Odin
Thidi, Alfadir, Bolverk, Vegtam, Harbard... J’ai presque autant de noms qu’Yggdrasil a de feuilles... Je suis le seigneur d’Asgard et Père des Hommes.
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Odin est le seigneur d’Asgard, père du panthéon scandinave. Poète, magicien, guerrier implacable, père aimant, amant passionné... Avant d’être un dieu, Odin est un homme complexe et sombre, qui tenta jusqu’au bout de déjouer l’inéluctable destinée qui menait à Ragnarök, à la fin des temps. Ceci est l’histoire de celui que les Vikings nommaient le Père des batailles...
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Date de parution | 22 Septembre 2010 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
A première vue, sur la couverture du tome 1 de loin, ça laissait supposer un dessin géométrique assez peu engageant, mais en ouvrant l'album, je suis vite rassuré. Visuellement c'est très beau, c'est la première chose qu'on voit en ouvrant cette Bd qui visiblement semble vouloir miser autant sur l'aspect pictural du dessin que sur le textuel qui fait un peu figure d'intrus sur ces images quasi hyperréalistes ; elles ressemblent par endroits à certains comics modernes, les pleine pages et le découpage ont beaucoup d'allure. Ce textuel est en même temps très riche et s'associe parfaitement au sujet par son style poétique et glorieux. Les pages des chapitres en langage ancien, les imitations de gravures médiévales sont des éléments qui s'ajoutent au côté ambitieux de ce diptyque qui mélange un peu de celtique, la fantasy et la mythologie nordique. On plonge carrément dans cette mythologie fascinante qui raconte l'histoire d'Odin à la source, d'Asgard et des 9 Mondes jusqu'à Ragnarök. Le sujet est tellement dense qu'il aurait gagné à être plus développé sur 1 ou 2 albums en plus, car il est vrai comme le signale Miranda, qu'il vaut mieux être déjà connaisseur de cette mythologie scandinave pour bien apprécier et comprendre correctement cette Bd. Un glossaire des noms de lieux et personnages aurait aussi facilité la compréhension du lecteur qui ne cerne que de façon imparfaite cet univers. Tous les acteurs et les lieux de cette mythologie sont présents, c'est donc un vrai plaisir à lire, même si on perçoit ce traitement comme assez rapide ; un petit défaut aussi : la calligraphie du tome 1, trop petite, devient heureusement plus lisible dans le tome 2.
Cette BD moyen format de chez Soleil m’a immédiatement tapé dans l’œil quand je l’ai vue chez mon libraire, la couverture très sombre mais qui joue avec la lumière grâce à un vernis sélectif est tout simplement superbe. La couverture est tape à l’œil mais l'intérieur est largement à la hauteur ! De plus, j’apprécie grandement cette nouvelle tendance chez Soleil à nous donner d’avance le nombre de tomes prévus, ça sent le projet sérieux et, a priori, suivi. Ici il est question de nous conter, en deux tomes donc, le destin d’Odin. Deux tomes c’est peut-être un peu court… mais je trouve que pour l’instant ça tient vraiment bien la route (bon, c’est un tome de plus de 60 pages aussi). La majorité du récit est une narration à la première personne d’Odin lui même, qui nous raconte son histoire et comment, selon lui, il a pu arriver à ce jour fatal de Ragnarök, certaines planches avec un dessin pleine page sont vraiment superbes, les têtes de chapitre façon livre ancien aussi, les illustrations à la manière de fresques antiques également, bref, un très beau travail du dessinateur Erwan Seure-Le Bihan qui alterne les styles avec une grande efficacité. Je ne suis pas assez calée pour dire tout est fidèle à la (aux) légende(s), j’ai juste relevé une ou deux petites choses sans doute sans importance (et peut-être que c’est moi qui n’y connais rien, ce qui est fort possible), mais c’est vraiment du détail qui ne devrait déranger que les puristes intégristes. Un beau petit diptyque en perspective. Après lecture du T2 Je regrette le manque d'homogénéité au niveau de la taille de la police de caractère entre les deux tomes, à un moment donné je me suis même demandée si du coup les cases n'étaient pas plus grandes dans le T2 que dans le T1, histoire de remplir plus vites les pages, mais non... En dehors de ce détail, je garde une impression globalement positive de cette série, même si je pense qu'elle manquera probablement de clarté pour qui ne connaît pas la légende dont il est question. Il aurait peut-être fallu ajouter quelques clés de compréhension en bonus en fin d'ouvrage, pour les novices. Mention spéciale aux planches sur Surt(ur), avec leurs couleurs de feu.
