AEthernam
Quand les voiles entre les mondes se déchirent...
D'un monde à l'autre Emmanuel Proust Éditions Les Roux ! Paris
Halloween, autrefois nommée Samhain, la nuit où le voile qui sépare les mondes faiblit. Dante erre dans les rues de Paris, plongé dans les ténèbres de ses pensées, lorsque l'intensité de son désespoir crève le voile et lui ouvre l'Aether. Mais la collision des mondes a des conséquences destructrices sur terre et Dante va devenir le coupable désigné pour un policier que rien n'arrête. La brèche est désormais ouverte et chaque maître de l'Aether voit en Dante l'artefact qui servira sa quête, si personnelle. Soutenu par Blaise, son ami occultiste, Dante va tenter de comprendre cet univers parallèle et de résister aux fascinantes créatures de l'Aether pour ne pas devenir leur jouet. Mais l'Aether ouvrirait-il ses portes à un être susceptible de lui résister ?
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Date de parution | 14 Janvier 2011 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
J’admets que l’univers créé par les auteurs est original et je loue le souci de cohérence de l’ensemble (quoique certains éléments semblent avoir été ajoutés sans véritable cohérence, justement, comme cet élément de sable, un peu comme si la scénariste s'était rendue compte en cours de route qu'avec seulement trois éléments, ça allait être juste pour créer intrigues et complots) mais, pour le dire platement, je me suis vite ennuyé durant ma lecture. Le dessin est plutôt bon, les décors sont soignés, l’univers d‘Aether est original et cohérent (on y revient). En clair, côté dessin, c’est tout à fait satisfaisant. Les personnages, eux, ne m’ont jamais touché. Ils manquent de profondeur et Samély, qui semble avoir beaucoup travaillé son scénario, commet l’erreur (à mes yeux) de croire que le lecteur va comprendre ces personnages sans trop en savoir. Et ça n’a pas marché avec moi. Finalement, entre ce choc des mondes, ces personnages en proie à des blessures mal refermées et ces complots pour le pouvoir, je me suis lassé de ma lecture, ne la terminant qu’à grand peine. Et puis cette rencontre entre deux mondes parallèles ne m’a pas du tout transporté. En fait, j’ai même trouvé ça plutôt bancal, vu et revu… et sans intérêt. C’aurait pu être pas mal du tout (surtout grâce à l’originalité de l’univers d’Aether) mais la vérité est que je me suis ennuyé. Bof, donc.
Petite déception à la lecture de ce diptyque qui traine sur mes étagères depuis un an et que je n'ai eu le temps de lire que cette semaine. C'est en effet l'an dernier que j'avais croisé Aurélien Morinière au Festival des Journées de la BD de Rouans. Après avoir discuté et sympathisé, j'en profite pour m'offrir ses albums et une petite dédicace. Il est vrai qu'on avait pas mal discuté sur BDthèque de cette série et que l'accueil avait été plutôt bon. C'est donc confiant et motivé que j'ai attaqué ma lecture. Malheureusement, j'ai l'impression d'être passé à côté de ma lecture. D'une part, j'ai pas vraiment eu d'empathie pour Dante, le personnage principal qui fait pourtant office de pivot entre les deux univers qui vont se rencontrer, et d'autre part le monde de l'Ether m'est apparu un peu brouillon, voire incohérent par moment. Que vient faire cet élémental de sable là dedans ??? L'eau, ok ; l'air, ok ; le feu, pareil ; la terre, aussi. Mais le sable... Un p'tit nouveau ? Et puis franchement ces noms compliqués, ça ne facilite pas les choses. Au final, si l'histoire est construite autour d'un noyau intéressant, j'ai trouvé ça un peu confus et alambiqué. Je m'attendais à quelque chose d'encore plus grandiose et de profond ; chaque personnage clé demanderait à être plus creusé ; je ne les ai trouvé ici que survolés. Concernant le dessin d'Aurélien, je rejoins certains avis. Si le monde de l'Aether qu'il campe est assez sublime, avec par moment des découpages et des planches pleine page qui en jettent, son Paris contemporain, manque cruellement de vie. Si les éléments d'architecture qu'il nous propose sont très bien rendus, les scènes intérieures et les espaces publics font un peu vides. Au final, je reste donc assez circonspect et un peu déçu de ma lecture. Il m'en faudra peut-être une seconde pour mieux en apprécier la subtilité que je n'ai cette fois-ci pas trouvée.
