude de démystifier les contes et les légendes à travers le monde. Il a par exemple prouvé à la communauté scientifique que le Yéti n'existe pas. Le voilà désormais embarqué dans une mission scientifique afin de prouver que l'Atlantide est également une bonne vieille légende fantastique. On aurait pu craindre légitimement le pire avec un tel postulat de départ. Cependant, la suite sera traitée avec une grande dose d'intelligence. Le scénario est en effet parfaitement maîtrisé. La seconde observation concerne le fameux gardien de l'Atlantide à savoir Namor qui donne le titre à cette oeuvre présenté par Stan Lee. On s'apercevra que celui-ci fera très peu d'apparitions. Il est presque fantomatique comme pour faire douter de son existence. Son ombre plâne sur cette histoire. En effet, cette nouvelle sera surtout axée sur le mal des profondeurs que l'on peut éprouver à bord d'un sous-marin avec une ambiance tout à fait claustrophobique. Il faut dire que ce n'est pas moins que la fosse des Mariannes qui est explorée, à près de 10000 mètres de profondeur dans un noir absolu. Un album très réussi avec un final qui étonnera. Plongez-vous dans le monde de Namor !

12/09/2010 (modifier)