De Briques & de Sang
Comme toutes les histoires de ce genre, celle que je vais te raconter commence par... un crime.
1914 - 1918 : La Première Guerre Mondiale Bâtiments et architectures Picardie Utopies, Dystopies
En janvier 1914, à Guise dans l'Ain, la police retrouve le corps d'un ouvrier fondeur puis, quelques jours plus tard, celui d'une veuve. Un journaliste de L'humanité réalise une enquête qui le mène dans une communauté ouvrière.
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Date de parution | 26 Octobre 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Une lecture sympathique. Qui ne casse pas forcément des briques (désolé), mais qui, grâce à certains à-côtés, bonifie une intrigue policière peut-être un peu mollassonne. D’abord le dessin de François, déroutant de prime abord, original, en tout cas que j’ai bien aimé. Ensuite le cadre dans lequel se déroule l’intrigue. Hautière nous fait découvrir l’une des grandes utopies socialistes françaises du XIXème siècle, dans la foulée de celle de Fourrier, le Familistère de Godin, dont le fonctionnement est à la fois un décor et un moteur de l’histoire. Une utopie sociale toujours à défendre, la montée des tensions (l’intrigue se déroule essentiellement dans les tout derniers temps précédents la première guerre mondiale), en arrière-plan, la grande Histoire donne de la force à la petite. L’épilogue (dessiné par l’excellent Pierre-Henry Gomont) livre l’ultime clé de l’intrigue, avec une fin noire et tristement ironique. Note réelle 3,5/5.
A l'heure où l'on fête le centenaire de Le Corbusier un hasard m'a fait emprunter cette BD qui à sa manière traite d'une utopie sociale ainsi que l'architecte précité en concevait à la fin des années 50 et au début des années 60. Ici il s'agit du familistère de Jean Baptiste Godin, célèbre fabriquant de poêles qui à la fin du XIXème siècle décida de construire sur le modèle d'une coopérative une cité qui se voulait exemplaire, tout à côté de son usine. C'est dans ce cadre où tous se connaissent que se produit un crime sur lequel un journaliste de l'Humanité, alors dirigée par son fondateur Jean Jaurès décide d'enquêter. Disons-le d'emblée l'histoire est assez classique. C'est au niveau de l'arrière plan que les choses se montrent plus complexes qu'il n'y paraît. En effet cette cité "idéale" n'en a que le nom et l'on s'aperçoit bien vite que cette communauté cache en son sein de bien lourds secrets. En ce lieu les hommes restent ce qu'ils sont, à savoir avides de pouvoirs et en proie aux mêmes instincts qu'à "l'extérieur". C'est l'unité de lieu qui donne à mon sens sa force au récit et le scénario nous donne envie de savoir ce qui s'est réellement passé pour conduire à cette série de meurtre. Au final, ma note tire vers le haut et il n'a pas fallu grand chose pour que je mette franchement bien. Ce one shot est à découvrir ne serait ce que pour connaitre cette utopie dont les bâtiments sont encore visibles aujourd'hui et que ne renierait pas François Schuiten.
J'ai été agréablement surpris par ce one shot, d'une part car je ne suis pas ennuyé une seconde avec celui-ci et surtout car j'ai appris ce qu'était un familistère . J'avoue que je ne connaissais pas du tout l'histoire de ce "lieu de réunion des familles", construit dans l'Aisne de 1858 à 1883 par l'industriel Jean-Baptiste Godin. S'il y a bien quelque chose que j'apprécie dans la bande dessinée c'est que souvent j'y fais des découvertes trés intéressantes et qu'elle me permet de combler certaines lacunes . Au moins en lisant le récit de Régis Hautière j'ai appris que ce lieu mythique a été créé pour améliorer la vie des employés de Godin et pour proposer des solutions au problème du paupérisme ouvrier. Les employés vivent sur place à côté de leur usine , avec tout le confort et surtout ils sont tous propriétaires de celle-ci. Les auteurs nous plongent donc dans une histoire policière se déroulant dans le Familistère de Guise , à la veille de la Première Guerre Mondiale. En effet des meurtres sont commis au sein de ce lieu peu banal et un journaliste de l'Humanité y mène l'enquête. Ce thriller qui est finalement assez classique, mais se déroulant dans un lieu peu commun, a réussi à m 'intéresser du début à la fin sans que j'ai eu la moindre intention d'interrompre ma lecture. Mais je pense que c'est en partie dû au fait que je ne connaissais pas cet endroit envoûtant car l'enquête en elle même ne laissera pas un souvenir impérissable. L'intrigue est bien menée mais elle reste tout de même très simple . Le dessin est sympathique et s'accorde parfaitement au récit, mais je n'apprécie pas plus que cela le style de David François. Pour conclure je conseille de lire cet honorable one shot qui vous emmène dans un lieu historique qui je pense n'était pas connu de tous.
