Wollodrïn

Note: 3.35/5
(3.35/5 pour 20 avis)

Un elfe, un nain, un orc et une humaine, quatre héros de race différente et que tout sépare, s'affrontent, se côtoient puis s'entraident pour lutter contre des créatures redoutables et des ennemis impitoyables. Face au danger, les anciens adversaires s'allient pour accomplir ensemble une destinée qui les dépasse.


David Chauvel Lanfeust Mag Les Nains d'heroic fantasy ! Terres de Légendes

Condamnés à mort, les prisonniers de la cellule XXVII se voient proposer par un riche commanditaire un marché qui ne se refuse pas. La liberté assortie d'une forte prime s'ils acceptent de partir sur-le-champ pour une mission particulièrement risquée : infiltrer le territoire des orcs, entrés depuis peu en guerre, et retrouver une jeune et richissime héritière portée disparue...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Janvier 2011
Statut histoire Série terminée (5 cycles de deux tomes) 10 tomes parus

Couverture de la série Wollodrïn © Delcourt 2011
Les notes
Note: 3.35/5
(3.35/5 pour 20 avis)
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18/01/2011 | Miranda
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Par Emka
Note: 4/5
L'avatar du posteur Emka

Ce qui est marquant avec cette série, c’est à quel point on est en terrain connu, et pourtant ça fonctionne. En tous cas pour moi. Du pur Heroic Fantasy, avec ses mercenaires cabossés, ses quêtes désespérées, et cette ambiance lourde où chaque décision ressemble à un ultime pari. Oui, ça respire les codes du genre, et on ne peut pas s’empêcher de penser à une certaine histoire d’anneaux et de destins tragiques. Un groupe hétéroclite, des tensions internes, une mission impossible dans un monde sombre… on a déjà vu ça. Le coup des cavaliers cagoulés et des gars planqués sous une souche en bord de route, là on est clairement dans la reprise assumée. Mais c'est là où ça marche je trouve, Wollodrïn ne prétend pas réinventer la roue mais assume de jouer complètement avec le genre. Ce classicisme assumé et revendiqué est ce que j'étais venu chercher et que j'ai effectivement trouvé. L’univers est solide, cohérent, avec ce qu’il faut de créatures effrayantes, de paysages grandioses, et de batailles brutales. C’est du classique, oui, mais bien fait. On sent que les auteurs aiment le genre, et ça se voit dans les détails : les personnages ont de la profondeur, même les plus clichés, et les dialogues sonnent juste, sans en faire des caisses. Ce que j’ai apprécié, c’est justement cette absence de prétention. On sait où on va, et pourtant, on prend plaisir à suivre cette troupe de condamnés qui se déchirent autant qu’ils se soutiennent. Les influences sont là, évidentes, mais ça ne tombe jamais dans la copie pure. Jérôme Lereculey apporte un vrai souffle graphique, avec un dessin précis et dynamique qui donne du relief aux scènes d’action et de tension. Les couleurs, souvent sombres et terreuses, renforcent cette atmosphère de fin du monde où chaque pas peut être le dernier. Même si le scénario est parfois un peu prévisible, ça ne m'a pas vraiment dérangé. On n’est pas là pour être surpris, mais pour ressentir, pour s’immerger dans ce monde dur et impitoyable. Et là-dessus, Wollodrïn réussit son pari. C’est du Heroic Fantasy pur jus, classique jusqu’à l’os, mais c’est fait avec sincérité et respect pour le genre. Et franchement, ça fait du bien de se laisser emporter dans ce type d’histoire, même si on connaît déjà les grandes lignes. Parfois, le classique a du bon.

