Apprenti - Mémoires d'avant-guerre

Note: 2.8/5
(2.8/5 pour 5 avis)

Un récit tout à la fois intime et historique… (*) A suivre dans Ouvrier, Mémoires sous l'Occupation


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Bordeaux La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants

Pourtant doué à l’école, le jeune Jacques préfère devenir apprenti dans les imposants ateliers de construction navale, à Bordeaux. Mais si le besoin d’un salaire de plus se fait sentir à la maison, où la maman est souvent alitée, Jacques a aussi envie d’acquérir une certaine autonomie… A l’usine, Jacques apprend son travail dans l’atelier des moteurs, au traçage, puis sur la coque du navire « L’Indochinois ». Mais il apprend aussi et surtout à se faire respecter. C’est qu’il y a les ouvriers bienveillants… et les autres ! Les apprentis (ou "arpettes", pour reprendre l’expression consacrée) sont souvent considérées comme corvéables à merci, voire comme des souffre-douleurs… Nous sommes en 1936 et un vent d’espoir souffle sur le monde ouvrier avec la victoire du Front Populaire aux élections. Tout en s’affirmant à l’usine, Jacques n’en oublie pas de vivre son adolescence, dessinant, lisant, sortant au cinéma avec son complice de frère et faisant ses premières expériences de l’amitié et… des filles, bien sûr ! Texte : Editeur.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Janvier 2011
Statut histoire One shot (*) 1 tome paru

Couverture de la série Apprenti - Mémoires d'avant-guerre © La Boîte à Bulles 2011
Les notes
Note: 2.8/5
(2.8/5 pour 5 avis)
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08/01/2011 | Alix
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L'avatar du posteur bamiléké

Je ne suis pas vraiment convaincu par l'ouvrage de Bruno Loth. "Apprenti, mémoires d'avant-guerre" se présente comme un témoignage hommage à son père voire à son grand-père. A notre époque où nous pleurons la désindustrialisation de la France, Bruno Loth dresse un tableau assez anecdotique qui n'emporte ni mon émotion ni mon intérêt pour la fonction d'apprenti. C'est peut-être à force de tels récits très courants à une époque que l'on a détourné beaucoup de jeunes des métiers de l'industrie contrairement à certains de nos voisins européens. Le petit Jacques doit gérer ses contradictions. Bon élève qui aurait pu suivre la voie méritocrate, il s'engage à contre-coeur dans un milieu où il ne se sent pas à l'aise. Nous avons donc une suite de tableaux où les brimades aux apprentis sont mises en avant, entrecoupés par des scènes de sorties bucoliques des Jeunesses Communistes. Les grands enjeux syndicaux ou politiques de l'époque ne sont évoqués que de façons marginales (à mon avis) et superficielles. Cela donne un scénario assez décousu et dans lequel je ne suis jamais rentré. Je ne suis pas fan du graphisme que je trouve un peu simpliste et manquant de dynamisme. Les couleurs sont rares, Jacques évoluant dans un monde présenté à dominante grise teintée de marron et de bleu. Un récit qui ne m'a pas beaucoup parlé malgré mon attrait pour le monde industriel.

26/05/2022 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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J'aurais eu envie de dire qu'avec de bonnes notes, c'est dommage de gâcher sa vie professionnelle car il y a toujours des travaux pénibles pour ceux qui n'ont pas de diplômes. Le travail est souvent vécu comme une punition. C'est surtout une nécessité. Il est toujours intéressant de voir comment cela se passait dans les années 30 en France à l'époque du Front Populaire de Léon Blum. En l'espèce, un garçon de 16 ans décide d'arrêter l'Ecole pour aider financièrement sa famille. Il devient apprenti sur un chantier navale entre 1935 et 1937. Il s'agit du père de notre auteur qui a conservé des archives familiales de cette époque. Il y avait une vitalité et une joie de vivre qui font défaut actuellement. Il faut dire que ce matin encore, on nous annonçait un taux de chômage record. Oui, c'était la belle époque où il y avait du travail pour tout le monde et où on ne traitait pas les gens d'assistés et de fainéants. Bref, un beau témoignage de la jeunesse des années 30 où l'espoir était encore permis et où le monde ouvrier était en plein changement.

