Locke & Key
Le romancier à succès Joe Hill et le dessinateur prodige Gabriel Rodriguez vous invitent dans un monde de terreurs et de merveilles : Locke & Key.
BD adaptées en séries télévisées live Best-of des 20 ans du site IDW Publishing Les meilleurs comics Les petits éditeurs indépendants
Keyhouse : un étrange manoir de la Nouvelle-Angleterre. Un manoir hanté, dont les portes peuvent transformer ceux qui osent les franchir… Après le meurtre brutal de leur père, Tyler, Bode et Kinsey découvrent leur nouvelle demeure, croyant y trouver le refuge dont ils ont besoin pour panser leurs plaies. Mais une ténébreuse créature les y attend pour ouvrir la plus terrifiante de toutes les portes…
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Date de parution | 19 Novembre 2010 |
Statut histoire | Série terminée (6 tomes + 1 hors-série) 7 tomes parus |
Les avis
C'est vraiment mon coup de cœur lors de mes derniers achats de l'année 2017. Je ne connaissais rien à ces 2 auteurs. Ni Joe Hill, Le King junior, qui a d’ailleurs un style bien à lui, très éloigné de son illustre paternel ). Ni le dessinateur Gabriel Rodriguez. J'ai de toute façon de grosses lacunes en bds américaines ). J'ai été tout de suite emporté par cette histoire, comme un super film hollywoodien ( pas si éloigné des productions Amblins, ou des livres de Stephen King finalement ). Mais en plus moderne, comme si Spielberg, Stephen King et Neil Gaiman rencontraient Del Toro ou Peter Jackson ... ça fait beaucoup de monde à table ^^ Mais je n'ai put m'empêcher de penser à ces auteurs pendant la lecture de cette série: L'idée des différentes clefs qui ouvrent des espèces de passages secrets physiques ou mentaux, des portes dimensionnelles ou pouvoirs spéciaux. Comme un jeu vidéo. J'aime également tout particulièrement l'esprit maléfique de la femme dans le puits, qui transfère son esprit dans le corps d'un jeune homme ... Le scénario est très dense, fouillé et vraiment original. Avec pas mal de ramifications. Comme les séries télés modernes quoi ( mon dieu j'ai vieillis... c'est ça à rester bloqué dans les années 80 et 90 , oui je ne regarde AUCUNES SERIES ). Il y a donc également un côté jeux de rôle ou jeux vidéo amplifié par les superbes couvertures de comics, comparables à des jeux de rôlistes... Bon peut être pas mais étant étranger à ce milieu c'est dont à quoi cela m'a fait penser. Et puis les pages du tome 3 ou les créatures noires se mettent à se développer et à poursuivre les héros sont subli-mi-ssimes ! Vraiment époustouflantes. Bref cette série est pour moi un tour de force car ces 2 auteurs ont réussis à transcender leurs très nombreuses influences, pour en faire quelque chose de vraiment nouveau. Cela doit être le style " Joe Hill" et de Rodriguez aussi. Un sans faute. Chapeau !
Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais un a priori sur le dessin de cette BD alors même que je n'avais jamais vu la moindre planche. C'est sans doute dû aux couvertures de la première édition française, que je n'aimais vraiment pas. Heureusement, la réédition est sortie, et j'ai pu me plonger dans cette BD, qui fut une très grosse surprise autant sur le fond que sur la forme. Déjà, je ne m'attendais pas à ce que ça commence aussi brutalement et aussi soudainement. Première planche, directement dans l'action, et pas n'importe laquelle. On n'a pas le temps de se reposer une seconde dans cette BD qui a un rythme d'enfer d'un bout à l'autre. Bien évidemment, c'est une BD au scénario extrêmement bien construit. Bien que l'on puisse avoir l'impression que les auteurs s'inspirent d'un univers lovecraftien (et il y a en effet des petits points de scénarios qui peuvent le rappeler), c'est un univers très différent et bien personnel que les auteurs ont développé là. Mais un univers bourré d'inventivité. Je ne détaillerai pas tout, pour laisser le plaisir de découvrir à ceux qui ne connaissent pas, mais la façon dont les pouvoirs apparaissent et sont utilisés est particulièrement bien imaginée. C'est aussi une BD qui ose avoir des thèmes plus graves : la mort intervient plusieurs fois, des personnages sont malheureux et ne s'en sortent pas, et le final est en demi-teintes. Ca finit bien, mais pas pour tout le monde. Le dessin est très bon, efficace et dans le genre comics moderne. Il n'y aurait pas grand chose à en dire, la diversité des personnages n'empêche pas la reconnaissance de chacun et les décors sont très bons. C'est simple et efficace. Bref, une lecture pour laquelle je partais avec plusieurs idées complètement fausse et qui m'a vraiment bien plu. C'est étonnant, unique en son genre et avec de l'inventivité dans l'histoire. Pour le coup, ça fait du bien d'être trompé dans ses attentes quand c'est pour une telle réussite.
Je lis très peu de comics. J'ai longtemps été hermétique à la BD américaine mais j'y fais de plus en plus d'incursions. J'ai découvert l'existence de cette série sur ce site et les nombreux avis élogieux m'ont convaincu d'en tenter la lecture en dépit d'un visuel qui, de prime abord, me rebutait quelque peu. J'ai attendu la sortie du sixième et dernier tome pour lire la saga d'une traite. En fait, je l'ai plutôt dévorée ! Véritable hommage au génial Lovecraft, Locke & Key a su jouer avec les thématiques du maître du fantastique tout en développant un univers singulier et moderne. Le système des clés (que je ne développe pas pour ne pas spoiler) est tout simplement génial et incroyablement original. La créativité de l'écrivain Joe Hill, que je découvre à cette occasion, semble sans limite. Narration, suspense et rebondissements sont parfaitement maîtrisés. Le scénariste arrive à donner une atmosphère toute particulière à son histoire. Les (très nombreux) personnages sont soignés et intéressants et prennent rapidement de la densité psychologique . Les dessins qui m'avaient un peu gênés au début de ma lecture se révèlent finalement magnifiques et collent avec beaucoup de justesse à cette ambiance horreur / fantastique. Le travail de Rodriguez gagne progressivement en qualité et en audace. Bref, c'est du très beau boulot ! Locke & Key est sans conteste l'une des meilleures séries fantastiques actuelles et comblera tous les amateurs d'imaginaire.
