Carnaval (Manolosanctis)
Sur une île antillaise fantasmée, un personnage au masque de lapin tente de mettre de l'ordre dans son passé...
Alice au Pays de la BD Dictatures et répression Les petits éditeurs indépendants Manolosanctis
Après dix ans d'exil, un mystérieux inconnu revient sur son île natale, où une révolution sanglante à engendré un état de carnaval permanent. Prétendument architecte, celui qui se cache derrière un masque de lapin noir va rapidement se montrer bien plus impliqué dans l'histoire torturée de son pays qu'il n'y paraît de prime abord. Affrontant enfin son passé, il fera alors tout pour réparer ses erreurs et celles de son peuple, quitte à commettre bien pire…
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Date de parution | 04 Novembre 2010 |
Statut histoire | Série abandonnée (éditeur en faillite, initialement prévu en 4 tomes) 2 tomes parus |
Les avis
Etrange cette BD... Le premier tome baigne dans une ambiance surprenante, entre rêve, atmosphère de fête et flou artistique. Le flou est d'ailleurs présent dès le dessin, puisque le trait réaliste d'Akalikoushin est accompagné d'une mise en couleurs baveuse (ce terme n'étant pas péjoratif, mais simplement le plus adapté que j'aie trouvé pour la qualifier), et des teintes blafardes. Le travail au lavis est toutefois magnifique, et le style d'Akalikoushin est à découvrir. Ce n'est pas laid, mais franchement déroutant. On a l'impression d'évoluer dans un rêve, de voir les choses au travers d'une vitre saturée de buée... Le second tome est un peu plus lisible à ce niveau-là, ou alors c'est moi qui me suis habitué, même si par phases l'atmosphère est très sombre. Il y a un peu d'action dans le second tome, et Akalikoushin s'y montre aussi à l'aise que dans les parties intimistes ou contemplatives. Concernant le récit, j'avoue ne pas avoir compris grand-chose à la première lecture, mais ce flou entretient l'intérêt, grâce à un personnage central vraiment intrigant. Le second tome rentre de plain-pied dans l'intrigue, il n'y a plus d'onirisme ou de poésie, l'action s'avance. Un côté "réalisme magique" des auteurs sud-américains, l'influence d'Alice au pays des merveilles ont visiblement présidé à son écriture... Un OVNI phylactérin, sans aucun doute.
Le premier mot qui me vient à l’esprit est : original, tant graphiquement que d’un point de vue scénaristique. Tout d’abord ce qui saute aux yeux : le dessin aquarellé de Akalikoushin est envoûtant et garde une simplicité assez déconcertante, il enrichit ses planches avec, si j’ose dire, presque rien, quelques coups de crayon, quelques coups de pinceaux…, et le résultat est fascinant ! Les tons bleus et violets sont omniprésents, agrémentés de jaune et de marron, quelques simples couleurs qui se mêlent les unes aux autres tout naturellement et dans une harmonie parfaite. Le violet est une couleur que je déteste et pourtant ici l’auteur réalise l’exploit de me la faire apprécier ! J’ai purement adoré les quelques personnages animaliers, le lapin vaut mille fois le détour. Je me suis régalée visuellement, miam ! Encore ! L’histoire, elle, commence de façon un peu hermétique et surtout très onirique, avec comme premier personnage un humain à tête de lapin. Les références à « Alice au pays des merveilles » foisonnent, surtout en première partie du récit, l’auteur instaure ainsi un climat étrange, certainement dans le but de déstabiliser le lecteur et de l’accrocher en même temps. Cependant au fil des pages tout ce qui peut paraître étrange devient évident et finit par s’ancrer dans un réel presque absolu. On part sur une très intelligente et innovante histoire inspirée d' «’Alice au pays des merveilles » qui mêle le conte à une dictature dans un pays tout aussi imaginaire, mais s’inspirant nettement d’évènements réels, et plus on avance plus le récit laisse de côté la part du conte, et tout ce qui pouvait paraître fantastique ne l’est plus, comme par exemple le lapin qui n'est en fait qu'un masque. C’est un peu dommage sur ce point là, j’aurais préféré rester à me baigner dans le fantastique, d’autant que les histoires d’oppression ne m’attirent pas particulièrement, cela dit c’est tout de même bien vu et surtout extrêmement bien présenté. L’auteur mêle à tout ceci un récit intimiste, avec les états d’âmes et la vie de se magnifique lapin noir et une touche de polar avec le suicide du prêtre, qui soit dit en passant est représenté par une planche divine et une petite bulle assez diabolique. J’attends la suite, mais pour l’instant je dirai que c’est excellent.
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