Les Noceurs
Angoulême 2011 : Prix de l'audace Trois soirées décrivant une sorte de comédie humaine où se croisent plusieurs trentenaires.
Angoulême : récapitulatif des séries primées
Gert a organisé une fête chez lui où il a invité ses anciens camarades de lycée. Tout le monde y attend Robbie le garçon le plus populaire du coin et personne ne se soucie vraiment du pauvre Gert. Mais Robbie tarde à venir...
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Date de parution | 05 Janvier 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Cet album est étonnant. C’est le premier de cet auteur néerlandais que j’ai l’occasion de lire, et il faut dire que graphiquement, c’est plutôt original, avec un dessin, plutôt une peinture (travail à l’aquarelle semble-t-il) joli (même si en fait c’est plus la colorisation qui est intéressante, plus que le dessin lui-même, pas forcément extraordinaire), mais avec quelques passages durs à lire (et l’absence de case et de bulles, et la dissémination des dialogues accentuent aussi cette difficulté). Pour le reste, ça se laisse lire – sans plus serais-je tenté de dire. En plusieurs séquences – plusieurs soirées donc, Evens dresse le portrait d’un groupe de trentenaires, avec des dialogues, des discussions qui rappellent sans doute des moments vécus par les lecteurs. Amusant de voir comment un certain Robbie peut être le plus présent d’une soirée, qui tourne autour de lui, alors même qu’il n’est pas présent. La superficialité de certains personnages (Robbie, mais aussi ses admiratrices qui se pâment devant lui) est lassante au bout d’un moment. Visuellement original – mais pas forcément très lisible, certes. Mais je suis étonné que cet album ait reçu un prix à Angoulême. L’auteur a de nouveau été récompensé cette année. Comme quoi il semble avoir trouvé ses lecteurs. Mais je ne fais pas partie des convaincus pour le moment.
Je viens de lire "les Noceurs", cette oeuvre qui semble faire le buzz sur ce site. Il y a des bds non commerciales qui sortent un peu du lot quelque fois par le sujet traité. Du coup, il faut les lire pour se faire tout de même une petite idée. C'est clair qu'on peut être surpris par la vacuité du scénario et des conversations futiles des différents protagonistes en admiration béat devant un idiot de joyeux fêtard. Le débat sera celui de faire la fête alcoolisée en groupe et de se distinguer du lot. j'ai aimé toutes ces filles qui sont prêtes à une nuit d'amour torride avec ce mec ayant 2 neurones dans le cerveau. Mais bon, c'est caractéristique de la société actuelle. J'en connais par exemple qui flashe sur Negan, la brute de Walking Dead. Nous vivons dans un monde où tout est possible: vos rêves les plus fous mais également les cauchemars les plus incrédules. Je retiendrais également le récit de la dinde. Oui, il ne faut pas faire l'amour n'importe où. On peut être confondu. Mais bon, c'est blessant dans tous les sens du terme. Je n'ai jamais aimé non plus les groupes même si je peux également être la vedette d'une soirée. Il y a des mécanismes très simples pour que cela fonctionne. Mais bon, tout ceci n'est que le reflet d'un monde artificiel que l'auteur a su rendre plus vivant que nature grâce à son graphisme en aquarelle avec une touche presque onirique par moment.
J’ai beaucoup aimé cette histoire, onirique en apparence, mais abordant finalement une thématique très humaine : la société dans laquelle nous vivons. Au travers d'une narration volontairement décousue, parsemée de passages oniriques sans rapport évident avec la trame principale, l’auteur capture parfaitement l’angoisse sociale de nos vies modernes, les difficultés à s’intégrer à un groupe d’amis, les relations amoureuses etc. La première histoire est à ce titre assez cocasse, avec une soirée à l’ambiance très forcée et artificielle qui fait grincer les dents. J’adore le style graphique de l’auteur, et je trouve qu’il se marie particulièrement au ton de cet album. Les pleines planches sont vraiment magnifiques. Une lecture vraiment prenante en ce qui me concerne, même si je comprends tout à fait que ce genre de personnages un peu pathétiques ne sera pas la tasse de thé de tout le monde (voir avis de Ro).