02/12/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Chauvel et Lereculey sont de vieux briscards, habitués à bosser ensemble, et ils font du bon boulot. Le premier album commence exactement comme un album de la collection « Sept ». Pas si étonnant, puisque Chauvel en est le directeur de collection. Et c’est encore moins étonnant quand on sait que, quelques années auparavant, les deux auteurs avaient commis un album dans cette collection, Sept voleurs, justement situé dans le même univers que Wollodrïn. J’avais trouvé cet album distrayant, mais un peu court. On peut légitimement estimer que Wollodrïn en est le développement. D’abord dans un premier cycle, puis dans plusieurs autres, chaque aventure se déroulant sur deux tomes (comme pour Okko) – qui plus est sur des 56 pages à chaque fois (plus de 60 même parfois). Et du coup, si Chauvel reste bien ancré dans du Tolkien ultra classique, cela lui permet de bien développer son univers, mais aussi intrigue et personnalités des personnages. Pour les amateurs d’heroic fantasy qui ne souhaitent pas trop s’éloigner de Tolkien, Wollodrïn est quand même très bien fichue, c’est une série qui est agréable à lire et à regarder (scénario et dessin se sont vraiment améliorés après Sept voleurs), du bon travail. Chaque diptyque est intéressant, même si « Celui qui dort », autour des nains, m’a quand même laissé sur ma faim. Idem pour le premier tome du diptyque suivant. Mais le suivant redresse la barre. Vient enfin le dernier diptyque, qui clôt l’intrigue générale en reliant les divers personnages croisés depuis le début (ceux qui ont survécu en tout cas). Ce dernier diptyque se laisse lire, lui aussi inégal. Plus épais, les albums ont aussi plus de longueurs, de répétitions (deux fois nous sont expliquées les différentes guerres ayant opposé les divers peuples). Mais d’autres passages sont plus réussis. J’apprécie aussi que Chauvel n’hésite pas à sacrifier des personnages, et ne réduise pas cette histoire à un long cheminement vers un happy-end trop prévisible. Il revient aussi sur cette fin vers du pur Tolkien, le groupe de personnages de la fin n’étant plus celui du début. Il y a même une scène qui copie-colle un passage du premier film de Jackson sur « Le seigneur des anneaux », au moment où les cavaliers noirs poursuivent nos héros, qui se cachent le long d’un chemin sous une souche (ceux qui ont vu le film et lu ce passage comprendront je pense). Malgré certains passages moins réussis, c’est globalement une série qui mérite un coup d’œil, qui plaira aux amateurs de Tolkien – d’autant plus que le dessin est lui sans aucune fausse note, franchement très bon (j’ai aussi bien aimé la colorisation).

12/01/2023 (modifier)
Par fuuhuu
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur fuuhuu

Typiquement le genre de bande dessinée dont je ne me lasse pas. J'ai grandi avec l'univers de Tolkien. Depuis, dès que je vois un récit d'héroic fantasy, je n'hésite pas une seconde. Ici, nous avons droit à 5 diptyques. Les 3 premiers nous présentent des personnages différents, le 4e fait de même mais prépare également le final, et vous l'aurez compris, le 5e est le grand final. Wollodrïn n'invente rien. Il reprend les codes de Tolkien mais les auteurs ont su tout de même les reprendre à leur sauce. Les personnages sont attachants, bien développés. Leurs objectifs sont complexes et nous font ressentir une grande palette d'émotions. Le récit est bien mené. Les auteurs ont su se tenir aux 10 tomes annoncés, et cela se ressent dans la qualité de la narration. Au terme de ma lecture, je suis déçu de quitter cet univers. J'aurai tant aimé en lire beaucoup plus. J'ai vraiment adoré découvrir le monde de Wollodrïn et je crois que cette série fera dorénavant partie de mes lectures annuelles pendant les grandes vacances. 4,5 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !

21/06/2021 (modifier)
Par Devo
Note: 3/5

Belle série démarrant sur les chapeaux de roues, enivrante et haletante. Le scénario s'essouffle légèrement à partir du tome 8 mais reste très appréciable. Grande déception pour le final bâclé, où tous les événements se précipitent dans le dernier tome pour aboutir à une conclusion illogique et brutale.

