Le Joueur
Libre adaptation du roman de Fédor Dostoievski.
Adaptations de romans en BD Ecole Emile Cohl
Le Joueur est la confession directe d’un possédé à la voix haletante et familière. Le destin d’Alexeï Ivanovitch, consumé par deux passions égales, le jeu et l’amour d’une femme, révèle l’image d’une humanité pleine de désirs fous et d’aspirations incontrôlées, condamnée à l’éternelle nostalgie du bonheur ou à l’espérance du salut.
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Date de parution | 27 Octobre 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Note : 2.5/5 Sauf erreur, je n'ai jamais lu ni vu d'adaptation de Dostoïevski. C'est ici une première pour moi. Et si je lui reconnais une certaine modernité dans le ton et une originalité dans le fond, je n'ai pas été convaincu. J'ai eu beaucoup de mal à m'imprégner du contexte, à comprendre cette étrange "famille" dont fait partie le personnage principal. Je n'ai pas compris ce qui les retenait ensemble, ce qui les motivait, ce qui expliquait leurs relations d'amour-haine et pourquoi ils ne se quittaient pas purement et simplement. C'est pourtant tout le cœur du sujet et c'est le ciment de ces relations qui vous nous être peu à peu révélé... sans pour autant me convaincre car je me sens étranger à leurs aspirations et raisons d'être. En l'état, j'ai trouvé assez irritant leurs comportements, leurs bisbilles, leurs allers et venues et autres trahisons permanentes. Rapidement toutefois, on comprend que c'est le démon du jeu qui est au cœur de la majorité de leurs agissements, le démon du jeu mais aussi pour certains autres le besoin d'argent ou encore un amour vécu presque comme un défi, mais ces derniers semblent passer au second plan face à l'attraction du premier. Et c'est ce démon du jeu qui est au centre de la morale finale. Le tout est servi par un dessin que j'ai trouvé de très bonne qualité, bien appréciable. Les couleurs aussi sont bien. Mais voilà, j'aurais préféré que ce même graphisme soit utilisé pour raconter les aventures de personnages plus attachants, moins torturés et pour lesquels j'aurais ressenti davantage d'empathie.
Difficile d'adapter Dostoïevski en bande dessinée. En effet, comment retranscrire l'analyse approfondie qu'a fait le grand écrivain russe de la psychologie humaine et des tourments de l'âme russe? Toute adaptation littérale aurait été vouée à l'échec. Plutôt que de s'attarder sur la psychologie du joueur de casino, les auteurs se sont attachés à nous dépeindre une triste galerie de personnages, ruinés ou en manque d'argent, largement endettés et calculateurs qui, tous, effectuent des courbettes devant ceux qui pourront les renflouer ou contribuer au rétablissement de leurs finances. Regardez donc ces femmes qui s'offrent à des vieillards libidineux mais fortunés, repoussant par là même les avances d'Alexei Ivanovitch, un héros séduisant mais sans le sous. Regardez vous ce neveu qui attend la décès de sa grand mère afin d'hériter de sa fortune et se décompose lorsqu'il s'aperçoit qu'elle n'est pas encore passée de vie à trépas, et que mieux elle joue sa fortune au Casino. Ce récit est celui de l'avilissement des hommes et des femmes devant l'argent, une constante du genre humain, un comportement intemporel. Les auteurs nous brossent le portrait de personnages peu reluisants, dont l'humeur varie en fonction de cet argent qui vous tend les bras ou au contraire qui s'éloigne de vous. Le dessin de Godart, à mi chemin entre le réalisme et la caricature a le mérite de faire ressortir cette noirceur de l'âme humaine, et la folie qui s'empare des hommes, que les mots seuls de Dostoïevski pouvaient retranscrire. Les couleurs sont également superbes. Une belle adaptation de ce classique de la littérature russe, qui mérite incontestablement d'être lue.
