Las Rosas
Western moderne dans l'enfer de Las Rosas, quelque part à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, on ne sait pas au juste de quel côté.
Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Mexique et mexicains Mon père, cet inconnu [USA] - Les déserts Nord-Américains
Las Rosas est une contrée perdue quelque part à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, on ne sait pas au juste de quel côté. Rosa une jeune femme mise au ban de la société trouve de l’aide auprès du shérif local. Celui-ci l’emmène vivre chez Marisol qui tient une petite station service au milieu de nulle part. Rosa est enceinte et fuie sa vie qui n’a pas toujours été rose. Marisol de son côté attend Angel : le fils de Pedro Cuervo le bandit et Rosa sa sœur. Angel doit bientôt sortir de prison.
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Date de parution | Mars 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Comme le disent les précédents lecteurs, il plane sur ce récit l’ombre d’un Bagdad Café. Bien plus au niveau du cadre et de l’ambiance qu’en ce qui concerne l’intrigue en elle-même. Mais bon ! Ces personnages hauts en couleurs font le charme de l’album… Je reprocherais à l’histoire certaines longueurs inutiles. Le rythme n’est de fait pas des plus haletants, Anthony Pastor s’attardant volontiers sur ses personnages et leurs pensées au détriment d’une intrigue véritablement prenante. Mais bon, ça se laisse lire, c’est assez original dans le genre et riche en personnages mémorables même si pas spécialement excentriques. L’auteur explore en effet la misère humaine (femmes battues, violés, exploitées, homosexuels ou enfants rejetés, hommes alcooliques ou violents ou les deux…) plutôt que de chercher à créer des personnages farfelus (ce à quoi je m’attendais un peu avec cette présentation d’album comme un « western tortilla à l'eau de rose »). A essayer, en tous les cas.
« Western tortilla à l'eau de rose », voila la promesse bien kitsch, et j'avoue bien alléchante, de la couverture ! Allez zou, emprunt immédiat en vue d'une loooongue (plus de 300 pages) soirée confortablement installée. On va dire promesse tenue. Je retrouve un peu le même ressenti que Ro face à cette histoire dans cette station service paumée au milieu de nulle part qui donne effectivement une ambiance à la « Bagdad café ». Las Rosas accueille son lot de femmes en souffrance, à l'abri des hommes... autant que faire se peut. La rareté des clients en fait presque un huis-clos, avec des rancoeurs, des non-dits et un mystère : qui est vraiment cet Angel que tout le monde semble attendre comme le messie ? J'ai bien aimé tous ces personnages hauts en couleurs jusque son arrivée, il y a même trois quasi-spectatrices qui ne servent à rien dans l'histoire sinon à commenter les évènements un peu à la manière du choeur dans les tragédies antiques, sympa. Après, le Angel en question m'a presque déçue mais je n'en dis pas plus, à chacun d'apprécier. Happy end à la clé pour l'effet « eau de rose » forcément et bon dessin noir et blanc, très expressif et qui participe bien à l'ambiance.
