Bruno Brazil
Tiré à quatre épingles dans ses smokings cintrés ou ses cols roulés noirs, l'agent américain Bruno Brazil s'entoure, dès le deuxième album, d'une équipe de marginaux et d'anciens repris de justice, qui forment le Commando Caïman. A voir aussi: Bruno Brazil (Les Nouvelles aventures de)
Greg Histoires d'espions Journal Tintin
Au moment où Greg et Vance lancèrent Bruno Brazil, ils avaient évidemment en tête l'adaptation cinématographique de James Bond. C'est donc dans cet esprit que s'inscrirent les premiers épisodes, alliant élégance et action, manichéisme et anticipation. Tiré à quatre épingles dans ses smokings cintrés ou ses cols roulés noirs, l'agent américain Bruno Brazil s'entoure, dès le deuxième album, d'une équipe de marginaux et d'anciens repris de justice, qui forment le Commando Caïman. Ses compagnons d'armes sont autant de «caractères» : la brune Whip Rafale use de son charme autant que de son fouet, Texas Bronco est un cow-boy moderne qui sait jouer du six-coups, le Mexicain Gaucho Moralès cache ses bons sentiments derrière ses sautes d'humeur, l'ancien jockey Big Boy Lafayette neutralise ses ennemis grâce à son yoyo d'acier et Billy Brazil, le petit frère de Bruno, est spécialisé dans le maniement des explosifs Brazil et son commando de choc obéissent toujours aux ordres des autorités militaires dont ils dépendent avec enthousiasme et patriotisme. Du moins, dans un premier temps. Avec La Nuit des chacals, le ton de la série change singulièrement et la référence aux sympathiques films d'espionnage stéréotypés des années soixante s'efface au profit d'une ambiance plus noire, voire tragique. En consacrant un diptyque à la Mafia, Greg donne plus d'épaisseur à des personnages qui restaient jusqu'alors sans aucune autre motivation que celle de remplir leurs missions pour le compte des Services Spéciaux. Peu de temps après, le scénariste rompt également avec une règle de la BD classique, héritée du roman-feuilleton, qui veut que les personnages sympathiques ne doivent pas mourir au cours d'une aventure. La mort de Big Boy Lafayette dans Des caïmans dans la rizière fut un véritable choc pour les lecteurs de l'époque, tant la série s'écartait de la tradition. Brazil, en étant confronté à la mort de ses proches, perd pour la première fois un peu de ses certitudes de samouraï moderne. Du héros invincible et triomphant des premiers épisodes, il ne reste bientôt plus qu'un homme désabusé, affaibli par les échecs accumulés. À la fin de Quitte ou double pour Alak 6, Bruno Brazil mesure combien l'idéal pour lequel il avait combattu jusqu'alors était vain et inutile. L'exaltation héroïque des débuts n'est plus qu'un souvenir et Brazil, perdant son regard dans de vieilles photographies, se morfond dans un «aquoibonisme» sans illusion et sans retour. Il ne s'est d'ailleurs jamais relevé de cette dépression, puisque la série s'est malheureusement interrompue au début des années quatre-vingt.
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Date de parution | Mai 1969 |
Statut histoire | Une histoire par tome 11 tomes parus |
Les avis
Bruno Brazil est une version BD de 007 ou de Ethan Hunt quadra. Il évolue pour une agence gouvernementale dans un monde hyper technologique naissant. C'était l'époque où les services secrets anglo-américains sauvaient le monde dans tous les média occidentaux de divertissement. Ce concept a beaucoup vieilli même si les scénarii de Greg sont toujours solides bien qu'il y ait des faiblesses pour cette série. Je trouve qu'une équipe de six c'est un peu beaucoup et que cela alourdit inutilement le scénario. De plus, les dialogues manquent d'humour par rapport à certaines autres séries de Greg. Ensuite il y a un manque d'unité dans les fonctions : agents secrets contre des forces étrangères ? Auxiliaires de police contre la mafia ? Les dessins de Vance sont efficaces même si je le préfère dans XIII. Dans Brazil je trouve que ses cadrages sont trop près du corps ce qui minimise les extérieurs au détriment de l'ambiance et du décor. Il y a un manque de souplesse dans les traits à mon goût. Les architectures extérieures sont vraiment typées building modernes des années 60/70, utilisées de façon excessive : par exemple même à Tananarive on se croirait aux USA !! C'est clean mais froid. Je trouve les extérieurs basiques et manquant de détails, rien à voir avec les décors de XIII encore une fois. C'est un héros qui ne m'avait pas laissé de souvenir avant ma relecture. Je trouve que les auteurs ont fait beaucoup mieux. Peut-être que Greg devait s'ennuyer un peu puisqu'il a fait mourir beaucoup de son commando.
