Marvels - L'oeil de l'objectif (Marvels : Eye of the Camera)
Les supers héros vus par l'homme de la rue.
Marvel Photographie Super-héros Univers des super-héros Marvel
Le narrateur, journaliste, décide d'écrire un livre relatant son expérience de reporter photographe au service de la rubrique "super héros". Le journaliste apprend qu'il est atteint d'un cancer, il est hospitalisé. Il continue l'écriture de son livre et de commenter l'actualité des super héros au gré des évènements les faisant intervenir dans le monde. Le journaliste est veillé par sa famille à l'hopital.
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Date de parution | 08 Septembre 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Redite obsessionnelle compulsive - Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie parue en 2009/2010. Il y a plusieurs années, Phil Sheldon (photo-reporteur) était lassé de la vie et considérait une réorientation professionnelle : travailler pour la presse à sensation, quitter la sphère du pur journalisme. Toutefois, une information inopinée l'amène à couvrir la présentation à la presse de Reed Richards, Susan Storm, Johnny Storm et Benjamin Grimm, juste après leur célèbre voyage à bord d'une fusée insuffisamment protégée contre les rayons cosmiques. Il a alors l'intuition que sa vie sera indissolublement liée à celles de ces merveilles (marvels). Entre les premières apparitions de Thor, Spider-Man, Ant-Man et des angoissants X-Men, il découvre que sa plus jeune fille à besoin de lunettes. À la fin du premier épisode, une visite chez le médecin lui apprend un diagnostic peu encourageant. La suite raconte au lecteur la vie de Phil jusqu'à une période qui correspond à la mort des X-Men à Dallas pendant The Fall of the Mutants (en VO, initialement publié en 1988). Kurt Busiek ne s'en cache pas dans la postface : au vu du succès de la série initiale Marvels (1994), il était commercialement logique de lui donner une suite (envisagée pour une trentaine de pages avec Alex Ross dans un premier temps). Finalement, c'est Jay Anacleto qui réalise les illustrations, Brian Haberlin s'occupe de la mise en couleurs. Au générique, Roger Stern est crédité au même niveau que Kurt Busiek pour le scénario. Ce n'est pas la première fois qu'ils collaborent ensemble ; ils l'avaient déjà fait pour Avengers Forever. Dans la préface, Roger Stern explique qu'il a surtout servi d'aide à Busiek pour alimenter l'histoire en références sur les événements se déroulant dans l'univers partagé Marvel au moment des faits du récit. Ce tome comprend d'ailleurs 2 pages qui listent les références en question : titre de la série concernée + numéro de l'épisode. Donc Busiek reprend le personnage de Phil Sheldon et décrit la suite de son histoire. le premier épisode déconcerte un instant car Busiek revient sur des périodes déjà évoquées dans l'histoire originelle Marvels. Il est vraisemblable que Busiek tenait à faire de L'oeil de l'objectif une histoire complète par elle-même. du coup, le scénariste semble exploiter le même filon jusqu'à l'épuisement. La vie de Phil Sheldon est révolutionnée par le retour des superhéros au début des années 1960 (comprendre que le lecteur des comics de ces années là voit son ordinaire révolutionné par les premiers comics Marvel). La populace se méfie des X-Men qui semble une menace plus qu'autre chose, comprendre que dès le départ les héros Marvel ont un coté obscur que n'avaient pas leurs homologues de la concurrence (Superman en tête). Puis Sheldon semble lui-même perdre la fois dans ces merveilles avec l'apparition d'anti(super)héros comme Ghost Rider (Johnny Blaze), Werewolf (Jack Russell), Son of Satan (Daimon Hellstrom), Morbius (Michael Morbius), Dracula et Man-Thing (Ted Sallis). Son désenchantement atteint son paroxysme lors des Les guerres secrètes : les superhéros ont disparu et finalement Phil Sheldon constate amèrement que le monde ne s'en porte pas plus mal (une constatation brutalement et honnêtement cynique). Cette prise de conscience constitue le moment le plus fort du récit : toi aussi lecteur, tu peux vivre sans lire des comics de superhéros ! Sinon les frasques des superhéros n'ont de cesse, et Phil Sheldon vieillit. Les références aux années 1980 abondent et permettront aux lecteurs de cette époque de se dire alternativement "Ah oui, je m'en souviens", ou "Ah je ne me souvenais plus que ça s'était passé dans