De Briques & de Sang est une agréable lecture policière dans un cadre géographico-historique intéressant. Le décor de ce récit est en effet le fameux Familistère de Guise construit par l'ingénieur Godin : une utopie sociale sous la forme d'un ensemble d'habitations-commerces-usine créé au milieu du 19e siècle où les cadres et ouvriers de l'usine de poêles Godin partagent la propriété commune de leur lieu de vie et de travail. L'histoire se passe juste avant la première guerre mondiale quand une série de meurtres endeuille soudain le Familistère. C'est une BD dôtée d'un beau graphisme même si je regrette l'aspect gris et triste de la colorisation. Après tout, l'histoire, même s'il s'agit d'une enquête sur des assassinats, n'est pas glauque et le fameux Familistère semble offrir un beau cadre de vie, dommage d'assombrir l'ensemble avec ce choix de couleurs. D'autant plus que les décors très soignés et les personnages assez originaux sont très bien de leur côté. L'histoire est impeccablement menée. L'enquête est fluide, les protagonistes plutôt plaisants, le mystère intéressant et entier jusqu'à la dernière minute. Il y a juste eu un petit passage où j'étais perdu dans les noms des personnages mais j'ai rapidement pu raccrocher les wagons de ma compréhension. Et puis la toute fin elle-même est assez forte. C'est donc une bonne lecture, pas quelque chose qui m'a enthousiasmé outre mesure et qui marquera fortement ma mémoire mais une bonne lecture sans hésiter.
L'originalité de cette série est le cadre qui se situe dans un familistère, une sorte d'expérience sociale empreinte d'un esprit humaniste par un visionnaire bourgeois de la révolution industrielle à savoir Jean-Baptiste Godin. Cette institution d'un nouveau genre a d'ailleurs perduré jusqu'au XXème siècle. Les habitants sont propriétaires à titre collectif du familistère ainsi que de l’usine. Le récit se situe peu avant l'entrée de la France dans la Première Guerre Mondiale. A ce moment là, tous les regards sont plutôt focalisés sur les choses politiques. C'est dans ce contexte assez particulier que se produisent plusieurs meurtres dans le familistère. L'ambiance semble pesante à l'intérieur. Les contacts avec l'extérieur sont assez peu appréciés également. C'est fort bien construit même si cela demeure assez classique dans le principe. Il faut découvrir qui est l'assassin ainsi que le mobile de ces crimes qu'on devinera aisément. L'intrigue arrive tout de même à nous tenir en haleine jusqu'à la dernière image de ce polar. Je n'ai pas trop aimé le dessin ainsi que les visages assez anguleux et caricaturaux avec un effet de colorisation délavée. Par ailleurs, je n'ai pas accroché avec les deux personnages principaux qui s'associent au milieu du récit pour enquêter ensemble. J'ai conscience que ces remarques sont purement subjectives. Malgré tout, de briques et de sang demeure une belle enquête judiciaire dans un milieu jusque là peu exploité. On va découvrir ce qu'est un familistère de l'intérieur et plus encore si l'expérience permet de se prémunir de la haine dans le coeur des hommes. Je crois qu'on connaît la réponse...
