L'Assassin qu'elle mérite
Vienne, 1900. Deux riches noceurs, désabusés et cyniques portent un regard impitoyable sur ce milieu artistique viennois de la Sécession qui prétend révolutionner l’art. Un soir d’ivresse, ils font le pari de transformer un jeune homme pauvre en ennemi de la société, de le façonner à leur guise, comme une œuvre d’art vivante.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Ecole Emile Cohl Europe centrale et orientale Les meilleures séries terminées en 2016
« Alors mon but sera atteint. J’aurais contribué, dans la mesure de mes ressources, à créer un gredin, un ennemi de plus pour cette odieuse société qui nous rançonne. » H.K. Huysmans Vienne, 1900. Deux riches noceurs, désabusés et cyniques portent un regard impitoyable sur ce milieu artistique viennois de la Sécession qui prétend révolutionner l’art. Un soir d’ivresse, ils font le pari de transformer un jeune homme pauvre en ennemi de la société, de le façonner à leur guise, comme une œuvre d’art vivante. Ils choisissent le jeune Victor qui passait par là. À leur côté, le jeune homme va découvrir des plaisirs insoupçonnés derrière les murs de la plus prestigieuse maison close de Vienne. Un monde de volupté et de raffinement s’ouvre à lui. Un monde dans lequel il y a la merveilleuse Mathilde. Un monde qui n’est pas le sien. Quel sera le prix à payer pour que le rêve se poursuive ?
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Date de parution | 22 Septembre 2010 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
J’ai plutôt apprécié cette lecture, j’étais d’ailleurs prêt à lui mettre quatre étoiles, mais quelques petites déceptions m’ont fait reculer. D’abord le dessin de Corboz. Je l’ai trouvé globalement bon et intéressant. Mais il est aussi inégal, et je trouve qu’il y a trop de variations dans ce domaine d’un album à l’autre (voir la transition entre les deux premiers !), on passe d’un trait gras à un très plus léché, puis cela se modifie encore. Quant à la colorisation, les nombreux changements (chaque tome a un ou des colorisateurs différents) m’ont un peu gêné (je n’aime pas trop ces changements à l’intérieur d’une même série). L’histoire est intéressante donc, mais j’ai trouvé qu’elle était un peu trop délayée dans les deux derniers tomes – qui auraient pu être resserrés en un seul je pense – quitte à le faire plus épais de quelques pages. Il y a aussi dans ces deux derniers tomes (le dernier en particulier) trop de facilités scénaristiques (la façon dont Victor rencontre tous les protagonistes à Paris, déjoue les plans d’Alec, etc.). Mais pour le reste ça se laisse lire agréablement, le machiavélisme d’Alec, riche oisif égoïste et noceur, la naïveté de Victor, qui passe pourtant de jouet à acteur de sa vie, Lupano a construit une intrigue assez maligne, dans cette fin du XIXème siècle (l’histoire se déroule en 1899 et 1900), à Vienne surtout et à Paris ensuite, au moment de l’Exposition universelle. La narration est fluide, aérée – comme les planches de Corboz d’ailleurs. Malgré mes remarques critiques, j’ai quand même passé un bon moment en lisant ces quatre albums.
En ce début de XXe siècle, porteur de belles promesses et de progrès techniques, la société européenne se transforme et l’écart entre les classes sociales, entre ceux qui vivent dans l’opulence et ceux qui se débattent dans la misère, éclate au grand jour. Cette fracture sociale et ses conséquences personnelles et politiques sont à la base de cette courte série. L’ambiance de l’époque est vraiment bien restituée avec soin et détails. Les rues, les bâtiments, les vêtements des personnages, tout y est. Le scénario est intelligemment mené. Il ne s’égare pas et retombe parfaitement sur ses pieds à la fin. Malheureusement pour l’un des héros de ce récit, l’argent ne peut tout acheter et surtout pas l’amour. Alors comment faire quand on est très riche et malheureux ? Peut-on aller jusqu’à se servir d’un innocent pour assouvir sa passion et sa vengeance ? Si le personnage principal est manipulé par ce dandy sans scrupules, le lecteur qui suit l’affaire avec intérêt ne s’aperçoit pas que lui aussi est manipulé par l’auteur. Lupano a plus d’un tour dans son sac ! C’est original, plein de questionnements sur les comportements humains et les jugements hâtifs. Le dessin est très soigné et de qualité. A lire et relire avec beaucoup de plaisir.