Locke & Key a été l'événement BD des années 2009 à 2012 aux États-Unis. Cette série fantastique remarquable le mérite. Le dessin de Gabriel Rodriguez, efficace et déjà solide au début, mais encore nerveux, se libère d'album en album pour atteindre des sommets dans le dernier tome : construction des pages, cadrages, personnages, scènes d'ensemble, couleurs... tout devient à la fois très maîtrisé et naturellement fluide. Rodriguez parvient paradoxalement à nous offrir une virtuosité graphique époustouflante avec une sobriété et une justesse de vieux maître. La marque des grands. Le choix d'une histoire à la fois contemporaine (elle se déroule aujourd'hui dans l'état du Maine) et totalement fantastique (l'étrange maison de Keyhouse abrite de mystérieuses clés magiques aux pouvoirs inquiétants) permet à Rodriguez de montrer la vaste palette de son talents sur une grande variété de thèmes. A des scènes familiales ou lycéennes, en plan large et lumière zénithale, succèdent des tableaux hallucinants : combat contre des ombres gigantesques dans une semi-obscurité, vision des pensées circulant à l'intérieur de l'esprit d'un protagoniste... Certains personnages devenant géants, d'autres ne dépassant pas la taille d'une poupée, Rodriguez peut également multiplier les angles improbables, plongées et contre-plongées. La construction des pages, enfin, répond à celle de chaque album et de la série toute entière : les cases se répondent, visuellement ou par un jeu d'écho dans leurs dialogues, des scènes se répètent volontairement avec d'éclairantes variations, des jeux de portes magiques offrent un prétexte à jouer avec les codes mêmes de la bande dessinée, des personnages se déplaçant au sens propre d'une case à l'autre comme on change d'univers, parfois simultanément et en sens contraire... C'est dans cet habile jeu de construction qu'on devine l'étroite collaboration entre le scénariste et le dessinateur, qui ne se sont pas contentés de se succéder à la table de travail, mais ont bâti ensemble une énigme où les dessins de l'un peuvent répondre aux mots de l'autre et vice-versa. La maîtrise formelle de Joe Hill est en effet plus qu'à la hauteur de celle de Rodriguez. Son sens du récit, sa construction dramaturgique, la manière dont il bâtit à la fois le grand récit et les petits histoires prouvent sa connaissance fine des règles narratives. On n'est pas pour rien le rejeton d'une famille d'écrivains à succès et le fils de Stephen King lui-même. Joe Hill, qui marche clairement sur les traces de son père, y compris en situant son histoire dans le Maine, s'offre d'ailleurs le chic d'une jolie scène hommage à son paternel, dans le 6e tome. Soyons clairs : cette maîtrise formelle offre un merveilleux plaisir de lecture. Tout est dosé, les événements s'enchaînent avec juste ce qu'il faut de temps morts poétiques. Même si le récit paraît flotter un moment, au milieu du 4e tome, le rythme ne faiblit pas, les coups de théâtre fonctionnent à chaque fois. Mais on reste, c'est un peu dommage, dans l'application d'une recette. Puisqu'un des personnages de Hill porte le nom de Caravaggio, j'ose la comparaison avec la peinture classique : comme le Caravage, Hill parvient à renouveler le genre en appliquant strictement le cahier des charges d'un thème imposé et archi-rebattu. Caravage peignait des pélerins d'Emmaüs et des Christ en croix en y ajoutant une vie, une flamme intérieure, une puissance charnelle que personne d'autre que lui n'avaient su créer. Joe Hill, lui, s'attaque à la trame américaine si connue, mille fois brodée et rebrodée au cinéma, dans les romans et les comics américains des "adolescents-qui-sauvent-le-monde-d'une-invasion-des-forces-du-mal" et il le fait mieux que personne avant lui. Mais il reste dans le thème. Il applique la recette avec un professionnalisme génial, mais il applique la recette. Les coups de théâtre sont à l'endroit habituel, le bouquet final est aussi gothique et sanglant qu'espéré, les flashback arrivent au bon moment pour éclairer le présent tout en donnant de l'épaisseur à l'histoire. Joe Hill pourrait être premier de la classe d'une école de scénaristes, avec mention spéciale du jury. Son histoire est classique aussi dans la mesure où elle met en scène de manière particulièrement insistante les névroses habituelles de la littérature américaine : solitude fondamentale des êtres, murés dans leur exigence de réussite individuelle, idéalisation