La Vie est belle malgré tout (It's a Good Life, If You Don't Weaken)
Récit autobiographique d'un dessinateur nostalgique. Correspond aux numéros 4 à 9 de la série Palookaville. Les numéros précédents se trouvent dans l'album Palooka Ville.
Auteurs canadiens Autobiographie Bichromie Comix Drawn & Quarterly Profession : bédéiste Tohu-Bohu
Marcheur impénitent, Seth promène sa nostalgie mélancolique dans une balade où les vestiges du passé rappellent que le temps pas très vite. Il se découvre une passion immodérée pour Kalo, un dessinateur oublié, dont il a découvert par hasard, un vieux dessin dans une vieil illustré. Commence alors une quête, Seth se met à rechercher tout ce qui pourra le rapprocher de ce dessinateur oublié qu'il admire tant. Mais est-ce vraiment le véritable objet de cette recherche éfrénée?
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Date de parution | Janvier 1998 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Réflexions déambulatoires -Il s'agit d'une histoire complète en 1 tome, et indépendante de toute autre, initialement parue en 1996. Seth est un auteur de bandes dessinées qui a une vingtaine d'années alors que le récit commence. Il s'adresse au lecteur par le biais de sa voix intérieure indiquant que sa vie baigne dans son amour pour les comic strips et les dessins humoristiques. En ce jour de 1986, il profite d'un séjour chez sa mère pour rechercher des compilations de comic strips dans les librairies de London (en Ontario). Après ce bref séjour, il rentre à Toronto. Il se promène dans un arboretum où il papote avec Chester Brown, son meilleur ami, lui aussi auteur de comics (par exemple le petit homme). Il évoque sa façon de voir les gens, sa rupture avec sa dernière copine. Arrivé chez lui, il montre à Chester ses dernières trouvailles en matière de dessins humoristiques, en particulier ceux publiés dans le New Yorker (The complete cartoons of the New Yorker). Il a été particulièrement touché par un dessin d'un artiste ayant signé Kalo. Par la suite il croise une jeune femme prénommée Ruthie, avec laquelle il noue une relation, il rencontre à plusieurs reprises Chester Brown, il emmène son chat chez le vétérinaire pour une infection des gencives. Et il se met à la recherche de ce mystérieux Kalo au style si séduisant. Seth (de son vrai nom Gregory Gallant) est un auteur canadien rare, au style très personnel. À ce jour (2013), il a réalisé 5 bandes dessinées : (1) La vie est belle malgré tout publié en 1996 dans les numéros 4 à 9 de son magazine "Palookaville", (2) le commis voyageur initialement publié en 2 tomes sortis en 2000 et 2003, (3) Wimbledon Green : le plus grand collectionneur de comics du monde en 2005, (4) George Sprott (1894-1975) en 2009, et (5) La Confrérie des cartoonists du grand nord en 2011. Dans ce récit, il se met en scène dans le cadre d'une autofiction. Il est visible que le personnage Seth partage beaucoup de points communs avec l'auteur Seth, mais cette quête de Kalo est fictive. Seth dessine dans un style très épuré pouvant parfois évoquer celui d'Hergé ou des nombreux cartoonistes qu'il évoque en fin de volume (Charles Addams, Dan DeCarlo, Ernie Bushmilller, Charles Schultz…). L'ouvrage est dessiné en noir et blanc, avec une seule couleur vert sauge appliquée pour faire ressortir quelques formes dans chaque case. Dans sa version originale (en VO), il est imprimé sur du papier jauni pour accentuer l'effet suranné et nostalgique. Seth s'applique à dessiner des personnages aux morphologies et aux visages tous différents et distincts, avec cette simplification des traits qui en fait des personnages de bandes dessinées, déjà assez éloignés visuellement de leur contrepartie réelle, plus proche d'un assemblage de traits que d'une ressemblance photographique. Ce parti pris volontairement détaché de la réalité se retrouve également dans la représentation des bâtiments divers et variés. Seth accorde une grande place à la contemplation des constructions immobilières et des maisons. À plusieurs reprises, le lecteur se retrouve face à une maison dans la campagne canadienne, ou des maisons à 1 ou 2 étages dans la banlieue de Toronto, ou l'horizon délimité par le somment des immeubles. Seth est un individu qui se déplace souvent en marchant et le lecteur peut apprécier un parc sous la neige, les gens marchant sur le trottoir, un feu d'artifice. Les bâtiments présentent la même distanciation d'avec une représentation réaliste ; ils ont cette même qualité un peu factice. Au fur et à mesure, Seth expérimente avec sa façon de raconter. Au début de la cinquième partie, il y a 5 pages consécutives dépourvues de tout texte qui montrent le passage des saisons. D'un coté, il utilise le dispositif très classique d'insérer de la neige, ou un soleil de plomb pour signifier la saison, de l'autre il juxtapose des images traduisant