L’assassin qu’elle mérite. 1, Art nouveau (4/5) Lupanar. Vienne, en 1900, va révolutionner l’art et la pensée (Schiele, Klimt, Freud, l’Art nouveau, etc.) mais sous l’opulence, la jouissance et l’insouciance, toute une vie laborieuse, brutale et soumise entretient le système élitiste. Victor, jeune homme destiné à une vie besogneuse est repéré par hasard, dans la rue, par deux nantis, Alec et Klement, bien décidés à transformer un quidam sur sa bonne mine en ennemi juré de la société. Alec, oisif et spécieux, anticipe l’avènement des masses laborieuses et imagine façonner un innocent du peuple, le manipuler afin qu’il devienne un support humain à son geste créatif, un brasier en puissance. Si Victor accepte la générosité d’Alec qu’il croit désintéressée, il n’imagine pas la déflagration qu’elle va engendrer. Avec l’argent facile, Victor goûte à des plaisirs inimaginables pour une personne de son niveau social. Conçu en quatre tomes, « L’assassin qu’elle mérite » démarre plein pot (de fleur) dans la capitale autrichienne. Bien rythmé, le récit est sans temps mort, servi par de bons dialogues. Victor dégage autant d’empathie que d’agacement face à ses envies, ses emportements et les coups qu’il encaisse en retour de quelques frivolités. Au pays de Freud, la folie couve. Bien dans le ton de l’ensemble, la fin pétaradante appelle une suite dans la foulée. Le dessin de Yannick Corboz est diablement expressif, évoquant l’expressionnisme et son cinéma à l’exemple du « Cabinet du docteur Caligari » de Robert Wiene. Les contrastes graphiques en ombre et lumière sont encore accentués par les coloristes qui utilisent les bleus et les rouges avec talent. L’assassin qu’elle mérite. 2, La fin de l’innocence (4/5) Le côté obscur de la farce. Apprenti tailleur de pierre, Victor semble anticiper son destin de futur casseur de caillou dans un quelconque bagne patenté. En effet, le jeune homme plonge dans la délinquance après qu’un grand bourgeois désœuvré l’a déniaisé en lui promettant une vie luxueuse et en lui coupant brutalement tout crédit, le rendant à sa condition ouvrière indigente, ce coup bas dans le but de métamorphoser un honnête besogneux en un être menaçant la bonne société. Après son attentat dans un restaurant huppé, Victor est pris en chasse par la police. Recueilli par un chômeur appartenant à un groupuscule antisémite, Victor apprend que son père a été incarcéré afin d’écoper à sa place. Il nourrit l’idée de le délivrer en kidnappant et en détroussant Mathilde, une prostituée, tout en faisant pression sur un juge fréquentant assidument la maison close où officie Mathilde à laquelle il tient. Par ses actions, Victor va entraîner un engrenage chaotique et sanglant qu’il ne maîtrise ni ne comprend. Le second tome de la quadrilogie surprend par le tour de vis pris dans le récit et l’aspect sombre développé. Le monde de luxe et d’artifice cher au bourgeois du premier volume est contrebalancé ici par l’envers du décor fait de piaules misérables, de ruelles malfamées, de tristes hôpitaux. Les coups bas tombent et ils font mal. Critique nuancé de la société, le scénariste construit un parcours individuel nourri de rencontres hasardeuses et d’idées faussées et montre en filigrane le déterminisme social ainsi que le poids du conformisme dans une société inégalitaire. Une nouvelle fois, la dernière case incite à lire la suite. L’assassin qu’elle mérite. 3, Les amants effroyables (4/5) Les tourments de l’âme. Dans le Vienne de la Belle Epoque, les fêtes privées battent leur plein. Décorum en stuc, panoplies égyptiennes, alcools forts, nudités affichées participent de l’orgie. Klement, devenu paraplégique après l’attentat du restaurant, orchestrateur de la bacchanale, tente de noyer son désarroi et son amertume dans la débauche acide et l’ironie amère. Accompagné par Victor, son exécuteur, il envisage de rejoindre Paris au prétexte de l’Exposition universelle où il sait qu’Alec gîte. Victor souhaite se venger du riche gandin qui a précipité sa chute en le manipulant sans scrupule. A Paris, la Ville lumière où la fée électricité s’expose, un couple d’anarchistes fomente un attentat cornaqué en sous-main par Alec désireux que la société exécrée se volatilise. Tout pourrait suivre le chemin de la catastrophe programmée si Alec ne croisait Léna, intensément aimée dans le passé. A la destruction meurtrière va se greffer la folie amoureuse, peut-être plus dévastatrice encore. Le troisième tome prend une direction inattendue, déplaçant l’intrigue sur Paris, la ville des plaisirs et de l’amour. Un romantisme noir distille son venin à mesure que les personnages avancent dans une histoire minée. Le dessin plus hâtif, moins maîtrisé que dans les tomes précédents, s'effiloche en esquisse, transformant les protagonistes en pantins ectoplasmiques. Paradoxalement, ils semblent davantage animés, grotesques ricanant empêtrés dans une tragédie qui les dépasse, férocement implacable. L’assassin qu’elle mérite. 