J’ai commencé à lire Bruno Brazil avec six ans. Beaucoup de surprises et de chocs se sont suivis au fil des années (la mort de quelques personnages, par exemple!). Les scénarios de Greg sont du meilleur qui s’est fait au journal Tintin. Le dessin de Vance a progressé en qualité, jusqu’à "Sarabande à Sacramento" (le meilleur album de Vance, à mon avis). Certaines histoires peuvent paraitre un peu datées aujourd'hui, mais la qualité du dessin et des scénarios reste globalement excellente. Les talents de Greg et de Vance sont bien mis en valeur, et je lis encore ces aventures avec plaisir. Je recommande la lecture et l’achat, pas seulement aux nostalgiques.
Avec ce héros prodigieux crée dans le journal Tintin en 1967, Vance et Greg (qui signe Louis Albert) surfent sur la vague de bondomania qui soufflait alors à l'écran, à la TV et en BD où nombre de personnages vont s'engouffrer. Au début , les aventures de Bruno Brazil sont traditionnelles, de plus il évolue seul, dans une succession de récits complets ainsi que dans son premier récit long : Le Requin qui mourut deux fois, en 1968, qui s'ouvre par un crash tonitruant digne des James Bond. Durant cette période, Brazil est un agent secret très bondien (coupe clean, costume bien coupé, toujours élégant) qui évolue dans un contexte policier-espionnage. Dès le second épisode, Commando Caïman, c'est le grand démarrage de la série, le ton va changer, et la série va prendre un aspect Mission impossible, grâce aux agents qu'il recrute pour composer son groupe d'élite, chacun a sa spécialité : Brazil, véritable playboy qui prépare tout au millimètre ; Gaucho Moralès, un Mexicain exubérant qui est le plus redoutable des Caïmans ; Texas Bronco, au look cowboy, casse-cou superbe et chimiste doué pour la fabrication de gadgets ; Billy Brazil, jeune frère de Bruno, le plus influençable mais as du sabotage ; la sublime Whip Rafale, une véritable Lara Croft avant l'heure qui manie le fouet avec dextérité ; et enfin Big Boy Lafayette, ancien jockey adroit par sa petite taille, spécialisé dans la pose des micros et manieur d'un yoyo en acier redoutable. Il sera le premier à être tué au cours d'une mission. Car c'est là le détail qui tranche résolument avec toutes les séries réalistes de la même époque, ce qui est aussi la patte de Greg : briser le cliché des héros immaculés à qui il n'arrive jamais rien. On verra qu'à la même époque, Greg malmenait aussi durement Bernard Prince et ses amis. La série se transforme au fil des épisodes, Greg et Vance se complètent parfaitement, faisant de cette bande l'une des grandes séries du journal Tintin ; Vance atteint une qualité graphique, notamment sur l'épisode Sarabande à Sacramento, à l'aide d'un crayon aiguisé surtout sur les visages très carrés, en éclatant ses cases et en apportant un soin dans les décors (qui seront confiés à son beau-frère Coria), de même qu'il dessine toujours de très belles femmes. A la même époque, il a repris Bob Morane, et on se demande comment il pouvait alimenter avec autant de talent 2 séries importantes. De son côté, Greg laisse s'épanouir la personnalité de chacun des Caïmans, en insufflant toujours son ton ironique et son humour cynique, perceptible dans les répliques de Brazil, c'est sa marque de fabrique qu'on retrouve dans Bernard Prince et Comanche. Mais sans doute lassé ou occupé par ses autres activités, il décime durement l'équipe, Brazil vieillit, il est moralement brisé et se marie avec Gina Loudéac, une jolie Française, mais les missions sont terminées, l'embourgeoisement seyant mal avec les services secrets. La série s'arrête en 1983 au grand désespoir des fans dont j'étais ; le choc des morts dans une série était totalement inhabituel à l'époque, contrairement à aujourd'hui, et je connais des gars qui ne s'en sont pas remis ; déja le premier, celui de Big Boy m'avait déconcerté. Mais tout ça reste une belle aventure, une très bonne série dont on peut acheter les albums car ils ne sont pas nombreux.