Ah Aethernam, difficile d'être passé à côté, pour une habitué de BDThèque, vu le buzz que l'album a fait sur le site. En tout cas, il a fait assez de bruit pour attirer mon attention. Je connaissais un peu le trait de Morinière (que j'appréciais beaucoup, et qui m'impressionnait de sa technique), pour ses contes détournés avec Tarek. Ici, son trait est résolument plus adulte, mais il ne perd en rien sa technique (c'est même très virtuose dans les décors). Même si ses dessins adultes me charment moins, je dois reconnaitre sa grande maîtrise, que ça soit pour le monde des hommes, réaliste et contemporain, comme pour l'univers de Éthers, fantastique et merveilleux. Un trait qui, en plus d'être beau, est efficace, dynamique et qui sert très bien le récit. Et puis il y a le scénario de Samély... Je dois bien avouer que je ne suis pas un grand connaisseur en fantastique, donc pour moi ce récit est forcément original et attirant. D'ailleurs, ce sont plus les Éthers que Dante qui sont attachants. Dante ne fait que subir et n'est pas vraiment charismatique, alors que les Éthers, en plus d'être attachants (pour leurs côtés humains), mais inaccessibles (à cause de leurs côtés divins) sont aussi assez mystérieux (ils représentent les éléments, mais pas vraiment comme dans les autres œuvres, on a trois Éthers de terre, une d'eau, un de feu, et avant il y en avait un d'air). Même si, au niveau de l'intrigue, ce premier tome est accrocheur, on quitte les sphères des Éthers trop vite, en se disant que finalement, il ne s'est pas passé grande chose. Pour finir, l'édition est de très grande qualité, une belle couverture, un beau papier et un dossier de bonus à la fin très intéressant, pour prolonger l'expérience. J'attends avec une réelle impatience la suite et (déjà) la fin, de cette série très prometteuse, je dois dire que ce premier tome laisse sur sa faim, et qu'on n'a pas envie de quitter l'univers merveilleux créé par Samély et Morinière. Edit après lecture du tome 2 : La fin de la série est de la même veine que le premier tome, vraiment bien réalisée : on a le droit à quelques scènes magnifiques, dignes des plus grands blockbusters fantastiques, et à une fin, c'est le cas de le dire, dantesque et grandiose. Je passe donc ma note de 3 à 4* !
L'interview sur le site publiée début janvier m'avait vraiment donné envie de lire la BD tellement les auteurs semblaient sympathiques et le sujet de la BD intéressant. De plus, la prévisualisation de certaines planches était de bon augure quant à la qualité graphique de l'ensemble. Après lecture du tome 1, j'ai quand même du mal à avoir un avis clair et précis sur cette série qui débute, et qui va déjà se terminer au prochain tome. Je suis à la fois emballée par le côté mystérieux, par la beauté des créatures de l'Aether et par cette brèche entre les deux mondes et en même temps je reste plutôt circonspecte sur les tenants et aboutissants de tout ceci et sur la capacité des auteurs à nous en donner assez en seulement deux tomes... J'espère que le T2 saura combler mes attentes. Après tentative de lecture du T2, je crois que je vais jeter l'éponge, peut-être n'ai-je pas assez de chacras ouverts pour être réceptive à toutes les considérations existentielles des personnages de cette série, en tous les cas à l'heure qu'il est j'abandonne ! Dommage, les couleurs et l'idée sont séduisantes, mais qu'est-ce que ça me prend la tête de lire tout ça, pfiou...