03/01/2021 (modifier)
Par nospamoi
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Déjà, on peut noter que c'est une série qui aura su respecter sa promesse de tenir en 10 volumes plutôt que de prolonger à l'infini une recette qui tient la route. Certes, elle repose sur des éléments archi-connus de toute épopée fantasy, mais les auteurs ont su innover et créer avec réussite quelques innovations sur chaque race. L'univers est bien foutu, chaque volume raconte une histoire sympa, laquelle se raccroche harmonieusement au cycle complet. Très belle fin, que l'on lit avec un peu de tristesse. Je ne mets pas 5 étoiles, car ce n'est pas non plus complètement innovant, mais ça reste du très très solide à côté de nombreuses autres sagas.

27/03/2019 (modifier)
Par jul
Note: 3/5

Un peu comme ma dernière lecture d'Elric je suis un peu déçu par cette série de fantasy. Les noms de Jérôme Lereculey et de Chauvel me garantissaient pourtant une qualité certaine. Et ça l'est graphiquement, bien que j'aime moins le style plus commun qu'a pris son dessin au fur et à mesure des années (comparé à ses 2 premières séries "Cairn" et Nuit Noire). Non c'est surtout le scénario de Chauvel qui ne sort pas vraiment des sentiers archi-rebattus de l'héroic fantasy. Précisons tout d’abord que cette série se compose à chaque fois de diptyques. Qui sont liés au début, puis plus vraiment (juste le monde des nains et des orcs en rapport). Diptyque 1 : Le Matin des Cendres: *** Une histoire guerrière assez, très, voire trop classique dans le monde des nains, des orcs etc ... mais retenant l'attention car réalisée de façon soigneuse et carrée. Diptyque 2: 2 Le Convoi: ** C'est la suite du 1er diptyque qui se concentre sur l'aventure des 2 tourtereaux (une humaine et un orc amoureux, oui pourquoi pas) et se retrouvant coincés dans une ville avec des soldats reprenant vie (des zombies quoi) à cause d'un mystérieux enfant nécromancien manipulé par des sortes de nazguls. Cette histoire a peut-être été faite pour concurrencer Walking Dead mais à la sauce fantasy. Je ne sais pas mais je trouve que c'est raté. Les situations sont artificielles et alignent tous les clichés. De plus le dessin de Lereculey, bien qu'étant de qualité, a de moins en moins de personnalité. Diptyque 3: Celui-qui-dort: *** Ce dernier dyptique que j'ai lu aligne le très bon et le moins bon. J'ai eu un peu peur au début avec l'enfant nain chez son papa et sa maman nains C'est gnangnan. C'est cliché, on se croirait dans un film hollywoodien pour les enfants. D'ailleurs je suis étonné que Chauvel use et abuse de caractères et situations trop classiques et clichés dans ce genre-là. Ensuite il y a un peu trop de blabla mais dès que le jeune héros rencontre l'elfe endormi c'est nettement meilleur. On aura droit à de splendides paysages (le pic rocheux à la fin aie aie aie c'est superbe !). J'ai adoré également l'aspect graphique de l'elfe, assez original, contrairement au récit qui quant à lui manque vraiment d'originalité. Je m’arrête là dans la lecture de cette série car même si elle possède d'indéniables qualités qui plairont aux amateurs, j'ai encore une fois été déçu par ce genre. Et puis je le répète, je préférais le dessin de Lereculey à ses débuts (en dehors de paysages à couper le souffle dans le 3ème dyptique).

