Renée
Suite de Lucille, du même auteur.
Gros albums
Lucille est retournée vivre chez sa mère. L’anorexie semble être un mauvais souvenir, mais ses démons du passé n’en continuent pas moins à la hanter. L’absence du père, parti du jour au lendemain lorsqu’elle avait 11 ans, est toujours une souffrance, et les quelques explications arrachées à sa mère ne la réconfortent pas. Et il y a aussi l’absence d’Arthur, qui est en prison, pour meurtre. Il lui manque terriblement et les quelques visites qu’elle peut lui rendre au parloir ne comblent pas ce vide. Pour Arthur, l’horreur du monde carcéral est rude à supporter. La cohabitation avec les autres détenus, d’authentiques durs à cuire, impitoyables entre eux, est d’une grande violence psychologique. « Tous les mecs ici sont des sacrés connards ! Leur cède rien, sinon tu t’fais bouffer… » Quand Eddy, son pote de cellule, est remis en liberté, il est remplacé par Denis. C’est un homme effacé, servile, maniaque proche du TOC. Il affirme être en prison pour fraude fiscale, la rumeur chez les détenus parle de pédophilie, et ils choisissent Arthur pour être leur glaive... Et puis, il y a Renée, une jeune fille de l’âge de Lucille. Elle aussi n’est pas douée pour la vie, sans doute son enfance a-t-elle tout abimé. Angoissée, toujours insatisfaite, ne voyant que la laideur du monde, même l’amour de son jazzman ne peut la rassurer. Faut dire que si ce n’était la musique de sa trompette, jamais elle ne l’aurait remarqué ; elle trouve qu’il est le plus laid des humains. C’est Arthur, sans la connaître, qui lui rendra sa liberté, celle d’être heureuse de vivre. C’est Renée, qui sauvera Lucille d’une énième chute...
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Date de parution | 05 Janvier 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Cinq ans après Lucille, l'auteur apporte cette suite qui continue (et conclut) l'histoire de Lucille et Vladimir, tout en apportant un nouveau lot de personnages et de tourments personnels. Suite aux évènements du premier tome, Lucille est revenue chez sa mère et peut manger, tandis que Vladimir est en prison. C'est entre l'histoire de son co-détenu et de sa famille que se jouera l'histoire. Honnêtement, j'ai préféré cette suite à Lucille, trouvant que l'ensemble est bien plus maitrisé (il y a différents arcs narratifs qui se croisent) et la cohérence des histoires est bien dosé. C'est une question de famille, de violences et d'actes. Faire ce qui est juste, ce qu'on doit faire, ce qui doit être fait … Vladimir aura une histoire tragique, tandis que Renée semble être une victime trop consentante jusqu'à ce qu'on comprenne à la fin certaines choses sur son passée. Le dessin est maitrisé, avec de très belles ombres et des pages qui attirent l'œil. C'est franchement plaisant à lire et j'ai été très accroché jusqu'à la chute, cruelle et dure mais logique. Je pense que les deux tomes se complètent très bien. Après un premier tome sur l'adolescence et le mal-être, on a un nouveau tome sur la responsabilité et la difficulté de la vie adulte. Pourtant je trouve que l'ensemble se tient comme une histoire continue, et j'ai beaucoup apprécié. C'est une lecture recommandée, pour peu que vous n'ayez pas peur des romans graphiques au grand nombre de pages !
Quelques années après Lucille, Debeurme revient avec un album qui n’est pas vraiment la suite, mais où se croisent certains personnages déjà entrevus dans Lucille. Si j’ai un chouia moins aimé cet album, il n’en reste pas moins captivant, même s’il ne faut pas être réfractaire au style de cet auteur atypique. Style graphique tout d’abord, épuré (pas de gaufrier, quelques esquisses parfois, quasiment pas de décor – et parfois seulement des têtes), mais agréable, fin, confinant au minimalisme pour laisser voguer notre imagination. On retrouve aussi, dans un univers très poétiques, pas mal de noirceur, un peu de trash, du fantastique un peu malsain (mais pas trop finalement), pour habiller une histoire où la plupart des protagonistes souffrent d’un mal être plus ou moins prononcé. Même si les dernières cases, appelant à « partir au large », font espérer que le grand large apportera quelque chose de positif. Un pavé, mais vite lu (aéré, peu de texte), sans doute à réserver aux amateurs de l’auteur. Note réelle 3,5/5.
Brillant, tel est l’adjectif qui convient le mieux à la suite du miraculeux ouvrage paru chez Futuropolis Lucille qui avait beaucoup marqué les bédéistes il y a quatre ans. Brillant, mais terriblement sombre aussi car sans concession. Renée fait parti de ces livres dont la lecture ne laisse pas indemne. Les adolescents de cet ouvrage sont fragiles, écorchés, déboussolés, victimes, mais aussi bourreaux. Certaines scènes sont parfois difficilement soutenables et je crois avoir rarement ressenti cela dans une bande dessinée. Brillant, mais difficile à raconter car l’auteur oscille entre les phases oniriques et les éléments beaucoup plus réalistes. Le début de l’ouvrage est assez complexe car il fonctionne en montrant plusieurs personnages névrosés sans que ceux-ci se rencontrent comme lors d’un film chorale (la relecture de Lucille peut s’avérer utile). Le tout converge vers quelque chose de finalement très maîtrisée. Brillant mais parfois frisant la nausée, tant le sexe est représenté dans toute sa laideur, sans complaisance. L’auteur se plaît à montrer des orifices et autres protubérances propres aux corps, dans un dessin sans concession à la manière d’un Charles Burns. Sans doute tout le monde ne trouvera pas son « bonheur » dans ce roman graphique d’une noirceur totale, mais il serait quand même dommage de passer à côté.
Ouche, sacré pavé que voilà... 450 pages de Debeurme, il faut être un acharné pour aborder ce bouquin. Et avoir apprécié Lucille, puisque cet album lui fait suite. Lucille et son ami Vladimir, alias Arthur, y apparaissent et y tiennent une place assez centrale. En fait il y a deux fils narratifs dans le bouquin, qui se rejoignent aux trois quarts de la longueur, et j'avoue que je ne l'ai pas vraiment vu venir... J'ai eu un peu peur au début, du fait du faux rythme debeurmien, de décrocher rapidement. puis je me suis accroché et la lecture est devenue plus fluide assez rapidement. Cet album parle essentiellement de colère. Des ressentiments envers ceux qui nous abandonnent, ceux qui nous font du mal, ceux qui nous font miroiter le bonheur et qui finalement se révèlent plus lâches que malfaisants. Au travers de l'histoire de Renée et de Lucille, c'est un portrait de la névrose et de la colère que nous propose Debeurme. J'avoue que ça fonctionne assez bien, bien que son rythme narratif soit un peu lassant par moments. Un bon 3/5 au final.
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