Cette bd est une très belle découverte. On plonge dans cette mystérieuse histoire avec délice et les dessins retranscrivent parfaitement l'intensité des énergies qui s'y mêlent. Les décors sont divins, je pense particulièrement à ceux de l'autre monde, animés d'une âme, d'une force dont les éthers sont le prolongement naturel. Un joli bonus clos ce premier tome nous faisant découvrir avec plaisir inspirations et complicité de la scénariste et du dessinateur. Que dire de plus si ce n'est Vivement le tome II !
Difficile de se prononcer à la fin de ce premier opus. Le mystère reste entier même si le voile tente à se dissiper. On est surpris d’apprendre que cette série trouvera déjà ses conclusions dans le second tome. La richesse du monde développé sur les éthers donne l’impression qu’il y a matière à plus. Cela dit, moi qui suis un adepte des séries courtes, je ne vais pas me plaindre. Pour une première publication, Samely offre un scénario dense, réfléchi et original. Elle sait titiller la curiosité du lecteur et maintenir son intérêt éveillé. C’est le principal. Comme d’autres lecteurs, j’ai été fasciné par le monde des éthers (bien davantage que par le notre). Aurélien, que je connais par ses contes revisités, adopte un trait plus réaliste et fournit un gros travail sur la couleur. Bref, du beau boulot ! Les auteurs se font plaisir et ça se sent ! Espérons que les conclusions de la série seront à la hauteur des attentes suscitées par le tome 1 . . .
Dès les premières pages, un souvenir s’impose à moi… Ce curieux récit d’entre deux mondes, un réel avec des personnages tout à fait classiques et une brèche avec un monde tout à fait irréel avec des personnages hauts en couleur me rappelle le film Cabal de Clive Barker (ou Nightbreed en VO) à la différence que la scénariste Samély privilégie la poésie et l’évasion là où Clive Barker privilégiait l’horreur graphique et morale avec en trame de fonds la perte de l’être aimé comme principal leitmotiv. Cette première impression révélée, la lecture m’amène clairement vers d’autres voies distinctes… Ici Dante, le héros au prénom sans équivoques, va toucher du doigt et du cœur des entités surnaturelles, les Ether, sortes de demi-dieux rappelant les éléments de la terre. S’il est facile de bouleverser les règles d’un monde dont il ne connait aucun ressort, qu’en sera-t-il de ces répercussions sur le monde réel ? Voilà tout l’enjeu d’un dyptique sympathique dont ce premier volet risque de nous laisser sur notre faim. Non pas que l’histoire soit inintéressante mais je me pose la question de savoir comment toute cette histoire fièrement murie dans l’esprit de Samély va pouvoir trouver ses origines et conclusions dans un second tome attendu en fin d’année heureusement alors que les auteurs prennent leur temps pour imposer l’ambiance onirique dans ce premier tome qui ne manque pas d’atouts en manche. Car pour ce qui est de l’ambiance, on ne peut pas en être déçu… Si le monde réel parisien ne présente aucune réelle surprise, le monde des Ethers est clairement enthousiasmant pour les yeux. Un véritable régal graphique qui privilégie les différents personnages et leur environnement. Morinière peut épater par la qualité de ses dessins mais c’est par le soin apporté aux couleurs et aux codes visuels uniques que son talent imprègne ces pages. La dernière image et les milles feux de la ville de Paris me confortent dans ce sens. D’ailleurs le second tome portera surement sur cette fusion ! Sans succomber au manichéisme inhérent des récits d’Homère, les deux auteurs ont su créer et représenter un monde tout à fait original dont chaque apparition est un régal puisqu’en adéquation avec son environnement. A la dame de l’eau des couleurs bleutées et un monde aquatique, au dieu égyptien un monde rempli de couleurs chaudes et de poussière… Les cases débordent de ces détails et à ce stade on se contrefiche même de l’histoire pour être en état contemplatif tout comme le film The Fountain d’Aronovsky me faisait dériver avec ses trois mondes distincts et rêveurs… Il y a du potentiel que j’espère voir se transformer en œuvre d’exception mais ne serait-ce que pour être bercé dans un monde différent, glisser dans les strates de l’Aether et son histoire diluée peut être une agréable récréation que je vous recommande. Il est juste fort dommage que le principal protagoniste soit aussi passif. On devine clairement de quels personnages les auteurs sont amoureux et il est peut être trop tôt à présent de juger une œuvre pensée comme complète et dont le principal reproche aura d’avoir été découpé… Peu de critiques en somme mais beaucoup d’espoirs fondés ! Go Samely go ! :)