13/02/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Le Grand A

Chapitre 1 Le Matin des Cendres 3 étoiles David Chauvel et Jérôme Lereculey connaissent sur le bout des doigts leurs classiques, car si la balance penche clairement du côté de la fantasy d’inspiration tolkienienne, Wollodrïn ne s’enlise pas dans le vulgaire ersatz déjà-vu de la Communauté de l’Anneau et parvient à mêler avec justesse d’autres grands noms du genre dans cette folle aventure en no man’s land. Du Seigneur des Anneaux, Lereculey emprunte surtout la beauté des décors néo-zélandais du film de Peter Jackson ainsi que les diverses techniques de cadrage comme les vues en plongée sur ces compagnons marchant en file indienne au sommet d’une colline. Mettez le thème principal du SdA en fond sonore et on s’y croirait ! D’autant plus que ces choix de cadrage se prêtent à merveille aux grands espaces avec ces cases tout en largeur sur deux pages qui accentuent bien sur ce côté monde inconnu et dépaysant. J’ai grand plaisir à voir ce dessinateur dont je perçois chaque fois un peu plus une amélioration : le trait est ici un peu épais mais toujours très net, donc lisible, du travail bien soigné. J’ai envie de me mettre en porte-à-faux par rapport à d’autres avis qui trouvent le récit en résumé assez classique, donc banal, donc inutile. Chauvel pioche chez les « Classiques », oui, et il ne joue pas avec ses propres billes, mais cela ne l’empêche pas de mitonner une histoire très multi-genre et qui finalement fonctionne plutôt bien et se révèle divertissante. Et c’est bien là le principal. J’ai crains au début à un remake de La Quête... avec ces protagonistes qui nous endorment avec leur longue marche en avant et dont seule la beauté du décor parviendrait à nous maintenir en éveil. Mais il y a très vite dans le récit des signes annonciateurs qui montrent bien qu’on ne compte pas nous resservir la même soupe froide : ces compagnons d’infortunes recrutés parce qu’ils n’ont rien à perdre et qu’entre cette mission suicide ou la mort directe, le choix est vite-fait, tiennent plus des Douze Salopards, troupe du purgatoire, que des gentils et fraternels membres de la communauté de l’anneau. Et puis il faut quand même être sacrément à l’ouest pour ne pas percevoir que cette fantasy d’aspect classique beigne dans une ambiance western de bon aloi : entre les différents protagonistes à la gouaille sergioleonesque et le mode de vie orc/amérindien piochant dans Danse avec les loups de Kevin Costner. Je ne sais pas si David Chauvel a déjà lu Joe Abercrombie mais je suis persuadé qu’il s’entendrait à merveille avec cet auteur fantasy inspiré par Tarantino et le western fantasy néo-classique. J’ai senti également que le scénariste maîtrisait son histoire, ne voulant pas donner toutes les réponses et cherchant à construire sur du long terme. Cette sous-intrigue politique avec la nation empirique elfique qu’on ne voit jamais mais dont on nous dit qu’elle est responsable des maux de ce monde, est très alléchante. J’ai envie d’en savoir davantage. Des bémols ? Je regrette que la fin soit précipitée, deux ou trois pages supplémentaires en guise d’épilogue auraient été bienvenue. Une invraisemblance avec un personnage de la troupe qui ne devrait pas se trouver là étant donner la révélation qui nous est faite dans le second volet sur sa véritable identité et ses véritables intentions. La suspension consentie d’incrédulité prend un coup sérieux tellement cela paraît invraisemblable. On se dit, « tout ça pour ça ?! », l’argument « mission suicide » vole en éclat devant le raisonnement foireux du personnage. MISE A JOUR 20/01/2016 Chapitre 2 Le Convoi 4 étoiles A défaut de faire montre d’une grande originalité tout comme son cycle aîné, la suite se pause comme un excellent pot-pourri tourné à cent pour cent vers un divertissement encore plus jouissif que son prédécesseur. On repart avec ce couple insolite Onimaku la femme humaine et Hazngar le mâle orc, les survivants de la première aventure sont engagés comme guides et protecteurs d’un convoi. David Chauvel le scénariste avait des envies de western visiblement avec ces familles de pèlerins à la religion austère qui migrent pour s’installer sur une terre promise avec des rêves d’Eden plein la tête. Avec le talent de Jérôme Lereculey toujours au rendez-vous on n’échappe pas aux superbes plans larges représentants les grands espaces sauvages et toute une mise en scène qui donne vie à ce côté western avec les chariots qui se mettent en carré lors des raids gobelins qui forcément remplacent les indiens dans le rôle d’assaillant. Et comme les gars ont de la suite dans les idées, ce qui s’apparentait à une Ruée vers l’Ouest se transforme en un Season of the Witch à cause de spectres noirs Nasgûl qui en ont après le convoi pour des motifs obscurs et qui vont réveiller de sombres forces apportant