cet ordre là". Busiek et Stern évoquent dans l'ordre chronologique : la première apparition publique des FF, le retour de Captain America à l'ère moderne, la Spider-mobile, la première apparition de Nomad (Steve Rogers), la première apparition de Wolverine, le début des Champions, la mort d'Elektra, la première apparition du Punisher, l'arrivée du Beyonder, etc. Jay Anacleto n'est pas Alex Ross, mais cela n'a rien d'une surprise, ni même d'une critique. Il a un style très réaliste, beaucoup plus que celui d'Alex Ross, beaucoup plus descriptif, beaucoup plus terre à terre et plus minutieux. Globalement Anacleto préfère renforcer la sensation de quotidien, d'ordinaire. Il a dû effectuer de sérieuses recherches car les détails vestimentaires ou technologiques (la forme des postes de télévision par exemple) ne présentent aucune erreur par rapport aux décennies visitées (1960, 1970 et 1980). Il est possible de suivre scène par scène l'évolution de la mode et des appareils électroménagers, impressionnant. Les visages présentent tous une forte personnalité, sans être décalqués sur des photos. Chaque séquence est mise en scène de façon prosaïque, insistant sur le caractère banal de la vie de Sheldon, tant qu'il n'y a pas de superhéros à l'horizon. C'est un peu ce qui dessert la narration dans laquelle le lecteur finit par se demander si la vie de Sheldon l'intéresse tant que ça dans ce qu'elle a de commun. La mise en couleur repose surtout sur des teintes neutres habilement juxtaposées pour que les différents éléments ressortent les uns à coté des autres, mais là encore très quotidiennes. Finalement ce tome se laisse lire gentiment, la fibre nostalgique est fortement sollicitée et certaines références feront plus mouche que d'autres (j'ai en particulier apprécié les réminiscences du Punisher tirant sur les passants qui n'empruntent pas les passages piétons). Mais Busiek n'a rien à dire de nouveau par rapport à Marvels, et réussit moins bien le point de vue humain qu'il sait si bien magnifier dans sa série Astro City.
Je n'ai pas lu Marvels et cette suite ne me donne pas envie de lire. L'idée de voir comment un humain ordinaire réagit face aux super-héros est intéressante durant une dizaine de pages, mais après ça devient vite saoulant car le scénario tourne en rond. Le personnage semble penser les mêmes choses une bonne dizaine de fois. Le récit fait référence à pleins d'évènement survenus dans l'univers Marvel et malheureusement je n'en connais pas beaucoup ce qui fait que je n'ai pas compris certaines références. Et puis j'ai de la difficulté avec le réalisme que l'album essaye de faire. Il y a un truc qui m'a vraiment agacé, c'est l'âge des personnages. Par exemple, les super-héros ne vieillissent pas beaucoup alors que le journaliste prend tellement d'âge qu'on dirait que l'action se passe sur au moins trente ans. Ce n'est pas crédible du tout.
Dans la continuité de Marvels, l'intérêt de ce one shot n'est qu'anecdotique. On a une sorte de suite chronologique à Marvels, on suit le même personnage jusqu'à sa mort. Le reporter photographe Phil Sheldon est vraiment placé au centre de l'histoire. On s'approche plus d'un roman graphique qu'autre chose. Ses réflexions sur les super-héros sont encore plus radicales et semblent surtout tourner en rond. Graphiquement, le style est proche de Marvels mais il n'y a pas la même maitrise, Anacleto est doué mais n'égale pas Ross encore. Je me demande quel était l'objectif de cet opus, le récit Marvels se suffit à lui-même. "Marvels - L'oeil de l'objectif" est réservé aux plus curieux mais en décevra un grand nombre.
Ma note est assez sévère. Tout d’abord, le point positif : l’originalité du thème « la vie des super héros vue par l’homme de la rue » servie par un dessin de qualité, de type réaliste et photographique. Cependant, si le fait de retracer la vie des X Men, Vengeurs etc… et leurs impacts sur la société américaine à travers le ressenti de l’homme ordinaire (c'est-à-dire sans super pouvoirs) peut s’avérer original et plaisant à lire sur 7 pages, sur 60 pages, en revanche cela devient long et ennuyeux. Finalement, il s’agit « juste » d’un exercice de style, sans réelle intrigue de fond pour le porter, l’épicer et donner au lecteur l’envie de tourner les pages. Dommage. PS : cet opus fait suite au comics Marvels de Kurt Busiek et Alex Ross.
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