Le Troisième Testament
Le troisième testament est un texte mythique confié par Dieu aux évangélistes qui se retrouve au coeur d'une lutte de pouvoir sans merci au coeur de la Chrétienté. La horde de l'évêque Uther le Pourpre et le puissant Ordre templier sont prêts à tout pour mettre la main sur les carnets de voyage de Julius de Samarie, où seraient indiquée la localisation exacte du Troisième Testament.
1300 - 1453 : Moyen Âge et Guerre de Cent ans BD à offrir Esotérisme Glénat Les meilleures séries courtes On en parle... Spiritualité et religion
1307. Pour avoir exhumé un antique reliquaire, les frêres franciscains du couvent de Veynes ont été sauvagement massacrés. L'archevèque d'Elsenor a convoqué son ami le Comte de Marbourg, un inquisiteur tombé en disgrâce, afin de lui confier l'enquête. Les retrouvailles à peine achevées, l'assassinat du prélat a précipité Marbourg et la jeune Elisabeth d'Elsenor au coeur d'un énorme jeu de pouvoir... Un mystère dont la clé se trouverait dans la bibliothèque secrète de Tolède sous la forme d'une copie des documents contenus dans le reliquaire de Veynes...
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Juin 1997 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
Conrad de Marbourg, accompagné d'Elisabeth d'Elsenor, sont embarqués dans une quête mystique, à la recherche non pas du graal mais d'un troisième testament qui mettrait à mal toute la chrétienté. Voilà pour le pitch de cette aventure au cœur du Moyen Age qui mêle religion, ésotérisme et action. Comme souvent avec Xavier DORISON c'est bien fait, bien pensé. Même, et cela sera mon principal bémol, s'il m'a perdu lors du tome 3, où il m'a semblé manquer d'un brin de clarté pour comprendre le cheminement de l'histoire. Graphiquement le travail d'Alex ALICE est en tout point remarquable (je vous renvoie aux 1ère,8ème et 13ème images de la galerie) et retranscrit avec énormément de talent l'atmosphère tendue du scénario. Ses personnages sont également bien faits et leurs traits sont cohérents avec leurs rôles. Je ne connaissais pas son travail, mais il est sûr que je vais y porter dorénavant une attention particulière. J'ai donc pris un réel plaisir à découvrir cette série. Il faudra certainement que je me replonge dedans, afin de comprendre ce qui a pu m'échapper lors du tome 3. Elle m'a également donné l'envie de me plonger dans son préquel Le Troisième Testament - Julius
Ce qui rend cette bande dessinée si captivante, c'est la combinaison de plusieurs éléments. Tout d'abord, le scénario est très bien construit, avec des rebondissements surprenants et des révélations inattendues. L'auteur a réussi à mélanger avec brio des éléments d'aventure, de mystère et de conspiration, créant ainsi une atmosphère unique qui m'a tenu en haleine tout au long de ma lecture. Les illustrations de cette bande dessinée sont tout simplement sublimes. Alex Alice a un talent indéniable pour donner vie aux personnages et aux décors. Chaque case est un véritable tableau qui m'a transporté dans des lieux exotiques et des époques révolues. Les détails minutieux et les couleurs riches ajoutent une profondeur visuelle à l'histoire et renforcent l'immersion du lecteur. De plus, j'ai apprécié la clarté du style d'écriture dans "Le Troisième Testament". Les dialogues sont bien construits et les descriptions sont suffisamment détaillées pour nous permettre de visualiser chaque scène sans pour autant alourdir le récit. Cela rend la lecture fluide et accessible, même pour ceux qui ne sont pas familiers avec les BD historiques ou les intrigues ésotériques. Cependant, malgré toutes ses qualités, "Le Troisième Testament" n'est pas exempt de quelques défauts mineurs. Par moments, j'ai trouvé que certaines transitions entre les scènes étaient un peu abruptes, ce qui pouvait rendre l'histoire légèrement confuse. De plus, la complexité des personnages principaux aurait pu être davantage explorée, car certains d'entre eux semblaient parfois manquer de profondeur émotionnelle.