de la famille, d'autant plus forte que les relations interpersonnelles dysfonctionnent, fascination pour la violence physique extrême comme exutoire des émotions que chacun refoule en permanence. Peu d'autres littératures abordent ces thèmes de manière aussi insistante. Mais peu d’œuvres américaines ne les abordent pas. C'est presque une marque de fabrique, un code de reconnaissance. Pour un lecteur européen, même habitué à la psyché américaine, ces obsessions restent toujours une source d'étonnement. L'extrême violence finit même par lasser un peu. Trop de morts, trop de sang... C'est d'autant plus brutal qu'on s'attache aux personnages. C'est sur ce point, d'ailleurs que j'aimerais conclure. Parce que c'est la plus belle réussite de Joe Hill : sa galerie de personnages est une réussite. Il parvient à tisser un destin singulier à une bonne douzaine de personnages principaux, tous singuliers, tous crédibles, tous profonds et attachants. Il les fait douter, grandir, évoluer. Leurs dialogues sonnent toujours juste, même et surtout ceux des adolescents, alors qu'il est si difficile de saisir avec justesse la vérité de cet âge d'entre-deux et de paradoxes, cet âge du double refus de l'enfant et de l'adulte, qui danse sur une ligne de crête et se réfugie dans les stéréotypes pour échapper à toute classification. Joe Hill les peint comme s'il avait su garder son âme adolescente et acquis en même temps la maturité suffisante pour se comprendre lui-même. Son histoire, au fond, est d'abord une histoire de passage à l'âge adulte, la découverte d'eux-mêmes et du monde par de jeunes américains du XXIe siècle, par delà leurs peurs et leurs doutes. Et ce particularisme fort du contexte permet à l’œuvre d'accéder à l'universalité. Tous les adolescents pourront sans doute se reconnaître dans Tyler, Kinsey, Jamal, Scot, Jackie et les autres. Le charme principal de Locke & Key est là. Et ne faut-il pas, au fond, chercher dans ces rites de passage le sens profond des verrous et des clés du titre ?
Une excellente série, assurément. Le scénario est original, mêlant habilement fantastique, frissons, suspense, émotion, et j'en passe, bref, cette lecture ne laisse pas indifférent. Le tome 1 est particulièrement généreux en sentiments d'effroi, chair de poule garantie sur certains passages !!! Le graphisme de Gabriel Rodriguez est magnifique, et pourtant, a priori, ce genre n'est pas ma tasse de thé. Cependant, ce dessin aux couleurs informatisées est très travaillé, dans les moindres détails, même les polices utilisées dans les phylactères ne sont pas choisies au hasard. Grâce à quelques bonus en fin d'album, on peut encore mieux apprécier ce travail, en le redécouvrant étape par étape. Les plans utilisés sont très variés, très originaux eux aussi, et permettent toujours de saisir l'atmosphère de la double page en cours d'un coup d’œil. La lecture est donc très fluide, ce qui est une qualité essentielle. J'étais un peu réservé sur l'ambiance dans laquelle pouvait se passer certaines scènes, particulièrement le lycée, car j'avais peur d'y retrouver les impayables clichés vomis années après années dans les séries TV abrutissantes destinées aux ados, et que j'avais pu aussi découvrir pendant mon enfance. Néanmoins, on ne retrouve pas ce côté lourdingue, manichéen ,et démodé des clichés de la belle pom pom-girl, du footballeur costaud avec un pois-chiche dans la tête, et autres. J'ai tout de même quelques griefs sur cette série, en fait, seulement sur le tome 4, qui m'a tout de même un peu déçu, car il n'est pas à la hauteur des trois précédents. Dans cet opus, il faut attendre de passer la moitié des pages pour que l'action débute vraiment. En gros, jusqu'à ce que le petit autiste rencontre le fantôme de Sam Lesser. Avant, je trouve que les auteurs ne respectent vraiment pas les lecteurs. Déjà, ce tome contient beaucoup moins de pages que les autres, et je ne trouve donc pas