War Songs
Dans la continuité de No comment (sélectionné à Angoulême 2009), présentant des récits courts et muets au dessin faussement naïf, War Songs revisite le genre de la bande dessinée de guerre afin d'aborder les nouveaux enjeux des conflits contemporains.
BD muette Les petits éditeurs indépendants
La guerre devenant plus insidieuse et sophistiquée, les contours du champ de bataille sont moins clairement définis qu'auparavant. Ivan Brun jette un regard féroce sur les tensions générées par le libéralisme économique et ses échappées belliqueuses ; sans prendre parti, il évoque victimes et agresseurs. La dérive sécuritaire des sociétés développées, l'accroissement des inégalités et les dysfonctionnements des rapports Nord-Sud font toujours partie de ses thèmes de prédilection. Une bande dessinée choc, destinée à produire de nombreux dommages collatéraux !
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Date de parution | 08 Septembre 2010 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
C’est peut-être un ensemble d’histoires courtes un chouia moins homogène et réussi que No comment, mais j’ai plutôt apprécié la lecture de cet album. On y retrouve, comme pour l’album cité plus haut, le même graphisme, avec des personnages aux têtes un peu hypertrophiées, une absence de texte (quelques rares dessins dans des phylactères en font office). Si No comment critiquait bon nombre de travers de nos sociétés, « War Songs » prend la suite, mais en centrant son propos sur la guerre, pour en montrer les causes et conséquences, dans nos sociétés occidentales, mais aussi et surtout dans celles où se déroulent les conflits. La société américaine illustre la première catégorie, la seconde l’est par quelque chose qui ressemble à l’Irak sous occupation. Les albums d’Ivan Brun sont rarement à l’eau de rose, l’optimisme n’y règne pas, et celui-ci ne déroge pas, puisque c’est une version assez noire et pessimiste des échanges mondiaux qui nous est montrée ici. Où l’argent, le cynisme règnent, aux détriments des plus faibles/pauvres, que ce soit dans les sociétés dominées ou aux États-Unis mêmes, les pauvres américains étant surreprésentés parmi les soldats risquant leur vie – et participant des « bavures » (en cela rien n’a changé depuis le Vietnam). Une vision pas réjouissante, mais empreinte d’un triste réalisme. Pour mon troisième album de cet auteur, c’est encore une fois une lecture que j’ai trouvée intéressante.
C’est graphique. Donc parlons en premier lieu du dessin. Si celui-ci est très simpliste, il n’empêche qu’il sert le propos avec une grande efficacité. Le trait parait même « enfantin » et ce décalage avec le fonds est la plus grande force à mes yeux de cet ouvrage. Ensuite, que dire. Je n’ai pas aimé. Je vois ce livre comme un livre d’un photographe de guerre. C’est vraiment le parallèle que je fais. Et je trouve qu’ici Brun est un peu facile dans cette dénonciation de tout type de conflit, pour tout type d’origine et de prétexte. Mais in fine, il ne ressort pas de réelle colonne vertébrale dans ce parti pris et cela donne l’impression d’un ensemble un peu foutraque de dénonciations en tout genre. J’ai eu un peu l’impression, la violence et la provoc en plus, d’entendre une Miss Kansas nous dire que la guerre c’est pas bien. Pas assez intelligent à mon sens en dehors du concept No comment.
Dans la continuité de « No comment », je n’ai pas eu le même plaisir à lire « War songs ». Il n'y a pas eu d'effet de surprise. Ivan Brun joue toujours la carte de la provocation avec ses petites histoires ou ses dessins pleine page. Il n’y a pas de textes, tout est évoqué par le dessin. C’est le principal intérêt mais également le défaut de cette BD car les idées ne sont pas clairement exprimées ou demandent beaucoup d’attention et de concentration pour être déchiffrées. Le titre est à nouveau évocateur, tout tourne autour de la guerre mais l’auteur ratisse large, il dénonce les tenants davantage que les aboutissants, comme l’ingérence d’un pays ou de financiers provoquant des conflits pour des intérêts personnels comme le pétrole. Certaines histoires ont des démonstrations édifiantes. L’ensemble est d’un niveau correct mais tous les récits ne font pas mouches. Le dessin est lisible sur le trait avec ses personnages semblant sortis de mangas, mais il manque d’ingéniosité pour tout exprimer de façon naturelle sans textes. C’est bon mais il faudrait plus… A lire au moins pour certains passages.
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