Quête mystique, organisations secrètes, assassinats, vengeance, courses poursuites, tous les ingrédients d’une très bonne histoire sont là ! Xavier Dorison et Alex Alice nous plongent au cœur d’un Moyen Age imaginaire et nous entraînent à la recherche des mystérieux carnets de voyage de Julius de Samarie. C’est une histoire dense et complexe, mais malheureusement moyennement crédible par bien des aspects : l’intérêt de la quête en elle-même, l’héroïne sexy, Elisabeth d’Elsenor, et certaines situations comme les courses poursuites d’un bout à l’autre de l’Europe. Pour le reste, mieux vaut rester bien concentré pour suivre les rebondissements à un rythme soutenu. La fin est une sorte d’apothéose grandiloquente. Visuellement, c’est très beau, en particulier les architectures et les paysages de falaises qui restituent parfaitement bien l’atmosphère lourde de tension qui pèse sur ces contrées obscures. A lire, c’est un classique, mais pas exceptionnel pour autant.
Le genre de série qui laisse perplexe. Je n'ai lu qu'une seule fois la série pour l'instant et je n'ai clairement pas tout compris. Et j'en suis content ! Cela signifie que je vais encore prendre du plaisir en relisant de nombreuses fois. Car si je n'ai pas tout compris, ce n'est pas parce que c'est incompréhensible, c'est parce que le scénario est riche et dense. Il est donc nécessaire d'avoir plusieurs relectures pour saisir tous les tenants et aboutissements du scénario. Maintenant je vous rassure, on comprend très bien l'histoire à la première lecture de manière générale. On sort de la lecture satisfait. Jamais je n'ai réussi à prédire le scénario, tout est bien amené et le dessin est vraiment beau. Et chaque tome est de plus en plus beau visuellement. 3,5 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Après une énième lecture de cette série que je possède en édition intégrale. Dans le cas où le genre « médiéval-esotérico-fantastique » vous plait (rien qu’ça), Le Troisième Testament est indéniablement une série attirante et vaut se pesant de cacahuètes. Pour moi, oui, elle fait très bien le boulot. Je me plais à suivre cette histoire comme une enquête, une enquête assez complexe, qui nous amène peu à peu à la Vérité et à l’Acte jusqu’à la dernière planche. A la 1ère lecture, c’est une montée en puissance incomparable ! Personnellement ce doit être ma 4ème ou 5ème lecture, alors j'aborde la série autrement. En ce qui me concerne, cette série m’apparaissait toujours complexe, il y avait des trucs que je ne captais pas. Par la force de la répétition, je finis enfin par comprendre et garder en tête toutes les explications qui jalonnent chaque étape. Autrement dit, aussi longtemps que des zones restaient obscures, je me plaisais à en apprendre davantage… Mais maintenant que le script est clair comme de l’eau de roche : que me reste-t-il ? L’aventure, l’ambiance, les scènes dramatiques (celle de Trevor est très bien réalisée !), les revirements de situation perpétuels qui font toujours leurs effets, la montée en puissance, le dessin et les pleines pages… J’aime beaucoup le style d’Alex Alice, c’est un grand dessinateur qui sait proposer quelque chose de spectaculaire et très dynamique. Soit dit en passant, j’aimerais bien le découvrir avec un style moins nerveux, avec un rythme plus lent… Ces personnages m’ont toujours l’air énervé et pressé par le récit (je n’ai lu que Siegfried dire ça, Alice étant scénariste pour Julius). Les personnages m’intéressent tous. Les protagonistes sont purement bons, et les méchants sont sans nuance et ont le mérite d’avoir chacun leur caractère vicieux. Dans leur esprit comme dans leurs relations, on ne trouvera quasiment pas d’ambiguïté, mais c’est aussi la force du récit. Tous ces personnages sont convaincus, mais jusqu’où ? Pourquoi s’accrochent-ils à la vie ? Pourquoi s’accrochent-ils à leurs idées/croyances ? Comment gèrent-ils l’adversité qui cherche à écraser leurs convictions, une par une ? Ces questions posées aux personnages principaux ne sont pas posées au lecteur. Du moins c’est mon ressenti. Alors je me trouve plutôt en retrait des problématiques, assez loin de tout ça. C’est une série de divertissement qui est très bien montée, riche et fournie aussi bien en script qu’en image. Je participe à l’engouement et au succès de cette BD, même si je ne lui trouve pas de qualités aussi pérennes que d’autres de mes avis. Je serai donc prudent sur la notation, qui sera amenée à évoluer certainement lors de mes futures lectures la suite. Je n’ai jamais fini Da Vinci Code parce-que ça m’emmerde, mais ça j’aime bien ! Au niveau du conseil, je reprends mon accroche : si ce style vous plaît allez-y franchement et vous toucherez à un culte du genre. Sinon, eh bien vous pourriez être surpris... En tout cas ça vaut le coup d’essayer !