Quand j'ai refermé l'album et vu sur la couverture le rappel qu'il avait gagné le Prix de l'Audace à Angoulême, je me suis demandé un peu si l'audace en question consistait à avoir publié un tel récit, un récit qui, pour ma part, m'a laissé désabusé, me demandant franchement où l'auteur voulait en venir. Concrètement, l'album raconte globalement trois soirées successives où l'on rencontre plus ou moins les mêmes fêtards trentenaires, urbains et célibataires. La première soirée est une pendaison de crémaillère un peu minable où tout le monde se plaint de l'absence d'un convive qui semble être au coeur de l'admiration et de l'envie de tous. La seconde soirée se déroule dans la discothèque fêtiche de ce fameux personnage où une jeune célibataire a l'immense honneur de devenir sa conquête du soir et donc de jouer le rôle de la reine de la soirée tandis qu'il lui dévoile les mille merveilles de son domaine avant enfin de la combler au lit. Le dernière soirée a le même cadre mais raconte les retrouvailles de ce fameux roi de toutes les soirées avec l'hôte de la première soirée. En très bons amis, le roi dispense sa superbe personnalité, ses bienfaits et les merveilles de son imaginaire et de son génie social. Et hop, ça se termine ainsi. C'est pourquoi je suis resté perplexe, n'ayant pas compris où l'auteur voulait en venir. Je n'ai pas du tout apprécié les personnalités de ces personnages qui n'ont strictement rien à voir avec la mienne (il faut avouer que je suis un casanier qui déteste purement et simplement tout type de soirée, sauf en petit groupe d'amis). La façon dont le "roi de la soirée" est rendu aussi parfait, aussi adulé de tous et en même temps foncièrement gentil, est tout ce qu'il y a de plus irritant. C'est largement fait exprès, c'est probablement un moyen pour l'auteur d'attiser une forme de jalousie ou à contrario peut-être d'admiration chez le lecteur vis-à-vis de ce personnage très particulier, mais je n'ai pas aimé la facilité artificielle avec laquelle tout lui réussit sans jamais aucune rivalité ni conséquence à ses actes. Le graphisme, lui, est effectivement audacieux. Sur le plan du dessin, il est moyen, notamment au niveau des visages qui sont très simplement esquissés. Par contre, au niveau du travail des couleurs, des transparences et de l'ambiance de chaque case et de chaque planche, c'est assez fort et original. Pour résumer, cette comédie humaine un peu déroutante m'a ennuyé. Je m'en suis senti très détaché et je suis resté franchement interdit en fin de lecture, n'y ayant trouvé ni sens ni émotion si ce n'est une légère part d'agacement vis-à-vis du personnage clé du récit.
Une histoire tournant autour d'une soirée entre amis. Ce qui surprend c'est le graphisme utilisé par Brecht Evens. Il s'affranchit de toute contrainte, de cases etc. Ces personnages s'expriment de toutes les manières, chacun est identifié par un code couleur ce qui est très ingénieux pour savoir qui parle. Récompensé par un prix de l'audace à Angoulême en 2011, je crois que cet album le méritait tout à fait car il en fait preuve d'audace et d'inventivité dans le milieu de la bande dessinée. C'est rafraîchissant et rassurant pour l'avenir de voir de jeunes auteurs produire de tels albums.
Je comprends pourquoi cet album a reçu beaucoup d'éloges, ici et ailleurs. Sa construction narrative elliptique, autour de Robbie, roi de la nuit et sorte d'icône, si surprenant et si insaisissable. Tout le monde l'aime, mais c'est tellement superficiel, que même Gert, un vieil ami, n'arrive pas à lui prendre des miettes de son précieux temps. Sa construction graphique, sans cases, avec une histoire qui progresse parfois dans des doubles pages, avec des dialogues noyés dans la masse, à la limite du lisible. Son dessin sans encrage, évoluant suivant la situation est lui aussi remarquable dans ses intentions, même si son style le plus "réaliste" manque d'expression à mon goût. Quant à l'histoire, eh bien, elle ne m'a pas touché plus que ça. Ca se lit sans peine ou presque, mais c'est forcément vain, comme son propos.
Quel bel album que ces noceurs ! Graphiquement, tout d'abord, car c'est cet aspect qui saute aux yeux : c'est original, innovant, beau et expressif. En quelques coups d'aquarelle qui se mélangent sans s'embrouiller, Brecht Evans déploie un monde qui a un pied dans la réalité et l'autre dans l'onirisme, avec un sens de l'économie du trait et de la couleur qui ne peuvent que laisser admiratif. Mais, paradoxalement, du fait même de cette originalité graphique, l'album peut faire un peu peur au premier abord, aussi me demandais-je en entamant la lecture : y a-t-il une histoire ? Est-elle compréhensible ? Intéressante ? Est-ce que ce graphisme ne rendrait pas confuse la narration ? J'étais un peu dubitative je l'avoue, à tel point que j'ai attendu 1 mois avant de m'y atteler. Eh bien j'avais tort : cet album se dévore, et malgré les apparences est très facile à lire et procure un grand plaisir de lecture. Les personnages sont bien vus et originaux, notamment ce charismatique et insaisissable Robbie qui attise toutes les convoitises... et, bien sûr, l'ambiance est envoutante. Une lecture originale et chaudement recommandée, donc, et qui vient de recevoir un très mérité "prix de l'audace" au dernier festival d'Angoulême, intitulé qui peut surprendre mais qui prend tout son sens à la lecture du livre.
Actes Sud réussit un joli tour de force en publiant ce roman graphique signé par le néerlandais Brecht Evens. Celui-ci, grâce à un travail à l’aquarelle et un jeu très intelligent sur les couleurs distinguant des cases fictives traduit parfaitement les troubles d’une génération de trentenaires désabusés. Ce roman graphique profondément existentialiste pose la question du rapport à soi et aux autres et finalement du mal du siècle : la solitude en milieu urbain. On est donc transporté dans ce roman où la joie succède à la tristesse. Je crois qu’on n’avait, de plus, rarement aussi bien dépeint le côté festif d’une soirée ; les nuits en discothèque, l’impression de foultitude alors que les personnages sont tous désespérément seuls. Il y a du Becket dans ce livre dans l’attente absurde de Robbie, roi éphémère des nuits les plus folles de la boîte le disco harem, sorte de catalyseur de toutes les espérances comme l’était Godot. Difficile à appréhender, mais remarquable par le fond et la forme.
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