La mythologie nordique a inspiré nombre de sagas et se retrouve fréquemment dans des versions inspirées. Mais rarement le sujet en lui-même est traité. Il y a bien L'Anneau des Nibelungen mais il s’agit d’une reprise de la reprise de Wagner. Dans cet album nous allons avoir l’une des versions que les vikings chantaient et vénéraient avant d’être christianisés. Mais attention, il faudra avoir déjà quelques notions car vous risqueriez d’être perdus… Les références vikings sont elle-même variables pour nombre de leur mythologie, il pourra donc apparaitre certaines incohérences au cours de votre lecture (bien relevées par Ro). Par ailleurs certains changements de comportement mériteraient peut être l’ajout des mythes secondaires pour mieux accepter certains virages divins. Bref vous n’aurez pas ici le B-A-BA de la mythologie nordique pour les nuls, mais les personnages disposent bien de ce doute et de ce poids du destin en eux même, caractéristique de la mythologie nordique. Loki m’est apparu assez bien rendu de même que Thor et Odin, j’apprécie aussi ces dieux primaires toujours délicats à cerner. Le scénario suit son chemin dans les méandres de la mythologie en traçant une ligne sacrément droite. Il a du falloir un sacré recul pour présenter les choses de façon aussi linéaire. Le résultat est que parfois çà passe un peu trop vite, mais en connaissant peu les multiples variantes et méandres temporels je trouve ici un sacré exercice de clarification bienvenu. Graphiquement, c’est très beau, mais en doutiez-vous ? Ce genre de sujet est systématiquement associé à des graphismes somptueux associant l’onirisme, le réalisme et l’imaginaire dans une harmonie graphique. Erwan Seure le Bihan arrive dans ses cases à retransmettre à la fois la brutalité du sujet et les sentiments tourmentés qui animent toute cette mythologie : le poids du destin associé à cet espoir de s’y soustraire… Pour cela chapeau puisqu’il ne s’agit pas uniquement de belles illustrations comme on en voit tant, mais bien d’un travail ciselé de cases, de plans et d’enchainements. Si « Merlin » de Soleil fut écarté du site car jugé illustration, vous retrouverez cette qualité graphique ici. Au final un grand chapeau pour cette transcription nordique, structurer le Walhalla pour en faire un diptyque était projet osé. A vrai dire j’aurai préféré un triptyque car certains comportements manque de fluidité et auraient mérité un peu plus de développement ! Maintenant vouloir enfermer Loki dans des raisonnements structurés n’est-ce pas aussi se mettre le doigt dans l’œil… J’ai hâte de voir la suite et j’encourage l’achat pour cette pépite graphique au scénario maîtrisé (ce qui est rare dans ce domaine).