27/02/2013 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
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Pour ma part j'ai été un peu déçu ; je pensais qu'ils 'agissait du témoignage d'un apprenti ouvrier sur ses conditions de travail, mais aussi, éventuellement, de son action syndicale ou plus simplement militante dans cette période charnière que fut l'avant-guerre. Et finalement à cause de l'âge du héros, c'est bien un témoignage sur ses conditions de travail, mais de militantisme, il n'y a point. Les anecdotes liées à ce travail sont sympathiques, tout comme les aventures sentimentales, mais cela reste très... sage, assez fade. Que Bruno Loth ait voulu rendre hommage à son père est compréhensible, mais de là à en faire un album de bande dessinée vendu dans le commerce, il y a un pas. Le dessin est sympa, hésitant entre l'héritage hergéen et ce que peut faire Tardi parfois, mais je trouve que cela manque de caractère. Après, cela se passe chez moi, j'ai eu du plaisir à revoir certains lieux, mais sans plus.

18/02/2013 (modifier)
Par Chalybs
Note: 4/5

L'apprenti est une belle BD. Une BD hors du temps. Ne cherchez pas d'intrigue, ce n'est pas l'idée ni le sujet. Cet album, un peu comme une histoire à la Pagnol, vise uniquement à nous faire découvrir un moment de vie, un morceau d'histoire et surtout des personnages ordinaires. Bien contée, l'histoire devient intéressante, prenante, surprenante. On se laisse embarquer dans ces moments personnels et intimes, dans ces petits riens qui font toute une vie. Bruno Loth raconte l'histoire de son père, Jacques. L'histoire d'une vie banale qui a tellement à dire. Jacques aurait pu faire des études brillantes, mais il décida de tout abandonner afin de devenir apprenti et de passer son C.A.P. sur un chantier naval. Nous suivons donc 2 années de ses 16 ans à sa majorité, 2 années au final desquelles il sera affecté à la construction de ''l'indochinois''. Sa mise à l'eau coïncidera avec la fin de son apprentissage et de cet album. Nous découvrons l'histoire de vies. La vie à l'atelier, dure, surtout quand on est apprenti, injuste, mal payée. La vie avec les copains adolescents et les balades des Week-End. La vie politique avec sous-jacent, l'arrivée d'Hitler à la tête de L'Allemagne, la montée de la crise en Espagne, l'arrivée de Leon Blum au pouvoir en France. Une vie sociale avec la semaine des 40 heures, et 2 semaines de congés annuels. La vie d'un homme et la découverte de l'amour... Des banalités dirait-on, mais Bruno Loth sait nous captiver par un récit continu, un flot tranquille d'informations qui nous rappelle le bon vieux temps. Bruno Loth nous raconte cette histoire sans parti pris, d'un œil relativement neutre, subjectif. Comme disait Raymond Devos, une fois rien, c'est rien, mais trois fois rien c'est déjà quelque chose. Alors imaginez une foule de riens mis bout à bout dans cet album ! Le dessin a aussi sa part dans l'aspect nostalgique de cet ouvrage. Tout d'abord des couleurs dans les tons dégradés du bleus, pour éviter le noir et blanc ? Mais qui du coup nous ramène dans ces années où la couleurs n'existaient pas. Parfois au milieu de ce bleu, une pointe de couleur fait ressortir un détail, une personne et donne du relief alors à point de cet belle histoire. Le trait très personnel est clair, lisible, aéré. La mise en page très sage laisse la part belle à un découpage efficace. Voilà un album atypique mais qui a su sans conteste me séduire.

16/05/2012 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
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Le résumé de l’auteur parle d’un « récit tout à la fois intime et historique », ce qui me semble parfaitement résumer cet album. La trame même de l’histoire est assez basique : on suit la vie du jeune Jacques, qui va à l’école, apprend à se faire respecter à l’usine, rencontre une fille, se fait des amis, etc… rien de bien nouveau, certes. Mais le coté historique (manif ouvrières, victoires du Front Populaire aux élections, etc.) offre un contexte intéressant, même si il faut avouer que ce dernier est assez léger et se fait discret, l’accent étant surtout mis sur le coté intimiste de l’histoire. Un « roman graphique » donc, un de plus diront certains, qui ne va pas réconcilier les allergiques au genre, mais qui risque d’intéresser les amateurs, même si il faut avouer que l’histoire n’est pas forcément très marquante. Une lecture légère et agréable, à réserver aux fans de « romans graphiques ».

08/01/2011 (modifier)