Alchimie
La fameuse malédiction contre les rois de France proférée sur le bûcher en 1314 par Jacques de Molay -Grand Maître des Templiers - était plus diabolique qu’on ne le pensait...
1800 1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Esotérisme François Vidocq
La fameuse malédiction contre les rois de France proférée sur le bûcher en 1314 par Jacques de Molay -Grand Maître des Templiers - était plus diabolique qu’on ne le pensait... En 1842, dans le Paris de Louis-Philippe, le jeune auteur de romans feuilletons, Alexis Lerouge, se retrouve par hasard impliqué dans une affaire de meurtre mettant en cause les mystérieux Habits Noirs, une organisation criminelle que semble bien connaître un certain... Vidocq qui le sauve in extremis d’un mauvais pas dans un bouge de l’île de la Cité. Alexis va ainsi tirer le premier fil d’une trame qui va le faire remonter vers un complot vieux de plus de 5 siècles et qui s’apprête à connaître son dénouement.
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Date de parution | 22 Septembre 2010 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Ce diptyque semble obtenir des jugements contradictoires voire négatifs, je vais donc m'ajouter en tant que défenseur de ce récit fantastico-policier. Avant tout, il faut bien connaître certains événements historiques car ça peut dérouter voire larguer certains lecteurs peu passionnés par l'Histoire ou peu connaisseurs, les rouages de cette aventure secrète sont de plus complexes, bourrés de références historiques avec un jonglage d'époques, et partant d'une trame assez classique, le tout est très subtilement mené. Cette intrigue m'a de suite passionné, et pourtant, le règne de Louis Philippe n'est pas une période que je connais à fond ; je savais cependant que le duc de Berry avait été assassiné en 1820 par un Républicain qui croyait couper la lignée des Bourbons. Le scénario fait appel aux habits noirs, une secte secrète d'assassins dont le but est de s'en prendre à la monarchie, j'ai l'impression que Nolane s'est carrément inspiré des Habits Noirs, cycle de 8 romans de Paul Féval, écrits dans les années 1860 ; je les ai lus il y a bien longtemps, ces romans populaires qui paraissaient en feuilleton dans les journaux (comme Chéri-Bibi de Gaston Leroux) furent précurseurs du genre policier, ils mettaient en scène une bande de redoutables criminels qui répandaient la terreur sous la Restauration en se livrant à différents trafics et méfaits, et en restant impunis. Je suis sûr que Nolane a pioché dans ces ouvrages, il a simplement déplacé légèrement l'époque qui passe de la Restauration à la Monarchie de Juillet. Le nom du héros journaliste téméraire Alexis Lerouge n'est-il pas non plus une référence amusante à L'Affaire Lerouge ? premier roman (et son plus célèbre) d'Emile Gaboriau, publié en 1865 lui aussi en feuilleton et ancêtre du roman policier. Comme on le voit, cette Bd s'appuie sur de solides références littéraires pour répondre au cahier des charges de la collection 1800 qui est de faire évoluer des héros populaires du XIXème siècle dans un contexte fantastique. L'incursion et l'allusion à des personnages réels comme Eugène Sue ou le célèbre Vidocq qui est un des héros ici, donne aussi beaucoup de répondant à cette bande qui mélange malédiction séculaire et complot monarchique, avec un grand méchant qui pratique l'occultisme. Le tome 1 plante parfaitement tous les protagonistes et le contexte, à condition de bien s'immerger dans le récit et de le lire d'une traite, de peur d'être largué si on le reprend, tandis que le tome 2 épaissit les personnages et installe une rythmique infernale, de l'action et des rebondissements, exactement comme dans un de ces feuilletons populaires qui pulullaient dans les journaux du XIXème. Le dessin de Roman, j'adore, il m'avait déja fait une sacrée impression dans Les Fables de l'Humpur et dans Roxelane - La Joyeuse ; ici, le trait est soigné, appliqué, et opte pour une excellente restitution du contexte historique, c'est un plus indéniable d'avoir une telle excellence graphique sur ce genre de bande, c'est je pense l'un des impératifs de cette collection 1800, j'ai pu le constater déja sur la plupart des albums que j'ai lus... Un superbe diptyque fantastique.
Le thème abordé pour ce diptyque n’est pas très original. Une société secrète - les habits noirs - conspire contre la monarchie. Par contre ce que j’ai vraiment apprécié, c’est le mixte côté ésotérique du récit, intensifié par une dose de chimérique et une part de thriller. Vous rajoutez également l’aspect historique et vous avez deux albums qui ont sur le papier beaucoup d’atouts. La lecture n’est pas tout le temps fluide, liée à une histoire un peu complexe mais ne lâchez rien ! Vous commencerez votre lecture en plongeant dans un Paris des années 1300 et l’exécution de Jacque de Molay le dernier maitre du Temple. Sa fin dramatique est reprise dans pour cette série et s’inscrit autour de la malédiction qu'il aurait lancée contre Philippe Le Bel et Clément V. Nous ne sommes pas dans un épisode de la série télévisée « les rois maudits » mais cela y ressemble un peu. Le trio qui se forme dans le tome 1, Alexis un journaliste, le célèbre Vidocq et Charlotte la voyante perdure dans le tome 2. Cela fonctionne bien. Ils ont la lourde tâche de déjouer les pièges de leurs adversaires pour que le roi Louis Philippe puisse rester au pouvoir. Il y a du rythme. Les rebondissements sont nombreux. C’est diaboliquement bon. Je suis plutôt fan du trait d’Olivier Roman. Je ne me lasse pas de ses dessins. C’est propre, précis et détaillé. Voilà ce que je nommerais un travail rigoureux. Je me régale avec un tel univers graphique au point d’avoir acquis il y a quelques années quelques planches originales. Ce n’est certainement pas la série de l’année mais j’aime, cela correspondant à mes préférences visuelles. Pas au point d’idolâtrer l’auteur et de noter avec la note ultime à 5 étoiles mais une note à 4 étoiles me parait justifiée.