le mouvement de son regard, le papillonnement de son attention. Il s'agit d'une technique très courante dans les mangas qui permet à l'auteur de figurer la sensation éprouvée par le personnage, ou son état d'esprit. Intégrée dans une narration plus occidentale, l'effet est tout aussi saisissant. Sous des apparences visuelles simples et évidentes, Seth fait déjà preuve d'une solide maîtrise des techniques de la bande dessinée, et les utilise pour faire ressentir au lecteur, ses états d'âmes, ses états d'esprit, sa légère mélancolie. Pour autant, il ne s'agit pas d'un récit passéiste ou pessimiste. Seth expose sa passion pour les comic-strips avec délicatesse. Il reconnaît son goût pour les années 1930 et 1940 (pas très loin d'un "c'était mieux avant", mais pas tout à fait), son goût pour les objets manufacturés avec soin (par opposition à industrialisés avec économie de moyens), sa capacité à se sentir ému par ses souvenirs d'enfance. Seth se révèle être un individu très agréable à côtoyer, à découvrir petit à petit au fil de ses discussions avec Chester Brown ou Ruthie, de son monologue intérieur sur sa peur du changement, son habitude de faire des listes, etc. Cette forme de confession se combine avec ce qui constitue la dynamique ou le fil conducteur du récit : la recherche de ce dessinateur remarquable ayant eu une courte carrière. À un premier niveau, cette lente recherche de cet artiste fournit la trame principale et transforme un journal intime en un roman avec une intrigue. Mais Seth s'attache plus à évoquer les traces de la carrière de cet artiste fictif, qu'à décrire ses qualités d'artiste. Petit à petit, le lecteur finit par se dire que cette évocation ressemble fort à une projection de ce que pourrait être le devenir de Seth lui-même : un auteur connaissant une forme de gloire limitée, puis sombrant dans l'oubli. Sous cet angle, ce récit prend une dimension étonnante : Seth évoque ses impressions d'enfance (son passé), il évolue dans le présent, et il contemple ce qui pourrait être sa trajectoire d'artiste. Avec ce point de vue, "It's a good life if you don't weaken" n'est plus une autofiction douce et intime, mais un regard sur une vie en devenir, comme si le moment présent contenait déjà tout les moments futurs. Cette impression est encore renforcée alors que l'histoire s'achève dans une maison de repos pour personnes âgées. Dans cette histoire, Seth se met en scène dans une autofiction tenant à la fois du journal intime, de son approche de la vie et de sa propre individualité, mais aussi d'une possible structure prédéterminée de son avenir.
Je sais que la vie est belle malgré tout. C’est le plus beau de tous les cadeaux. Bon, cela dépend pour qui aussi. Je n’aurais pas aimé être un esclave sur des galères à l’époque romaine. Au-delà de ce titre plein d’espoir, il y a la vie d’un auteur fan d’un certain type de comics et d’un certain vieux dessinateur. Je vais dire la vérité et rien que la vérité : je me suis fermement ennuyé. Je m’intéresse pourtant à la vie des gens mais cela dépend lesquels et ce qu’ils ont à nous raconter. En l’occurrence, j’avoue aisément ne pas avoir été passionné. Ce comics devait certainement avoir sa côte avant le début des années 2000. Depuis, il y a eu pléthore de comics autobiographique qui ont marqué des points. Bref, il apparaît comme totalement dépassé. Le titre est certes attirant mais pas le reste.
Je me suis ennuyé ferme à la lecture de ce roman graphique. Je n’ai même pas réussi à aller au-delà de la moitié de l’ouvrage. J’ai trouvé ce récit autobiographique extrêmement nombriliste et pleurnichard. Le bonhomme se complait dans son malheur et ses questions existentielles. C'est peut être trop personnel pour moi ...
C'est la deuxième BD de Seth que je lis et j'ai été troublé par les similitudes dans le traitement des histoires. Le fait que le dessin soit le même est normal mais que les personnages principaux se ressemblent à ce point est déjà plus étrange : l'autre BD était une fiction (Le Commis voyageur) tandis que celle ci est autobiographique. Seth a l'art de faire défiler les pages sans que l'on s'en rende compte, il est clairement doué pour raconter des histoires. Paradoxalement, on ne retient pas grand chose de ces lectures malgré leurs côtés plaisants. Il y a une sorte de mouvement perpétuel dans ses pages, les cadrages changent toujours d'une case à l'autre et le personnage principal donne l'impression d'être toujours en train de bouger. L'ensemble va de l'avant sans réellement avoir de la consistance. "La vie est belle malgré tout" s'articule autour d'une période de vie de l'auteur où il s'était mis à la recherche d'informations et de productions d'un vieux dessinateur. Seth ne le cache pas, sa vie s'articule autour de la BD, ce récit le démontre à nouveau. Agréable à lire, le contenu est anecdotique mais bien narré.