4, Les amants effroyables (4/5) L’esthétique de l’effroi. Victor épie Alec et surprend des bribes qui l’amènent vers sa relation passée avec Léna, aujourd’hui mariée et mère de deux enfants. Bien décidé à faire du mal au manipulateur sournois et sans scrupule qu’est Alec Rindt, Victor guette le moment où il pourra atteindre Léna. A sa grande surprise, Victor assiste incrédule au suicide par noyade de Léna Stihr qui a été bouleversée par sa rencontre inattendue avec Alec. Victor sauve Léna et se trouve malgré lui auréolé du prestige du héros auprès de la famille Stihr mais Léna est rongée par sa passivité morbide que l’apparition d’Alec a ravivée. Léna comprend que sa vie bourgeoise et rangée est un leurre. Puisqu’elle n’a pu se supprimer, elle va agir en conséquence. Une course contre la montre s’est aussi engagée auprès du couple d’anarchistes bien décidé à faire exploser une bombe la veille de la fermeture de l’Exposition universelle. Le quatrième volume clôt parfaitement la série. Le talentueux Wilfrid Lupano a ourdi son histoire de manière à entraîner personnages et lecteurs dans des directions inattendues, mariant habilement destinée sociale, corruption et amours maudits. Chacun cherche son chemin et aboutit souvent dans une impasse ou une voie de garage, la richesse extérieure n’y changeant rien. Bien que le récit soit daté, l’univers corseté, le scénariste a su le distordre, le biaiser et y insuffler un discours contemporain. Yannick Corboz possède de multiples qualités. Son trait et sa mise en couleur sont expressives. Il sait mettre du mouvement dans ses cases et ses planches. La richesse visuelle qui émane de son travail distille charme et plaisir. Le duo d’auteurs cimenté par l’amitié est en mesure de donner naissance à de nouvelles créations enthousiasmantes.
Une belle série de Lupano et Corboz, ce dernier montrant son goût et son talent pour les dessins de femmes raffinées (voir par exemple la couverture du dernier tome). Partant d'une idée assez originale dans sa tournure, l'histoire prend un tour étonnant à chaque nouvel opus, ce qui fait que jamais on ne se lasse. On regrettera juste que quelques personnages du début comme Mathilde soient finalement laissés de côté. La psychologie des personnages est très bien développée, que ce soit celle du héros ou des deux amants terribles, ou bien celle de personnages secondaires qui n'apparaissent que dans un ou deux tomes. Une petite pépite.
Avec un titre pareil et une telle couverture, on croit que c’est un personnage féminin qui mérite d’être tuée et on se pose des questions sur ce qu’elle a pu bien faire. Cependant, ce titre intrigant est une vraie fausse piste. De toute façon, les dés seront vite jetés dès le début par une théorie qui sera mise en pratique. Il est vrai que la série « Quintett » avait déjà exploité ce filon intéressant. Bref, on connaîtra très vite la signification du titre. La série est agréable à lire. On est vite happé par ce récit qui se déroule à Vienne en 1900. On sent presque l’empreinte de Sigmund Freud. Cependant, je regrette que le personnage principal, jeune et naïf à la fois, bascule aussi vite du côté obscur puisque c’est de cela dont il s’agit. On aurait aimé voir une progression dans le changement de comportement. Cela apparaît trop artificiel pour être crédible. Néanmoins, comme dit, il s’agit du genre d’histoire un peu sordide que j’aime bien lire même avec ce côté un peu hollywoodien. On suivra celle-ci avec plaisir en espérant que cela gagne en intensité maintenant qu’on a fait connaissance avec les différents protagonistes. Mention spéciale pour Alec, ce riche perverti par le cynisme. On évolue dans une société injuste car dominé par le pouvoir de l'argent. Le second tome semble être celui de la transition. On avait déjà compris dans le tome précédent que c'était bien la fin de l'innocence. La descente aux enfers se poursuit pour Victor. Je n'arrive pas à comprendre qui s'en prend à son ami et à sa famille ainsi que les raisons. Il y a comme un flou quant