normal qu'il soit aussi cher. De plus, la première partie, un peu mollassonne, est composée d'un premier chapitre dessiné à la Bill Watterson, ce qui m'est apparu des plus dispensables, car ça casse vraiment le côté sérieux du récit. Ensuite, dans les chapitres suivants, l'action est menée bien trop rapidement, les scènes se déroulent après que les auteurs aient appuyé sur "avance rapide", même les moments importants, sans complexe. Franchement, le minimum aurait été de développer les scènes dans lesquelles la dame en noir/Zack attaque les enfants Locke, Ty en premier lieu. Là, on a droit à un enchaînement de pages de deux cases, et démerde toi avec ça, lecteur. Enfin, on nous fait découvrir pas mal de nouvelles clés dans cet album, pourquoi pas, mais c'est trop. La plupart d'entre elles n'apporte rien à l'intrigue, et on a l'impression que c'est juste du meublage en attendant que l'action arrive. Heureusement donc que la deuxième partie du tome 4 vaut le coup, sinon, j'aurais été plus sévère dans ma note. Et franchement, vu comment ce tome se termine, il est clair que l'on a très très envie de se ruer sur la suite. Au final, une série récente de très bonne qualité, dont je vous conseille la lecture (et même l'achat, ce qui n'est pas rien venant de moi !) . J'espère juste que Joe Hill sait où il mène sa barque et qu'il ne nous égarera pas dans des méandres inutiles et tirés par les cheveux ou manquant d'originalité. Edit: Je viens de lire le tome 5 après avoir relu les 4 premiers. La relecture fut très plaisante, j'ai redécouvert les nombreux détails et recoupements entre les différents tomes, qui ne m'avaient pas frappés de prime abord. Même le tome 4 qui m'avait un peu déçu par rapport aux 3 premiers m'a plus contenté que lors de ma première lecture. Quant au tome 5, j'en reste sur le cul...Pondre un scénario aussi original, bien ficelé, intrigant, et crédible....Gros coup de chapeau. J'en mets un p'tit coup de coeur. Edit 2/9/14: dernier tome décevant...Celui-ci est bâclé, le rythme de la narration n'y est plus, l'histoire devient confuse, alors que, jusque là, les rouages étaient parfaitement huilés. Quant à la fin, c'est le coup de grâce. En voulant à tout prix faire un happy end, nos auteurs ont carrément dépassé les bornes du possible, et ne cherchent même plus à nous conter une histoire logique. Je baisse ma note de 5 à 4/5. ( 238 )
La lecture du cinquième et avant dernier opus de la série a été un vrai déclic en ce qui me concerne. J'avais il est vrai été enchantée par le premier tome lors de sa sortie, mais le rythme de sortie des suivants, ma mémoire défaillante et l'arrivée laborieuse du quatrième tome avaient eu un peu raison de ma compréhension du récit et de tous les fils tissés au fil des pages des précédents volumes. Heureusement, ce cinquième tome qui nous plonge dans le passé offre un réel éclairage sur toutes les clés du récit qui avaient été semées ici et là. Rendell (père) Locke et sa bande de potes, la transformation de Dodge, la dissimulation des clés, et même plus loin encore, au point de départ de tout ça : tout prend son sens et tout se remet enfin dans l'ordre ici. C'est donc avec un réel plaisir que j'ai tout repris du début et, contrairement à ma première lecture, tout resitué dans son contexte et sa réalité. Et c'est vraiment maintenant que je prends la vraie mesure des énormes qualités de cette série. Graphiquement c'est du tout bon également et cette deuxième lecture m'a permis de voir tout un tas de choses qui m'avaient échappé au départ (petits détails en rapport avec des aspects du récit pas encore développés à ce stade de l'histoire ou simples touches d'humour des auteurs). Cette seconde lecture m'a vraiment ouvert les yeux à la fois sur le scénario et sur le dessin. Franchement culte, le T6 qui conclut la série est grandiose (avec un joli clin d'oeil à papa King en passant), vivement la prochaine production Hill/Rodriguez !
