Les Fantômes du Vieux Bourg

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

Quand les usines ferment, les bourgs se vident...restent les fantômes ! Réédité plus tard en tant que tome 2 de la série Putain d'usine.


Documentaires La Normandie Les petits éditeurs indépendants Luttes des classes & conflits sociaux Petit à Petit

Quand les usines ferment, les bourgs se vident...restent les fantômes ! 19 chapitres pour 19 portraits, 19 destins, 19 pauvres petites vies perdues.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 29 Novembre 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Fantômes du Vieux Bourg © Petit à Petit 2008
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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03/10/2010 | iannick
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Tableau de portraits, ce livre ne m’a qu’à moitié convaincu. Et ce, simplement à cause de son parti-pris politique. Avant toutes choses, je tiens à souligner la qualité du travail graphique réalisé par Efix. Celui-ci multiplie les techniques, varie intelligemment les mises en page et garde une unité d’ensemble. Son trait a, à l’occasion, des airs de franco-belge humoristique pourtant il convient à merveille pour ces récits au fond grave. La narration est de qualité. Souvent emphatique, elle apporte une dimension littéraire à l’album mais sans l’alourdir. Les personnages décrits sont parfois attachants (le peintre en fauteuil roulant) mais manquent parfois de charisme (j’ai oublié jusqu’à l’existence de certains). Le fait qu’ils nous soient présentés par un unique narrateur permet de garder la cohésion de l’ensemble, ce qui est appréciable. Reste le point qui fâche : la dimension résolument politique de l’album. Je n’ai rien contre le socialisme mais lorsque le propos se fait trop manichéen, il atteint chez moi l’effet inverse. Je ne peux m’empêcher de me faire l’avocat du diable : non, tous les patrons ne sont pas des salauds, non, tous les prolétaires ne sont pas des victimes de la société. Voilà, c’est cette réaction-là que j’aurais voulu éviter en lisant cet album. M’attacher aux personnages, partager leur sort le temps d’une lecture, suivre les dérives d’une société m’aurait plu. M’entendre dire « tout ça, c’est la faute aux patrons et aux actionnaires » me parait tellement réducteur que cela me dérange. Pas mal quand même. Et un album que je relirai avec plaisir pour sa qualité d’écriture et pour le profil de certains personnages… et que je feuillèterai à nouveau pour admirer la large palette graphique d’Efix.

12/01/2012 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

"Les Fantômes du Vieux Bourg" est différent et complémentaire à l'excellente BD Putain d'usine. Il s'agit ici de 19 portraits de personnes vivants dans un quartier sinistré d'une ville industrielle à l'agonie. Ces personnes sont majoritairement des accidentés de la vie, chaque récit est indépendant et traité avec finesse. Les auteurs ont une démarche similaire aux BD "Paroles de...", j'ai été conquis par leur investissement et la manière claire et habile de traiter de tous ces problèmes broyant les êtres affaiblis par une société capitaliste sans état d'âme. Ce recueil de témoignages se lit lentement, il est captivant, les mots sont toujours juste, le dessin évolue d'un récit à l'autre mais il arrive toujours à exprimer les idées dans leur totalité. "Les Fantômes du Vieux Bourg" ne se raconte pas, il doit tout simplement être lu. Quand le documentaire croise le roman graphique il fournit une copie puissante car il ne s'agit plus de fiction mais d'histoires vraies dramatiques. A lire absolument.

11/11/2010 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur iannick

« Les Fantômes du vieux bourg » peut être considérée comme la suite de « Putain d'usine » des mêmes auteurs. Rencontré lors d’un festival bd, Efix m’a confié que ces bds feront partie d’une trilogie. Et pourtant, le thème des « Fantômes du vieux bourg » n’a que peu de choses en commun avec « Putain d'usine », seule la présence d’une grosse industrie en arrière plan est visible dans les deux bds, on peut donc considérer que ce sont bien des récits différents et indépendants de l’un de l’autre que les lecteurs auront à découvrir. Mais revenons un peu sur « Les Fantômes du vieux bourg », ce livre nous présente 19 témoignages de Jean-Pierre Levaray sur 19 habitants du vieux bourg de Grand-Quevilly (les auteurs ne mentionnent pas clairement la ville dans la bd mais il est assez facile de deviner le nom de la commune), une agglomération proche de Rouen (département de Seine Maritime). Autant le dire tout de suite : la plupart de ces récits ne sont pas vraiment rigolos puisqu’ils mettent en scène des « laissés pour compte » de la vie (et de la société). Cette population vit dans un vieux centre-ville abandonné par ses habitants ayant de bonnes ressources (financièrement parlant…). Ces derniers se sont d’ailleurs, au fil du temps et de l’expansion des usines pétrochimiques qui se sont installées à Grand-Quevilly, implantés dans les quartiers rupins et flambant neufs situés sur les hauteurs de la commune. Pourtant, quelques récits comme « Enfin, tu connais la maison nazie, pas la peine de te faire le listing » m’ont fait arracher de bons fous rires ! Malgré la faible pagination de ces récits, les personnages me sont apparus très attachants, ma préférence va à Jeannot, le champion de pétanque. Il faut saluer Jean-Pierre Levaray d’avoir eu l’intelligence de nous proposer des protagonistes très différents les uns des autres : une vieille femme, un jeune couple, une nana bien roulée, un retraité, un immigré et j’en passe ! Le résultat donne un album très captivant chargé d’émotions où le lecteur éprouvera souvent de la peine, parfois aura le sourire au coin des lèvres ou encore ressentira de la révolte devant tant d’indifférence et de manque de solidarité ! Le style graphique d’Efix pour cet album est le même que pour celui de « Putain d'usine ». On y retrouve donc ses crayonnés, fusain et encrage qui rendent « Les Fantômes du vieux bourg » si agréable et vivant à lire. Après « Putain d'usine », Efix et Jean-Pierre Levaray nous présentent de nouveau une bd documentaire très attachante, instructive et chargée d’émotions. Cette fois-ci, les auteurs proposent aux lecteurs de s’intéresser au quotidien des habitants du vieux bourg de Grand-Quevilly (agglomération de Rouen), une commune où sont implantées des grosses sociétés spécialisées dans l’industrie pétrochimiques, à travers 19 hommes ou femmes qui y vivent. J’aime énormément ce genre d’album qui me fait ressentirr aussi bien de la tristesse que de la joie. Sans aucun doute, je me précipiterai sur le troisième album de ce duo d’auteurs, qui clôturera cette trilogie !

03/10/2010 (modifier)