Le Fils de l'ours père
Première oeuvre de Nicolas Presl évoquant le destin d'un ours très atypique.
BD muette Les petits éditeurs indépendants Ours et nounours
Après avoir tué un ours gigantesque et terrifiant, un chasseur adopte le petit ourson resté sur place et l’élève comme son fils. Il en fait un animal qu’il exhibe dans les foires et spectacles de rue. Mais, un jour, l’ours pris de panique lors d’une représentation s’en prend à un enfant qu'il mutile. L’ours trouve du soutien auprès de sa mère d’adoption alors que son père a été emprisonné. L’ours finit même par faire un enfant à cette mère de substitution.
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Date de parution | 19 Mai 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Surprenant album... D'abord par le graphisme : Nicolas Presl fait fi de toute contingence anatomique, non par maladresse, mais plutôt par conviction, et ses cases rappellent parfois certaines planches de Picasso. C'est assez surprenant, ça ne plaira pas à tout le monde, mais je dois dire que la première surprise passée, cette spécificité ne m'a plus gêné, me permettant de me concentrer sur ma lecture. Lecture est un grand mot, puisque les cases sont muettes, le graphisme parlant de lui-même dans ce récit, ce conte, qui nous raconte une histoire d'amour familiale à portée universelle. J'ai trouvé ça assez touchant, bien qu'un peu longuet. La dernière partie est peut-être de trop, si je devais faire un reproche à cette BD ce serait probablement celui-là... Une curiosité.
Voilà une bd muette pour le moins originale. On va suivre une longue histoire où il est question d’un ours qui est adopté par un chasseur puis de son fils mi-ours, mi-humain. On rentre dans le domaine purement du fantastique bien que cela s’inscrit dans la réalité. Les personnages sont représentés à la manière que le célèbre peintre Picasso n’aurait pas reniée. Cela donne un côté artistique à l’ensemble. Les thèmes sont invariablement les mêmes : le rejet de la différence, la cruauté humaine etc… Cela n’apporte rien de nouveau. Tout est axé dans la forme et la mise en image qui est remarquable. J’ai trouvé que la fin du récit laisse planer encore le doute. On n’arrive pas à percevoir véritablement les intentions même si on les devine aisément. Il y aurait comme de l’évolution des sentiments dans l’air.
Époustouflant ! Le Trait d'abord: tellement difforme mais surtout si déterminé. Car Presl sait exactement où il va. Cet ouvrage est muet mais nous dit énormément. et c'est très vite affolant d'être emmené si loin. Le fils de l'ours père est une BD sensationnelle, et terriblement profonde. Elle est une prise directe avec une des questions les plus existentielles, celle de la paternité, de l'héritage, de l'individu. Plus loin encore elle aborde le malaise de cette condition humaine (qui ici ne l'est pas tout à fait) dans laquelle certains trouvent parfois cette souffrance maladive, ce décalage, ce regard. De l'ours on passe à l'artiste bien sur, lui aussi en marge des hommes, lui aussi presque fou. Mais cette terrible souffrance, cet état de crise, cette folie créatrice n'est heureusement pas une finalité. Et rapidement la douceur le reprend. Comme si Oedipe décidait, pour une fois de prendre un autre chemin. Presl trouve ainsi une issue là où certains n'en sont pas revenu (je pense à Van Gogh entre autres ...) Et le trait laisse parfois place à la peinture: le chemin entre l'âme et le pinceau sont parfois si court, qu'on n'a jamais été si près de la "création". Les images ne racontent plus, elle expriment. On ne lit pas, on ressent. Comment peu on dire autant sans un mot ? dans une langue si personnelle et pourtant si universelle. Le fils de l'ours père est sans doute une des révélation d'angoulème cette année. (même si elle n'est pas primée) Je ne connais pas l'oeuvre de l'auteur, mais ce premier ouvrage porte une énérgie considérable, celle du Talent.
Un récit qui comme son titre l’indique est plutôt étrange et percutant. Il s'agit en fait du premier ouvrage de Nicolas Presl auteur des déjà troublants Priape ou Fabrica. Le roman graphique est entièrement muet et pourtant il bénéficie d’une vraie force narrative. L’histoire va très loin puisqu’elle montre même l’accouplement d’une femme et d’un ours. Cela engendrera un être hybride mi-ours mi-homme qui galèrera pour trouver sa place dans la société. Le fils de l’ours père est au final une énième variation réussie sur les thèmes de la solitude, de la difficulté de communiquer et surtout de la différence. C’est très beau et parfaitement maîtrisé picturalement parlant. A lire ou plutôt à regarder avec attention.
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