Attention, chef-d'oeuvre ! Si vous pensez que les auteurs manquent d'imagination et déclinent à tour de cases des références toujours plus galvaudées les unes que les autres, si vous avez envie d'associer autre chose que des super-héros au terme de "comics", si vous aimez frissonner et surtout être totalement surpris, alors Locke & key est pour vous. C'est sans conteste la bande-dessinée fantastique la plus originale de ces dernières années ! Joe Hill et Gabriel Rodriguez ont créé un univers à la fois fascinant et étrange. Exploitant le thème de la maison hantée, ils le renouvellent complètement à un point que sans spoiler la BD, il est difficile de trop en dire. Néanmoins, il va bien falloir quand même vous mettre un peu l'eau à la bouche... Commençons par le commencement : les couvertures. Déjà rien qu'avec elles, surtout celles du tome 1 et 3 (dans la publication française), on a envie d'entrer dans les comics. Ce manoir sur fond de ciel enflammé (tome 1) et cette mystérieuse clé à tête de mort vous hypnotise. Inutile de lire la quatrième de couverture, déjà vous accédez à une préface signée Robert Crais qui vous parle de Joe Hill et vous convainc encore plus de l'utilité de passer la prochaine porte (page), celle devant laquelle un paillasson vous souhaite la bienvenue (à Lovecraft). Ensuite vous ne lâcherez plus l'ouvrage, enchaînerez sur le second puis le troisième et pesterez, parce que le quatrième n'est pas encore sorti... Une frustration assurée par la qualité exceptionnelle du scénario et du graphisme. Car Joe Hill, à qui l'on doit déjà le recueil de nouvelles Fantômes, histoires troubles et le roman La costume du mort, a de qui tenir. Elevé dans le culte du fantastique grâce à un père qui n'est autre que le grand maître de l'horreur Stephen King (et oui !), il a su malgré ça inventer son propre univers, complètement distinct. Le fils de... n'a rien à prouver, c'est déjà un maître en devenir dont d'autres auteurs se réclameront sans doute un jour. Gabriel Rodriguez, lui, illustre magnifiquement cette histoire avec un style clair et lumineux. D'entrée, on est capté par la couleur, les plans, le rythme. Présent, passé s'entrecroisent sans perturber la lecture. Immédiatement, les personnages mis en place vous parlent, vous interpellent. Qu'il s'agisse des membres de la famille Locke, de Sam Lesser, le psychopathe, ou du mystérieux Dodge, vous allez très vite les aimer ou les détester mais tout est fait pour que vous vous y attachiez. C'est sans doute une bonne part du succès de cette BD : l'empathie qui est générée pour les héros. Personnages d'âges différents (du petit enfant de 6 ans à l'adulte en passant par les ados) qui du coup sensibiliseront autant les plus jeunes lecteurs (attention quand même, c'est assez violent, donc disons à partir de 12/13 ans) que les adultes bien avisés. Première prouesse. Deuxième atout, et pas des moindres : la maison. Keyhouse, un personnage à elle seule, et un nom prédestiné, puisque l'intrigue principale tourne autour d'une quête : réunir un maximum de clés cachées dans ce manoir et dont les serrures, une fois ouvertes, débouchent sur d'autres univers ou déclenchent des pouvoirs inattendus sur ceux qui les utilisent. Hill et Rodriguez ont imaginé toute une mythologie autour de ces clés qui évidemment ne va se dévoiler qu'au fur et à mesure que ces dernières sont découvertes. Et c'est sans compter une entité, un être diabolique, manipulateur, qui cherchera à s'en emparer en premier, mais Dieu seul sait ce que la réunion de ce trousseau déclenchera... Le tome 3, plus sombre, puisqu'il joue avec les ''Ombres'', prend une dimension superbement gothique. Publiée aux USA en fascicules mensuels, la série touche bientôt à sa fin. Les auteurs ont même créé un opus spécial : Guide des clés connues. Les éditions Milady ont réuni en recueil chacun de ceux qui constituent un acte entier (1 recueil compte 6 opus). En fin de recueils, on retrouve des galeries d'illustrations somptueuses de Rodriguez et une partie du fameux guide des clés y est intégré en rapport avec celles déjà découvertes. A noter