Le duo Roman/Nolane, que j’apprécie sur sa série consacrée à Harry Dickson, me semblait tout à fait apte à produire une série digne d’intérêt dans cette nouvelle collection de Soleil, judicieusement nommée 1800. Toutefois, le début du récit m’a fait peur, car du XIXème siècle il n’est absolument point question. Au contraire, je me retrouve (une fois de plus, serais-je tenté d’écrire) avec des Templiers. Mais le récit bascule rapidement et, pour une fois, les Templiers sont utilisés d’une manière originale puisque dépositaires d’un savoir alchimique. Nous nous retrouvons alors entre 1820 et 1850 pour un récit où les clins d’œil sont nombreux et les personnages célèbres bien présents (à commencer par Vidocq, en chair et en os). J’ai le sentiment d’être passé à côté de nombreuses références, ce qui a partiellement gâché ma lecture. L’intrigue en elle-même est bien menée sans être trépidante. Ce premier tome s’avère être une solide mise en place mais tout se jouera dans la seconde partie du diptyque. C’est la cause principale de ma déception : j’ai envie de dire que ce tome compte presque « pour du beurre ». De plus, il est facile de s’égarer dans ce récit qui multiplie les époques, les références et les personnages. Par moments, il m’a vraiment fallu m’accrocher pour ne pas perdre le fil de l’histoire. Au dessin, Roman livre un beau travail. J’ai retrouvé avec plaisir son tic de construction des planches, qui consiste à créer un décor qui s’étend sur plusieurs cases. L’artiste maîtrise de mieux en mieux cette technique, que je trouve amusante et qui permet de créer des décors d’une belle amplitude. En règle générale, c’est d’ailleurs dans la composition de ses planches que l’artiste excelle vraiment. Par ailleurs, son dessin, très classique, manque sans doute de personnalité mais demeure tout de même d’une très belle facture. La colorisation est dans l’air du temps. Je peux pas dire que j’en sois baba mais elle est adéquate et assez bien nuancée. Après ce premier volet, il m’est difficile de me faire une idée de la qualité d’ensemble. Tout se jouera sur le second tome. En attendant, j’accorde un petit 3/5 sans conseil d’achat (mais j’achèterai ce second volet sans trop hésiter).
Note : 2.5/5 Cette BD pêche à mes yeux par son manque d'originalité, une narration parfois confuse et un dessin trop raide. Il y avait une certaine innovation à présenter par la suite un récit situé au coeur du 19e siècle, plus précisément en 1842. Bien peu de personnes, et moi le premier, ne connaissent effectivement bien les évènements qui se sont déroulés sous le règne de Louis-Philippe, époque du fameux Vidocq et des romans feuilletons d'aventure populaire. C'est là, à mes yeux, le principal bon point de cette série en deux tomes. Hélas, les défauts qui l'entravent sont trop nombreux à mon goût. D'une part, il y a toute la base de l'intrigue qui me semble trop cliché, trop déjà-vu dans le domaine du récit fantastique. Une malédiction datant de l'époque des Templiers, un complot s'étalant sur des siècles, une sorte de secte d'assassins, un ennemi mystérieux doté de pouvoirs magiques bien pratiques pour le scénariste (immortalité ou voyage dans le temps, hypnose...) que l'auteur n'explique que par la pirouette facile de pouvoirs acquis grâce à l'Alchimie, et enfin un héros journaliste-romancier, flanqué d'une jolie fiancée voyante, qui va enquêter dans les bas-fonds parisiens aux côtés du fameux Vidocq et lever le voile sur ce fameux complot. Des ingrédients déjà-vus mais dont le cocktail aurait pu donner quelque chose de bien pour peu que ça soit bien raconté. Mais ce n'est pas le cas à mes yeux. Après une introduction décousue et obscure pour qui ne connait ni l'histoire des Templiers, ni l'assassinat du Duc de Berry en 1820, l'intrigue s'entame pour de bon en 1842. La narration se révèle alors étonnamment mièvre et convenue pour des auteurs qui ont autant d'expérience que Nolane et Roman. Les dialogues sonnent faux, les personnages semblent mal jouer leur rôle, les scènes d'action sont embrouillées... Et je passe outre la scène de cul complètement gratuite et inutile en plein milieu d'album. Même le dessin, pourtant d'aspect correct à première vue, se révèle décevant. Les personnages paraissent en effet raides et sans naturel et les cadrages sont parfois si basiques qu'on pourrait croire à une bande dessinée de débutants. Heureusement, la finesse du trait, les décors détaillés et l'assez belle colorisation permettent de passer outre. En tout cas, je n'ai pas été convaincu. J'ai l'impression d'avoir lu trop souvent ce type d'intrigues. S'il fallait deviner la fin de cette histoire, j'imaginerais facilement un combat fatidique avec un peu de magie dans l'antre du méchant, le tout se terminant in-extremis dans les flammes d'un incendie naissant par une dernière imprécation de l'ex-templier annonçant la mort de la royauté française quelques années plus tard. Alors peut-être le tome 2 me contredira-t-il, mais je ne suis guère pressé de le lire pour le moment...
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