La Plaine du Kanto (Kanto Heiya)
Le 15 août 1945, un avion de l’US Air Force s’écrase dans un champ de la région de Chiba, tandis que des paysans armés de bambous s’apprêtent à lyncher le pilote rescapé. C’est ainsi que s’ouvre, le jour même de la capitulation du Japon, le grand roman d’apprentissage de Kinta, jeune garçon élevé par son grand-père écrivain après la mort de sa mère. (pour public averti)
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À travers lui, sa découverte de la sexualité, des affres de la vie et de la bassesse des sentiments humains, c’est aussi le Japon de l’immédiat après-guerre qui est dépeint dans ses mutations rapides et sa confrontation directe à l’Occident. Comment ne pas voir, dans la vocation de cet enfant pour le dessin et sa fascination pour une sexualité parfois trouble, une grande œuvre autobiographique qui retrace avec une tendresse amère une vie à inventer dans un monde bouleversé ?
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Date de parution | 07 Janvier 2011 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Très étrange objet que celui-ci. Loin de l’avoir trouvé inintéressant, j’ai malheureusement le sentiment de ne pas avoir eu à ma disposition toutes les clés pour comprendre les intentions profondes de l’auteur. En effet, le récit nous conte l’évolution d’un enfant jusqu’à l’âge adulte dans un Japon marqué par la défaite subie lors de la seconde guerre mondiale. L’auteur met alors régulièrement en parallèle les actes sexuels de ses personnages et l’état d’esprit de ceux-ci face à cette défaite. Les femmes se montrent soumises, heureuses de souffrir au point de souvent chercher le plaisir dans des relations masochistes. Les hommes, eux, semblent vouloir évacuer leurs frustrations, dues justement au fait qu’ils ont dû se soumettre au vainqueur américain, en prenant plaisir à faire souffrir les femmes. Je ne sais si cette représentation est uniquement symbolique ou si elle traduit une réalité historique mais soyons clairs : dans ce récit tout tourne autour du sexe et les relations proposées n’entrent qu’exceptionnellement dans la norme pour un adulte occidental moyen. Cela n’empêche en rien le récit d’être intéressant. Les personnages sont souvent étonnants et ce que l’on pourrait niaisement cataloguer de perversité (pour peu que nous ayons coiffé des œillères) se justifie souvent par l’état psychologique des personnages. C’est en tous les cas la première fois que je lis un récit qui parle de la reconstruction mentale d’un pays au travers des relations sexuelles des personnages. Petit bémol sur la longueur. Chaque récit est copieux mais, surtout sur le dernier tiers, j'ai eu le sentiment que l'auteur ne savait plus trop quoi raconter ni comment conclure son récit. Celui-ci se traîne donc quelque peu dans ses deux derniers tomes (même si ceux-ci offrent de bons passages à l'occasion). … Ceci dit, j’ai peut-être rien capté et l’auteur a juste voulu délirer en dessinant ses fantasmes, auquel cas je passerai pour une grosse quiche aux yeux des experts mais qu’importe… A lire mais ce récit est très étrange, fortement porté sur le sexe (avec images explicites à la clé) et l’aspect historique, s’il est bien présent, repose non sur des faits mais sur l’évolution psychologique des personnages (ce qui permet tout de même d’en apprendre assez bien sur ce Japon d’après-guerre). Enfin, j'ai trouvé la post-face, dans laquelle se livre l'auteur, effrayante, m'obligeant à me poser des questions quant à la santé mentale de celui-ci ? A moins qu'il s'agisse de second degré japonais auquel je n'aurais rien capté...