à l’intrigue un tournant survival horror en mode hack n’slash. C’est excellent car on bascule d’une référence à l’autre et très vite Onimaku, Hazngar et leurs comparses de fortune se retrouvent avec une armée de zombies aux trousses, et Chauvel qui nous rejoue la scène de l’hypermarché dans L’Armée des Morts remplacée par une halle au grain. Ouarf ! Du grand spectacle mené à cent à l’heure dans le deuxième tome avec un affrontement Gandalf vs. Manticore zombifiée, et en filigrane une belle histoire d’amour interraciale (ça me fait bizarre d’écrire cela). C’est beau, c’est fun, c’est incontournable pour les amoureux de la culture SFF. MISE A JOUR 18/11/2016 Chapitre 3 Celui-qui-dort 4 étoiles Amis nostalgiques, enfants rêvasseurs, approchez que je vous présente Le Hobbit nouvelle formule ! Après l’interlude western des « porte-flingue » Onimaku-Hazngar, voici que David Chauvel retourne à ses tolkienneries avec un protagoniste qui ne paye pas de mine mais ne manque pas de sel : l’adolescent nain Tridïk. Handicapé à la naissance par un bras en moins, Tridïk sait pertinemment qu’il ne pourra jamais prendre la succession de son père forgeron, et s’évade une grande partie de son temps le nez plongé dans de vieux livres narrant les exploits de son héros nain favoris, Bhaälzec. Le jeune Tridïk a toujours vécu parmi ses congénères dans une communauté située profondément sous la montagne. Mais ce lieu, truffé d’interdits est devenu trop étroit pour cet esprit libre qui a soif d’aventures et de romances. Car en secret Tridïk en pince pour la belle Mëlinhh dont il espère gagner le cœur en lui offrant une chrysoztëre, une fleur rare que l’on ne trouve qu’au plus profond de la montagne… Par le plus grand des hasards, Tridïk fait la découverte d’un passage secret menant derrière les portes scellées d’Ahrëezlohk, un endroit maudit volontairement oublié des mémoires naines, car il renfermerait une chose qui jamais ne doit être réveillée… Qu’à cela ne tienne ! Pour séduire Mëlinhh, Tridïk est prêt à braver tous les interdits. « I’m going on a adventure ! » comme dirait l’autre. Voilà pour la présentation de la première partie, car il s’en passe des choses tout du long : d’une folle escapade souterraine en guise de quête initiatique où il ne fait pas bon être claustrophobe, le hobbit sort finalement de son trou pour explorer les grands espaces de Wollodrïn. Entre-temps, Tridïk s’est trouvé un compagnon de voyage : Haffanen, le « dernier » des elfes. David Chauvel fait montre de sa maîtrise de la dramaturgie avec des personnages qui évoluent psychologiquement. L’humeur badine et bon enfant de la première partie laisse place aux temps de la désillusion comme si Tridïk grandissait et prenait petit à petit conscience de la réalité du monde qui l’entoure. Et inversement, une philosophie humaniste très touchante quoiqu’un peu niaiseuse du jeune Tridïk faisant la leçon à l’immortel Haffanen. C’est assez cocasse. Un réalisme incarné par cet elfe pas très tolkienien pour le coup, plutôt proche d’un barbare atroce howardien. Entre moments de franches rigolades et prises de bec, il s’installe une complicité sincère entre les deux protagonistes mue par cette influence mutuelle. Malgré de nombreuses références littéraires qui sautent aux yeux le récit n’est pas pour autant cousu de fil blanc et réserve quelques surprises notables dans son dénuement. Chauvel prend un malin plaisir à tourmenter ses classiques et offrir une vision géopolitique que je juge plus réaliste et complexe qu’une simple vision binaire zoroastrienne dont on a (trop) souvent l'habitude en fantasy. Toujours un bonheur de contempler une bédé de Jérôme Lereculey qui ne cesse de m’impressionner. Vive la Terre du Mil… Wollodrïn, pardon. Je ne me suis toujours pas remis du dessin en double-page sur la grotte à ciel ouvert, pages 34-35, le genre qu’on a envie de posséder en original et d’accrocher dans son salon. Un travail d’orfèvre nain. De Chauvel ou Lereculey, de qui vient l’idée du design de l’elfe Haffanen ? Peu importe, j’ai apprécié ce mélange d’albinos moorcokien et du Rige de La Quête… Tiens en parlant de celle-là, bien vu pour le Fourreux/Zzürk. Si je devais émettre un seul bémol ce serait que j’ai parfois le sentiment que Chauvel en fait trop dans la référence à JRR (hum hum hum ! Frodon, Sam, Shelob et ton antre le Torech Ungol, on vous a reconnu). Terminons sur une bonne note : Wollodrïn aurait pu se limiter à une succession de récits indépendants mais petit à petit l’univers s’étoffe et on flaire la convergence des protagonistes pour le 5ème diptyque, ou quand la petite histoire rejoint la grande... Du tout bon ! MISE A JOUR 22/11/2017 Chapitre 4 - Les flammes de Wffnïr 4 étoiles Musique : Two steps from Hell – Road to Revelation David Chauvel poursuit la création de son univers Lord of the Rings like humaniste avec un diptyque