"Western tortilla à l'eau de rose", annonce avec humour la couverture de l'album. J'aime bien cette dénomination. Western, parce que ça se passe dans un de ces déserts américain, dans une ambiance proche du film Bagdad Café. Tortilla, c'est pour la touche mexicaine en plus même si l'héroïne principale est aussi à moitié chinoise. Et l'eau de rose enfin, parce que cela parle beaucoup de sentiments, et puis aussi parce que ça finit bien. J'ai immédiatement été charmé par l'atmosphère de cette histoire, une atmosphère qu'elle partage certes avec de nombreux récits ou road-movies dans les décors ensoleillés et loin de la civilisation urbaine de ces déserts façon route 66, le côté paumé du désert de Mojave et autres. On est dès les premières pages imprégné dans une communauté de femmes vivant recluses dans un camping sauvage adossé à une station-service qui est leur dernier lien avec le reste du monde. Elles ont choisi de vivre ici pour se réfugier de la vie, pour éviter les troubles de leurs passés ou simplement pour se ressourcer. Le long premier chapitre de cet ouvrage est contemplatif. Aux côtés d'une jeune femme enceinte et rebelle qui vient d'échouer là, on découvre doucement les membres de cette communauté, les liens qu'ils partagent et les nombreux petits mystères qu'ils recèlent. Il fait chaud, le désert est poussiéreux, les routiers passent en klaxonnant et la nuit seules résonnent les discussions de femmes que la vie a amochées. Peu à peu se met en place un canevas de sentiments, amours et ressentiments, de secrets enfouis qu'il aurait mieux valu déterrer plus tôt pour leur éviter d'envenimer des situations malheureuses. Quand le fin mot de l'histoire se met en place, il apparait à la fois simple et complexe, très humain, touchant. Je suis tombé sous le charme. Les personnages sont tous excellents, avec des personnalités fortes et originales. Ils sont attachants malgré leur côté brûlé à vif. Le graphisme est dôté d'une âme qui s'accorde joliment avec l'intrigue. En quelques courbes, sans trop de détails, il suffit à mettre tout ce petit monde et ces décors en scène, laissant l'imaginaire combler ce que le trait économe évite parfois de représenter. Le rythme de la lecture est lent mais prenant, malgré une petite baisse de régime passée la moitié de l'ouvrage quand celui qu'on attendait finit par se montrer enfin. La fin est l'aboutissement agréable d'une intrigue bien menée depuis le début, tenant la route tout en étant assez émouvante à mon goût. C'est comme un bon film sentimental à ambiance, presque sans action mais avec de très bons personnages et un chouette décor.
On suit le quotidien d'une communauté de femmes dans le désert du Nouveau-Mexique (ou un autre Etat, je ne sais plus, mais qu'importe). Des femmes blessées, dans leur chair comme dans leur âme, couvées par un shérif ventripotent qui attend l'hypothétique retour du fils de l'une d'elles. Très vite je me suis ennuyé à cette lecture. Les personnages m'ont semblé sonner faux, je n'ai pas ressenti d'empathie pour eux et l'atmosphère m'a semblée ratée. Reste le dessin de Pastor, dans un style réaliste un peu brut, pas désagréable mais pas encore maîtrisé, me semble-t-il. Une lecture sans enthousiasme, dont la fin m'a paru téléphonée, sans imagination... bof.
320 pages de roman graphique dans l’enfer mexicain. Certains crieront au génie au sujet de cet ouvrage de la collection Actes Sud, signé Anthony Pastor ; de mon côté, je dois avouer être resté sur ma faim. Premièrement, je n’ai pas aimé le dessin de Pastor qui reflète pourtant parfaitement la réalité parfois crue et dure du Mexique profond. Mais de plus, j’ai été déçu par le scénario. J’ai eu l’impression d’avoir déjà lu des centaines de fois des histoires sur le thème de la filiation et du secret. Il y a dans Las Rosas du Tetro de Coppola pour les ambiguïtés du rapport au père, du Almodovar à cause des problèmes d’identité sexuelle du personnage transsexuel de Marisol. Il y a du breaking bad pour l’ambiance de polar violent à la sauce mexicaine et aussi du Innaritu pour le côté film chorale. Sans oublier le coté western moderne version Trois enterrements de Tommy Lee Jones et parfois même le pire des intrigues des télénovellas. On peut même ajouter les références à certaines pièces de Shakespeare car l’histoire se joue en trois actes. Bien sûr, les rapports entre les personnages sont bien construits, l’intrigue se laisse suivre et laisse place à des rebondissements bien amenés. Mais cela suffit-il pour en faire un livre incontournable ? Alors que chaque scène, chaque événement semblent déjà avoir été vus ou lus dans une autre oeuvre. Je passe donc mon tour cette fois-ci.
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