L'univers m'avait intrigué, les quelques planches disponibles ici ou là avaient éveillé un grand intérêt. L'album a su me toucher. C'est un joli travail qui est présenté, doté d'un scénario teinté d'originalité et de mystère, et dont le dessin épouse le propos. C'est également un travail exigeant, qui demande une grande implication du lecteur, pour déjouer les ellipses, pour comprendre les codes, pour maîtriser le vocabulaire, pour apprivoiser l'environnement. Mais il faut aussi parfois savoir lâcher prise, et accepter que des mystères restent entiers, accepter le fait que ce tome sera suivi, accepter cette frustration de ne pas tout comprendre, sentiment qui, espérons-le, sera dissipé par la suite. Cette implication n'est pas vaine ni gratuite, et amène une grande satisfaction : voilà donc un début d'histoire qui m'a parlé. L'univers imaginé est dense, complexe et original. Les plus bégueules diront qu'une histoire d'entités déifiées qui entrent en contact avec le monde réel, c'est du déjà vu, depuis les mythologies anciennes (égyptiennes, grecques et romaines pour ne citer que celles que ma modeste culture me permet d’approcher), que l'Aether n'est ni plus, ni moins, qu'un Olympe ou un Panthéon, et que le fait que les Ethers rentrent en contact avec les humains, c’est en fait la reprise de l’idée des plus vieux récits du monde, à commencer par une certaine Odyssée. Certes. Mais l’originalité est ailleurs : pour moi elle se situe dans la nature des relations entre le monde des Ethers (les forces de la nature) et celui du réel humain. Pour une fois, point de deus ex machina, point de dieux tout puissants qui imposent leur volonté aux hommes et qui se jouent de leur destin. Non, là, il y a une véritable interaction avec le monde des Ethers et le réel, et le monde des forces de la nature n’est pas si inaccessible aux humains. On sent bien que Dante, qui a levé le voile entre ces deux réalités, on ne sait trop comment ni pourquoi à ce stade, influence la nature de ces forces de la nature. C’est suffisamment subtil pour être apprécié. En outre, cette interaction est d’autant plus grande que pour une fois, les humains n’ont rien demandé : Dante ne cherche pas à tous prix à rencontrer les Ethers, mais ce sont ces derniers qui font de Dante un sujet d’étude. Encore une fois, dans quel but et pourquoi ? On ne peut faire à ce stade que des suppositions… Par ailleurs, la densité et la complexité du monde de l’Aether résident surtout dans les relations entre les Ethers. Ce début de série nous permet un peu de faire le tour des forces qui composent Aether, et de découvrir des « personnalités » aux noms impronnonçables. Chacune d’entre elles semble habitée d’une volonté propre et j’ai eu l’impression qu’entre secrets et machinations, les relations entre ces êtres fabuleux n’étaient pas si éloignées de celles des hommes. Toutes ces relations sont présentées rapidement (mais pourquoi faut-il donc que tous les albums ne fassent que 45 pages ?), avec certaines ellipses, et ne soyez donc pas surpris si vous devez vous référez à ce que vous avez lu quelques planches auparavant pour comprendre une vignette. On comprend toutefois que savoir et pouvoir, comme partout, vont de paire. La complexité du récit est d’autant plus grande que tout ce petit monde parle de choses mystérieuses, à mots couverts, et que l’on a parfois du mal à relier entre elles les conversations des uns et des autres. Tout cela donne du corps à un monde éthéré, tout cela donne de la profondeur au récit, tout cela donne de la richesse à histoire. Tout cela rend également le récit complexe, au