Coeur de Glace
Histoire librement adaptée du conte de Hans Christian Andersen, La Reine des Neiges
Contes funèbres
Deux enfants, Kay et Gerda, sont amis depuis toujours. Leur vie va pourtant basculer le jour où la reine de glace apparaît dans leur ville et enlève Kay ! Gerda décide de partir à sa recherche : un long et étrange périple débute...Elle rencontre des ogres qui menacent de la manger, se retrouve emprisonnée en compagnie d'animaux, se réfugie chez une vieille dame qui cultive de curieux légumes, pénètre dans un château où elle aura une révélation avant de retrouver enfin son ami Kay...jusqu'à l'ultime rebondissement !
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Date de parution | 13 Janvier 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Que voilà une histoire triste, glauque et cruelle ! Qui est assez atypique pour ce genre de conte. C’est surprenant, même si c'est entrecoupé de passages plus calmes et rassérénant. Mais cela se laisse lire. On est là dans une histoire davantage sortie d’un cauchemar que d’un rêve, où la quête d’une gamine, Gerda, à la recherche de son ami Kay, ne semble nous montrer que les aspects les plus noirs d’un monde où le merveilleux se niche dans l’ombre. Nous entrons d’ailleurs de plain-pied dans cet univers noir avec l’attaque de géants/ogres, qui enlèvent la gamine et l’emprisonnent dans leur garde-manger. Le ton de cette histoire est étrange, et original pour ce genre, rarement aussi noir. Même si la fin apporte quand même un peu de lumière à Gerda. Le dessin par contre est vraiment très beau, que ce soit « techniquement » ou dans son rendu, c’est vraiment un chouette habillage, avec un trait gras, jouant sur les hachures et une colorisation terne. Cet aspect est très réussi. Un album intrigant, qui mérite le détour.
S'il n'y avait que le dessin à noter ma note serait supérieure, hélas, mille fois hélas c'est le scénario qui ne tient pas la route. Ce n'est d'ailleurs pas une route mais plusieurs que les auteurs nous font emprunter et sans GPS il est parfois dur de s'y retrouver. Construit en divers chapitres bien distincts ceux ci essaient autant que faire se peut de s'harmoniser mais le lecteur est balloté d'un univers à l'autre et seul le dessin nous rappelle que c'est à priori la même histoire que nous sommes en train de lire. A ce propos je voudrais revenir sur certains aspects que note mes prédécesseurs en perlant de choses sadiques morbides et glauques, voir malsaines. Soit, c'est braves gens, le propre des contes de fées avant que le bon Walt ne nous ait édulcoré tout ça. Quand à la fin de l'histoire elle est manifestement bâclée. Seul le dessin sauve donc cet album dans un style mêlant l'ancien et le moderne, ce n'est hélas pas suffisant pour sauver l'ensemble, je considère donc cette BD comme une curiosité sans doute empruntable mais en aucun cas à acheter.
J’ai trouvé là un récit assez glauque, malsain, qui va au-delà de l’étrange. Non, mais franchement, quand je lis ce genre de récit, je me dis que je ne confierai jamais un gosse aux auteurs. Le dessin fait penser à Kerascoët… et pour cause puisqu’il s’agit ici d’une des deux entités composant cet auteur(s). Je ne suis pas fan mais je reconnais une certaine maîtrise. De plus, ce style torturé convient bien à l’ambiance du récit. Le scénario n’est pas mauvais (si on accepte son côté malsain) mais la fin arrive assez abruptement. C’est un peu trop « facile » à mon goût. Finalement, j’ai trouvé là un récit dans la même lignée que « Jolies ténèbres »… que je n’avais pas apprécié plus que ça. Ici, je dirais que c’est juste « pas mal » mais pas de quoi crier au génie ni en sortir marqué.
