Mes années bêtes et méchantes
2011 : Prix Charlie Schlingo Un florilège de souvenirs bêtes et méchants ! C’est le récit d’une époque formidable, au travers d’une des plus belles aventures de la presse, celle du défunt magazine « Hara-Kiri ». Une belle aventure que nous raconte Daniel Fuchs, témoin privilégié en tant qu’ami et comparse du Professeur Choron et de sa fine équipe : Cavanna, Wolinski, Reiser, Cabu, Gébé, Vuillemin… Il y avait de la provocation, de la bêtise, de la vulgarité, oui bien sûr, du cul, des nichons, des fesses, des gonzesses à poil, et alors ? La libération sexuelle autant que le féminisme triomphaient, et ces braves garçons, frondeurs mais romantiques, ne connaissaient pas le politiquement correct et se permettaient tout ! C’était une époque de liberté et d’audace où l’on a cru pouvoir rire éternellement, se moquer des riches et des puissants et changer le monde… Ne riez pas, on y a cru. C’était beau. Et c’est à « Hara-Kiri » que plein de choses ont commencé.
Hara-Kiri Le Prix Charlie Schlingo Les petits éditeurs indépendants
A l'occasion du salon de la BD dans la salle Dary Cowl (ca ne s'invente pas !!), deux jeunes passionnés font la rencontre de Daniel Fuchs, joyeux drille propriétaire d'un trésor : comptable et homme à tout faire du journal satirique Hara Kiri, il a récupéré des éditions originales et des dessins dédicacés de la fine équipe de dessinateur du journal. Devant l'intérêt des deux jeunes, Daniel décide de raconter son expérience aux cotés du légendaire et controversé Professeur Choron. Un one shot hommage à une certaine époque de l'édition où les considérations comptables étaient moins présentes. A force de titres chocs et de provocations en tous genres, l'équipe du journal se taille une bien belle réputation d'agitateur. Daniel Fuchs intègre cette aventure par le biais de son frère et va découvrir cet univers de fiesta ininterrompue ... D'abord modèle pour les fameux et fumeux romans-photos, il va devenir l'homme à tout faire de George Bernier alias le Professeur Choron. Des réunions éditoriales (celle de soutien à Coluche pour sa campagne présidentielle vaut vraiment le détour), des difficultés à régler les fournisseurs aux salons de BD où les auteurs maison sont soit saouls, soit batifolent avec leurs fans, tout nous est raconté avec une pointe de nostalgie mais surtout avec un humour à la fois tendre et irrévérencieux. Un album dédié à la déconnade, à la provoc (le passage chez Pollac est devenu mythique) mais surtout à une époque où les auteurs ne pratiquaient pas l'autocensure. Un album témoignage !!!!
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 29 Septembre 2010 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
La lecture de cet album est des plus agréables, rafraichissantes, mais aussi quelque peu frustrante. En effet, j’espérais sinon plus d’anecdotes, du moins quelque chose de davantage étoffé. Mais en l’état, c’est un témoignage intéressant, amusant, et hautement révélateur de ce qu’a pu être cette aventure éditoriale, mais aussi de la personnalité du professeur Choron, type sans doute bourré de défauts, difficile à suivre (dans tous les sens du terme), mais rempli d’une énergie, d’une soif de non conformisme, de provocation, d’une sincérité touchante finalement. Il y avait de la vie dans cet homme et dans cette revue, et c’est là qu’on mesure le recul, l’auto-censure – mais aussi l’insidieuse censure économique autant que morale, qui nous fait amèrement regretter non ce temps, mais ces hommes vivant au jour le jour, au grand jour, insouciants. Fuchs ne fait pas dans l’esbroufe dans ses souvenirs, et l’on voit bien comment il s’est trouvé, presque par hasard, embarqué dans l’aventure Hara-Kiri, au point de devenir une sorte d’homme à tout faire du pseudo professeur. Alcool, sexe, anticonformisme, anti pas mal de choses d’ailleurs !, ces années nous sont narrées sur un ton goguenard. On a le sourire aux lèvres en lisant certaines anecdotes (la réalisation de certaines photos de couverture, le déménagement de Bobby lapointe, les diversions de Choron pour louvoyer entre les continuels problèmes de fric, etc.). J’aurais bien vu un album plus épais donc, mais celui-ci permet déjà aux curieux et/ou aux amateurs de cette aventure éditoriale de jeter un œil à la dérobée sur ce qui fut un bol d’air autant qu’un coup de poings dans la bien pensance des années Pompidou. Aventure poursuivie ensuite par Charlie-Hebdo. Note réelle 3,5.