risque de décourager un lecteur plein de bonne volonté mais moins attentif. La sensation de densité est appuyée par cette histoire d’un Dante dans le monde réel, inquiété par la police, et rattrapé par son passé torturé. Ce personnage, j’ai encore du mal à l’apprivoiser. Le fait qu’il semble plus subir les événements que véritablement les provoquer le fait passer au second plan alors qu’il devrait être un Ulysse moderne. Il reste trop mystérieux, même si une partie de son passé nous est dévoilé. Malheureusement, il fait bien pâle figure aux côtés de la richesse proposée par les Ethers. Et pourtant, tout montre que c’est lui, la clé de l’énigme. Pour l’instant, le personnage reste pour moi trop énigmatique pour véritablement devenir attachant (et puis, j’aurais bien aimé savoir ce qu’il a dit à son père, et puis, j’aurais bien aimé comprendre pourquoi, depuis la Samhain initial, il est le seul à être rentré en contact avec les Ethers, et puis j’aurais bien aimé comprendre d’où lui vient son amitié avec Blaise, occultiste pratique pour Dante). Seule certitude, si un de ses homonymes parcourait successivement les différents cercles des enfers, ce Dante-là parcourt les différentes sphères de ce monde caché, à la rencontre des éléments premiers. Là encore, c’est plein de promesses, car j’ai l’impression que l’on a juste effleuré la personnalité de ce personnage et son potentiel rôle dans l’histoire n’est qu’esquissé. Ce dernier terme me permet de faire une liaison plus ou moins maladroite avec les dessins. Wouahou ! Les différentes sphères du monde d’Aether, et le physique des Ethers font preuve d’une belle imagination. A l’image du récit, ces dessins sont plein de force, de subtilité (dans les textures des Ethers et de leur monde notamment), et de complexité (ou plutôt d’une fausse simplicité), tout en gardant l’aspect mystérieux de ces êtres fabuleux. J’ai apprécié ce monde des Ethers, j’ai apprécié ces Ethers… On peut dire que j’ai fait un superbe voyage en Aether, où les environnements sont soignés : attardez-vous sur les différentes sphères de l’eau, de la pierre, de sable et de la cendre : c’est juste, c’est varié, c’est subtil, c’est riche. Et pourtant, point de fioriture. Et puis, il y a des instants graphiques qui laissent songeur, comme cette vignette de la première rencontre entre le monde réel et celui d’Aether : un dessin qui rend palpable une distorsion du temps et de l’espace, une distorsion de notre réalité. Choc d’autant plus impressionnant que ca arrive en tout début d’album : on a tout de suite compris que l’on serait emmené ailleurs. Une mention également pour cette dernière vignette en pleine page : quelle quiétude ! Quel effet flouté réussi ! Pour moi, c’est vraiment réussi. Et pourtant, au niveau des dessins, si j’ai totalement succombé au monde d’Aether, je serais en revanche plus que réservé sur la représentation du monde réel. A vrai dire, j’ai un peu sentiment étrange que les concepts ou personnages issus de l’imaginaire, surnaturels, semblent finalement plus réalistes, dans leur posture, leur expressions et leur mouvement que les hommes dans leur monde réel. J’ai été un peu déçu de ce Paris aseptisé : on n’y croise vraiment pas grand monde, et les intérieurs apparaissent bien rangés et peu chargés (au commissariat, aucun papier qui traîne ; dans l’entrepôt de banlieue, des bureaux bien propres ; chez une –rare- habitante, un ou deux magazines qui se battent sur une table ; chez Blaise, idem, tout est rangé au carré…). En bref, ça semble vide et peu détaillé, et les appartements ou bureaux des uns et des autres semblent être aussi habités que des appartements témoins, meublé à la va-vite chez Ikéa. Le commissariat est rempli de 2 flics, il ya une seule personne dans le parc, et où sont tous les manutentionnaires censés travailler dans un entrepôt ? ( ne me dites pas Dante s’occupe de tout ca tout seul !) et où sont les milliers de touristes qui se promènent dans la capitale. De même, j’ai encore du mal à déchiffrer les expressions sur les visages (de Dante notamment, mais également du policier), alors que tout me semble clair en Aether. Comme