à l'apparition de cette nouvelle menace. Il est question également de racisme avec la haine du juif. Bref, on sombre totalement dans une Vienne, capitale d'un empire en pleine effervescence. Pourtant, il semble y avoir les prémices d'une future rédemption concernant Victor. Lupano est au sommet de son art. Corboz se débrouille très bien au dessin. Bref, c'est une très bonne série. Je maintiens le 4 étoiles et j'attends la suite avec impatience. Le final aura lieu dans le 4ème tome qui sera bien entendu à la hauteur de nos espérances. C'est un beau drame romantique dans une époque trouble où l'anarchie se dispute avec le capitalisme le plus outrancier. L'auteur a réussi à bien entendu réussi son pari dans l'art de la manipulation. La direction prise sera d'ailleurs très surprenante. Il faudra certes passer sur une petite touche d'amoralité. La mode est pourtant au retour des valeurs traditionnelles... :P
Après avoir lu tant de bonnes critiques à la sortie de ce premier tome je ne m’attendais pas à être aussi frustrée à la fin de ma lecture, du coup ma première impression fut une pointe de déception, j’ai la sensation de ne pas en avoir eu assez sous la dent pour être complètement satisfaite. Le sujet est bien trouvé et les personnages bien campés et j’espère vraiment que l’histoire va bien décoller au tome 2 et m’offrir un développement de l’intrigue à la hauteur de mes espérances. D'après mes sources, c'est le cas alors je suis plutôt confiante. Graphiquement c’est franchement pas mal, même si je trouve que c’est un peu inégal sur l’ensemble et surtout sur la fin. J’ai beaucoup aimé le principe de faire les décors pâles et les personnages en couleurs vives, les bouilles des personnages sont très expressives, la mise en scène est efficace et dynamique. J’ai eu ma première déception graphique sur la planche se déroulant au théâtre (peut-être trop rouge et pas assez nuancée) et par la suite j’ai eu l’impression de voir plus de défauts qu’au début de ma lecture (moins d’expressivité des visages, trait moins appuyé). Je réserve mon conseil d’achat en attendant la sortie du T2, j’attends de voir comme se développe l’intrigue. Par contre, si vous avez l’occasion de rencontrer le dessinateur pour une dédicace, n’hésitez pas, elles sont magnifiques :) Après lecture du tome 2 je maintiens ma note et je passe mon conseil d'achat à "oui" : du point de vue de l'histoire je ne suis pas déçue, ça avance pas mal, Victor a le don de faire systématiquement les mauvais choix ;). Graphiquement, je regrette la disparition de cette technique de fonds pâles et d'avant-plans nets et bien encrés qui m'avait plue dans le T1 mais je ne serai pas aussi sévère que Miranda (ni aussi déçue visiblement, mais je n'ai pas rouvert le T1 avant de lire le 2). Après lecture du tome 3 (et relecture des 2 tomes précédents pour me remettre dans le bain) je reste sur mon 3/5. Je pensais que ce troisième tome était le dernier, finalement il y en aura un de plus : abus de filon ou réel besoin de l'histoire ? Après lecture je penche plus vers la 2ème option bien que j'aie eu un peu de mal à rentrer dans l'intrigue de ce tome qui part un peu dans tous les sens au début avec plein de nouveaux personnages "sortis de nulle part". Lupano sait toujours aussi bien raconter les histoires et Corboz nous offre de bien belles planches sur fond d'exposition universelle de 1900. Jolie colorisation également. J'attends donc la suite (et la fin) maintenant...
Cette série est à l'image de ce que j'ai lu de Wilfrid Lupano: l'idée de départ m'intrigue puis je découvre un scénario que j'aurais voulu considérer comme immanquable, mais je ne peux pas. Le gros problème que j'ai avec l'histoire c'est que je trouve qu'il n'y a pas de grande surprise. La descente aux enfers de Victor ne m'a pas surpris et j'ai l'impression que le récit est cousu de fil blanc. En plus, on dirait que Victor devient un gros salaud en seulement un jour ou deux ! Heureusement, la narration et le rythme sont très bons ce qui fait que j'ai lu ces deux tomes sans grand problème et je trouve même le riche salaud un peu charismatique. Le dessin ne m'attire pas trop, mais il n'est pas moche et les couleurs sont souvent bien choisies. En gros, le genre de série dont je ne déconseillerais pas la lecture, mais comme c'est le genre de série que je ne lis qu’une fois car rien ne me donne envie de la relire (quoique cela pourrait changer avec la suite, mais j'en doute) je ne pense pas qu'un achat soit nécessaire.
