La Vraie Vie de Didier Super

Je ne connaissais pas le personnage Didier Super (au point que j’ai au départ cru à une création d’Emmanuel Reuzé – ce qui n’aurait rien d’étonnant, le sieur étant coutumier de quelques délires). Je n’appartiens donc pas à la principale catégorie de lecteurs visés par cet album, à savoir les fans de ce bonhomme. Par contre, je suis très réceptif à l’humour énième degré, à l’autodérision qui sont mis en avant. Personnage de loser provocateur (un peu de Rémi Gaillard – l’implication physique en moins – et de Philippe Katerine – le côté faussement provocateur bobo en moins, dans tout ça), il charge ici la baraque (gros naze à gros bide – dans tous les sens du terme, puisque ses créations musicales semblent dénuées de sérieux). Cette partie humour gras est inégale, même si certains passages sont quand même marrants. En arrière-plan il y a aussi une critique des maisons de disques, et plus largement du « milieu » artistique, de sa prétention, de son mercantilisme. Le dessin de Reuzé est sympa, caricatural, avec une colorisation plutôt moche et raccord (flashy et agressive). Pas indispensable, mais lecture sympathique quand même.

17/06/2021 (modifier)

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Ah, je l'attendais cet album, juste pour voir ce que ça pouvait bien raconter. "La vraie vie de Didier Super"... Mais qui est Didier Super ? De plus en plus de monde le connait, de plus en plus de monde l'acclame, par contre je pense que soit on adore le personnage, soit on le déteste. Didier Super est surtout connu en tant que chanteur humoristique, à l'humour cinglant, toujours au 13ème degré et de mauvais goût. Il chante des fois faux, souvent l'accompagnement musical est pauvre, moi je le dis tout de suite : je suis fan !... Et justement cette BD raconte comment Didier eut envie de devenir chanteur, et tout son parcours d'artiste, du premier concert à son dernier disque. Didier Super a sorti, pour l'instant, quatre albums que je connais à peu près par cœur, le premier, « Vaut mieux en rire que de s'en foutre », est drôle mais bâclé musicalement. Il dit lui même que ces chansons-là, elles sont moins bonnes, et qu'il ne les chante plus en concert, du coup il les « refile » à sa maison de disque (car, il explique -entre autre dans sa BD- que les artistes ne gagnent pas d'argent sur les disques (juste les maisons de disques) mais en concert). Il ressortira ce même album, musicalement réarrangé avec un orchestre, en ajoutant la mention 'pour les vieux', car selon lui, comme la population française est vieillissante, il a plus de chances de vendre aux « vieux cons nazis » ! Moi ce mauvais goûts assumé me fait rire. Je n'ai trouvé qu'une fois qu'il allait trop loin. Le 3ème album est le plus drôle, et le dernier, il explique qu'il l'a sorti, juste pour que son contrat se termine (cet album est rempli de reprises faites avec son ancien groupe). Et puis, comme il le dit dans dans cette publicité, son dernier album est un album de bande dessinée. Et finalement je suis assez déçu... Cet album est intéressant car il nous montre le système (ultra pourri) des maisons de disques, de l'industrie du spectacle et de tous ce monde qui tourne autour. Mais la vie de Didier Super et la face cachée de la création de ses disques n'est pas très intéressantes... OK, c'est trash, comme dans les chansons, mais ce trash et mauvais-goût assumé ne m'a pas fait rire une seconde. Mais sinon, la partie « éducative » sur le système, est bien faite, j'ai bien compris comment marche ce monde plutôt fermé (même s'il en expliquait déjà une partie dans ses interviews). Le dessin de Reuzé n'est pas mauvais, on reconnaît bien Didier, le dessin est bien détaillé. Mais il y a trop d'effets, trop de mauvais gags (en arrière plan), trop de couleurs flashys voire fluos, trop de montages photos, la BD finis par faire un peu brouillon et bordélique.... Bref, je suis déçu par cet album car l'humour ne fonctionnent pas comme dans les CDs, cependant, on y apprend quand même quelques éléments intéressants sur le système des maisons de disques et aussi un peu du show-business... Un album purement pour le public fan de Didier Super (ados geeks boutonneux comme il le définit lui même), ça m'étonnerait que ça intéresse les autres...

11/11/2010 (modifier)

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