un peu différent des autres dans sa construction. Auparavant nous avions droit à une histoire se tenant en deux albums avec présentations de nouveaux personnages. Le tome sept poursuit sur cette lancée avant que le suivant ne prenne le lecteur à contre-pied en accélérant les événements, ce qui donne beaucoup de rythme et de rebondissements à ce dernier. Wïnhbor est un orc fier, têtu et machiste, qui ne supporte pas que sa sœur aînée Wïnhart soit meilleure que lui dans les tâches qui incombent aux mâles. Dès lors, quand celle-ci est désignée par le conseil des anciens pour l’accompagner lui et ses frères d’arme dans leur rite de passage à l’âge adulte, Wïnhbor est un peu chafouin. Cet orc caractériel masque derrière les apparences une profonde blessure psychologique de jeunesse. Lorsqu’ils étaient enfants, lui et sa sœur ont vu leurs parents se faire tuer par le dragon Wffnïr. L’expédition n’est donc qu’un leurre pour Wïnhbor dont le sang clame vengeance. Il devra faire avec sa sœur et leurs compagnons qui ne le lâchent pas d’une semelle dans ce périple suicidaire. Présenté au départ comme un drame familiale avec en son noyau la relation pleine de non-dits mais d’affection sincère entre Wïnhart et Wïnhbor, ainsi que les hantises que ce dernier fuient mais auxquelles il devra se confronter ; l’intrigue met en quelque sorte en suspend ce parcours initiatique du jeune orc, pour lier son futur à celui du dragon Wffnïr, réincarné dans une petite fille. Alors que l’on pense se diriger vers une histoire de défiance puis d’amitié sur le modèle du précédent diptyque, les différentes trames de l’intrigue tissée depuis le début de la série finissent par se relier, et la toile d’araignée de prendre forme. Je l’avais soupçonné en fin de tome six que Chauvel nous annonçait une sorte de Justice League de la Fantasy mais bon sang, qu’est-ce que ça fait du bien de constater que c’est ce qui est en train de se passer ! Haffanen, le champion des elfes, Tridïk l’héritier de Baälzec, Wïnhbor aux pouvoirs de se démultiplier, et Wffnïr le dernier dragon : tous ces champions de la balance, descendants de Rong Dhärn le créateur de toute chose, doivent unir leur force pour vaincre les sorciers Nazgûls mais dans un premier temps, sauver le nouveau champion de la race des hommes : un bébé nouveau-né, la fille d’Onimaku et de l’orc Hazngar (remember les quatre premiers tomes ? ). Et quel pied de revoir les side-kick comiques de la toute première aventure : Jokkï le nain berserker, Ebrinh le semi-orc et Ivarr l’archer d’élite alcoolique dont les cheveux ont grisonné depuis la dernière fois où on l’a aperçu. Ce quatrième arc lance le décompte final, la partie d’échec touche à sa fin. Une histoire qui tire comme toujours ses inspirations chez Tolkien avec un background où on introduit un Sauron (où le diable, celui qui divise), la sorcière du deuxième diptyque qui revient en mode Gandalf le Blanc, une cosmogonie expliquée inspirée en partie du Silmarillon, etc. Mais n’oublions pas que Chauvel ne fait pas dans le manichéisme et a une approche plus humaniste des choses avec ses orcs inspirés des amérindiens. Il y a pas mal de suspens quant au sort de certains personnages, on balise grave pour eux. Les dessins de Lereculey sont toujours aussi tip-top, beaucoup de détails et de minuties et un sens of wonderful intact avec pas mal de dessins en double-page. On pourra juste pinailler sur le manque d'épaisseur de la relation Wïnhbor/Wffnïr dont on a du mal à adhérer, ainsi que la fin qui n’en est pas une et se termine plus sur un « à suivre » qu’on n’avait pas eu jusque-là. MISE A JOUR 30/09/2021 Une ch’tite mis à jour de mon avis car enfin, « enfin ! », j’ai l’ultime diptyque de Wollodrïn, la saga aux inspirations fantastiques multiples, ET… c’est un gros flop. Mais alors un flop, le mot est faible, c’est un euphémisme. Tout cela pour ça ?! J’ai eu le sentiment que David Chauvel me faisait un gros doigt d’honneur avec cette conclusion qui n’a pas de sens au vu de tout ce qui s’est dit dans les précédents tomes. Je ne suis pas le seul à avoir eu ce ressenti pour en avoir parlé avec des amis lecteurs comme moi, même si j’ai un peu l’impression de faire parti d’une infime minorité en parcourant ce site. Toujours est-il que la quête des héros se termine en eau de boudin et je me demande quel était dans ce cas là l’intérêt de nous montrer une histoire avec des valeurs, où les personnages ont l’envie de surmonter les obstacles mis sur leur route, de montrer que oui, on peut être un héros sans devenir une ordure ; pour qu’au final on jette toute cette bonne volonté par à la poubelle et de déclarer qu’en fait ça sert à rien et que le monde se portera mieux sans héros. D’ailleurs ça n’a aucun sens puisque avant leur arrivée le monde ne se portait pas spécialement mieux. Bref, un beau gâchis et une notation qui passe à 3/5.