Lupano et Corboz, tandem de choc, se sont encore réunis pour nous offrir une histoire tout aussi prenante que leur fameux Célestin Gobe-la-lune, cette nouvelle histoire se déroule à une époque plus proche de la nôtre, en l’année 1900. Encore une fois Lupano me comble avec son scénario. J’ai tout de suite accroché au postulat de départ, un homme fortuné et capricieux - mais au demeurant plein d’humour - veut prouver que l’on peut transformer un pauvre mais honnête bougre en assassin, les paris sont ouverts, y arrivera-t-il ? La critique des classes sociales et de l’art est bien sentie et surtout ponctuée de remarques justes et cinglantes. La narration est toujours aussi agréable et ne souffre d’aucun défaut, un petit coup d’accélérateur sur la fin permet d’instaurer un bon suspense dans l’attente de la suite des évènements. Les personnages sont intéressants et psychologiquement bien étudiés et chose que j’apprécie par-dessus tout, malgré les déboires de Victor, la pauvre victime de notre riche héritier, ce n’est absolument pas larmoyant. Pour ce qui est de la qualité du dessin, c’est un style particulier qui plaira autant qu’il pourra déplaire. On est à mi-chemin entre le premier et le second tome de Célestin Gobe-la-lune, moins épais que le premier mais loin d’être aussi beau que le second, au trait fin et très détaillé, dommage que Corboz ne nous ait pas offert un graphisme du niveau de ce dernier. Les perspectives, les expressions et les mouvements sont quant à eux parfaits. Les couleurs sont bien choisies et variées, elles changent selon les ambiances, les lieux et l’heure, ce qui rend la lecture très fluide, elles manquent juste d’un peu de finesse. Tome 2 La colorisation et l'encrage ont changé, je ne lirai ni ce tome ni les suivants, cela ne me tente plus du tout et je vire aussi 2 étoiles de mon avis. Il n'y a rien qui m'agace le plus que l'irrégularité graphique, surtout quand on perd en qualité et qu'en plus on nous propose une couverture plus que merveilleuse et que les planches sont comparativement d'une banalité énervante.
L’assassin qu’elle mérite est une série signée par Lupano et Corboz, ce même duo à qui l’on doit l’excellent Célestin Gobe-la-lune. Et on retrouve ici un peu la même fraicheur notamment dans les personnages et les situations, ce qui a fait le bonheur des lecteurs de Célestin. Il y a un côté bon enfant, Victor est un jeu homme attachant. Ses courses effrénées dans les rues de Vienne avec ses copains sont des moments d’insouciances. Pareil quand il met pour la première fois les pieds dans un bordel, il découvre cet univers avec des yeux grands ouverts rempli de la naïveté de sa jeunesse. Mais à côté de ça son quotidien n’est pas facile et ses parents ne font rien pour lui rendre la vie plus facile. Derrière cela, cette histoire nous emmène dans un univers bien sombre. Elle met en avant ce qu’il y a de mauvais chez l’homme. Et Il est ici question de manipulation malsaine. Ou comment un dandy sans scrupule profite de notre jeune héros. Le récit est super cohérent et on rit avec Victor dans les bons moments, mais on perd vite le sourire quand celui-ci dérape et plonge doucement dans cet engrenage nauséabond. On aimerait l’aider à stopper cette spirale infernale, mais plus l’histoire avance plus il s’enfonce. Comme toujours le dessin de Yannick de Corboz est excellent et il met superbement ce récit en images, l’ambiance 1900 est bien rendue. Cependant il y a une grosse différence d’encrage entre le 1er et le 2e tome, mais une fois la surprise passée, cela ne nuit pas à la qualité visuelle de la série, même si du coup cela manque légèrement de cohérence.
Ce nouvel album est intrigant... Intrigant dans son histoire, puisque nous suivons les aventures d'un jeune homme de basse extraction qu'un désoeuvré riche et un brin pervers décide de transformer en paria. Mais bien sûr, comme on peut s'y attendre, Victor va échapper à son mentor... Le postulat de départ est plutôt intéressant, et même si en effet l'évolution du jeune homme est rapide (il apprend bien vite à se servir correctement d'une arme à feu par exemple), le récit est assez bien mené. Sur le plan du dessin, je trouve que Yannick Corboz a encore quelques progrès à faire, notamment sur les visages de ses personnages. Et parfois son encrage est clairement trop épais, ce qui ne me permet pas de prendre un plaisir complet à ma lecture. Je suis curieux de lire la suite cependant.
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