Avec une mise en image qui frôle parfois la mise en abîme, je suis un inconditionnel du dessin (j'avais scanné la couverture du premier tome pour le mettre en fond d'écran) et de son contraste (que d'ombres). Mais le scénario, parfois noir lui aussi, est encore meilleur et l'on suit assidûment toutes les péripéties de tous les enquêteurs à travers l'Europe médiévale très bien représentée. "Le troisième testament" est la bande dessinée ésotérique à relire fréquemment. Comme dit précédemment par un autre intervenant, elle est devenue un classique.
S’il y a bien un film que je déteste en tant qu’historien de formation, c’est Le Nom de la rose. Historiquement catastrophique, le film de Jean-Jacques Annaud s’amuse à propager sur l’Eglise et le Moyen-Âge une légende noire forgée de toutes pièces par les protestants et les Révolutionnaires dans le but de décrédibiliser l’Eglise et l’Ancien Régime. Cela fait belle lurette que les historiens ont reconnu que cette légende noire était tout-à-fait fantasmée et hors de propos, alors pourquoi la ressasser indéfiniment, maintenant qu’elle est objectivement dépassée ? En lisant Le Troisième Testament, je me rends compte que ce n’est peut-être pas juste Le Nom de la rose que je déteste, mais le genre mystico-ésotérico-médiéval, qui a donné des œuvres innommables tels que Da Vinci Code, dont le seul exploit est de surpasser en connerie Le Nom de la rose (je parle des films, n’ayant pas lu les livres). Bon, maintenant que j’ai réglé mes comptes et que tous mes lecteurs (enfin, ceux de bon sens) se sont enfuis, entrons dans le vif du sujet. Si je n’aime pas le genre ésotérique (même si ce jugement n’est pas définitif, n’ayant pas assez lu/vu d’œuvres du genre), c’est à cause de tous les mensonges historiques qu’il se plaît à multiplier pour des raisons qui m’échappent. J’entends bien tous les discours visant à me dire que puisqu’on est dans des fictions, on peut se permettre de prendre des libertés avec l’Histoire. Soit. Bien sûr, la fiction autorise chacun à faire cavaler son imaginaire et à prendre des libertés avec la réalité. Mais j’estime qu’à partir du moment où on touche à un sujet historique de près ou de loin, tout ce qui se rapporte à ce sujet doit être un tant soit peu rigoureux, ou en tous cas, ne pas faire dire aux événements l’exact opposé de ce qu’ils disent en réalité. Le Troisième Testament, lui, n’existe que pour bafouer l’Histoire et l’Eglise. Alliant aux mensonges historiques éhontés le complotisme le plus abject (l'Eglise remplace les francs-maçons ou les illuminatis, mais ça reste du complotisme à part entière), les auteurs de cette pantalonnade n’ont visiblement pas peur du ridicule, tant leur scénario se révèle écrit avec les pieds, quoique parfois bien mené, reconnaissons-le. Les péripéties ne sont pas des plus crédibles, mais surtout aucune d’entre elle ne s’avère le moins du monde inventive. N’étant pas dans la légende dorée, je veux bien qu’on trouve des choses à reprocher à l’Eglise médiévale, mais ne peut-on le faire intelligemment et de manière nuancée ? Faire passer l’Eglise pour un ramassis de comploteurs fanatiques prêts à tout pour cacher un secret dont on a du mal à voir en quoi il menace leurs dogmes, c’est sans doute un moyen efficace de défouler ses nerfs, mais c’est d’un irrespect total envers l’Histoire… Croire que la corruption était quelque chose d’aussi institutionnalisé dans l’Eglise médiévale est un pur anachronisme : on projette en fait sur la plus grande institution médiévale ce qu’on ne veut pas dénoncer