Je n’avais pas spécialement l’intention de lire cette BD au moment de sa sortie car c’est un genre que j’affectionne peu. Les histoires compliquées où argent, amours impossibles, rivalités et luttes de classes font rage ne sont pas trop ma tasse de thé, c’est souvent très compliqué et révélateur d’un monde et d’un état d’esprit qui ne me plaisent pas. Et puis j’ai eu l’occasion de rencontrer le dessinateur Loïc Godart en dédicace et du coup, j’en ai fait l’acquisition. Au final, je ne regrette pas mon achat, je ne connaissais pas cette histoire adaptée d’un roman de Dostoïevski et ce fut l’occasion de me cultiver un peu. J’ai trouvé la BD plutôt facile à lire et à suivre, les personnages sont tout de suite identifiables, chacun dans son rôle respectif et avec son caractère torturé à souhait, j’ai ressenti fort peu de sympathie pour la jeune fille dont est amoureux notre héros et qui est finalement très capricieuse et à l’origine de ses déboires. J’ai beaucoup aimé la vieille femme dont tout le monde attend la mort. Le dessin ne me plaît qu’à moitié (petite moitié d'ailleurs), bien que le style présenté ici soit nettement plus à mon goût que celui utilisé par le dessinateur dans d’autres œuvres comme « L'Anatomiste » ou « Bang! », grâce notamment à la mise en couleur à l’aquarelle. Par contre, les personnages, leurs visages et surtout leurs bouches, souvent pincées, m’ont un peu rebutée. Un avis mi figue mi raisin au final, mais pour un genre vers lequel je ne serais pas allée sans avoir rencontré l’auteur, je suis plutôt satisfaite ! Et puis ça m’a donné l’occasion de faire connaissance avec un pilier de la littérature « classique », moi qui en connais si peu dans ce domaine, donc rien que pour ça, j’en conseille au moins la lecture, si ce n’est l’achat surtout que c’est un bel objet.
Après La Douce chez l'éditeur Carabas, voici la seconde oeuvre tirée d'un roman de Dostoïevski que je découvre, cette fois-ci chez l'éditeur Noctambule. C'est toujours aussi difficile d'accès avec cette fois-ci un flot de dialogues continus et ennuyeux. On découvre l'univers des joueurs de roulette russe dans les différents casinos européens vers la fin du XIXème siècle. Construire sa vie sur les gains de jeu forcément lié au hasard n'est absolument pas ma ligne de conduite. Aussi, j'ai eu beaucoup de mal à comprendre les motivations et la psychologie des différents personnages même avec beaucoup d'efforts de concentration. Il y a bel et bien une histoire d'amour mais qui est franchement pathétique car cela relève de la manipulation d'esprit. Je n'ai pas succombé à cette oeuvre qui reconstruit certainement à merveille l'ambiance de l'époque. La faute à une histoire qui manque d'intérêt et de cohérence à mon humble avis. Rien ne va plus !
J'ai beaucoup de mal avec la littérature "classique" russe. Elle présente souvent des héros tourmentés, parfois pris par le vent de l'histoire, mais au destin tellement étrange parfois que les bras m'en tombent. Et c'est souvent le cas avec les adaptations en BD de cette littérature. Cela se vérifie avec ce joueur, pris au centre d'une intrigue économico-familiale dont on ne comprend pas grand-chose, qui est racontée de façon assez confuse (l'adaptation n'étant pas en cause, je pense que la confusion est présente dans le texte d'origine). Et puis assez vite je me suis désintéressé du destin de ce joueur, les péripéties qui lui arrivent me paraissant bien médiocres, pas suffisamment intéressantes pour être écrites, encore moins appréciés à la lecture, à ma lecture du moins. En face de ça nous avons Loïc Godart, au style lui aussi torturé, mais qui manque de maturité à mon goût, ses personnages changeant de silhouette ou de visage au gré des pages. Bref, bien peu de choses intéressantes dans cette adaptation...
Je pensais avoir affaire à une bd éditée chez Futuropolis en la voyant : même maquette, même papier épais, dessin personnel complété par une mise en couleurs à l’aquarelle et pagination conséquente. Seul, le prix de cet album apparaît moins élevé que la plupart des bds publiées chez Futuropolis. Au fait, c’est quoi cette réalisation ? C’est « Le Joueur » scénarisée par Stéphane Miquel et dessinée par Loïc Godart, et c’est publié chez Soleil (Drôle de politique éditoriale de la part de Soleil étant donné que cet éditeur a des parts chez les éditions « Futuropolis »…). Les auteurs nous proposent un récit se situant au tout début du XXème siècle. Les casinos servent de décors à cette histoire où des imbroglios financiers s’implantent dans une famille d’aristocrates russes. Le personnage principal est un homme qui par amour pour sa belle va se retrouver mêler aux histoires d’argent et à la zizanie ambiante de cette riche famille… Oulala ! Quand on lit un album de ce type, on peut se dire que la vie est vachement compliquée ! Non pas parce que le scénario de Stéphane Miquel (adapté d’un roman de Fédor Dostoievski) est dur à suivre mais parce que les protagonistes sont (très) tourmentés. La passion, la contradiction et l’argent sont les maitres mots de ce récit. Le résultat