26/12/2013 (MAJ le 22/11/2017) (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Que c'est bon ! Alors oui, l'héroic fantasy a quelques pères spirituels dont Tolkien. Et alors me direz-vous ? Oui il y a des nains, des humains, des elfes, des sorciers ou des sorcières, des morts qui reviennent à la vie, des batailles homériques et grandioses (ah cette sublime double page !), et surtout des orcs qui pour une fois ne sont pas des gros niais qui ne pensent qu'à bouffer (suivez mon regard..). Les planches où nos héros évoluent sont tout bonnement superbes, une précision dans les paysages qui sont rendus avec une minutie parfaite mais sans avoir l'air d'y toucher. Alors après, et bien oui j'étais en terrain connu, mais si l'on aime le SDA, mais aussi les plus vieux récits de fantasy voire de fantastique, le chemin est certe balisé, mais nous n'avons pas ici une pâle copie. Les codes sont obligatoires mais là les personnages et l'histoire se démarquent habilement de ce que nous connaissons déjà. Et puis ici, ce que je trouve intéressant, c'est justement le démarquage avec les séries habituelles qui s'opère dans le deuxième cycle. On laisse tomber cette histoire de jeune prétendante au trône qu'il fallait absolument sauver pour partir dans une autre direction avec l'orc Hazngar et la guerrière Onimaku. Personnellement ce duo humain/orc m'emballe beaucoup plus, car bien plus profond qu'un autre duo du même type que je connais !! Certains pourraient dire que le deuxième cycle surfe sur la mode des séries télé qui cartonnent, mais l'apparition des zombies ne m'a pas plus dérangé que cela. Si les auteurs savent mener leur barque correctement, c'est à dire ne pas nous faire 50 tomes, ni envoyer leurs héros dans les étoiles ou un futur incertain, je maintiendrai ma note pour une série plaisante, agréable à lire et qui possède le pouvoir de nous donner l'envie de connaitre la suite. Je n'ai pas trop parlé du dessin qui est vraiment très bon, avec une colorisation ou il n'y a rien à dire. Le découpage et la mise en page sont tout aussi excellents.