chez nos institutions actuelles. C'est bête, et ce n’est en rien être fidèle à l’Histoire. Surtout, Le Troisième Testament est victime du même péché que Le Nom de la rose et Da Vinci Code : il est un témoin bien laid de cet orgueil aveugle de l’homme contemporain. Car en effet, qu’est-ce qui nous permet de juger ces hommes du Moyen-Âge ? De quel droit jugeons-nous ces hommes qui tuaient au nom de leurs croyances et de leurs idéaux, nous qui continuons à tuer sans motifs, alors que nous n’avons plus ni croyances, ni idéaux ? De quel droit dressons-nous un procès d’intention à ces hommes certes parfois violents, à l’heure de la bombe atomique, des génocides et du meurtre des plus faibles au nom de leur bien-être ? Les hommes du Moyen-Âge n’avaient ni notre logique, ni notre mentalité, certes. Sommes-nous pour autant meilleurs qu’eux ? Le premier qui le prétendrait me semble être ou bien un imbécile heureux, ou bien un menteur… Alors faisons preuve d’un peu d’humilité, et avant de juger nos prédécesseurs dans l’histoire de l’humanité, commençons par nous regarder nous-même… Bref, qu’on m’excuse de m’être (un peu) éloigné du sujet, mais il fallait que ça sorte. :) Pour toutes ces raisons, donc, j’abhorre tout ce que représente Le Troisième Testament car je trouve qu’en fait, il dessert complètement sa propre cause en donnant de son camp une image des plus caricaturales. Surtout, les auteurs, dans leur haine sans nuances de l’Eglise, se montrent bien plus dogmatiques que ceux qu’ils dénoncent pourtant comme tels… Il y avait pourtant matière à une intrigue subtile et nuancée, nuance que l’on retrouve d’ailleurs ici et là dans cette saga où tout n’est pas tout-à-fait à jeter. Ainsi, aussi bête qu’il soit (et il est très bête), le scénario reste relativement bien mené. Les péripéties ne sont jamais originales, mais il n’empêche que la sauce prend suffisamment pour qu’on ait envie de voir où tout ça nous mène. Une fois qu’on l’a vu, on le regrette, d’ailleurs : le 4e tome, avec sa fin pseudo-subversive, absolument grotesque, efface toutes les petites subtilités que les 3 premiers tomes avaient tant bien que mal bâties. En termes de narration, donc, Le Troisième Testament n’est pas si mal foutu. On s’attache juste assez aux personnages pour tenir jusqu’au bout (même si l’héroïne est très anachronique dans sa mentalité), et le récit est assez bien fait sur le strict plan narratif. De même, le dessin d’Alex Alice est efficace. Assez brouillon lorsqu’il s’essaye au spectaculaire, mais on sent que le dessinateur s’affirme peu à peu au fur et à mesure de la saga. Evidemment, une fois qu’on a lu les prodigieux Siegfried et Le Château des étoiles, le dessin du Troisième Testament parait bien fade, mais il reste très honorable. Sur la forme, donc, je n’ai pas de grands reproches à faire au Troisième Testament, qui n’a rien de génial, mais rien de vraiment déplaisant non plus. Mes reproches visent donc uniquement le fond qui, lui, me révulse pour la simple et bonne raison qu’il s’amuse trop à agiter une polémique gratuite sans rien essayer de construire. J’ai toujours eu du mal avec les œuvres se voulant provocatrices, je trouve que la plupart du temps, ce sont des œuvres qui sont juste motivées par une haine mal placée, et à mon sens, Le Troisième Testament en est très symptomatique. C’est ce qui m’empêche d’accrocher à cette bande dessinée que j’aurais voulu adorer, en bon fan d’Alex Alice… Enfin bon, je vais retourner lire Siegfried et on oublie cette pochade qui ne méritait pas un avis aussi long !