Je trouve très intéressante la période Hara-Kiri et Charlie Hebdo des années 70 même si pour l'instant je n'ai jamais eu ne serait-ce qu'un exemplaire des journaux du Square entre les mains ! Cette BD tourne autour d'une personne que je ne connaissais pas: Daniel Fuchs, le comptable et un peu l'homme à tout faire des éditions du Square. On retrouve des anecdotes sur ses années de sa vie et c'est très intéressant, drôle et passionnant pour peu qu'on s'intéresse à ce sujet. Je connaissais déjà certaines choses (les bouclages du journal, Choron qui montre sa bite et qui a des problèmes de pognon), mais j'ai appris des choses comme l'ambiance lors des prises de photos pour Hara-Kiri. Il ne faut pas s'attendre à ce que Fuchs parle de tout dans ses anecdotes et on croise surtout le professeur Choron qui est dépeint de manière complexe. Son génie a rendu Hara-Kiri et Charlie Hebdo célèbres, mais on voit aussi qu'il pouvait être un peu trop con et qu'il est aussi responsable de la mort des journaux dont il était responsable. Je trouve que cela donne un coté sincère à l'ouvrage et évite de faire tomber l'album dans une bête nostalgie où tout était mieux avant et qu'on ne garde en tête que les meilleurs moments d'une période de notre vie. Ajoutons que le dessin est excellent. À lire si on est passionnée par cette période de la bande dessinée française.
Je profite de mon état d'ébriété avancé de ce milieu de week-end pour me lancer dans la critique de cet album qui n'en mérite pas moins ! C'est à l'occasion d'un festival BD que j'organisais récemment que j'ai eu la chance de découvrir l'énergumène : Daniel Fuchs. Trônant derrière son stand de BD d'occas', je n'ai tout d'abord pas réalisé à qui j'avais affaire. Shame ! Moi, le dépositaire familial de LA collection d'Arakiri, de Charlie Hebdo et de Charlie Mensuel des années 70', j'ai failli passé à côté de cette rencontre et de cette BD par la même occasion ! Heureusement, l'heure fatidique de l'apéro vint me claquer les esgourdes comme il se devait. 11h, môssieur sort les huîtres derrière ses rayonnages, et c'est taquin que je le relançais sur le blanc qui va avec... Moralité, je me suis retrouvé avec un verre de whisky bien tassé, histoire de se mettre en bouche et en verve avec l'énergumène. C'est en tombant sur cette BD quelques mètres plus loin que je réalisais à qui j'avais affaire... Ni une ni deux, le temps d'acheter cet album et de récupérer une bafouille du zig en question pas piquée des hannetons, et me voilà en possession d'un album retraçant de façon efficace l'aventure héroïque de ce journal qui fera date : Hara-Kiri. Scénarisé et mis en planche par Joub et Nicoby, cet album met en planche et en perspective l’ascension et la fin de ce journal satirique qui fera date avec la brochette illustre de dessinateurs et de personnes célèbres qui feront leurs apparitions plus ou moins sporadiques dans les romans photos de cette publication haute en couleurs et en provocations. Sans concessions envers Choron qui fut la tête pensante et la colonne vertébrale, en même temps que le principal responsable de l'échec final d'Hara-Kiri, l'album retrace les grandes lignes de cette formidable aventure libertaire à travers Daniel Fuchs, simple figurant au départ, mais qui prendra part de façon importante au développement de l'hebdo en tant que comptable entre autres. Le dessin sobre et expressif, avec une mise en couleur que j'ai beaucoup appréciée, rend parfaitement grâce aux événements et à cette période transgressive par excellence. C'est frais, plein d'énergie, emprunt de l'électricité ambiante de l'époque, bref, ça vit ! Une lecture plus que recommandée pour les amateurs de Hara-Kiri et de Charlie de la Grande époque, et une très belle approche pour les autres !
Daniel Fuchs a été plus qu'un simple témoin des années Hara-Kiri, il revient sur son expérience par le biais d'histoires vécues. La liberté d'expression était autre que celle de nos jours, Fuchs retranscrit avec simplicité et franchise ses souvenirs, nous offrant un superbe témoignage sur un temps révolu. Il fait preuve d'auto-dérision car il s'est souvent retrouvé en fâcheuse position pour les besoins du journal. Il en reste forcément des traces qui lui en coûtent maintenant mais il ne renie pas son passé. Au contraire il l'assume et prend son courage à deux mains pour nous livrer cet étonnant récit où les petites histoires forment la grande histoire d'une aventure éditoriale décalée. On découvre dans ces pages un personnage clé entrainant les autres dans son délire : le professeur Choron. Tout se faisait dans l'excès, sans réelle méchanceté mais quand même dans un soucis de provocation. On aurait des ados dans un monde d'adulte. Les histoires sont agréables à lire, la mise en image est assurée par deux dessinateurs, Nicoby et Joub. Le style correspond parfaitement au propos, il est lisible avec un petit côté caricatural. "Mes années bêtes et méchantes" est une BD fraiche remplie d'humour qui rappellera de bons souvenirs aux moins jeunes et divertira les autres. Note affinée : 3.5/5
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site