Seth évoque sa propre vie, une petite partie mais une sorte de sens à sa vie en recherchant les origines d'un auteur de bande dessinée dont un dessin dans le New Yorker l'a ébloui. Il signe du nom de Kalo, mais Seth n'arrive pas à avoir plus d'information alors il mène une enquête minutieuse, appelle les éditeurs, se déplace pour rencontrer la famille de ce Kalo. A travers cette quête il exprime sa nostalgie du passé, ses relations avec son frère et sa mère, son ami Chet, ses quelques relations féminines. Cela peut être intéressant, notamment cette façon de parler de soi, de se mettre en scène en essayant de se décrire de la manière la plus objective possible, mais tout le monde risque de ne pas accrocher, de trouver cela ennuyeux et inutile comme quête. Pour ma part, je ne vois pas du tout l'intérêt que peut susciter Kalo, aussi bien sur le plan du dessin que de l'humour, autre époque, culture et sens de l'humour c'est certain...
Rarement un personnage ne m’aura autant touchée que celui de cet homme, complètement désemparé et perdu dans sa vie. Ses réflexions, très égocentriques c’est sûr, m’ont vraiment touchée, et si, il faut bien le dire, elles ne brillent pas vraiment par leur originalité, elles sonnent toutefois assez juste. Ainsi, tout au long des premiers chapitres, je me suis sentie très proche des états d’âme de Seth, et pour une fois, le dessin, pourtant pas extraordinaire, n’a nullement été pour moi un obstacle à mon plaisir de lecture. Bien au contraire, sa sobriété et son dynamisme m’ont paru assez appropriés. En outre, s’il s’abandonne volontiers à la mélancolie, ce n’est jamais pesant. J’ai donc englouti cet assez volumineux album en une soirée, avec le sentiment troublant d’être sur la même longueur d’onde que le narrateur. Alors pourquoi ne pas conseiller l’achat de ce qui est pour moi un coup de coeur ? Tout simplement parce que je suis consciente que cette lecture est arrivée dans ma vie peut-être au moment précis où j’étais le plus susceptible d’y être réceptive. J’aurais aussi bien pu ne lui accorder qu’une étoile, trois mois plus tôt. Autrement dit, on peut très bien rester totalement hermétique à ce récit, et insensible aux déboires de son personnage principal. De plus, la fin m’a un peu déçue. En effet, la recherche de Seth sur ce dessinateur de presse tombé aux oubliettes, finit par confiner à l’idée fixe, et c’est un peu dommage. Mais si vous êtes en proie au questionnement existentiel, cet album est pour vous. Quant au titre...
Une BD très nombriliste, 100% autobiographique, où l’auteur profite de son enquête pour nous dévoiler tous ses doutes et ses craintes. Le thème récurrent semble être le passé, la façon dont il nous échappe, la difficulté d’accepter le changement et tout ce qui est nouveau. Certes, rien de bien nouveau, mais j’ai quand même englouti les 164 pages de cet album d’une seule traite, et je l’ai refermé avec l’impression d’avoir passé un bon moment. Les thèmes abordés m’ont plu et touché, mais j’imagine que tout le monde ne sera pas aussi réceptif à ce genre de réflexions un peu futiles et pas forcément originales. Un album qui, à mon avis, sort du lot des nombreuses œuvres autobiographiques qui envahissent les étagères de comics indépendants.
Seth nous propose un récit plutôt convaincant où il se met en scène avec beaucoup de réussite. Passionné par les bds anciennes, l'auteur nous convie à le suivre dans une enquête qui a pour objectif de retrouver les traces d'un dessinateur (Kalo) qui a connu sa petite heure de gloire dans les années 40. Et c'est donc avec beaucoup de joie qu'on suit les investigations de notre auteur. A travers son parcours, on va découvrir un peu l'Amérique et ainsi partager ses rencontres qui ne manqueront pas d'intérêt. Le dessin de Seth est très proche de la ligne claire. Son graphisme épuré ne manque pas de charme. « La Vie est belle malgré tout » est un récit où il se dégage beaucoup d'originalité et qui est, pour cela, digne d'intérêt. A suivre !
Je ne sais pas franchement quoi dire pour inciter à la lecture de cet album. Il est beaucoup plus facile de le lire que d'en parler, mais arriver à passionner le lecteur tout au long de l'histoire rien qu'en parlant de soi prouve bien que c'est un petit chef-d'oeuvre et que Seth est un grand.
Je suis un peu déçu, car j'avais beaucoup aimé Le Commis voyageur sorti récemment chez Casterman et je pensais retrouver une ambiance, un ryhtme similaires. Au lieu de cela, cette histoire tirée du comics de Seth "Palooka Ville" est certes intimiste mais ne m'a guère passionné. Au travers des recherches sur la vie d'un artiste que mène le narrateur, il se positionne dans un processus de réflexion et d'auto-critique pas vraiment prenant pour le lecteur. Car on reste dans des lieux communs et des réflexions peu poussées qui ne semblent finalement rien résoudre. Là où on aurait peut-être aimé trouver plus la vision de l'artiste, on a la vision de l'homme. Alors oui elle est vraie, mais finalement très banale, et elle ne pousse pas le lecteur à réfléchir sur les points que l'auteur soulève. Tout simplement parce qu'il n'y a pas grand chose à en dire, et à coup sûr rien de bien nouveau.
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