Décidément, si on ajoute cette BD à Jolies ténèbres, on peut se dire que Marie Pommepuy affectionne les contes noirs et assez dérangeants. Celui-ci est moins insidieux et marquant que le précédent mais il présente son lot d'horreurs et de contes de fées effrayants. Le dessin de Patrick Pion me plait. Il présente un cocktail particulier de classicisme un peu désuet et de figures organiques et oniriques nettement plus modernes. Le trait est maîtrisé et souvent très beau. Les couleurs un peu trop ternes ne m'ont par contre pas tellement convaincu. A la lecture de cet ouvrage, j'ai eu la sensation un peu bizarre d'y lire une suite de contes aux sujets divers et assez dé-corrélés. L'ensemble forme pourtant un tout qui se tient mais l'association se révèle un peu confuse à mon goût. Les récits des ogres, de la reine des glaces, de la vieille jardinière et du château de la princesse me semblent autant d'histoires bien différentes qui ont un peu de mal à s'harmoniser entre elles. Au niveau du ton, j'ai trouvé certains passages franchement glauques. Comme Jolies ténèbres, je doute mettre cette BD dans les mains de mes enfants avant qu'ils soient au moins adolescents. Au niveau du récit, j'ai trouvé ça original et assez prenant. Je suis par contre déçu par certains passages qui manquent de clarté, notamment toute la partie dans le château de la princesse et le chaos qui s'y déverse pour lesquels je n'ai pas compris grand chose. Comme beaucoup d'éléments de ce conte, la fin m'est apparue dure et sombre. Mais c'est par contre avec un vrai rire que j'ai accueilli la toute dernière pensée de l'héroïne et que j'y ai entrevu là la véritable morale de cette fable qui semble bien finalement porter sur la liberté, l'autonomie et le droit des femmes et des fillettes. Assez étonnant, parfois confus, souvent sordide, j'ai malgré tout apprécié ce conte noir grâce à sa part d'originalité, sa dureté volontaire et sa conclusion à contre-pied du reste.
J'ai beaucoup apprécié cette BD notamment grâce aux dessins : en effet, j'ai trouvé ceux-ci excellemment réussis, pleins de finesse, et adaptés à ce type d'histoire. Chaque page est un ravissement pour les yeux et je conseillerais l'achat rien que pour cela ! Le scénario est assez étrange : la trame principale est bien établie, mais on a l'impression que certaines des aventures qui arrivent à Gerda ont été créées au hasard : on ne sait pas trop pourquoi cela arrive, mais cela donne l'occasion à Pion d'effectuer de superbes dessins. Les personnages sont tous plus étranges et torturés les uns que les autres, et donnent une ambiance assez angoissante au récit. J'ai en tout cas trouvé cette BD originale et digne d'intérêt (même pour son bizarre scénario) !
Je ne connais pas le conte d'Andersen mais après avoir lu cette adaptation bd, même « librement adaptée » je ne suis pas curieuse de connaître l’original. Ce conte macabre - genre que normalement j’apprécie - alterne les scènes trop enfantines, à la limite un peu niaises, avec des scènes cruelles et sadiques, c’est tellement disproportionné que c’en est déroutant, il m’a été assez difficile de rentrer dans l'histoire et même de m’attacher ne serait-ce qu’un peu aux personnages. Tout n'est pas dénué d'intérêt mais l'ensemble a eu plus tendance à me rebuter qu'à m'attirer. A noter que le passage du château et de la princesse m’a laissée plus perplexe qu’autre chose, je n’ai pas tout saisi. La chute tombe à plat, même avec sa pointe d’humour, et n’a fait que confirmer un sentiment de grande indifférence envers ce récit. De plus il n’y a pratiquement pas de voix off, ce qui pour un conte est presque un gros défaut, tout n’est que dialogues d’une grande banalité, cela manque cruellement de poésie. Le dessin lui est au contraire assez réussi, c’est d’ailleurs lui qui m’a donné envie de lire la bd. Le trait est fin et les décors bien détaillés, dommage que l’histoire ne m’ait pas touchée. PS : pendant ma lecture j'avais par moments pensé à Jolies ténèbres et son petit côté « voyeur », voire sensiblement « racoleur » dans la cruauté gratuite, que j'ai retrouvé ici, l'auteure ayant aussi travaillé sur cette série.
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