J'ai hésité entre le 3 et le 4, le ressenti global étant objectivement un 3.5/5. Je retiendrai de "De Briques & de Sang" d'abord une ambiance particulière liée à un contexte historique de près d'un siècle, à la localisation de l'histoire et à un dessin personnel perfectible mais bourré de charme. En arrière-plan, le scénario s'appuie sur une intrigue policière, des meurtres à répétition ont lieu dans la familistère et seul l'investissement d'une jeune femme y habitant aidée d'un journaliste parisien de l'huma permettra de dénouer l'intrigue. La lecture est fluide et la narration sobre. Si le style graphique ne gène pas, on prend du plaisir à suivre les protagonistes. L'intrigue est finalement relativement simple sans que cela soit péjoratif, il ne faut pas s'attendre à un scénario tel celui des séries télé les experts. L'histoire se déroule avant la première guerre mondiale, tout s'appuie sur l'observation, le recoupement d'informations et la logique. Ce one-shot mérite une lecture, il ne faut pas s'arrêter à la couverture peu aguicheuse.
Ce one-shot est équilibré et bien construit, même si l'histoire policière qui est présentée manque un peu de force. En 1913, dans le familistère Godin de Guise, des morts mystérieuses s'enchainent, et un assassin pratique et idéal est trouvé. Mais c'est sans compter sur Ada, une jeune habitante, qui, avec l'aide d'un journaliste, va faire toute la lumière sur cette sombre histoire. L'histoire policière semble classique, mais ne commet pas de faute majeure. Le seul reproche que l'on pourrait formuler est que je ne suis pas tombé de ma chaise en découvrant la vérité : ce n'est pas que j'avais deviné la fin mais celle-ci semble un peu parachutée. Mais l'intérêt de cet ouvrage se situe ailleurs. D'une part, l'environnement de cette enquête est suffisamment original pour retenir l'attention. En effet, le familistère de Guise est le théâtre de ces agissments. Le familistère créé par Godin est né d'une utopie : celle de rendre l'outil de travail aux ouvriers, en les rendant actionnaires de leur usines. Ces derniers vivent en communauté dans un familistère, ville dans la ville, qui concentre l'usine, les habitations, l'école, le gymnase, la piscine, etc. Un espèce de communisme appliqué à la vie réelle, en somme. Ce côté un peu documentaire est très intéressant, d'autant que c'est présenté avec réalisme, mettant en avant tous les avantages que représente ce genre de société (des ouvriers intéressés aux résultats, mieux traités qu'ailleurs en Europe à cette période, vivant dans un village où tout le monde se connaît), sans mésestimer tous les dangers d'une telle organisation (promiscuité, isolement, repli sur soi et sur le communautarisme, peur de l'étranger extérieur au familistère). C'est donc bien dosé, l'auteur nous propose une situation historique sans prendre parti, mais en exposant uniquement des faits. Dans ce contexte, l'histoire policière passe un peu au second plan, et vient juste ponctuer la présentation de cet environnement. L'autre élément intéressant est sans aucun doute le traitement graphique. Etant originaire de cette région, le réalisme des bâtiment est saisissant et pourtant le style ne se veut pas trop direct. C'est assez bien fait. En revanche, le graphisme des personnages n'est pas des plus engageant et au premier feuilletage, j'ai failli refermer cet ouvrage à tout jamais : le style me semblait trop confidentiel. Et pourtant, une fois l'histoire en marche, on s'habitue à ces visages taillés à la serpe, que j'ai eu du mal à reconnaître d'une page à l'autre. Pour ma part, un album de temps en temps présentant ce style peu conventionnel ne me dérange pas plus que cela. Toutefois, compte tenu de la particularité, j'aurais du mal à en enchainer plusieurs. Voici donc un album qui présente un moment d'Histoire riche, mais une histoire policière qui l'est peut-être un peu moins, servi par des dessins peu communs.