01/12/2014 (MAJ le 01/12/2014) (modifier)
Par fab11
Note: 3/5

Comme dans la plupart des avis précédents , je suis d'accord pour dire que cette série ne brille pas par son originalité, mais qu'elle est quand même agréable à lire. On retrouve un grand nombre d'éléments propres à la Fantasy, comme un nain, des guerriers , des orcs , une quête... Les auteurs ont eu par contre une idée intéressante en faisant l'étude anthropologique du peuple orc qui est est assez rare dans les bd de fantasy.C'est sans doute pour que les amoureux de ce genre de littérature voient d'un autre oeil cette peuplade, et qu'ils arrêtent de dire" qu'un bon orc est un orc mort". On a parfois l'impression de revoir certains westerns comme "Little Big Man" ou "Danse avec les loups". Les auteurs ont peut être voulu comparer les orcs aux Indiens et laisser passer un message comme: peut importe les différences de coutumes, laisser les peuples primitifs tranquilles. Le dessin de Lererculey est toujours aussi beau. En conclusion , je conseille de lire ce diptyque même si l'achat n'est pas obligatoire. Après lecture du second cycle: Le premier tome de ce deuxième diptyque avait presque réussi à me donner l'envie d'augmenter ma note donnée à cette série il y a presque deux ans. J'ai trouvé très plaisante l'histoire de notre couple de héros (Hazngar le redoutable orc et Onimaku la jolie guerrière) qui offre ses services à un convoi de pionniers afin de les guider vers la terre promise. On retrouvait donc une histoire se rapprochant de certains westerns dans un univers de Fantasy. Ajoutez à cela une horde de zombies et on avait un premier tome beaucoup plus intéressant que le premier diptyque. Puis malgré de nombreux rebondissements je n'ai pas compris quel était le lien entre les deux tomes de ce cycle. Soit j'ai loupé quelque chose , soit le scénario est trop subtil pour moi car j'ai l'impression qu'il manque des réponses aux questions que l'on pouvait se poser dans le tome 1 de ce deuxième cycle. A croire que les auteurs nous racontent deux histoires différentes. En tout cas c'est bien dommage car les dessins sont toujours aussi somptueux et l'idée de faire intervenir des zombies d'un nouveau genre était assez originale. Je laisse donc la note de 3/5 et j'espère que le prochain cycle arrivera à me faire changer d'avis.

10/12/2011 (MAJ le 21/10/2013) (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Surfant sur leur précédent succès, Sept voleurs, les auteurs replongent dans un univers très similaire, avec un évident sentiment de déja vu qui pourrait gâcher cette aventure, car il est clair qu'ici, tous les éléments de la fantasy sont utilisés en lorgnant considérablement vers le Seigneur des Anneaux (groupe hétéroclite, quête, épées, batailles, Orcs....). Mais les auteurs ont tellement la maîtrise de leur récit, qu'on marche sans problème dans cette aventure insensée où l'originalité réside dans la description des Orcs, dépeints sous un angle radicalement différent de chez Tolkien. L'humour est plus discret, mais c'est pas grave, car ainsi, on peut mieux se concentrer sur le récit et les personnages. L'un des atouts de cette bande est bien-sûr le dessin de Lereculey qui confine au sublime, il a atteint une maturité et une souplesse dans son graphisme depuis Arthur qui lui permet de multiplier les gros plans de visages aux expressions très réalistes ; de même que la grande scène de bataille est démentielle, avec 2 double pages superbes. Rien à jeter chez ce dessinateur, qui réussit à merveille son découpage, ses cadrages, perspectives, contre-plongées et finesse du trait. Une bonne lecture en dépit d'un sujet vu et revu, que j'ai lue en intégrale noir et blanc, je recommande cette version, car le noir et blanc somptueux donne une force peu commune à ce récit farouche.

27/08/2013 (modifier)