J’aime beaucoup Greg, et le style graphique de Vance ne me rebute pas. Mais Bruno Brazil ne m’a jamais convaincu. Pourquoi ? Déjà, parce que je n’aime pas les histoires à la « mission impossible » avec force gadgets et « ce fameux lancer de couteau qui n’avait qu’une chance sur mille de réussir » et qui réussit à tous les coups. Et le concept de Bruno Brazil et son commando Caïman s’en rapproche quand même furieusement. Chaque membre a sa propre spécificité, dans laquelle il excelle comme un demi-dieu. Bruno Brazil trône au-dessus d’eux (et parmi eux) tel Zeus, sûr de sa compétence et de sa puissance. Il ne manque finalement que les superpouvoirs pour obtenir un remake des 4 fantastiques. Mais il n’y a pas qu’avec son concept de héros infaillible que la série est américaine d’esprit. Toute la série, jusque dans ses intrigues, baigne dans un esprit labellisé « Oncle Sam ». La mise en image, elle-même, se veut très américano-cinématographique, tombant souvent dans la surenchère de cascades ou de séquences chocs gratuites (ce qui, à nouveau, n’est pas de nature à m’emballer). De plus, hormis un tome (Quitte ou double pour Alak 6) les intrigues ne m’accrochent pas, tant leurs dénouements me paraissent prévisibles. C’est le cas d’autres séries, mais cette situation m’énerve particulièrement dans celle-ci, sans doute parce que le personnage même de Bruno Brazil, ce héros sans failles, m’indispose. Enfin, généralement j’aime bien l’humour que Greg insérait dans ses scénarios d’aventure. Mais dans le cas présent, je le trouve lourd et forcé. Restent le savoir-faire de Greg pour conter une histoire, la patte de Vance pour l’illustrer de manière efficace, et un tome que j’ai vraiment apprécié (voir plus haut). Ce n’est pas assez pour me convaincre, mais cela suffit à éviter un total rejet de ma part. Bof, donc …
'Bruno Brazil' est une série que je considère comme étant inégale. Certains tomes sont de très bons récits d'espionnage et d'aventure alors que d'autres sont moyens voire complètement nuls (notamment les deux derniers tomes qui ne contiennent que des petites histoires). Je ne conseille donc que la lecture de ces tomes : Commando Caïman, La nuit des Chacals, Sarabande à Sacramento, Orage aux Aléoutiennes et Quitte ou double pour Alak 6. C'est quand même dommage qu'il y ait si peu de tomes captivants car cette série était vraiment prometteuse. Vance possède un style de dessin excellent et Greg ose faire des choses que la plupart des scénaristes ne font pas. Je trouve ça dommage que les auteurs aient du arrêter la série car la suite avait l'air excellente.
Bruno Brazil, c'est ni plus ni moins que Wayne Shelton à l'époque de "Mission impossible" ou des "Agents très spéciaux (Man from The U.N.C.L.E.)". On aime ou pas le genre. Aucune critique sur le dessin de VANCE : il est identique à celui de XIII. Mais les scénarii de GREG n'atteignent toutefois pas l'intensité des premiers albums de l'espion à la clavicule tatouée. Quelques très bonnes histoires tout de même (La nuit des Chacals, Sarabande à Sacramento et surtout Quitte ou double pour Alak 6). A découvrir pour les amateurs...
Bruno Brazil est un espion qui, au départ, se trouve essentiellement chargé de confondre d'éventuels espions lors d'enquêtes rapidement contées en quelques planches. Notre homme voit ses missions prendre de l'envergure avec son accession à de longs récits. Lorgnant vers James bond, il traque des mégalomanes menaçant le monde, sans rechigner ça et là à utiliser des gadgets. Il s'entoure dès le second tome du commando "caïman", une troupe de choc, des tueurs de sang froid qui vendent avec lui leurs services à l'état américain. Menés par Brazil, inaccessible derrière une ironie glacée, on trouve l'impulsif Moralès, le peu scrupuleux Texas, la charmante (mais redoutable) Whip Rafale, etc... Totalement délirante au départ, la série possède une bonne dose de science-fiction, avant de basculer dans le thriller à partir du tome 5 pour retrouver au final le style espionnage plus modéré, mais très violent. Très inégaux d'inspiration, les scénarios de Greg sont célèbres pour leur pessimisme, l'auteur n'hésitant pas à éliminer une bonne partie de ses héros, ce qui leur donne une force indéniable. Le dessin de Vance est très efficace, se basant au départ sur des découpages très classiques avant de tenter des mises en pages plus ambitieuses, mais où le trait semble négligé avant que le dessinateur ne se reprenne sur les derniers tomes. L'impression globale que laisse la série est bien un sentiment de froideur, tant ses personnages laissent leurs scrupules de côté pour obéir à des ordres souvent discutables. On pourrait voir là une vision réaliste du métier d’espion, ce qui ne serait pas la moindre des qualités de ces albums que l'on ne peut toutefois pas trop prendre au sérieux. Ils n'en témoignent pas moins de l'aspect second degré d'une époque.