qu'outre les nombreux prix ou les nombreuses nominations qu'ont eu ce comics et ses auteurs, une série télévisée a été amorcée. Plusieurs grands noms de la production ont été évoqués, Dreamworks, Steven Spielberg... mais finalement, seul le pilote a été tourné (voir la bande-annonce ci-dessous). Parmi les actrices, on retrouve la très gothique Ksenia Solo (Kenzi dans la série TV Lost Girl) dans le rôle de Dodge. Il semble pour l'instant que le projet ait été avorté en raison des coûts de production trop élevés et que la plupart des grosses chaînes américaines se soient retirées. Néanmoins, il faut de toute façon commencer par le comics. Vous ne le regretterez pas. lien vers la bande annonce
Primé aux Eisner Awards 2011 pour le meilleur scénario et aux British Fantasy Awards 2009 du meilleur grapic novel ainsi que multinominé aux Eisner Awards en 2009, 2010 et 2011. Une très bonne série, une énigme bien ficelée qui nous rend impatients de lire la suite, même si l'on est un peu perdu au début du premier tome. Des dessins magnifiques de Gabriel Rodriguez et de l'action non-stop. Mêlant fantastique, horreur et violence, cette série fera resurgir en chacun des lecteurs ses peurs les plus enfouies. Laissant le lecteurs dans l'attente du tome suivant avec beaucoup de questions sur la Key House et une grande admiration devant la beauté du dessin.
Grande amatrice de l'univers de Lovecraft, j'ai lu hier soir Locke & Key de Joe Hill et Gabriel Rodriguez, aux Editions Milady. La couverture attire l'oeil : un manoir à la "Psychose" et une clé qui porte les symboles de vie et de mort, le tout dans des nuances sombres allant du brun au rouge. On est parfois attiré par une couverture et déçu par le contenu mais là, il faut le reconnaître, elle illustre bien le propos. L'histoire met en scène un drame atroce vécu par une famille, dont les membres sont torturés par la douleur et la culpabilité. Pour reconstruire leur vie, ils vont emménager dans une vieille demeure qui va se révéler très particulière puisque les clés de la maison ouvrent bien plus que les portes. Je ne vous en dirai pas plus car la découverte des tenants et des aboutissants du drame et de la demeure constituent le coeur de l'histoire. Le scénariste, Joe Hill, fils ô combien talentueux de Stephen King, manie avec brio les effets de flash back et les utilise pour entraîner le lecteur dans le cauchemar familial. Les premiers retours dans le passé sont angoissants car on passe d'un présent où la famille se reconstruit à des révélations sur l'horreur qu'ils ont vécu. Et puis le récit avance et un nouveau drame, peut-être pire que le précédent, s'installe ; les flash back deviennent révélation. Loin de l'ambiance feutrée lovecraftienne, Joe Hill nous jette à la figure des scène dures, crues, sans être gratuite. Elles sont vraies tout simplement. Les personnages campés par Joe Hill sont attachants depuis le fils ainé torturé jusqu'au fils cadet séduit par la mort, un innocent petit bonhomme qui devient le jouet de forces qui le dépassent. On est rapidement conquis par ce gamin qui nous rappelle que notre capacité à nous émerveiller est aussi une force. Le dessinateur, Gabriel Rodriguez, a un net penchant pour l'illustration. Très à l'aise dans les pleines pages et les grandes cases, il nous propose un graphisme qui sert totalement le récit. Les couleurs sont sobres, peu lumineuses, accentuant l'ambiance de tristesse. J'aime sa gestion des mouvements, sa façon de poser ses personnages et la beauté qui se dégage des scènes fantomatiques. J'ai été un peu dérangée, au début du récit par les visages des personnages, avec leurs grands yeux façon manga et leur ressemblance que seuls quelques traits nuançaient et puis l'impression s'estompe. Certes Rodriguez ne cherche pas à faire des visages réalistes complètement différents ; il offre son interprétation des visages et ça me va. Je conclurai en disant que j'ai hâte d'ouvrir d'autres portes avec Joe Hill et Gabriel Rodriguez, vraiment hâte et que je ne saurais que vous encourager à en faire autant.
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