J'apprécie les oeuvres qui mettent à plat des récits immémoriaux tels que les fables mythologiques et autres légendes aux mille versions. Cela permet à la fois de les vulgariser, de les remettre au goût du jour pour un public plus large, de leur assigner des images aussi belles que possible et de leur rendre hommage par le biais d'une adaptation personnelle de la part de leurs auteurs. Pour le cas de la mythologie nordique, je la connaissais certes relativement bien, dans les grandes lignes et dans la plupart de ses nombreux détails, mais j'ai apprécié de pouvoir découvrir les origines de ses personnages et de son univers, puis de voir retracés dans un certain ordre chronologique les moments clés que j'avais tendance à mélanger. Et puis cela fait plaisir de voir une nouvelle mise en image de cet univers légendaire. J'apprécie notamment la forme que Seure-Le Bihan donne ici à ses Géants (même si je reste toujours subjugué par les Géants tels qu'ils sont représentés dans Siegfried). Le personnage de Loki, notamment, est fort réussi. J'aime aussi la représentation physique des Nornes. Pour le reste, le graphisme fait la force de cet album. Ce sont de belles grandes planches peintes en couleurs directes. Je dois pourtant avouer que ce n'est pas trop le style de dessin que j'apprécie. Je trouve notamment qu'il manque de profondeur et certains choix de couleurs sont un peu kitsch à mon goût. Quant au récit, je l'ai apprécié sans vraiment le savourer. J'ai le sentiment qu'il élude un peu trop de points, reste superficiel et un peu trop rapide. Il va même jusqu'à résumer de manière incorrecte certains faits, comme de désigner Frigg comme étant la mère de Thor et Tyr alors que, bien qu'Odin soit effectivement leur père, ils ne partagent pas le même sang maternel que Baldr. Certaines questions que l'on peut se poser quand on découvre la mythologie nordique par le biais de cette BD restent aussi sans réponse et peuvent frustrer le lecteur qui aura l'impression que l'auteur cherche à les embrouiller. Par exemple, qu'est-ce qui différencie un Ase d'un géant s'ils en sont les descendants ? D'où viennent les autres Ases s'ils ne sont ni les fils de Burr ni leurs descendants ? Comment se fait-il qu'Odin ait créé Yggdrasil et les neuf mondes qui l'occupent mais que certains de ces mondes semblent avoir existé et être peuplés avant même l'existence d'Odin ? Ces questions n'ont évidemment pas de réponse car une mythologie aussi ancienne et diversifiée dans ses sources n'est pas carrée et logique de bout en bout, mais j'ai ressenti comme une tentative d'éluder ces points dans ma lecture, et j'imagine qu'un lecteur néophyte, lui, pourrait s'y trouver un peu perdu ou se sentir floué par les vérités assénées sans explications. Autre point similaire, j'ai trouvé un peu dommage qu'aucune explication ne soit donnée concernant le tourment de Loki et la vengeance d'Odin, hormis concernant le cas de ses fils. On aperçoit pourtant bien la forme du serpent au-dessus de lui mais qui comprendra ce qui goutte sur son front sur les cases suivantes s'il ne connait pas déjà la légende ? Bref, j'ai un sentiment mitigé quoique globalement positif sur cette adaptation de la mythologie nordique. La vulgarisation est intéressante et bien menée malgré quelques raccourcis et légères incohérences. Et puis, même si ce n'est pas vraiment ma tasse de thé, le dessin est beau. C'est donc un album qui vaut l'achat, même en attendant la suite.
Je trouve aussi que la série mériterait plus de longueur, je dirais même plusieurs tomes supplémentaires, toute cette profusion de personnages devrait être plus développée, à moins de connaître la mythologie nordique sur le bout des doigts, cette lecture reste un peu frustrante, il va falloir relire ce premier tome ou se renseigner ailleurs pour vraiment en profiter, et ce serait dommage de s’en priver car le graphisme lui est magnifique. Il alterne deux styles différents, l’un plutôt moderne qui me fait penser à du Bisley et un autre tout droit sorti des enluminures anciennes, au toucher certaines pages sont même un peu granuleuses. Je n’arrive pas bien à cerner la colorisation, j’aurais tendance à dire que Seure-Le Bihan a mélangé couleurs directes et informatisées et quoi qu’il en soit le résultat est sublime. Côté narration on ne peut pas dire que ce soit un livre illustré, car sans le graphisme la phase narrative est vraiment trop légère pour qu’elle soit totalement compréhensive, mais les dialogues directs sont vraiment minoritaires. Cela dit c’est très bien écrit.
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