La grosse originalité de cet album provient de son théâtre : le familistère. Pour cette dimension historique, l’album mérite vraiment d’être lu. Pour le reste, nous avons droit à une enquête policière bien menée mais pas des plus originales. Pour un amateur de policier classique dans mon genre, c’est plus que satisfaisant mais si vous recherchez l’originalité à tout prix, vous risquez d’être déçu. La narration et les dialogues de Hautière sont très agréables. Ils nous plongent dans une ambiance début de siècle (passé) baignée d’humour et d’ironie tout en gardant une dimension « sérieuse ». Le récit ne fait pas rire mais les personnages ne sont pas sinistres. Le dessin de David François est étonnant. J’ai l’impression que l’artiste combine plusieurs techniques pour un résultat intéressant et non conventionnel. Au début, je ne trouvais pas cela hyper esthétique mais, au fil de l’album, ce style m’a séduit. Ajoutez à cela son art de la caricature et vous comprendrez mon enthousiasme. Une bonne lecture, objectivement entre le « pas mal du tout » et le « franchement bien ». J’opte pour cette dernière cote pour l’originalité du théâtre et du dessin, même si l’intrigue en elle-même est un peu en deçà de ces deux maîtres atouts.
Une chouette BD avec un bon scénario bien que classique, un cadre original, une ambiance bien ressentie et des références historiques nombreuses et intéressantes. L’histoire se déroule à Guise, petite commune Picarde connue pour son familistère sorte de Kibboutz, érigé par l’altruiste Jean Baptiste Godin. Dans cette fiction proposée par Hautière et François, il y a du rififi au familistère en cette année 1914, un assassin y opère au grand désappointement des autorités locales. Il y a quelques longueurs mais le scénario est bien construit, la chute est bonne. Le graphisme est d’un grand niveau, certaines planches son magnifiques mais c’est bien dommage d’avoir imaginé une couverture aussi banale
Voici une bd à lire pour la part d’Histoire qu’elle contient plus que pour son suspense, un cran en dessous, c'est essentiellement pour cette raison que je l‘ai classée dans le genre « historique ». Ce qui frappe en premier lieu c’est le graphisme de David François, assez particulier dans ses visages aux fronts fuyants mais qui ont « de la gueule », malgré que certains aient tendance à se ressembler. Les décors sont à mes yeux fabuleux et retranscrivent parfaitement ce début de siècle, d’autant qu’ils sont faits à partir de véritables documents. A ce sujet, j’aurais vu moins de planches et à la place un petit dossier sur le projet social de Godin qui est la base du récit. Certaines planches sont un peu floues, bien qu’il y en ait peu, à mon avis il y a un petit souci d’impression. Les couleurs sont assez froides et s’accordent avec cette époque finalement bien grise. Le récit prend racine dans une véritable utopie, celle d’une société parfaite, projet réalisé par l'industriel Jean-Baptiste André Godin, qui au lieu de profiter de sa fortune accumulée suite à la fabrication de poêles en fonte, préféra réinvestir ses profits en créant une ville où tous ses ouvriers purent vivre et qui devinrent au fil du temps, eux-mêmes propriétaires de leur usine et habitation. Leur vie se déroule dans une relative autarcie ayant tout ce qu’il faut sur place, écoles, médecin, piscine, marchants, etc. C’est dans cet univers très fermé que s’inscrit l’histoire, mais elle souffre de quelques longueurs. Des meurtres ont lieux, il y a enquête policière mais c’est surtout un journaliste de l’Humanité qui va faire la lumière sur tous ces crimes, aidé par une des habitantes. Ce partie du scénario n’a rien d’original, avec ce genre de récit et toutes les productions qui on déjà vu le jour il est difficile de surprendre encore qui que ce soit. Cela dit la lecture est fluide, mais le suspense assez fort au début se délite peu à peu, car c’est surtout le fonctionnement de cette ville « extraordinaire » qui accapare l’esprit au détriment de l’intrigue policière en elle-même, dont la banalité ressort au fil des pages, à peine aux trois quarts de l’histoire, ayant fait le tour de cet univers fermé, j’ai sensiblement décroché. Encore une fois à lire juste pour l'Histoire.
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