Je viens de relire l’intégralité du troisième Testament que j’avais lu il y a très, très longtemps et dont je ne gardais que peu de souvenirs. J’avais peur d’être déçu par un « dinosaure » de la BD ésotérique tant les éditeurs et les auteurs se sont, depuis, emparés de ce genre très populaire. Et bien non, ça a été une chouette redécouverte ! Le scénario, assez complexe, tient parfaitement la route tout le long de l’histoire. Les bases du genre sont évidemment là (manipulation par l’Eglise des Evangiles, templiers, Inquisition, Vatican occulte) mais les personnages comme les « institutions » sont soignés et intelligemment intégrés dans l’intrigue. On voyage aux quatre coins de l’Europe chrétienne avec plaisir et dépaysement, même si les courses-poursuites sont à la longue un peu répétitives. Les dessins d’Alice sont assez impressionnants, surtout les plans larges sur les villes médiévales. L’action, très présente, est claire et dynamique et les personnages ont de « la gueule », à part le personnage d’Elisabeth que j’ai trouvé assez anachronique et peu utile au récit. Rien de grave néanmoins. Passionnant et divertissant, Le Troisième Testament est une réussite. On n’en attendait pas moins de deux auteurs aussi talentueux.
J’ai enfin lu cette série qui trône sur le site dans les immanquables du genre, et qui m’intriguait depuis longtemps. Je n’en ferai pas la série culte que certains ont cru y voir, mais c’est vrai qu’elle possède quelques qualités. D’abord graphiques. En effet, si le trait d’Alex Alice est un peu brouillon je trouve au début, et que certaines cases ne sont pas très lisibles, son dessin s’est franchement bonifié au fur et à mesure de la parution des albums (je ne suis par contre pas convaincu par les couvertures). La construction des planches est parfois spéciale, déconstruisant le classique gaufrier. Cela permet en tout cas à Alice de produire de belles planches quasi pleine page, et/ou de nous gratifier de contre plongées dont il semble être très friand. Et ce d’autant plus que les édifices religieux représentés et les falaises sont forcément chez lui des sortes de gratte-ciel ! A ce propos, c’est incroyable, mais la quasi-totalité des quatre albums se déroule au bord de falaises ou de précipices, sur des balcons en surplomb, au sommet d’édifices religieux élevés… Même les caves sont ici des sortes d’immenses grottes où l’on descend en rappel (ce passage est d’ailleurs plus qu’improbable !). L’histoire en elle-même est assez complexe, et je vous recommande au moins une seconde lecture pour saisir les tenants et aboutissants (certains m’avaient échappé). En effet, même s’il semble clair que Dorison savait dès le départ où il allait, c’est quand même assez chargé en rebondissements, et le sens de l’intrigue ne se laisse pas deviner facilement. D’autant plus que Dorison n’hésite pas à se débarrasser de personnages secondaires auxquels on aurait prédit un meilleur avenir : c’est assez sanglant ! Les relations entre Marbourg et Elisabeth d’Elsenor laissent aussi pas mal de suspens (je m’étais fourvoyé à leur propos – mais je ne spoilerai pas). Sinon, il y a quand même quelques facilités, comme l’utilisation de Sean Connery pour les traits du héros ou l’ambiance très « Au nom de la rose » du début, mais qui ont été gommées par un peu plus d’originalité ensuite. Quelques invraisemblances quand même. La traversée en long, en large et en travers de l’Europe, au milieu des complots est assez improbable. Comme est très improbable cette Elisabeth, sorte de bimbo moyenâgeuse à la tenue franchement sexy et à la personnalité anachronique ! C’est agréable pour les yeux, mais bon… Quant au mélange d’aventures historiques, de fantastique et d’ésotérisme, c’est devenu assez classique aujourd’hui (en partie après la vogue du produit marketing qu’a été le « Da Vinci code », mais cela l’était peut-être moins à l’époque où le projet fut conçu). Je ne suis pas vraiment fan de ce genre, mais ça peut passer ici si on n’y est pas trop rétif. Au final, c’est une aventure qui mérite d’être lue, mais sans forcément en attendre un chef d’œuvre indépassable. Cette réserve mise à part, c’est une série à découvrir en bibliothèque, un emprunt pouvant peut-être suffire. Une lecture de détente, mais clairement pas un chef d’œuvre !