Bruno fait son apparition dans l'hebdo Tintin n° 3, 22ème année, du 17 Janvier 1967. Il termine sa carrière dans le "Super Tintin" n° 23 du 4ème trimestre 1983. Cette sorte de "James Bond" est -au départ- un solitaire. Très vite pourtant, son auteur va l'entourer d'une fine équipe faite de personnages bien typés. Tout ça va donner de bonnes aventures qui mêlent "policier et espionnage". A noter d'ailleurs, chose rare, qu'une partie de cette équipe va violemment disparaître de la surface de la Terre. Une bonne série d'aventures dramatiques, bien mise en scène par ces baroudeurs redoutables mais qui -par désintérêt du scénariste- va "tomber" dans l'estime du lectorat. Brazil va se marier et adopter un petit thaïlandais. C'est vrai que cette vie de famille va très mal s'accorder avec les missions de notre héros. Dommage, car j'y ai apprécié le graphisme de Vance qui -ici- multiplie les cadrages audacieux, fait exploser ses cases dans une mise en page alerte. Dommage, oui, car graphiquement il n'y a rien à redire. Par contre, du côté des scénarios, c'est là que le bât a blessé. Bruno Brazil ?... Un très bon pétard... mais un peu mouillé. A acheter ?... Oui, pour les inconditionnels de Vance.
Une série scénarisée par Greg qui m'a moins plu. Il faut dire que je préfère les dessins de Hermann à ceux de Vance. Il est à souligner d'ailleurs que Vance a pris l'initiative de recolorier toute la série, qu'il trouvait trop flashy, dans des teintes gris sombres. Les 4 premiers albums sont des aventures à la James Bond, sans réel intérêt. Bruno Brazil, à la différence de Bernard Prince est à la solde du gouvernement américain et accomplit des missions pour celui-ci. Par contre, à partir du double album 5 et 6 sur la mafia, la série devient plus intéressante, plus humaine. L'album un caïman dans la rizière est intéressant car un des hommes du groupe de Brazil va trouver la mort. Cela ira à son apogée avec le célèbre quitte ou double pour Alak 6, où une bonne partie de l'équipe Brazil disparaît. Bruno Brazil accusant le coup part, désabusé, balayant alors toutes ses convictions. Au final, ne pas acheter toute la série, mais deux ou trois albums ( ceux déjà cités).
Cette série n'est pas tout à fait d'un genre qui me plait vraiment mais, comme très souvent avec les séries scénarisées par Greg, elle a de nombreux côtés particulièrement intéressants. Déjà, il s'agit là de la série précurseur de XIII. C'est en effet la série qui a lancé Vance dans le domaine du dessin réaliste d'action et d'espionnage. Personnellement, je n'aime pas le dessin de Vance que je trouve froid, souvent moche et bien souvent avare de décors. Mais c'est un dessin qui colle exactement à l'image de la série. Ensuite, et là aussi comme dans la très grande majorité des BDs de Greg, chaque tome de cette série raconte des histoires très différentes les unes des autres, même si elles ont toutes un petit accent de déjà-vu pour les amateurs de livres ou de films d'action et de suspense. Les quatre premiers tomes de la série sont assez naïfs dans leur récit. Partant initialement sur des scénarios à la James Bond, avec un Bruno Brazil solitaire en costard cravate fréquentant casinos et hotels chics, les histoires ont ensuite rapidement pris une tournure à la Mission Impossible avec l'apparition du "Commando Caïman", groupe hétéroclite d'aventuriers sous les ordres de Monsieur Phelps/Bruno Brazil. Mais à partir des 5e et 6e tomes, la série prend une tournure largement moins naïve pour l'époque. Les scénarios deviennent plus humains mais aussi plus noirs, les héros meurent ou trahissent, le "Commando Caïman" et son chef sont discrédités, et le tome 9 verra une sorte d'aboutissement de la série dans une mission inutile au cours de laquelle la quasi totalité du Commando sera décimée pour... rien. Bref, une série d'action/espionnage qui, même si elle a vieilli et n'est pas toujours vraiment captivante, ne manque pas d'interêt pour l'époque et pour son originalité au fil des tomes.
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