La montée en régime arrive au fil de la lecture. Au départ on n'est pas spécialement enclins à s'attacher à ces 2 gamins désœuvrés qui ont pour point commun de manquer d'une structure familiale solide. A la limite on se force un peu. Puis on est surpris par des scènes très crues dans ce récit. Ensuite par la relation qui s'établit. Et enfin on en découvre une bien bonne sur l'un des gamins. Au fond il ne se passe pas grand chose d'extraordinaire malgré un volume très dense, dont le prix s'en ressent mais l'édition est soignée. Pourtant le mode de narration très réaliste, certains y verront peut-être la marque de la propre enfance de l'auteur, fait qu'on se laisse emporter par ce récit de Kamimura.
La Plaine du Kanto est un gekiga, un de ces mangas pour adultes dont le style a été plus ou moins défini à la fin des années 50. Celui-ci est paru au Japon en 1976, 4 ans après Lady SnowBlood dont Kazuo Kamimura était déjà l'auteur, et la narration m'y est apparue comme étant déjà plus maîtrisée, plus moderne et fluide. L'auteur commençait alors à maîtriser très bien son coup de crayon. Le sujet, la jeunesse d'un garçon dans le Japon rural de l'immédiat après-guerre, vivant chez son oncle, un vieil écrivain ayant encore un peu de succès. Entre chronique sociale et roman graphique intime, on va découvrir avec cet enfant la rudesse de la vie mais aussi l'amitié et les affres d'une vie sexuelle un peu différente. La meilleure amie de Kinta est en effet... un garçon ayant décidé depuis sa prime jeunesse qu'il était en réalité une fille et vivrait et s'habillerait comme telle. Malgré des sujets un peu durs, la lecture des 400 pages composant un tome s'écoule très rapidement. Chaque chapitre présente en effet comme une nouvelle aventure aux thématiques variées et jamais redondantes, le tout étant parfaitement suivi. C'est très agréable à lire, on ne s'ennuie jamais et les sujets abordés sont tous très intéressants aussi bien sur le plan historique que social et intime. Le ton est toujours juste même si on peut s'étonner des nombreuses scènes sexuelles parfois un peu sordides dont le jeune Kinta est témoin, parfois contre son gré. Ce fut pour moi une lecture captivante, originale et instructive. Le tout est tellement bien mené que je n'ai vraiment pas senti passer le nombre pourtant conséquent de pages. A lire pour y découvrir des sujets adultes et prenants.
Entre 3 et 4 mon coeur balance et au début de ma lecture je pensais sérieusement à rester sur un bon 3/5 pour un récit plaisant et instructif mais au fil des pages je me suis vraiment attachée aux deux enfants qui sont les personnages principaux de cette histoire. Cette "Plaine du Kanto" sent vraiment le vécu, la manière dont les enfants perçoivent les actes des adultes, appréhendent l'après-guerre ou se comportent entre eux est tout à fait saisissante de réalité et donne au récit un petit plus qui le rend indispensable. C’est parfois attendrissant ou drôle, grave ou léger : comme la vie, en quelque sorte. J’ai beaucoup aimé le personnage de l’homme au chapeau, illustrateur de son état, qui entre dans la vie du jeune Kinta à la fin de ce premier tome. Le contexte historique m’a plu également, en ce lendemain de capitulation du Japon, c’est très intéressant de voir comment adultes et enfants se comportent face au bouleversement et au choc des cultures, à la fois dans la vie quotidienne et au travail ou à l’école. Dans le dessin de Kamimura on reconnaît sans peine le style de « Lady SnowBlood », c’est simple et élégant, expressif et avec parfois de très jolis paysages de cette région. Sur la couverture, on trouve la mention « pour public averti », il y a effectivement quelques scènes un peu violentes et/ou crues, l’auteur présente les choses sans artifice (avec quelques gommages d’organes également, qui semblent toujours aussi déplacés dans un ouvrage déjà réservé à un public averti, mais passons), je ne saurais dire à partir de quel âge on peut les lire sans souci. Les planches que j'ai trouvées en vo pour mettre dans la galerie laissent penser en revanche que la mention se justifiera plus par la suite. Un très bon moment de lecture en tous les cas et j’attends impatiemment la suite.
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