pour le scénario, où le personnage de Dante m’a moins convaincu, j’ai trouvé le dessin du monde d’Aether magistralement réalisé et suis resté en retrait du monde réel, qui semble, en comparaison, un peu fade. Pour finir (oui, oui, ca arrive, mais ca prend du temps, ces choses là), je vais me permettre d’être taquin : - en Aether, il n’y a pas d’Ether de l’air, qui a mis un vent à ces collègues au moment de la Samhain initiale pour rejoindre le monde des âmes humaines. Mais alors, s’il n’y a pas d’air en Aether, pourquoi avoir gratifié les Ethers de narines ? Et comment, il fait, Dante, pour y évoluer ? (et pourtant, on sent que tout cela trouvera une explication par la suite, mais je vais peut-être trop vite en besogne) ; - Dante est visiblement roux. Alors, pourquoi le commissaire recherche-t-il un « grand brun » dans le parc ? (à revoir peut-être pour la seconde édition…) Bon allez, ce début d’histoire est riche, cette introduction est belle, elle est imaginative et est pour le moins prometteuse. Je ne peux qu’espérer que toutes ces promesses soient tenues dans le second (et dernier) tome. Il y a tellement de choses à déboucler, il y a tellement de codes à utiliser que je suis forcément impatient. Mais pour l’heure, profitez du voyage en Aether, il vaut le coup, même si vous pourriez avoir le sentiment de vous perdre dans les mystères en cours de route.
Ca fait tout bizarre de voir cet album publié, enfin. Parce qu'on en a discuté avec les auteurs tout le long de sa réalisation, qu'on a partagé leurs craintes, leurs questionnements, qu'au fil du temps, on a fini par s'y attacher... Alors voilà, AEthernam c'est une nouvelle série, un diptyque, qui va vous emmener sur des sentiers inhabituels. Des chemins imaginés par Samély, nouvelle venue dans la BD, qui a des idées à la pelle. Mis en images par Aurélien Morinière, aussi connu pour ses détournements de contes que pour une chouette épopée asiatique. AEthernam, c'est d'abord un choc des mondes. D'un côté, le nôtre, gris, fatigué, délavé, au bout du rouleau même. De l'autre, le monde des Ethers, les âmes des éléments tels que le feu, la terre et l'eau. Dante Seyrès, dont le nom n'est bien évidemment pas choisi au hasard, se retrouve à la croisée de ces mondes, et va, bien malgré lui, devenir extrêmement important. Parce que l'équilibre dépend de lui. Parce qu'il va réveiller des choses latentes, inattendues et dangereuses chez les Ethers. Ce récit, Samély le portait en elle depuis des années. Jusqu'à le ressentir physiquement. Le voir éclore sous la forme d'une bande dessinée est un processus magique, on est très vite pris dans le sillage de Dante auprès de ces êtres étranges. Le monde des Ethers est finement dépeint par Aurélien Morinière qui, pour l'occasion, change de cadre après les steppes mongoles et les bois des contes. Le changement est net au niveau des personnages également, et pour le coup son style déroutera peut-être certains connaisseurs de son trait. Les scènes se passent dans des cadres différents : bâtiments parisiens, paysages variés du monde des Ethers... Les deux mondes ont des ambiances bien distinctes, et les couleurs de Morinière elles-mêmes s'efforcent de rendre compte de ce contraste. C'est d'ailleurs -et c'est à la relecture que je m'en rends compte- dans le monde des Ethers qu'il prend toute sa dimension, chacun des personnages étant très soigné. Et quelle couverture ! Une véritable énigme à elle toute seule, puisqu'elle représente Dante, reproduisant le signe d'Aleister Crowley, célèbre occultiste de la fin du 19ème siècle, en-dessous d'un signe lumineux symbolisant chacun des Ethers. Un vrai tour de force graphique, pour une couverture qui marquera les esprits. Attention toutefois, Samély s'est efforcée de ne pas truffer son récit de références occultistes, de peur de laisser des lecteurs sur le chemin. C'est donc à la portée de tout un chacun... En bref ce premier album a créé un véritable appel d'air, comme un passage entre deux mondes, auquel on ne peut résister. La suite devrait venir rapidement, avant la fin de l'année 2011.
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