donne un album qui se concentrent sur le destin des différents personnages, où l’ambiance est paradoxalement lourde et gaie (cela est probablement du à l’apparition de la matriarche et aux séquences dans le casino) à la fois. En tout cas, je ne me suis pas ennuyé en suivant les péripéties de cette famille bizarroïde ! J’ai vachement apprécié le coup de crayon de Loïc Godart non pas parce qu’il fait partie de mon panthéon au niveau du dessin mais parce que je le trouve parfaitement adapté au récit. Il est assez rare de voir une symbiose excellente entre le graphisme et le scénario dans une bd et ce duo d’auteurs montre que c’est possible ! Chapeau les artistes ! Cette bd possède un charme fou ! Elle présente un récit solide et dense, des personnages attachants et un dessin en totale adéquation avec ce scénario… et pourtant, je ne mets pas au moins 4 étoiles à cet album ! Mes seules explications à cette notation se situent probablement au fait que je n’ai jamais été attiré par les casinos et parce que, malgré sa situation au XXème siècle, les auteurs ne font pratiquement jamais allusion au contexte historique de cette époque. Note finale : 3,5/5
Je rejoins en bien des points l’avis de Miranda : ce livre est pétri de qualités mais ce n’est pas ma tasse de thé (encore que, à choisir, je préfère l’Orval, la Chimay ou la Maredsous). Curieux choix de la part des auteurs que d’adapter "le joueur" de Dostoïevski qui n’est pas son roman le plus connu. Mais un choix opportun car il montre bien des traits de la personnalité de cet écrivain russe. En effet, Dostoïevski avait, comme Alexeï Ivanovitch, une addiction à la roulette (il y perdit des sommes conséquentes) et aimait les femmes (sans avoir beaucoup plus de chances de ce côté semble t’il). Ce roman graphique met en scène des aristos déchus en mal d’argent et d’amour qui attendent tous le décès de la marâthe (pour toucher son pactole). Ne pouvant juger de la qualité de l’adaptation, on l’imagine pourtant proche du roman originel. L’histoire baigne dans une atmosphère tourmentée et passionnée comme devait être la vie de l’écrivain. L’arrivée inopinée de la marâthe qui se portait mourante apporte une touche humoristique en accentuant le mal-être des protagonistes. Enfin, le final ne trahit pas le corps du récit en étant lui-même passionné et tourmenté. Un petit mot pour conclure sur le dessin de Loïc Godart. Il est bien adapté à l’œuvre en étant lui-même tourmenté. Il a un petit côté Nicolas de Crecy, tant dans le trait que dans la couleur. L’adéquation récit-dessin est une réussite totale. Personnellement, ce n’est pas une bd que j’achèterai mais elle peut constituer un maître achat pour quiconque s’intéresse à ce genre de romans. Car son prix est finalement contenu au vu de la pagination et du travail fourni par les auteurs.
On ne peut passer à côté de cette bd tant la couverture est attirante et belle, d’ailleurs la collection Noctambule a agrandi son format de 1,5 cm, mine de rien ça semble peu mais ça change tout, les deux autres bds sorties dans cette collection sont nettement moins mises en valeur, ce nouveau format est un minimum au regard de la beauté du graphisme dont cette collection fait preuve. Loïc Godart, dessinateur de L'Anatomiste nous montre toute l’étendue de son talent, il se met ici aux pinceaux et c’est… merveilleux ! Les couleurs sont juste superbes et magnifiées par la belle qualité du papier. Le dessin est tout en finesse avec des personnages expressifs, aussi ronds qu’anguleux, ce qui prononce leurs caractères complexes. Chaque planche est un ravissement, il n’y a vraiment rien à redire au visuel qui frise la perfection, ou alors simplement… un plus grand format ? Pour ce qui est de l'adaptation en elle-même, ça plaira ou pas, pour ma part je me demande encore si j’ai été conquise ou pas… même si la lecture est agréable et fluide. Je n’ai pas lu l’œuvre originale mais je pense que Stéphane Miquel a bien retranscrit l’esprit torturé à souhait de Dostoïevski. Ce qui m’a gênée tout autant qu’attirée, ce sont les histoires d’amour trop présentes ; gênée car c‘est un sujet qui en général ne me parle guère, mais attirée car elles sont exposées comme une addiction ce qui leur donne une toute autre dimension. Les auteurs font vivre à cette horde de personnages, tous plus tourmentés les uns que les autres, des situations conflictuelles avec eux-mêmes et difficiles à gérer, c’est d’autant plus intéressant que cela se passe à une autre époque avec d‘autres mœurs, elles aussi bien retranscrites et qui nous font facilement faire un saut dans le temps. Par contre j’ai moins ressentit l’addiction au jeu, les scènes de casino ne sont pas assez nombreuses à mon goût. J’ai préféré la seconde partie, avec l’arrivée de la vieille tante qui insuffle une sacrée dose d’humour à elle toute seule. La troisième et dernière partie manque un peu de développement, quelques planches supplémentaires n’auraient pas été de trop, cela donne un infime déséquilibre au récit. Au final, un sentiment mitigé...
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