Le Nom de la Rose a son rejeton en bande dessinée, il s'appelle "le Troisième Testament" ! Et il est proprement fabuleux. Il appartient à cette caste de séries BD de très haut niveau mais qui restent malheureusement assez peu connues en dehors d'un petit cercle d'initiés et de fans. C'est bien simple sans BDTheque je ne l'aurais probablement jamais remarqué sur les rayons de la Fnac... Voici Xavier Dorison (que j'ai connu par le bais d'Undertaker) et Alex Alice ( que j'ai connu grâce au Château des étoiles) conjuguant leurs forces pour nous offrir ce récit empreint d'ésotérisme, lugubre et gothique, s'étalant sur quatre tomes et narrant le grand vagabondage de trois aventuriers dans l'Europe médiévale du début du XIVème siècle, sur fond d'enquête criminelle et de quête mystique. En effet, le dénommé Conrad de Marbourg, ex-inquisiteur accusé naguère de trahison et de satanisme par l'autorité ecclésiastique (et qui se paye la bobine de Sean Connery lorsque ce dernier jouait dans le Nom de la Rose, le film de J-J Annaud), est sollicité par son ancien ami Charles d'Elsenor au sujet du massacre sordide de plusieurs moines officiant au couvent de Veynes. Non seulement ça, les tueurs ont également dérobé de très vieux manuscrits, qui avaient ceci de singulier qu'ils n'étaient référencés nulle part y compris dans l'index officiel. D'abord réticent, de Marbourg va finir par accepter la mission qui lui est confié et va partir à la recherche des tueurs et de ces fameux manuscrits, s'alliant en cours de route le concours de la fille adoptive d'Elsenor et d'un mercenaire irlandais rempli de panache. Une fois cette intrigante mise en place effectuée, le récit nous embarque dans une pure odyssée transeuropéenne, ou l'on se familiarise à des lieux tels que Stornwall, St Luc, Paris, Tolède, Dantzig, Prague, et j'en passe. Une aventure au rythme échevelé, avec peu de temps morts; on est absorbé par la succession d'évènements qui se déploient au fil des pages. On en apprend aussi beaucoup sur l'histoire de la chrétienté et sur certains grands personnages qui la constituent ( par exemple - ô quelle surprise fut la mienne - le comte de Sayn et Conrad de Marbourg ont réellement existé !). Les séquences fulgurantes et splendides se succèdent et le combat final, apothéose apocalyptique critiqué par certains, représente à mes yeux un absolu chef-d'oeuvre de dénouement à nul autre pareil dans la bande dessinée franco-belge. Monumental, voilà le seul terme qui convient. Il faut saluer la maestria des deux magiciens Dorison et Alice, qui chacun dans son domaine a donné le meilleur de son talent. Et puis Alice, quel coup de crayon ! c'est fin, c'est précis, c'est élégant, je n'y trouve rien à critiquer, et les villains qu'il a conceptualisé sont franchement sinistres et effrayants, une vraie réussite, chacune de leur apparition fait froid dans le dos. Un point bonus aussi pour les couvertures qui sont des œuvres d'art à elles toutes seules, la première et la dernière en particulier. Pour moi cette quadrilogie mérite un dix sur dix, et va maintenant figurer en bonne place dans mon top 10 BD. Je suis venu, j'ai vu, et j'ai été conquis. Une lecture indispensable et un must have pour toute bibliothèque personnelle qui se respecte. Maintenant il ne me reste plus qu'à aller dévorer la préquelle produite par les mêmes auteurs : Le Troisième Testament : Julius. De nouveaux frissons en perspective !
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site